À la veille du sommet sur le climat des Nations unies, le Conseil œcuménique des églises (COE) et Religions pour la paix organisent jusqu’au lundi 22 septembre au soir un « sommet » interreligieux à New York, où devait par ailleurs se tenir dimanche 21 septembre une grande « Marche pour le climat ».
Explications d’Émilie Johann, responsable du pôle « plaidoyer » du Secours catholique-Caritas France.
« Le rôle des Églises, dans leur diversité, est essentiel dans le débat sur le climat. Aujourd’hui, ce sont plus de 30 responsables religieux, notamment bouddhistes, catholiques, protestants, orthodoxes, qui se rassemblent pour s’engager à défendre les causes de la justice climatique et de la protection de la terre, aussi bien à un niveau international que local.
Ce rendez-vous politique permet aux différentes Églises de relier leur action sur le terrain à une dimension politique et décisionnelle mondiale. Les fondations et communautés religieuses soutiennent les populations les plus vulnérables, qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique.
> Lire le rapport du conseil norvégien pour les réfugiés (en anglais)
MORALISATION DU DÉBAT SUR LE CLIMAT
Nous voyons de près les personnes les plus touchées, telles que les migrants climatiques au Bangladesh, les populations victimes de la sécheresse au Sahel, etc. La légitimité de notre discours vient de notre présence sur le terrain : l’enjeu n’est pas seulement environnemental, il est avant tout humain. La sphère religieuse défend les questions de justice et de dignité de l’homme.
Les leaders religieux, bien plus mobilisés qu’autrefois, ont beaucoup à apporter au débat. Parce qu’ils ont trouvé une voix unie, grâce au dialogue interreligieux, leur statut les rend capables d’envisager les problématiques au-delà des questions de mandats, de décisions politiques et d’enjeux économiques. Les religions sont au-delà des frontières et du temps et elles peuvent aider à réorienter le débat sur les exigences du long terme.
La religion peut aussi entraîner des mouvements de masse au profit des “bonnes causes”, car elle joue un rôle dans la moralisation du débat sur le climat. Ce n’est pas un hasard si le pape François travaille actuellement sur une encyclique autour des enjeux environnementaux. Notre rôle est d’interpeller aussi bien les croyants que les non-croyants sur des valeurs fortes de respect et de responsabilité. »
Recueilli par Fanny Cheyrou
22/9/14 - 09 H 04
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Que-peuvent-apporter-les-religions-au-debat-sur-le-climat-2014-09-22-1209800