- Julie a écrit:
- Fête de Sainte Monique
Mère de Saint Augustin
Quand Augustin fut en âge de faire des études, elle le confia à des maîtres de Tagaste. Mais Augustin se révéla infiniment paresseux. De plus, il avait un dégoût pour l’étude. Avec ça, il était devenu prétentieux, cherchant toujours à se faire valoir et montrant un amour immodéré pour les jeux et les plaisirs. Comme la ville de Tagaste n’offrait pas assez de garanties pour son éducation, Monique conduisit son fils à Madaure, la patrie d’Apulée. Elle y laissa son fils et revint près de son mari qui commençait de nouveau à changer dans le bon sens : il avait fait un premier pas vers la religion. Puis, il se convertit.
Mais Augustin échappait de plus en plus à Monique et ne comprenait plus le langage de sa mère.
Elle le conduisit alors à Carthage. Mais dans une ville aussi corrompue, Augustin ne tarda pas à tomber dans les excès.
Monique, affligée, pleurait tellement que, quelquefois, quand elle quittait l’église, sa place était toute baignée de ses larmes.
L’Église a d’ailleurs institué au 4 mai, en l’honneur de Sainte Monique, une fête des larmes des mères chrétiennes. Tout l’office est sur le ton des larmes de Sainte Monique. Enfin, elle pleurait pire que la Madeleine.
Mais, elle ne pleurait pas seule, figurez-vous que Patrice, lui aussi, s’était mis à pleurer, à la fois sur ses péchés et sur ceux de son fils. Ca le rendit malade, tellement malade qu’il en mourut, assisté par Monique.
Patrice mort, plus aucun obstacle ne gêna Monique pour arriver à un degré de haute vertu.
Elle jura de porter toute sa vie le deuil de son mari. Elle s’enferma dans la solitude et se voua au silence. Elle jeûna plus fréquemment, secourut les pauvres et les soignait.
Elle visitait les hôpitaux, passait de longues heures au chevet des malades et ensevelissait les morts. Elle éleva plusieurs orphelins. Mais surtout elle consolait les veuves et les femmes mariées.
Comble de l’horreur, Augustin était devenu Manichéen !
Au début des vacances, elle résolut d’attendre son retour à Tagaste. Quand il arriva, il commença à prêcher les doctrines manichéennes. Monique s’indigna et après lui avoir fait un long sermon, elle le chassa de la maison avec ordre de ne plus y rentrer.
Mais dès qu’Augustin fut parti, Monique s’écroula et se mit à pleurer en appelant Dieu à son aide.
Elle eut alors un songe. “Il lui semblait (dit Saint Augustin) être debout sur une règle de bois, triste et accablée, lorsqu’elle vit venir à elle un jeune homme rayonnant de lumière, gai de visage et qui souriait à sa douleur. En l’abordant il l’interrogea sur la cause de ses larmes. Monique répondit qu’elle pleurait la perte de son fils. Oh, reprit le jeune homme, ne vous inquiétez pas ainsi. Et, montrant du doigt la règle de bois sur laquelle elle était, il ajouta : Voyez votre enfant. Il est là où vous êtes. - Elle regarda alors plus attentivement, et m’aperçut, en effet, auprès d’elle, debout sur la même règle.”
Émue, Monique courut trouver son fils et lui raconta le songe. Augustin essaya de l’interpréter à son avantage mais Monique lui dit : “non, non, il n’a pas dit : où il est tu seras, mais, Il sera où tu es”.
Remplie d’espoir, Monique permit à son fils de reprendre place à la table familiale.
Peu après, elle rencontra un évêque à qui elle raconta ses malheurs.
Il lui dit “Il est impossible que le fils de tant de larmes périsse.” Elle reçu alors une lettre d’Augustin. Il lui disait son intention de quitter Carthage pour aller s’établir à Rome. Monique décida qu’Augustin ne quitterait pas Carthage où alors qu’elle l’accompagnerait à Rome.
Elle se rendit à Carthage et supplia son fils de l’emmener avec lui. Mais pendant qu’elle pleurait dans une petite chapelle dédiée à Saint Cyprien, Augustin avait prit un vaisseau en partance pour Rome.
Folle de douleur, elle passa un long temps à crier et à pleurer au bord de la mer.
N’y tenant plus, elle décida de partir pour Rome. Mais arrivée à Rome, Augustin était parti pour Milan. Elle se dirigea donc vers Milan où elle alla trouver Saint Ambroise qui la calma et lui conseilla de ne pas entrer en discussion avec son fils. Monique continua à se taire, à prier et à pleurer de ses larmes toutes-puissantes aux pieds des autels.
Après 17 ans, Augustin revint bien changé, ayant retrouvé la foi chrétienne. Monique le couvrit de tendres regards et l’arrosa de ses larmes. Elle le fit alors baptiser à Milan.
Il retournèrent en Afrique. Mais arrivé à Ostie, ils durent attendre quelques jours avant de trouver un navire. Monique fut prise d’un accès de fièvre et dut se mettre au lit. Elle eut une forte extase. En se réveillant, elle dit :“vous enterrerez ici votre mère”.
Augustin se mit alors à pleurer. Au bout de neuf jours, Monique s’envola vers les cieux.
Au dernier moment, alors qu’elle demandait à communier, - ce qu’on lui refusait toujours à cause de ses douleurs d’estomac - on vit entrer dans sa chambre un petit enfant qui s’approcha de son lit et la baisa sur la poitrine. Aussitôt, elle mourut. C’était en 387
Le culte de Sainte Monique n’est sorti de l’ombre qu’à partir du 7ème siècle. Le pape Martin V fit chercher les reliques d’Ostie pour les amener à Rome.
En 1850, à Paris, fut créée l’association des mères chrétiennes qui unissaient leurs prières pour la conversion de leurs fils ou leurs maris égarés. Cette association se multiplia dans toute la France.