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 Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

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Miséricorde de Dieu




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MessageSujet: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptySam 2 Mar - 18:01

Rappel du premier message :

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

LIVRE PREMIER
CONTENANT UNE PRÉPARATION A TOUT LE TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Que pour la beauté de la nature humaine, Dieu a donné le gouvernement de toutes les facultés de l'âme à la volonté.


L'union établie en la distinction fait l'ordre; l'ordre produit la convenance et la proportion; et la convenance, ès choses entières et accomplies, fait la beauté. Une armée est belle quand elle est composée de toutes ses parties tellement rangées en leur ordre, que leur distinction est réduite au rapport quelles doivent avoir ensemble pour ne faire qu'une seule armée.

Afin qu'une musique soit belle, il ne faut pas seulement que les voix soient nettes, claires et bien distinguées ; mais qu'elles soient a!liées en telle sorte les unes aux autres, qu'il s'en fasse une juste consonance et harmonie, par le moyen de l'union qui est en la distinction, et la distinction qui est en lunion des voix, que non sans cause on appelle un accord discordant, ou plutôt une discorde accordante.

Or, comme dit excellemment l'angélique saint Thomas, après le grand saint Denis, la beauté et la bonté, bien qu'elles aient quelque convenance, ne sont pas néanmoins une même chose: car le bien est ce qui plait à l'appétit et volonté; le beau, ce qui plaît à l'entendement et à la connaissance; ou pour le dire autrement, le bon est ce dont la jouissance nous délecte; le beau, ce dont la connaissance nous agrée.

Et c'est pourquoi jamais, à proprement parler, nous n'attribuons la beauté corporelle, sinon aux objets des deux sens qui sont les plus connaissants et qui servent le plus à l'entendement, qui sont la vue et l'ouïe; si que nous ne disons pas: Voilà des belles odeurs ou des belles saveurs, mais nous disons bien: Voilà des belles voix et des belles couleurs.

Le beau donc étant appelé beau, parce que sa connaissance délecte, il faut que, outre l'union et distinction d'intégrité, l'ordre et la convenance de ses parties, il ait beaucoup de splendeur et clarté, afin qu'il soit connaissable et visible ; les voix, pour être belles, doivent être claires et nettes, les discours intelligibles, les couleurs éclatantes et resplendissantes.

L'obscurité, l'ombre, les ténèbres sont laides, et enlaidissent toutes choses; parce qu'en elles rien n'est connaissable, ni l'ordre, ni la distinction, ni l'union, ni la convenance: qui a fait dire à saint Denis « que Dieu, comme souveraine beauté, est auteur de la belle convenance, du beau lustre et de la bonne grâce, qui est en toutes choses, » faisant éclater, en forme de lumière, les distributions et départements de son rayon, par lesquels toutes choses sont rendues belles, voulant que pour établir la beauté, il y eût la convenance, la clarté, et la bonne grâce.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyMar 23 Avr - 19:34

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CHAPITRE VII

Combien la Providence sacrée est admirable en la diversité des grâces qu'elle distribue aux hommes.


Or ils sont tous, ou de différente espèce, ou au moins de diverses conditions, puisqu'ils sont distingués les uns des autres; autant qu'il y a d'anges, il y a aussi de grâces différentes, et bien que quant aux hommes la grâce ne soit pas donnée selon leurs conditions naturelles, toutefois la divine douceur, prenant plaisir et, par manière de dire, s'égayant en la production des grâces, elle les diversifie en infinies façons, afin que de cette variété se fasse le bel émail de sa rédemption et Miséricorde, dont l'Eglise chante, en la fête de chaque confesseur évêque :

Il ne s'en est point trouvé de semblable à lui. Et comme au ciel nul ne sait le nom nouveau, sinon celui qui le reçoit, parce que chacun des bienheureux a le sien particuliers selon l'être nouveau de la gloire qu'il acquiert.

Ainsi en terre chacun reçoit une grâce si particulière, que toutes sont diverses. Aussi notre Sauveur compare sa grâce aux perles, lesquelles, comme dit Pline, s'appellent autrement unions, parce qu'elles sont tellement uniques, une chacune en ses qualités, qu'il ne s'en trouve jamais deux qui soient parfaitement pareilles.

Et comme une étoile est différente de l'autre en clarté , ainsi seront différents les hommes des uns des autres en gloire, signe évident qu'ils l'auront été en la grâce.

Or, cette variété en la grâce, ou cette grâce en la variété, fait une très sacrée beauté et très suave harmonie, qui réjouit toute la sainte cité de Jérusalem la céleste.

Mais il se faut bien garder de jamais rechercher pourquoi la suprême Sagesse a départi une grâce à l'un plutôt qu'à l'autre, ni pourquoi elle fait abonder ses faveurs en un endroit plutôt qu'en l'autre. Non, Théotime, n'entrez jamais en cette curiosité; car ayant tous suffisamment, ainsi abondamment ce qui est requis pour le salut, quelle raison peut avoir homme du monde de se plaindre, s'il plait à Dieu de départir ses grâces plus largement aux uns qu'aux autres?

Si quelqu'un s'enquérait pourquoi Dieu a fait les melons plus gros que les fraises, ou les lis plus grands que les violettes; pourquoi le romarin n'est pas une rose, ou pourquoi l'oeillet n'est pas un souci.

Pourquoi le paon est plus beau qu'une chauve-souris, ou pourquoi la figue est douce, et le citron aigrelet; on se moquerait de ses demandes, et on lui dirait:

Pauvre homme, puisque le beauté du monde requiert la variété, il faut qu'il y ait des différentes et inégales perfections ès choses, et que l'une ne soit pas l'autre; c'est pourquoi les unes sont petites, les autres grandes, les unes aigres, les autres douces, les unes plus et les autres moins belles. Or, c'en est de même ès choses surnaturelles: chaque personne a son don; un ainsi, et l'autre ainsi dit le Saint-Esprit.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyVen 26 Avr - 4:05

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CHAPITRE VII

Combien la Providence sacrée est admirable en la diversité des grâces qu'elle distribue aux hommes.


C'est donc une impertinence de vouloir rechercher pourquoi saint Paul n'a pas eu la grâce de saint Pierre; ni saint Pierre celle de saint Paul pourquoi saint Antoine n'a pas été saint Athanase, ni saint Athanase saint Jérôme; car on répondrait à ces demandes, que l'Eglise est un jardin diapré de fleurs infinies.

Il y en faut donc de diverses grandeurs, de diverses couleurs, de diverses odeurs, et en somme de différentes perfections. Toutes ont leurs prix, leur grâce et leur émail, et toutes, en l'assemblage de leur variété, font une très agréable perfection de beauté.

CHAPITRE VIII

Combien Dieu désire que nous l'aimions.


Bien que la rédemption du Sauveur nous soit appliquée en autant de différentes façons comme il y a d'âmes; si est-ce néanmoins que l'amour est le moyen universel de notre salut, qui se mêle partout, et sans lequel rien n'est salutaire, ainsi que nous dirons ailleurs.

Aussi le chérubin fut mis à la porte du paradis terrestre avec son épée flamboyante, pour nous apprendre que nul n'entrera au paradis céleste, quil ne soit transpercé du glaive de l'amour.

Pour cela, Théotime, le doux Jésus, qui nous a rachetés par son sang, désire infiniment que nous l'aimions, afin que nous soyons éternellement sauvés, et désire que nous soyons sauvés, afin que nous l'aimions éternellement, son amour tendant à notre salut, et notre salut à son amour.

Hé! dit-il, je suis venu pour mettre le feu au monde; que prétends-je sinon qu'il tarde ?

Mais pour déclarer plus vivement l'ardeur de ce désir, il nous commande cet amour en termes admirables: Tu aimeras, dit-il, le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toutes tes forces : c'est le premier et le plus grand commandement.

Vrai Dieu, Théotime, que le coeur divin est amoureux de notre amour! Ne suffisait-il, pas qu'il eût publié une permission par laquelle il nous eût donné congé de l'aimer, comme Laban permit à Jacob d'aimer sa belle Rachel, et de la gagner par ses services?

Mais non, il déclare plus avant sa passion amoureuse envers nous, et nous commande de l'aimer de tout notre pouvoir, afin que la considération de sa majesté et de notre misère, qui font une tant infinie disparité et inégalité de lui à nous, ni autre prétexte quelconque ne nous divertit de l'aimer.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyVen 26 Avr - 19:19

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CHAPITRE VIII

Combien Dieu désire que nous l'aimions.


Comme Laban permit à Jacob d'aimer sa belle Rachel, et de la gagner par ses services? Mais non, il déclare plus avant sa passion amoureuse envers flous, et nous commande de l'aimer de tout notre pouvoir, afin que la considération de sa majesté et de notre misère, qui font une tant infinie disparité et inégalité de lui à nous, ni autre prétexte quelconque ne nous divertit (Divertit, détournât) de l'aimer.

En quoi il témoigne bien, Théotime, qu'il ne nous a pas laissé linclination naturelle de l'aimer pour néant; car afin qu'elle ne soit oiseuse, il nous presse de l'employer par ce commandement général, et afin que ce commandement puisse être pratiqué, il ne laisse homme qui vive auquel il ne fournisse abondamment tous les moyens requis à cet effet.

Le soleil visible touche tout de sa chaleur vivifiante, et comme l'amoureux universel des choses inférieures, il leur donne la vigueur requise pour faire leurs productions, et de même la bonté divine anime toutes les âmes, et encourage tous les coeurs à son amour, sans qu'homme quelconque soit caché à sa chaleur.

La sapience éternelle, dit Salomon, prêche tout en public, elle fait retentir sa voix emmi les places, elle crie et recrie devant les peuples, elle prononce ses paroles és portes des villes, elle dit :

Jusques à quand sera-ce, ô petits enfants, que vous aimerez l'enfance, et jusques à quand sera-ce que les forcenés désireront les choses nuisibles, et que les imprudents haïront la science ?

Convertissez-vous, revenez à moi sur cet avertissement; hé ! voici que je vous offre mon esprit, et je vous montrerai ma parole.

Et cette même sapience poursuit en Ézéchiel, disant : Que personne ne dise: Je suis emmi les péchés, et comment pourrai-je revivre?

Ah non! car voici que Dieu dit: Je suis vivant, et aussi vrai que je vis, je ne veux point la mort de l'impie, mais qu'il se convertisse de sa voie et qu'il vive. Or, vivre, selon Dieu, c'est aimer, et qui n'aime pas, il demeure en la mort. Voyez donc, Théotime, si Dieu désire que nous l'aimions.

Mais il ne se contente pas d'annoncer ainsi son extrême désir d'être aimé en public, en sorte que chacun puisse avoir part à son aimable semonce; ains il va de porte en porte heurtant et frappant, protestant que si quelqu'un ouvre, il entrera chez lui, et soupera avec lui , c'est-à-dire, il lui témoignera toute sorte de bienveillance.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptySam 27 Avr - 17:30

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CHAPITRE VIII

Combien Dieu désire que nous l'aimions


Or, qu'est-ce à dire tout cela, Théotime? sinon que Dieu ne nous donne pas seulement une simple suffisance de moyens pour l'aimer, et en l'aimant nous sauver; mais que c'est une suffisance riche, ample, magnifique, et telle qu'elle doit être attendue d'une si grande bonté, comme est la sienne.

Le grand Apôtre, parlant au pécheur obstiné : Méprises-tu (dit-il) les richesses de la bonté, patience et longanimité de Dieu ?

Ignores-tu que la bénignité de Dieu l'amène à pénitence ? Mais toi, selon ta dureté, et ton coeur impénitent tu te fais un trésor d'ire au jour de l'ire.

Mon cher Théotime, Dieu n'exerce pas donc une simple quantité de remèdes pour convertir les obstinés, mais emploie à cela les richesses de sa bonté.

L' Apôtre, comme vous voyez, oppose les richesses de la bonté de Dieu aux trésors de la malice du coeur impénitent, et dit que le coeur malicieux est si riche en iniquité, que même il méprise les richesses de la débonnaireté, par laquelle Dieu l'attire à pénitence, et notez que ce ne sont pas simplement les richesses de la bonté divine que l'obstiné méprise, mais les richesses attrayantes à pénitence; richesses qu'on ne peul bonnement ignorer.

Certes, celle riche, comble et abondante suffisance de moyens, que Dieu élargit aux pécheurs pour l'aimer, parait presque partout en l'Écriture ; car voyez ce divin amant à la porte.

Il ne bat pas simplement, il s'arrête à battre, il appelle l'âme : Sus lève-toi, ma bien-aimée, dépêche-toi; et met sa main dans la serrure, pour voir s'il ne pourrait point ouvrir.

S'il prêche emmi les places, il ne prêche pas simplement, mais il va criant, c'est-à-dire, il continue à crier. S'il exclame qu'on se convertisse, il semble qu'il ne l'a jamais assez répété:

Convertissez-vous, convertissez-vous, faites pénitence, retournez à moi; vivez; pourquoi mourrez-vous, maison d'Israël ?

En somme, ce divin Sauveur n'oublie rien pour montrer que ses misérations sont sur toutes oeuvres ; que sa Miséricorde surpasse son jugement, que sa rédemption est copieuse, que son amour est infini; et, comme dit l'Apôtre, qu'il est riche en Miséricorde; et que par conséquent, il voudrait que tous les hommes fussent sauvés , et qu'aucun ne périt.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyDim 28 Avr - 18:18

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CHAPITRE VIII

Combien Dieu désire que nous l'aimions.


Comme Laban permit à Jacob d'aimer sa belle Rachel, et de la gagner par ses services? Mais non, il déclare plus avant sa passion amoureuse envers flous, et nous commande de l'aimer de tout notre pouvoir, afin que la considération de sa majesté et de notre misère, qui font une tant infinie disparité et inégalité de lui à nous, ni autre prétexte quelconque ne nous divertit (Divertit, détournât) de l'aimer.

En quoi il témoigne bien, Théotime, qu'il ne nous a pas laissé linclination naturelle de l'aimer pour néant; car afin qu'elle ne soit oiseuse, il nous presse de l'employer par ce commandement général, et afin que ce commandement puisse être pratiqué, il ne laisse homme qui vive auquel il ne fournisse abondamment tous les moyens requis à cet effet.

Le soleil visible touche tout de sa chaleur vivifiante, et comme l'amoureux universel des choses inférieures, il leur donne la vigueur requise pour faire leurs productions, et de même la bonté divine anime toutes les âmes, et encourage tous les coeurs à son amour, sans qu'homme quelconque soit caché à sa chaleur.

La sapience éternelle, dit Salomon, prêche tout en public, elle fait retentir sa voix emmi les places, elle crie et recrie devant les peuples, elle prononce ses paroles és portes des villes, elle dit :

Jusques à quand sera-ce, ô petits enfants, que vous aimerez l'enfance, et jusques à quand sera-ce que les forcenés désireront les choses nuisibles, et que les imprudents haïront la science ?

Convertissez-vous, revenez à moi sur cet avertissement; hé ! voici que je vous offre mon esprit, et je vous montrerai ma parole.

Et cette même sapience poursuit en Ézéchiel, disant : Que personne ne dise: Je suis emmi les péchés, et comment pourrai-je revivre?

Ah non! car voici que Dieu dit: Je suis vivant, et aussi vrai que je vis, je ne veux point la mort de l'impie, mais qu'il se convertisse de sa voie et qu'il vive. Or, vivre, selon Dieu, c'est aimer, et qui n'aime pas, il demeure en la mort. Voyez donc, Théotime, si Dieu désire que nous l'aimions.

Mais il ne se contente pas d'annoncer ainsi son extrême désir d'être aimé en public, en sorte que chacun puisse avoir part à son aimable semonce; ains il va de porte en porte heurtant et frappant, protestant que si quelqu'un ouvre, il entrera chez lui, et soupera avec lui , c'est-à-dire, il lui témoignera toute sorte de bienveillance.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyLun 29 Avr - 18:16

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CHAPITRE IX

Comme l'amour éternel de Dieu envers nous prévient nos coeurs de son inspiration, afin que nous l'aimions.


Je t'ai aimé d'une charité perpétuelle, et partant je t'ai attiré, ayant pitié et Miséricorde de toi, et derechef je te réédifierai, et seras édifiée, toi, Vierge d'Israël. Ce sont paroles de Dieu, par lesquelles il promet que le Sauveur, venant au monde, établira un nouveau règne en son Église, qui sera son épouse vierge, et vraie Israélite spirituelle.

Or, comme vous voyez, Théotime, ce n'a pas été par aucun mérite des oeuvres que nous eussions faites, mais selon sa Miséricorde, qu'il nous a sauvés; par cette charité ancienne, ains éternelle, qui a ému sa divine providence de nous attirer à soi. Que si le Père ne nous eût tirés, jamais nous ne fussions ventes au Fils notre Sauveur, ni par conséquent au salut.

Il y a certains oiseaux, Théotime, qu'Aristote nomme apodes (sans pieds, hirondelles de mer), parce qu'ayant les jambes extrêmement courtes, et les pieds sans force, ils ne s'en servent non plus que s'ils n'en avaient point; que si une fois ils prennent terre, ils y demeurent pris, sans que jamais deux-mêmes ils puissent reprendre le vol; d'autant que n'ayant nul usage des jambes ni des pieds, ils n'ont pas non plus le moyen de se pousser et relancer en l'air, et partant ils demeurent là croupissant, et y meurent, sinon que quelque vent propice à leur impuissance, jetant ses bouffées sur la face de la terre, les vienne saisir et enlever, comme il fait plusieurs autres choses ; car alors si, employant leurs ailes, ils correspondent à cet élan et premier essor que le vent leur donne, le même vent continue aussi son secours envers eux, les poussant de plus en plus au vol.

Théotime, les anges sont comme les oiseaux, que pour leur beauté et rareté on appelle oiseaux de paradis, qu'on ne voit jamais en terre que morts ; car ces esprits célestes ne quittèrent pas plus tôt l'amour divin pour s'attacher à l'amour-propre, que soudain ils tombèrent comme morts ensevelis ès enfers, d'autant que ce que la mort fait ès hommes, les séparant pour jamais de cette vie mortelle, la chute les fit ès anges, les séparant pour toujours de La vie éternelle.

Mais nous autres humains, nous ressemblons plutôt aux apodes; car s'il nous advient de quitter l'air du saint amour divin pour prendre terre et nous attacher aux créatures, ce que nous faisons toutes les fois que nous offensons Dieu.Nous mourons voirement, mais non pas d'une mort si entière qu'il ne nous reste un peu de mouvement, et avec cela des jambes et des pieds, c'est-à-dire quelques menues affections qui nous peuvent faire faire quelques essais d'amour. Mais cela pourtant est si faible, qu'en vérité nous ne pouvons plus de nous-mêmes déprendre nos coeurs du péché, ni nous relancer au vol de la sacrée dilection, laquelle, chétifs que nous sommes, nous avons perfidement et volontairement quittée.

Et certes, nous mériterions bien de demeurer abandonnés de Dieu, quand avec cette déloyauté nous lavons ainsi abandonné ; mais son éternelle charité ne permet pas souvent à sa justice d'user de ce châtiment ; ains excitant sa compassion, elle le provoque à nous retirer de notre malheur; ce qu'il fait, envoyant le vent favorable de sa très sainte inspiration, laquelle venant avec une douce violence dans nos coeurs, elle les saisit et les émeut, relevant nos pensées, et poussant nos affections en l'air du divin amour.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyMar 30 Avr - 19:15

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CHAPITRE X

Que nous repoussons bien souvent l'inspiration et refusons d'aimer Dieu.


Malheur à toi, Corozaïn ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si en Tyr et Sidon eussent été faites les vertus qui ont été faites en toi, ils eussent fait pénitence avec la haire et la cendre c'est la parole du Sauveur.

Oyez donc, je vous prie, Théotime, que les habitants de Corozaïn et Bethsaïda, enseignés en la vraie religion, ayant reçu des faveurs si grandes qu'elles eussent en effet converti les païens mêmes, néanmoins ils demeurèrent obstinés, et ne voulurent ne s'en prévaloir, rejetant cette sainte lumière par une rébellion incomparable.

Certes, au jour du jugement, les Ninivites et la reine de Saba s'élèveront contre les juifs, et les convaincront d'être dignes de damnation; parce que, quant aux Ninivites, étant idolâtres, et de nation barbare, à la voire de Jonas, ils se convertirent et firent pénitence.

Et quant la reine de Saba, quoiqu'elle fût engagée dans les affaires d'un royaume, néanmoins ayant ouï la renommée de la sagesse de Salomon, elle quitta tout pour le venir ouïr, et cependant les Juifs oyant de leurs oreilles la divine sagesse du vrai Salomon, sauveur du monde, voyant de leurs yeux ses miracles, touchant de leurs mains ses vertus et bienfaits, ne laissèrent pas de s'endurcir et de résister à la grâce qui leur était offerte.

Voyez donc derechef, Théotime, que ceux qui ont reçu moins d'attraits, sont tirés à la pénitence, et ceux qui en ont plus reçu, s'obstinent; ceux qui ont moins de sujet de venir, viennent à l'école de la sagesse, et ceux qui en ont plus, demeurent en leur folie.

Ainsi se fera le jugement de comparaison, comme tous les docteurs ont remarqué, qui ne peut avoir aucun fondement, sinon en ce que les uns ayant été favorisés d'autant ou plus d'attraits que les autres, auront néanmoins refusé leur consentement à la Miséricorde, et les autres assistés d'attraits pareils, ou même moindres, auront suivi l'inspiration et se seront rangés à la très sainte pénitence; car, comme pourrait-on autrement reprocher avec raison aux impénitents leur impénitence, par la comparaison de ceux qui se sont convertis ?

Certes, notre Seigneur montre clairement, et tous les chrétiens entendent simplement qu'en ce juste jugement on condamnera las juifs par comparaison des Ninivites; parce que ceux-là ont eu beaucoup de faveur, et n'''ont en aucun amour, beaucoup d'assistance, et nulle repentance; ceux-ci moins de faveur, et beaucoup d'amour, moins d'assistance, et beaucoup de pénitence.

Le grand saint Augustin donne une grande clarté à ce discours, par celui qu'il fait au livre douzième de la Cité de Dieu 1 chap. 6, 7, 8 et 9. Car encore qu'il regarde particulièrement les anges, si est-ce toutefois qu'il apparie (déclare semblables) les hommes à eux pour ce point.

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CHAPITRE X

Que nous repoussons bien souvent l'inspiration et refusons d'aimer Dieu.


Or, après avoir établi au chap. 6 deux hommes entièrement égaux en bonté et en toutes choses, agités d'une même tentation, il présuppose que l'un puisse résister, et l'autre céder à l'ennemi.

Puis au chap. 9, ayant prouvé que tous les anges furent créés en charité, avouant encore comme chose probable que la grâce et charité fut égale en tous eux, il demande comme il est advenu que les uns ont persévéré et fait progrès en leur bonté jusques à parvenir à la gloire.

Et les autres ont quitté le bien, pour se ranger au mal jusques à la damnation. Et il répond qu'on ne saurait dire autre chose, sinon que les uns ont persévéré, par la grâce du Créateur, en l'amour chaste qu'ils reçurent eu leur création, et les autres, de bons qu'ils étaient, se rendirent mauvais par leur propre et seule volonté.

Mais, s'il est vrai, comme saint Thomas le prouve extrêmement bien, que la grâce ait été diversifiée ès anges à proportion et selon la variété de leurs dons naturels, les séraphins auront eu une grâce incomparablement plus excellente que les simples anges du dernier ordre.

Comme sera-t-il donc arrivé que quelques-uns des séraphins, voire le premier de tous, selon la plus probable et commune opinion des anciens, soient déchus, tandis qu'une multitude innombrable des autres anges, inférieurs en nature et en grâce, ont excellemment et courageusement persévéré?

D'où vient que Lucifer, tant élevé par nature, et surélevé par grâce, est tombé; et que tant d'anges moins avantagés sont demeurés debout en leur fidélité?

Certes, ceux qui ont persévéré en doivent toute la louange à Dieu, qui par sa Miséricorde les a créés et maintenus bons :

mais Lucifer et tous ses sectateurs, à qui peuvent-ils attribuer leur chute, sinon, comme dit saint Augustin, à leur propre volonté, qui a, par sa liberté, quitté la grâce divine qui les avait si doucement prévenus?

Comment es-tu tombé, ô grand Lucifer, qui tout ainsi qu'une belle aube, sortais en ce monde invisible, revêtu de la charité première, comme du commencement de la clarté d'un beau jour, qui devait croître jusqu'au midi de la gloire éternelle ?

La grâce ne t'a pas manqué, car tu l'avais, comme ta nature, la plus excellente de tous; mais tu as manqué à la grâce. Dieu ne t'avait pas destitué de l'opération de son amour ; mais tu privas son amour de ta coopération : Dieu ne t'eût jamais rejeté, si tu n'eusses rejeté sa dilection. O Dieu tout bon! vous ne laissez que ceux qui vous laissent: vous ne nous ôtez jamais vos dons, sinon quand nous vous ôtons nos coeurs.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyJeu 2 Mai - 20:34

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CHAPITRE X

Que nous repoussons bien souvent l'inspiration et refusons d'aimer Dieu.


Nous dérobons les biens de Dieu, si nous nous attribuons la gloire de notre salut: mais nous déshonorons sa Miséricorde, si nous disons qu'elle nous a manqué. Nous offensons sa libéralité, si nous ne confessons ses bienfaits; mais nous blasphémons sa bonté, si nous nions qu'elle nous ait assistés et secourus. En somme, Dieu crie haut et clair à notre oreille : Ta perte vient de toi, ô Israël, et en moi seul se trouve ton secours.

CHAPITRE XI

Qu'il ne tient pas à la divine Bonté que nous n'ayons un très excellent amour.


O Dieu! Théotime, si nous recevions les inspirations célestes selon toute l'étendue de leur vertu, qu'en peu de temps nous ferions de grands progrès en la sainteté! Pour abondante que soit la fontaine, ses eaux n'entreront pas en un jardin selon leur affluence, mais selon la petitesse on grandeur du canal par où elles y sont conduites.

Quoique le Saint-Esprit, comme une source d'eau vive, aborde de toutes parts notre coeur, pour répandre sa grâce en icelui; toutefois, ne voulant pas qu'elle entre en nous, sinon par le libre consentement de notre volonté, il ne la versera point que selon la mesure de son plaisir et de notre propre disposition et coopération, ainsi que le dit le sacré concile, qui aussi, comme je pense, à cause de la correspondance de notre consentement avec la grâce, appelle la réception d'icelle réception volontaire.

En ce sens, saint Paul nous exhorte de ne point recevoir ta grâce de Dieu en vain. Car comme un malade, qui ayant reçu la médecine en sa main, ne l'avalerait pas dans son estomac, aurait voirement reçu la médecine, mais sans la recevoir: c'est-à-dire, il l'aurait reçue en une façon inutile et infructueuse; de même nous recevons la grâce de Dieu en vain, quand nous la recevons à la porte du coeur, et non pas dans le consentement du coeur.

Car ainsi nous la recevons sans la recevoir, c'est-à-dire, nous la recevons sans fruit, puisque ce n'est rien de sentir l'inspiration, sans y consentir. Et comme le malade auquel on aurait donné en main la médecine, s'il la recevait seulement en partie, et non pas toute, elle ne ferait aussi l'opération qu'en partie, et non pas entièrement; ainsi quand Dieu nous envoie une inspiration grande et puissante pour embrasser son saint amour, si nous ne consentons pas selon toute son étendue, elle ne profitera aussi qu'à cette mesure-là. Il arrive qu'étant inspirés de faire beaucoup, nous ne consentons pas à toute l'inspiration, ains seulement à quelque partie d'icelle, comme firent ces bons personnages de l'Évangile qui, sur l'inspiration que notre Seigneur leur fit de le suivre, voulaient réserver un d'aller premier (en premier lieu dabord) ensevelir son père, et l'autre d'aller prendre congé des siens.

Tandis que la pauvre veuve eut des vaisseaux vides, l'huile de laquelle Élisée avait miraculeusement impétré la multiplication, ne cessa jamais de couler; et quand il n'y eut plus de vaisseaux pour la recevoir, elle cessa d'abonder. A mesure que notre coeur se dilate, on pour mieux parler, à mesura qu'il se laisse élargir et dilater, et qu'il ne refuse pas le vide de son consentement à la Miséricorde Divine, elle verse toujours et répand sans cesse dans icelui ses sacrées inspirations, qui vont croissant, et nous font croître de plus en plus en l'amour sacré. Mais quand il n'y a plus de vide, et que nous ne prêtons pas davantage de consentement, elle s'arrête.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptySam 4 Mai - 1:37

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CHAPITRE XI

Qu'il ne tient pas à la divine Bonté que nous n'ayons un très excellent amour.


A quoi tient-il donc que nous ne sommes pas si avancés en lamour de Dieu comme saint Augustin, saint François, sainte Catherine de Gênes, ou sainte Françoise?

Théotime, c'est parce que Dieu ne nous en a pas fait la grâce. Mais pourquoi est-ce que Dieu ne nous en a pas fait la grâce? Parce que nous n'avons pas correspondu comme nous devions à ses inspirations. Et pourquoi n'avons-nous pas correspondis? Parce qu'étant libres, nous avons abusé de notre liberté.

Mais pourquoi avons-nous ainsi abusé de notre liberté? Théotime, il ne faut pas passer plus avant : car, comme dit saint Augustin, la dépravation de notre volonté ne provient d'aucune cause, ains de la défaillance de la cause qui commet le péché.

Et ne faut pas penser quon puisse rendre raison de la faute que l'on fait au péché; car la faute ne serait pas péché, si elle n'était sans raison.

Le dévot frère Rufin, sur quelque vision qu'il avait eue de la gloire à laquelle le grand saint François parviendrait par son humilité, lui fit cette demande : Mon cher père, je vous supplie de me dire en vérité quelle opinion vous avez de vous-même ; et le saint lui dit : Certes, je me tiens pour le plus grand pécheur du monde, et qui sers le moins notre Seigneur.

Mais, répliqua frère Rufin, comment pouvez-vous dire cela en vérité et conscience, puisque plusieurs autres, comme l'on voit manifestement, commettent plusieurs grands péchés, desquels, grâces à Dieu, vous êtes exempt?

A quoi saint François répondant: Si Dieu eût favorisé, dit-il, ces autres desquels vous parlez, avec autant de Miséricorde comme il m'a favorisé, je suis certain que, pour méchants qu'ils soient maintenant, ils eussent été beaucoup plus reconnaissants des dons de Dieu que je ne suis, et le serviraient beaucoup mieux que je ne fais; et si mon Dieu m'abandonnait, je commettrais plus de méchancetés qu'aucun autre.

Vous voyez, Théotime, l'avis de cet homme, qui ne fut presque pas homme, ains un séraphin en terre. Je sais qu'il parlait ainsi de soi-même par humilité; mais il croyait pourtant être une vraie vérité, qu'une grâce égale, faite avec une pareille Miséricorde, puisse être plus utilement employée par l'un des pécheurs que par l'autre.

Or, je tiens pour oracle le sentiment de ce grand docteur en la science des saints, qui, nourri en l'école du crucifix, ne respirait que les divines inspirations.

Aussi cet apophtegme a été loué et répété par tous les plus dévots qui sont venus depuis; entre lesquels plusieurs ont estimé que le grand Apôtre saint Paul avait dit en même sens qu'il était le premier de tous les pécheurs (en premier lieu d'abord).

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptySam 4 Mai - 18:52

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CHAPITRE XI
Qu'il ne tient pas à la divine Bonté que nous n'ayons un très excellent amour.


La bienheureuse mère Térèse de Jésus, vierge, certes aussi tout angélique, parlant de l'oraison de quiétude, dit ces paroles : Il y a plusieurs âmes lesquelles arrivent jusquà cet état, et celles qui passent outre sont en bien petit nombre, et ne sais qui en est la cause.

Pour certain la faute n'est pas de la part de Dieu : car puisque sa divine majesté nous aide et fait cette grâce que nous arrivions jusquà ce point, je crois qu'il ne manquerait pas de nous en faire encore davantage si ce n'était notre faute, et l'empêchement que nous y mettons de notre part.

Soyons donc attentifs, Théotime, à notre avancement en l'amour que nous devons à Dieu; car celui qu'il nous porte ne nous manquera jamais.

CHAPITRE XII
Que les attraits divins nous laissent en pleine liberté de les suivre ou les repousser.


Je ne parlerai point ici, mon cher Théotime, de ces grâces miraculeuses qui ont presque en un
moment transformé les loups en bergers, les rochers en eau, et les persécuteurs en prédicateurs.

Je laisse à part ces vocations toutes-puissantes, et ces attraits saintement violents, par lesquels Dieu, en un instant, a transféré quelques âmes délite de l'extrémité de la coulpe à l'extrémité de la grâce; faisant en elles, par manière de dire, une certaine transsubstantiation morale et spirituelle, comme il arriva au grand Apôtre, qui, de Saul, vaisseau de persécution, devint subitement Paul, vaisseau délection.

Il faut donner un rang particulier à ces âmes privilégiées, èsquelles Dieu s'est plu d'exercer, non la seule affluence, mais l'inondation; et s'il faut ainsi dire, non la seule libéralité et effusion, mais la prodigalité et profusion de son amour.

La justice divine nous châtie en ce monde par des punitions qui, pour être ordinaires, sont aussi presque toujours inconnues et imperceptibles. Quelquefois néanmoins il fait des déluges et abîmes de châtiments, pour faire reconnaître et craindre la sévérité de son indignation.

Ainsi, sa Miséricorde convertit et gratifie ordinairement les âmes en une manière si douce, suave et délicate, qu'à peine aperçoit-on son mouvement; et néanmoins il arrive quelquefois que cette bonté souveraine surpassant ses rivages ordinaires, comme un fleuve enflé et pressé de l'affluence de ses eaux, qui se déborde emmi la plaine, elle fait une effusion de ses grâces si impétueuse, quoiqu'amoureuse, qu'en un moment elle, détrempe et cousine toute une âme de bénédictions, afin de faire paraître les richesses de son amour, et que comme sa justice procède communément par voie ordinaire, et quelquefois par voie extraordinaire, aussi sa Miséricorde passe l'exercice de sa libéralité par voie ordinaire sur le commun des hommes, et sur quelques-uns aussi par des moyens extraordinaires.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyLun 6 Mai - 2:26

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CHAPITRE XII
Que les attraits divins nous laissent en pleine liberté de les suivre ou les repousser.


Mais quels, sont donc les cordages ordinaires par lesquels la divine Providence a accoutumé de tirer nos coeurs à son amour? Tels certes (Ils sont tels, certes), qu'elle-même les marque, décrivant les moyens dont elle usa pour tirer le peuple d'Israël de l'Égypte et du désert en la terre de promission :

Je les tirerai, dit-elle par Osée, avec des liens d'humanité, avec des liens de charité et d'amitié.

Sans doute, Théotime, nous ne sommes pas tirés à Dieu par des liens de fer, comme les taureaux et les buffles; ains par manière d'allèchements, d'attraits délicieux, et de saintes inspirations, qui sont en somme les liens d'Adam et d'humanité, c'est-à-dire, proportionnés et convenables au coeur humain, auquel la liberté est naturelle. Le propre lien de la volonté humaine, c'est la volupté et le plaisir.

On montre des noix. à un enfant, dit saint Augustin, et il est attiré en aimant; il est attiré par le lien, non du corps, mais du coeur.

Voyez donc comme le Père Éternel nous tire : en nous enseignant, il nous délecte, non pas en nous imposant aucune nécessité ; il jette dedans nos coeurs des délectations et plaisirs spirituels, comme des sacrées amorces, par lesquelles il nous attire suavement à recevoir et goûter la douceur de sa doctrine.


En cette sorte donc, très cher Théotime, notre franc arbitre n'est nullement forcé ni nécessité par la grâce : ains nonobstant la vigueur toute-puissante de la main Miséricordieuse de Dieu, qui touche, environne et lie l'âme de tant et tant dinspirations, de semonces et d'attraits, cette volonté humaine demeure parfaitement libre, franche, et exempte de toute sorte de contrainte et de nécessité.

La grâce est si gracieuse, et saisit si gracieusement nos coeurs pour les attirer, qu'elle ne gâte rien en la liberté de notre volonté; elle touche puissamment, mais pourtant si délicatement, les ressorts de notre esprit, que notre franc arbitre nen reçoit aucun forcément.

La grâce a des forces, non pour forcer, ains pour allécher le coeur: elle a une sainte violence, non pour violer, mais pour rendre amoureuse notre liberté; elle agit fortement, mais si suavement, que notre volonté ne demeure point accablée sous une si puissante action; elle nous presse, mais elle n'oppresse pas notre franchise.

Si que nous pouvons, emmi ses forces, consentir ou résister à ses mouvements, selon qu'il nous plait. Mais ce qui est autant admirable que véritable, c'est que quand notre volonté suit l'attrait et consent au mouvement divin, elle le suit aussi librement, comme librement elle résiste, quand elle résiste; bien que le consentement à la grâce dépende beaucoup plus de la grâce que de la volonté, et que la résistance à la grâce ne dépende que de la seule volonté.

Tant la main de Dieu est amiable (aimable) au maniement de notre coeur, tant elle a de dextérité pour nous communiquer sa force, sans nous ôter notre liberté,

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyMar 7 Mai - 2:20

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CHAPITRE XII

Que les attraits divins nous laissent en pleine liberté de les suivre ou les repousser


Et pour nous donner le mouvement de son pouvoir, sans empêcher celui de notre vouloir, ajustant sa puissance à sa suavité : en telle sorte que, comme en ce qui regarde le bien, sa puissance nous donne suavement le pouvoir, aussi sa suavité maintient puissamment la liberté de notre vouloir. Si tu savais le don de Dieu, dit le Sauveur à la Samaritaine, et qui est celui qui te dit: Donne moi à boire; toi-même peut-être lui eusses demande, et il teût donné de l'eau vive.

Voyez de grâce, Théotime, le trait du Sauveur, quand il parle de ses attraits. Si tu savais, veut-il dire, le don de Dieu, sans doute tu serais émue et attirée à demander l'eau de la vie éternelle, et peut-être que tu la demanderais; comme s'il disait :

tu aurais le pouvoir, et serais provoquée à demander, et néanmoins, tu ne serais pas forcée, ni nécessitée ; ains seulement peut-être tu la demanderais, car ta liberté te demeurerait pour la demander, ou ne la demander pas. Telles sont les paroles du Sauveur, selon l'édition ordinaire et selon la leçon de saint Augustin sur saint Jean.

En somme, si quelqu'un disait que notre franc-arbitre ne coopère pas, consentant à la grâce dont Dieu le prévient, ou qu'il ne peut pas rejeter la grâce, et lui refuser son consentement, il contredirait à toute l'Écriture, à tous les anciens Pères, à l'expérience, et serait excommunié par le sacré concile de Trente.

Mais quand il est dit quo nous pouvons rejeter l'inspiration céleste et les attraits divins, on n'entend pas certes qu'on puisse empêcher Dieu de nous inspirer, ni de jeter ses attraits en nos coeurs: car comme j'ai déjà dit, cela se fait en nous, et sans nous: ce sont des faveurs que Dieu nous fait, avant que nous y ayons pensé.

Il nous éveille lorsque nous dormons, et par conséquent nous nous trouvons éveillés avant qu'y avoir pensé; mais il est en nous de nous lever, ou de ne nous lever pas; et bien qu'il nous ait éveillés sans nous, il ne nous veut pas lever sans nous. Or, c'est résister au réveil, que de ne point se lever et se rendormir, puisqu'on ne nous réveille que pour nous faire lever.

Nous ne pouvons pas empêcher que l'inspiration ne nous pousse, et par conséquent ne nous ébranle; mais si, à mesure qu'eile nous pousse, nous la repoussons, pour ne point nous laisser aller à son mouvement, alors nous résistons.

Ainsi, le vent ayant saisi et enlevé nos oiseaux apodes, ils ne les portera guère loin, s'ils n'étendent leurs ailes et ne coopèrent, se guindant (se portant en haut) et volant en l'air auquel ils ont été lancés. Que si au contraire, amorcés peut-être de quelque verdure qu'ils voient en bas, ou engourdis d'avoir croupi en terre, au lieu de seconder le vent, ils tiennent leurs ailes pliées, et se jettent derechef en bas, ils ont voirement (à la vérité) reçu en effet le mouvement du vent, mais en vain, puisqu'ils ne s'en sont pas prévalus.

Théotime, les inspirations nous préviennent, et avant que nous y ayons pensé, elles se font sentir; mais après que nous les avons senties, c'est à nous d'y consentir, pour les seconder et suivre leurs attraits, on de dissentir, et les repousser. Elles se font sentir à nous sans nous, mais elle ne nous font point consentir sans nous.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyJeu 9 Mai - 2:56

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CHAPITRE XIII

Des premiers sentiments d'amour que les attraits divins font en l'âme, avant qu'elle ait la foi.


Le même vent qui relève les apodes, se prend premièrement à leurs plumes, comme parties plus légères et susceptibles de son agitation, par laquelle il donne d'abord du mouvement à leurs ailes, les étendant et dépliant, en sorte qu'elles lui servent de prise pour saisir l'oiseau et remporter en l'air.

Que si l'apode ainsi enlevé, contribue (ajoute), le mouvement de ses ailes à celui du vent, le même vent qui la poussé, l'aidera de plus en plus à voler fort aisément.

Ainsi, mon cher Théotime, quand l'inspiration, comme un vent sacré, vient pour nous pousser en l'air du saint amour, elle se prend notre volonté.

Et par le sentiment de quelque céleste délectation, elle l'émeut, étendant et dépliant l'inclination naturelle quelle a au bien, en sorte que cette inclination même lui serve de prise pour saisir notre esprit :

Et tout cela (comme j'ai dit) se fait en nous sans nous; car c'est la faveur divine qui nous prévient en cette sorte.

Que si notre esprit ainsi saintement prévenu, sentant les ailes de son inclination émues, dépliées, étendues, poussées et agitées par ce vent céleste, contribue tant soit peu son consentement :

ah ! quel bonheur, Théotime ! car la même inspiration et faveur qui nous a saisis, mêlant son action avec notre consentement, animant nos faibles mouvements de la force du sien, et vivifiant notre imbécile (faible) coopération par la puissance de son opération, elle nous aidera, conduira et accompagnera d'amour en amour, jusques à l'acte de la très sainte foi, requis pour notre conversion.

Vrai Dieu! Théotime, queue consolation de considérer la sacrée méthode, avec laquelle le Saint-Esprit répand les premiers rayons et sentiments de sa lumière et chaleur vitale dedans nos coeurs!

O Jésus! que c'est un plaisir délicieux de voir l'amour céleste, qui est le soleil des vertus, quand petit à petit, par des progrès qui insensiblement se rendent sensibles, il va déployant sa clarté sur une âme, et ne cesse point qu'il ne l'ait toute couverte de la splendeur de sa présence, lui donnant enfin la parfaite beauté de son jour!

ô que cette aube est gaie, belle, amiable et agréable ! Mais pourtant, il est vrai que, ou l'aube n'est pas jour, ou si elle est jour, c'est un jour commençant, un jour naissant; c'est plutôt l'enfance du jour que le jour même.

Et de même, sans doute, ces mouvements d'amour, qui précèdent l'acte de la foi, requis à notre justification, ou ils ne sont pas amour proprement parler, ou ils sont un amour commençant et imparfait, ce sont les premiers bourgeons verdoyants, que l'âme échauffée du soleil céleste, comme un arbre mystique, commence à jeter au printemps, qui sont plutôt présages de fruits, que fruits.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyJeu 9 Mai - 2:59

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CHAPITRE XIII

Des premiers sentiments d'amour que les attraits divins font en l'âme, avant qu'elle ait la foi.


Saint Pacôme, lors encore tout jeune soldat et sans connaissance de Dieu, enrôlé sous les enseignes de l'armée que Constance avait dressée contra le tyran Maxence, vint, avec la troupe de laquelle il était, loger auprès d'une petite ville, non guère éloignée de Thèbes, où non seulement lui, mais toute larmée se trouva en extrême disette de vivres; ce qu'ayant entendu les habitants de la petite ville, qui par bonne rencontre étaient fidèles de Jésus-Christ, et par conséquent amis et secourables au prochain, ils pourvurent soudain à la nécessité des soldats, mais avec tant de soin, de courtoisie et d'amour, que Pacôme en fut tout ravi d'admiration, et demandant quelle nation était celle-là, si bonteuse (bonne), amiable et gracieuse, on lui dit que cétaient des chrétiens.

Et s'enquérant derechef quelle loi et manière de vivre était la leur, il apprit qu'ils croyaient en Jésus-Christ fils unique de Dieu, et faisaient bien à toutes sortes de personnes, avec ferme espérance d'en recevoir de Dieu même une ample récompense.

Hélas! Théotime, le pauvre Pacôme, quoique de bon naturel, dormait pour lors dans la couche de son infidélité; et voilà que tout à coup Dieu se trouve à la porte de son coeur, et par le bon exemple de ces chrétiens, comme par une douce voix, il l'appelle, l'éveille, et lui donne le premier sentiment de la chaleur vitale de son amour.

Car à peine eut-il ouï parler, comme je viens de dire, de l'aimable loi du Sauveur, que tout rempli d'une nouvelle lumière et consolation intérieure, se retirant à part, et ayant quelque temps pensé en soi-même, il haussa les mains au ciel, et avec un profond soupir, il se prit à dire: Seigneur Dieu, qui avez fait le ciel et la terre, si vous daignez jeter vos yeux sur ma bassesse et sur ma peine, et me donner connaissance de votre divinité, je vous promets de vous servir, et d'obéir toute ma vie à vos commandements. Depuis cette prière et promesse, l'amour du vrai bien et de la piété prit un tel accroissement en lui, qu'il ne cessait point de pratiquer mille et mille exercices de vertu.

Il m'est avis certes que je vois en cet exemple un rossignol, qui se réveillant à la prime (première) aube, commence à se secouer, s'étendra, déployer ses plumes, voleter de branche en branche dans son buisson) et petit à petit gazouiller son délicieux ramage ; car n'avez-vous pas pris garde, comme le bon exemple de ces charitables chrétiens excita et réveilla en sursaut le bienheureux Pacôme?

Certes, cet étonnement d'admiration qu'il en eut, ne fut autre chose que son réveil, auquel Dieu le toucha, comme le soleil touche la terre, avec un rayon de sa clarté qui le remplit d'un grand sentiment de plaisir spirituel. C'est pourquoi Pacôme se secoue des divertissements ( se sépare des divertissements, les chasse), pour avec plus d'attention et de facilité recueillir et savourer la grâce reçue, se retirant à part pour y penser; puis il étend son coeur et ses mains au ciel, où l'inspiration l'attire, et commençant à déployer les ailes de ses affections, voletant entre la défiance de soi-même et la confiance en Dieu, il entonne d'un air humblement amoureux le cantique de sa conversion, par lequel il témoigne d'abord que déjà il connaît un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre mais il connaît aussi qu'il ne le connaît pas encore assez pour le bien servir, et partant il supplie qu'une plus grande connaissance lui soit donnée, afin qu"il puisse par icelle parvenir au parfait service de sa divine majesté.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyVen 10 Mai - 2:46

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CHAPITRE XIII

Des premiers sentiments d'amour que les attraits divins font en l'âme, avant qu'elle ait la foi.


Cependant voyez, je vous prie, Théotime, comme Dieu va doucement, renfonçant peu à peu la grâce de son inspiration dedans les coeurs qui consentent, les tirant après soi comme de degré en degré sur cette échelle de Jacob.

Mais quels sont ses attraits? Le premier, par lequel il nous prévient et réveille, se fait par lui en nous, et sans nous; tous les autres se font aussi par lui, et en nous, mais non pas sans nous.

Tirez-moi, dit l'épouse sacrée, c'est-à-dire, commencez le premier, car je ne saurais m'éveiller de moi-même; je ne saurais m'émouvoir si vous ne mouvez .

Mais quand vous m'aurez émue, alors, ô le cher époux de mon âme! nous courrons nous deux; vous courrez devant moi en me tirant toujours plus avant et moi, je vous suivrai à la course, consentant à vos attraits; mais que personne n'estime que vous m'alliez tirant après vous comme une esclave forcée, ou comme une charrette inanimée.

Ah! non, vous me tirez à l'odeur de vos parfums. Si je vous vais suivant, ce n'est pas que vous me tramiez, c'est que vous m'alléchez: vos attraits sont puissants, mais non pas violents, puisque toute leur force consiste en leur douceur. Les parfums n'ont point d'autre pouvoir, pour attirer à leur suite, que leur suavité, et la suavité comment pourrait-elle tirer, sinon suavement et agréablement.

CHAPITRE XIV

Du sentiment de l'amour divin qui se reçoit par la foi.


Quand Dieu nous donne la foi, il entre en notre âme et parle à notre esprit, non point par manière de discours, mais par manière d'inspiration; proposant si agréablement ce quil faut croire à l'entendement, que la volonté en reçoit une grande complaisance, et telle qu'elle incite l'entendement à consentir et acquiescer à la vérité, sans doute ni défiance quelconque, et voici la merveille; car Dieu fait la proposition des mystères de la foi à notre âme parmi des obscurités et des ténèbres, en telle sorte que nous ne voyons pas les vérités, ains seulement nous les entrevoyons.

Comme il arrive quelquefois que la terre étant couverte de brouillards, nous ne pouvons voir le soleil, ains nous voyons seulement un peu plus de clarté du côté où il est; de façon que, par manière de dire, nous le voyons sans le voir, parce que d'un côté nous ne le voyons pas tant que nous puissions bonnement dire que nous le voyons et d'autre part nous ne le voyons pas si peu que nous puissions dire que nous ne le voyons point, et c'est ce que nous appelons entrevoir.

Et néanmoins cette obscure clarté de la foi étant entrée dans notre esprit, non par force de discours ni d'arguments, ains par la seule suavité de sa présence, elle se fait croire et obéir à l'entendement avec tant dautorité, que la certitude quelle nous donne de la vérité surmonte toutes les autres certitudes du monde, et assujettit tellement tout l'esprit et tous les discours d'icelui, qu'ils n'ont point de crédit en comparaison.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptySam 11 Mai - 3:47

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CHAPITRE XIV

Du sentiment de l'amour divin qui se reçoit par la foi.


Mon Dieu! Théotime, pourrais-je bien dire ceci? La foi est la grande amie de notre esprit, et peut bien parler aux sciences humaines qui se vantent dêtre plus évidentes et claires quelle, comme l'épouse sacrée parlait aux autres bergères : Je suis brune, mais belle.

O discours humains ! ô sciences acquises ! Je suis brune, car je suis entre les obscurités des simples révélations qui sont sans aucune évidence apparente, et me font paraître noire, me rendant presque méconnaissable.

Mais je suis pourtant belle en moi-même à cause de mon infinie certitude; et si les yeux des mortels me pouvaient voir telle que je suis par nature, ils me trouveraient toute belle.

Mais ne faut-il pas qu'en effet je sois infiniment aimable, puisque les sombres ténèbres et les épais brouillards, entre lesquels je suis, non pas vue, mais seulement entrevue, ne me peuvent empêcher d'être si agréable, que l'esprit me chérissant surtout, fendant la presse de toutes autres connaissances, il me fait faire place et me reçoit comme sa reine sur le trône le plus élevé de son palais, d'où je donne la loi à toute science, et assujettis tout discours et tout sentiment humain?

Oui vraiment, Théotime, tout ainsi que les chefs de l'armée d'Israël, se dépouillant de leurs vêtements, les mirent ensemble, et en firent comme un trône royal, sur lequel ils assirent Jéhu, criant: Jéhu est roi de même à l'arrivée de la foi, l'esprit se dépouille de tout discours et arguments, et les soumettant à la foi, il l'a fait asseoir sur iceux, la reconnaissant comme reine, et crie avec une grande joie :

Vive la foi ! Les discours et arguments pieux, les miracles et autres avantages de la religion chrétienne la rendent certes extrêmement croyable et connaissable.

Mais la seule foi la rend crue et reconnue, faisant aimer la beauté de sa vérité, et croire la vérité de sa beauté, par la suavité qu'elle répand en la volonté, et la certitude qu'elle donne à l'entendement.

Les Juifs virent les miracles, et ouïrent les merveilles de notre Seigneur.

Mais étant indisposés à recevoir la foi, c'est-à-dire leur volonté nétant pas susceptible de la douceur et suavité de la foi, à cause de l'aigreur et malice dont ils étaient remplis, ils demeurèrent en leur infidélité, ils voyaient la force de l'argument, mais ils ne savouraient pas la suavité de la conclusion.

Et pour cela ils n'acquiesçaient pas à la vérité, et néanmoins l'acte de la foi consiste en cet acquiescement de notre esprit, lequel ayant reçu l'agréable lumière de la vérité, il y adhère par manière d'une douce, mais puissante et solide assurance et certitude qu'il prend eh lautorité de la révélation qui lui en est faite.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptySam 11 Mai - 20:56

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CHAPITRE XIV
Du sentiment de l'amour divin qui se reçoit par la foi.


Vous avez ouï dire, Théotime, quès conciles généraux il se fait des grandes disputes et recherches de la vérité, par discours, raisons et arguments de théologie, mais la chose étant débattue, les Pères, c'est-à-dire, les évêques et spécialement le Pape qui est le chef des évêques, concluent, résolvent et déterminent, et la détermination étant prononcée, chacun s'y arrête et acquiesce pleinement, non point en considération des raisons alléguées en la dispute et recherche précédente, mais en vertu de l'autorité du Saint-Esprit, qui, présidant invisiblement ès conciles, a jugé, déterminé et conclu par la bouche de ses serviteurs qu'il a établis pasteurs du christianisme.

L'enquête donc et la dispute se fait au parvis des prêtres, entre les docteurs ; mais la résolution et l'acquiescement se fait au sanctuaire, où le Saint-Esprit qui anime le corps de l'Église, parle par les bouches des chefs d'icelle, selon que notre Seigneur l'a promis.

Ainsi l'autruche produit ses oeufs sur le sablon de Libye, mais le soleil seul en fait éclore le poussin; et les docteurs, par leurs recherches et discours., proposent la vérité, mais les seuls rayons du soleil de justice en donnent la certitude et acquiescement.

Or, enfin, Théotime, cette assurance que l'esprit humain prend ès choses révélées et mystères de la foi, commence par un sentiment amoureux de complaisance, que la volonté reçoit de la beauté et suavité de la vérité proposée; de sorte que la foi comprend un commencement d'amour que notre coeur ressent envers les choses divines.

CHAPITRE XV
Du grand sentiment d'amour que nous recevons par la sainte espérance.


Comme, étant exposés aux rayons du soleil de midi, nous ne voyons presque pas plus tôt la clarté que soudain nous sentons la chaleur.

Ainsi la lumière de la foi n'a pas plus tôt jeté la splendeur de ses vérités en notre entendement, que tout incontinent notre volonté sent la sainte chaleur de l'amour céleste. La foi nous fait connaît, par une infaillible certitude, que Dieu est, qu'il est infini en bonté, qu'il se peut communiquer à nous, et que non seulement il le peut, ains il le veut; si que, par une ineffable douceur, il nous a préparé tous les moyens requis pour parvenir au bonheur de la gloire immortelle.

Or, nous avons une inclination naturelle au souverain bien, ensuite de laquelle notre coeur a un certain intime empressement et une continuelle inquiétude, sans pouvoir en sorte quelconque s'accoiser (s'apaiser, se tenir tranquille), ni cesser de témoigner que sa parfaite satisfaction et son solide contentement lui manque.

Mais quand la sainte foi a représenté à notre esprit ce bel objet de son inclination naturelle, ô vrai Dieu ! Théotime, quelle aise ! quel plaisir ! quel tressaillement universel de notre âme! laquelle alors, comme toute surprise à l'aspect d'une si excellente beauté, s'écrie d'amour : O que vous êtes beau, mon bien-aimé que vous êtes beau!

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyDim 12 Mai - 17:26

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CHAPITRE XV
Du grand sentiment d'amour que nous recevons par la sainte espérance.


Éliéser cherchait une épouse pour le fils de son Maître Abraham. Que savait-il s'il la trouverait belle et gracieuse comme il la désirait? Mais quand il l'eut trouvée à la fontaine, qu'il la vit si excellente en beauté et si parfaite en douceur, mais surtout quand on la lui eut accordée, il en adora Dieu, et le bénit avec des actions de grâces pleines de joie non pareille: le coeur humain tend à Dieu par son inclination naturelle, sans savoir bonnement quel il est.

Mais quand il le trouve à la fontaine de la foi, et qu'il le voit si bon, si beau, si doux, si débonnaire envers tous, et si disposé à se donner comme souverain bien à tous ceux qui le veulent, ô Dieu, que de contentements et que de sacrés mouvements en l'esprit pour s'unir à jamais à cette bonté si souverainement aimable ! J'ai enfin trouvé, dit l'âme ainsi touchée, j'ai trouvé ce que je désirais, et je suis maintenant contente.

Et comme Jacob ayant vu la belle Rachel fondait en larmes de douceur pour le bonheur qu'il ressentait d'une si désirable rencontre; de même notre pauvre coeur ayant trouvé Dieu, et reçu d'icelui le don précieux de la sainte foi, il se fond par après en suavité d'amour pour le bien infini qu'il voit d'abord en cette souveraine beauté.

Nous sentons quelquefois de certains contentements qui viennent comme à l'impourvu (imprévu, à l'improviste), sans aucun sujet apparent, et ce sont souvent des présages de quelque grande joie, dont plusieurs estiment que nos bons anges, prévoyant les biens qui nous doivent avenir, nous en donnent ainsi des pressentiments, comme au contraire ils nous donnent des craintes et frayeurs emmi les périls inconnus, afin de nous faire invoquer Dieu, et demeurer sur nos gardes.

Or, quand le bien présagé nous arrive, nos coeurs le reçoivent à bras ouverts, et se ramentevant (se rappelant) l'aise qu'ils avaient eue sans en savoir la cause, ils connaissent seulement alors que c'était comme un avant-coureur du bonheur avenu.

Ainsi, mon cher Théotime, notre coeur ayant eu si longuement inclination à son souverain bien, il ne savait à quoi ce mouvement tendait; mais sitôt que la foi le lui a montré, alors il voit bien que c'était cela que son âme requérait, que son esprit cherchait, et que son inclination regardait.

Certes, ou que nous voulions, ou que nous ne voulions pas, notre esprit tend au souverain bien. Mais qui est ce souverain bien? Nous ressemblons à ces bons Athéniens qui faisaient sacrifice au vrai Dieu, lequel néanmoins leur était inconnu, jusques à ce que le grand saint Paul leur en annonça la connaissance; car ainsi notre coeur, par un profond et secret instinct, tend en toutes ses actions, et prétend à la félicité, et la va cherchant çà et là, comme à tâtons; sans savoir toutefois ni où elle réside, ni en quoi elle consiste, jusques à ce que la foi la lui montre et lui en décrit les merveilles inutiles; et lors ayant trouvé le trésor qu'il cherchait, hélas! quel contentement à ce pauvre coeur humain, quelle joie, quelle complaisance d'amour!

Hé ! je l'ai rencontré celui que mon âme cherchait sans le connaître ! ô que ne savais-je à quoi tendaient mes prétentions, quand rien de tout ce que je prétendais ne me contentait, parce que je ne savais pas ce qu'en effet je prétendais! Je prétendais d'aimer, et ne connaissais pas ce qu'il fallait aimer, et partant ma prétention ne trouvant pas son véritable amour, mon amour était toujours en une véritable, mais inconnue prétention; j'avais bien assez de pressentiment d'auteur pour me faire prétendre ; mais je n'avais pas assez de sentiment de la bonté qu'il fallait aimer pour exercer l'amour.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyMar 14 Mai - 3:04

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CHAPITRE XVI
Comme l'amour se pratique en l'espérance


L'entendement humain étant donc convenablement appliqué à considérer ce que la foi lui représente de son souverain bien, soudain la volonté conçoit une extrême complaisance en ce divin objet, lequel, pour lors absent, fait naître un désir très ardent de sa présence, dont l'âme s'écrie saintement: Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche.

C'est à Dieu que je soupire,
C'est Dieu que mon coeur désire.

Et comme l'oiseau auquel le fauconnier ôte le chaperon, ayant la proie en vue, s'élance soudain au vol, et s'il est retenu par les longes, se débat sur le poing avec une ardeur extrême ; de même la foi nous ayant ôté le voile de l'ignorance, et fait voir notre souverain bien, lequel néanmoins nous ne pouvons encore posséder, retenus par la condition de cette vie mortelle, hélas ! Théotime, nous le désirons alors; de sorte que,

Les cerfs longtemps pourchassés,
Fuyant pantois (haletants, respirant avec peine) et lassés,
Si fort les eaux ne désirent,
Que nos coeurs d'ennuis presses
Seigneur, après toi soupirent,
Nos âmes en languissant
D'un désir toujours croissant
Crient: Hélas ! quand sera-ce,
O Seigneur Dieu tout-puissant,
Que nos yeux verront ta face?

Ce désir est juste, Théotime, car qui ne désirerait un bien si désirable? Mais ce serait un désir inutile, ains qui ne servirait que d'un continuel martyre à notre coeur, si nous n'avions assurance de le pouvoir un jour assouvir.

Celui qui pour le retardement de ce bonheur protestait que ses larmes lui étaient un pain ordinaire nuit et jour , tandis que son Dieu lui était absent, et que ses adversaires l'enquéraient (lui demandaient): où est ton Dieu? hélas! qu'eût-il fait, s'il neût eu quelque sorte d'espérance de pouvoir une fois jouir de ce bien, après lequel il soupirait?

Et la divine épouse va tout éplorée et alangourie (défaillante) d'amour de quoi elle ne trouve pas sitôt le bien-aimé qu'elle cherche l'amour du bien-aimé avait créé en elle le désir le désir avait fait naître l'ardeur du pourchas (reherche passionnée), et cette ardeur lui causait la langueur, qui eût anéanti et consumé son pauvre coeur, si elle n'eût eu quelque espérance de rencontrer enfin ce qu'elle pourchassait.

Ainsi donc ques afin que l'inquiétude et la douloureuse langueur, que les efforts de l'amour désirant causeraient en nos esprits, ne nous portât à quelque défaillance de courage, et ne nous réduisît au désespoir ; le même bien souverain qui nous incite à le désirer si fortement, nous assure aussi que nous le pourrons obtenir fort aisément, par mille et mille promesses qu'il nous a faites en sa parole, et par ses inspirations; pourvu que nous voulions employer les moyens qu'il nous a préparés et qu'il nous offre pour cela.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 2 EmptyMer 15 Mai - 8:20

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CHAPITRE XVI

Comme l'amour se pratique en l'espérance


Or, ces promesses et assurances divines, par une merveille particulière, accroissent la cause de notre inquiétude, et à mesure quelles augmentent la cause, elles ruinent et détruisent les effets.

Oui certes, Théotime, l'assurance que Dieu nous donne que le paradis est pour nous, fortifie infiniment le désir que nous avions d'en jouir, et néanmoins affaiblit, ains anéantit tout à fait le trouble et l'inquiétude que ce désir nous apportait; de sorte que nos coeurs par les promesses sacrées que la divine bonté nous a faites, demeurent tout à fait accoisés, et cet accoisement est la racine de la très sainte vertu que nous appelons espérance.

Car la volonté, assurée par la foi quelle pourra jouir de son souverain bien, usant des moyens à ce destinés, elle fait deux grands actes de vertu: par l'un, elle attend de Dieu la jouissance de sa souveraine bonté, et par l'autre elle aspire à cette sainte jouissance.

Et de vrai, Théotime, entre espérer et aspirer, il y a seulement cette différence, que nous espérons les choses que nous attendons par le moyen d'autrui; et nous aspirons aux choses que nous prétendons par nos propres moyens, de nous-mêmes; et d'autant que nous parvenons à la jouissance de notre souverain bien, qui est Dieu, premièrement et principalement par sa faveur, grâce et Miséricorde.

Et que néanmoins cette même Miséricorde veut que nous coopérions-à sa faveur, mesurant la faiblesse de notre consentement à la force de sa grâce; partant notre espérance est aucunement (à certains égards, quelquefois) mêlée d'aspirement (aspiration), si que nous nespérons pas tout à fait sans aspirer, et n'aspirons jamais sans tout à fait espérer, en quoi l'espérance tient toujours le rang principal, comme fondée sur la grâce divine, sans laquelle tout ainsi que nous ne pouvons pas seulement penser à notre souverain bien, selon qu'il convient pour y parvenir, aussi ne pouvons-nous jamais sans icelle y aspirer comme il faut pour l'obtenir.

L'aspirement donc est un rejeton de l'espérance, comme notre coopération l'est de la grâce : et tout ainsi que ceux qui veulent espérer sans aspirer, seront rejetés comme couards (lâchés) et négligents, de même ceux qui veulent aspirer sans espérer, sont téméraires, insolents et présomptueux.

Mais quand l'espérance est suivie de l'aspirement, et que espérant nous aspirons, et aspirant nous espérons, alors, cher Théotime, l'espérance se convertit en un courageux dessein par l'aspirement, et l'aspirement se convertit en une humble prétention par l'espérance, espérant et aspirant (Opposition des mots aspirer et espérer qui sent l'afféterie de langage du temps) selon que Dieu nous inspire.

Mais cependant et l'un et l'autre se fait par cet amour désirant qui tend à notre souverain bien, lequel, à mesure qu'il est plus assurément espéré, est aussi toujours plus aimé.

Ainsi l'espérance n'est autre chose que l'amoureuse complaisance que nous avons en l'attente et prétention de notre souverain bien : tout y est d'amour, Théotime. Soudain que la foi ma montré mon souverain bien,

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CHAPITRE XVI

Comme l'amour se pratique en l'espérance


Je l'ai aimé, et parce qu'il m'était absent, je l'ai désiré, et d'autant que j'ai su qu'il se voulait donner à moi, je l'ai derechef plus ardemment aimé et désiré; car aussi sa bonté est d'autant plus aimable et désirable, quelle est disposée à se communiquer.

Or, par ce progrès, l'amour a converti son désir en espérance, prétention et attente, si que l'espérance est un amour attendant et prétendant. Et parce que le bien souverain que l'espérance attend, c'est Dieu, et qu'elle ne l'attend aussi que de Dieu même auquel et par lequel elle espère et aspire, cette sainte vertu despérance, aboutissant de toutes parts à Dieu, est par conséquent une vertu divine ou théologique.

CHAPITRE XVII

Que l'amour d'espérance est fort bon, quoique imparfait


L'amour que nous pratiquons en l'espérance, Théotime, va certes à Dieu, ruais il retourne, à nous; il a son regard (son but, son objet) en la divine bonté, mais il a de l'égard à notre utilité; il tend à cette suprême perfection, mais il prétend notre satisfaction, c'est-à-dire, il ne nous porte pas en Dieu, parce que Dieu est souverainement bon eu soi-même, mais parce qu'il est souverainement bon envers nous-mêmes, où, comme vous voyez, il y a du nôtre et de nous-mêmes.

Et partant, cet amour est voirement (à la vérité) amour, mais amour de convoitise et intéressé. Je ne dis pas toutefois qu'il revienne tellement à nous, qu'il nous fasse aimer Dieu seulement pour l'amour de nous. O Dieu, nenni car l'âme qui n'aimerait Dieu que pour l'amour d'elle-même, établissant la fin de l'amour qu'elle porte à Dieu en sa propre commodité, hélas! elle commettrait un extrême sacrilège.

Si une femme n'aimait son mari que pour l'amour de son valet, elle aimerait son mari en valet, et son valet en mari, L'âme aussi qui n'aime Dieu que pour l'amour delle-même, elle s'aime comme elle devrait aimer Dieu, et elle aime Dieu comme elle se devrait aimer elle-même.

Mais il y a bien de la différence entre cette parole: J'aime Dieu pour le bien que j'en attends, et celle-ci : Je n'aime Dieu que pour le bien que j'en attends.

Comme aussi c'est chose bien diverse de dire: J'aime Dieu pour moi, et dire: J'aime Dieu pour l'amour de moi; quand je dis: J'aime Dieu pour moi, c'est comme si je disais:J'aime avoir Dieu, j'aime que Dieu soit à moi, qu'il soit mon souverain bien, qui est une sainte affection de l'épouse céleste, laquelle cent fois proteste par excès de complaisance :

Mon bien-aimé est tout mien, et moi je suis toute sienne, il est à moi, et je suis à lui. Mais dire : J'aime Dieu pour l'amour de moi-même, c'est comme qui dirait : L'amour que je me porte est la fin pour laquelle j'aime Dieu, en sorte que l'amour de Dieu soit dépendant, subalterne et inférieur à l'amour propre que nous avons envers nous-mêmes, qui est une impiété non pareille.

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CHAPITRE XVII

Que l'amour d'espérance est fort bon, quoique imparfait


Cet amour donc que nous appelons espérance, est un amour de coavoitise, mais d'une sainte et bien ordonnée convoitise, par laquelle nous ne tirons pas Dieu à nous, ni à notre utilité, mais nous nous joignons à lui comme à notre finale félicité.

Nous nous aimons ensemblement avec Dieu par cet amour, mais non pas nous préférant ou égalant à lui en cet amour: l'amour de sous-mêmes est mêlé avec celui de Dieu, mais celui de Dieu surnage ; notre amour-propre y entre voirement, mais comme simple motif, et non comme fin principale; notre intérêt y tient quelque lieu, mais Dieu tient le rang principal.

Oui, sans doute, Théotime ; car quand nous aimons Dieu comme notre souverain bien, nous l'aimons pour une qualité par laquelle nous ne le rapportons pas à nous, mais nous à lui; nous ne sommes pas sa fin, sa prétention, ni sa perfection, ains il est la nôtre; il ne nous appartient pas, mais nous lui appartenons.

Il ne dépend point de nous, mais nous de lui; et en somme, par la qualité de souverain bien, pour laquelle nous l'aimons, il ne reçoit rien de nous, ains nous recevons de lui, il exerce envers nous son affluence et bonté, et nous pratiquons notre indigence et disette; de sorte qu'aimer Dieu en titre de souverain bien, c'est l'aimer en titre honorable et respectueux, par lequel nous l'avouons être notre perfection, notre repos et notre fin, en la jouissance de laquelle consiste notre bonheur.

Il y a des biens desquels nous nous servons en les employant, comme sont nos esclaves, nos serviteurs, nos chevaux, nos habits; et l'amour que nous leur portons, est un amour de pure convoitise; car nous ne les aimons que pour notre profit.

Il y a des biens desquels nous jouissons, mais d'une réciproque et mutuellement égale jouissance, comme nous faisons de nos amis; car l'amour que nous leur portons en tant qu'ils nous rendent du contentement, est voirement amour de convoitise, mais convoitise honnête, par laquelle ils sont à nous, et nous également à eux; ils nous appartiennent, et nous pareillement leur appartenons.

Mais il y a des biens dont nous jouissons d'une jouissance de dépendance, participation, et sujétion, comme nous faisons de la bienveillance de nos pasteurs, princes, pères, mères, ou de leur présence et faveur; car l'amour que nous leur portons est aussi certes amour de convoitise quand nous les aimons, en tant qu'ils sont nos princes, nos pasteurs, nos pères, nos mères; puisque ce n'est pas la qualité de pasteur, ni de prince, ni de père, ni de mère, qui nous les fait aimer, aine parce qu'ils sont tels en notre endroit et à notre regard.

Mais cette convoitise est un amour de respect, de révérence, d'honneur: car nous aimons, par exemple, nos pères, non parce qu'ils sont nôtres, mais parce que nous sommes à eux: et c'est ainsi que nous aimons et convoitons Dieu par l'espérance: non afin qu'il soit notre bien, mais parce qu'il l'est; non afin qu'il soit nôtre, mais parce que nous sommes siens; non comme s'il était pour nous, mais d'autant que nous sommes pour lui.

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