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 Des prêtres français à la rencontre des catholiques de Chine

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Julie
Julie



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MessageSujet: Des prêtres français à la rencontre des catholiques de Chine   Des prêtres français à la rencontre des catholiques de Chine EmptyDim 18 Aoû - 16:27

Chaque année, souvent à la faveur de l’été, des prêtres français rendent visite aux communautés catholiques de Chine, officielles ou souterraines.

Ces rencontres se passent généralement sans encombre, sous la surveillance discrète des autorités.


« J’ai quelques adresses, on vient me chercher, j’enlève tous mes insignes. » Lorsqu’il part pour Pékin à la rencontre des chrétiens chinois, le P. Vincent (les prénoms ont été changés pour préserver l’anonymat des prêtres cités) sait que son voyage sera des plus discrets. La première année, la visite avait été plus aisée car il n’avait approché que des catholiques de l’Église officielle, affiliée à l’Association patriotique des catholiques de Chine.

Mais depuis une vingtaine d’années, son cœur se porte du côté de l’Église souterraine, une amitié nouée tandis qu’il était encore laïc et qui s’est poursuivie après son ordination. « Un grand-oncle parti en 1864 comme missionnaire est mort trois semaines après son arrivée à Shanghaï. Dans ma famille, nous avions une dette, en quelque sorte, envers lui… », sourit-il, en guise d’explication.

Un accompagnement spirituel
Dès la fin des années 1980, après la Révolution culturelle, alors que tous les religieux étrangers avaient été chassés de Chine depuis 1949, des prêtres de l’extérieur sont revenus ponctuellement sur le continent chinois, des Asiatiques surtout, mais aussi des Occidentaux, et parmi eux des Français. À la faveur de l’été ou d’un voyage touristique, ces prêtres et religieux répondent à l’invitation des communautés locales, souvent isolées du reste de l’Église universelle.

Les premières années, le P. Paul sillonnait le continent à la rencontre des communautés disséminées sur le territoire, animant des retraites ou des formations, mais aujourd’hui, il répond essentiellement à une demande d’accompagnement spirituel. « Les séminaires officiels comptent de plus en plus de très bons théologiens et biblistes, mais partout ils nous demandent d’évoquer l’aspect spirituel de la vie chrétienne et de la vie consacrée, observe-t-il. Les chrétiens chinois sont très demandeurs d’initiatives nouvelles. »

Ainsi pour le catéchisme, dispensé pendant longtemps durant l’été, à raison de quatre heures de cours par jour pendant trois semaines… « Les nouvelles générations n’acceptent plus tellement ce système et sont très intéressées de découvrir des propositions qui mêlent enseignement, prière et détente », relève le P. Benoît, qui a appris le chinois et peut désormais prêcher dans la langue locale. « Les chrétiens sont heureux d’accueillir des prêtres étrangers. Nous cherchons à leur apporter quelque chose de l’Église universelle, leur apprentissage de Vatican II n’est pas totalement achevé. »

Des fidèles convoqués par SMS codés
À leur retour, ces prêtres français font le récit de leur voyage, souvent épique. « Je dus assurer quatre messes y compris dans un salon de massage où s’entassaient une quarantaine de personnes », raconte le P. Samuel, revenu de régions reculées : « Le même scénario se déroule souvent pour l’eucharistie. Les fidèles sont convoqués par SMS codés. Ils récitent le chapelet, chantent en chinois par exemple sur l’air Laudate Mariam, le prêtre confesse, l’ambiance est enthousiaste », malgré « la misère des prêtres et séminaristes clandestins ». Dans une famille, il a rencontré un prêtre nomade « qui y loge parfois avec sa modeste bibliothèque dans un grand climat de pauvreté ».

Malgré son âge avancé, le P. Samuel ne craint pas de partager les conditions de vie spartiates du clergé souterrain. « Il m’est arrivé de n’avoir pas d’eau, ni froide ni chaude, mais de me laver avec une bouteille », raconte l’octogénaire. Un autre jour, il visite « dans un immense ensemble délabré une dizaine de moines qui se sont installés là pour fonder un monastère contemplatif »… « Le désert ne peut empêcher les bourgeons de fleurir », commente-t-il.

Le risque d’emprisonnement
Généreuses, ces initiatives se heurtent souvent à la barrière de la langue. Cela ne décourage pas le P. Vincent qui, lui aussi, vient soutenir la formation des séminaristes, issus de milieu rural : « Le lever est à 5 heures et l’office commence à 5 h 15. À ma table deux participants sur quatre ont connu la prison et c’est une perspective qui attend demain les séminaristes de l’Église souterraine », décrit le prêtre.

Si le clergé de l’Église souterraine risque encore l’emprisonnement, les prêtres français en visite n’encourent pas de grands risques. « Tout se sait en Chine, relève le P. Paul. Les autorités laissent faire dès lors qu’elles peuvent contrôler… Mais si un prêtre étranger en fait trop, il risque l’expulsion ou l’interdiction d’entrer sur le territoire chinois lors de sa prochaine visite. » Ce qui est arrivé à une douzaine de prêtres occidentaux ces cinq dernières années.

« Il ne faut pas partir à la conquête de la Chine, assure le P. Gilles, qui a découvert cette culture à travers l’accueil d’étudiants à Lyon. Nous avons beaucoup à recevoir d’eux. Ils ont une grande ouverture spirituelle, tous ne se disent pas chrétiens, mais certains lisent l’Évangile, vont de temps en temps à l’église, sans forcément demander le baptême. L’âme chinoise n’est pas heureuse dans la dynamique actuelle de l’argent… »

Une Église divisée
Les catholiques chinois ont été contraints à la clandestinité sous Mao. Après 1949 et l’instauration de la République populaire de Chine, l’Église chinoise s’est vue divisée en deux branches, une Église officielle – l’Association patriotique des catholiques chinois créée en 1957 –, seule reconnue par le régime, et une Église clandestine, fidèle à Rome.

Les relations entre le gouvernement chinois et le Vatican restent tendues. En mai 2007, une lettre du pape Benoît XVI aux catholiques chinois rappelait que « les principes d’indépendance et d’autonomie, d’autogestion et d’administration démocratique de l’Église » (contenus dans les statuts de l’Association patriotique) sont « inconciliables avec la doctrine catholique ». Depuis plusieurs années, des négociations sont en cours pour la réunification des deux Églises.

Le nombre de catholiques en Chine est aujourd’hui estimé entre 10 et 12 millions.


CÉLINE HOYEAU

Source : journal la croix
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