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 Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

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Miséricorde de Dieu




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MessageSujet: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 2 Mar - 18:01

Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales 9c5da54489acfcf79e54c5bf7dce9583

LIVRE PREMIER
CONTENANT UNE PRÉPARATION A TOUT LE TRAITÉ

CHAPITRE PREMIER

Que pour la beauté de la nature humaine, Dieu a donné le gouvernement de toutes les facultés de l'âme à la volonté.


L'union établie en la distinction fait l'ordre; l'ordre produit la convenance et la proportion; et la convenance, ès choses entières et accomplies, fait la beauté. Une armée est belle quand elle est composée de toutes ses parties tellement rangées en leur ordre, que leur distinction est réduite au rapport quelles doivent avoir ensemble pour ne faire qu'une seule armée.

Afin qu'une musique soit belle, il ne faut pas seulement que les voix soient nettes, claires et bien distinguées ; mais qu'elles soient a!liées en telle sorte les unes aux autres, qu'il s'en fasse une juste consonance et harmonie, par le moyen de l'union qui est en la distinction, et la distinction qui est en lunion des voix, que non sans cause on appelle un accord discordant, ou plutôt une discorde accordante.

Or, comme dit excellemment l'angélique saint Thomas, après le grand saint Denis, la beauté et la bonté, bien qu'elles aient quelque convenance, ne sont pas néanmoins une même chose: car le bien est ce qui plait à l'appétit et volonté; le beau, ce qui plaît à l'entendement et à la connaissance; ou pour le dire autrement, le bon est ce dont la jouissance nous délecte; le beau, ce dont la connaissance nous agrée.

Et c'est pourquoi jamais, à proprement parler, nous n'attribuons la beauté corporelle, sinon aux objets des deux sens qui sont les plus connaissants et qui servent le plus à l'entendement, qui sont la vue et l'ouïe; si que nous ne disons pas: Voilà des belles odeurs ou des belles saveurs, mais nous disons bien: Voilà des belles voix et des belles couleurs.

Le beau donc étant appelé beau, parce que sa connaissance délecte, il faut que, outre l'union et distinction d'intégrité, l'ordre et la convenance de ses parties, il ait beaucoup de splendeur et clarté, afin qu'il soit connaissable et visible ; les voix, pour être belles, doivent être claires et nettes, les discours intelligibles, les couleurs éclatantes et resplendissantes.

L'obscurité, l'ombre, les ténèbres sont laides, et enlaidissent toutes choses; parce qu'en elles rien n'est connaissable, ni l'ordre, ni la distinction, ni l'union, ni la convenance: qui a fait dire à saint Denis « que Dieu, comme souveraine beauté, est auteur de la belle convenance, du beau lustre et de la bonne grâce, qui est en toutes choses, » faisant éclater, en forme de lumière, les distributions et départements de son rayon, par lesquels toutes choses sont rendues belles, voulant que pour établir la beauté, il y eût la convenance, la clarté, et la bonne grâce.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 3 Mar - 18:13

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CHAPITRE PREMIER

Que pour la beauté de la nature humaine, Dieu a donné le gouvernement
de toutes les facultés de l'âme à la volonté.


Certes, Théotime, la beauté est sans effet, inutile et morte, si la clarté et splendeur ne l'avive, et lui donne efficace ; dont nous disons les couleurs être vives, quand elles ont de l'éclat et du lustre. Mais quant aux choses animées et vivantes, leur beauté n'est pas accomplie sans la bonne grâce, laquelle, outre la convenance des parties parfaites, qui fait la beauté, ajoute la convenance des mouvements, gestes et actions qui est comme l'âme et la vie de la beauté des choses vivantes.

Ainsi, en la souveraine beauté de notre Dieu, nous ne reconnaissons l'union, ains l'unité de l'essence en la distinction des personnes avec une infinie clarté, jointe à la convenance incompréhensible de toutes les perfections, des actions et mouvements, comprises très souverainement, et par manière de dire, jointes et ajoutées excellemment en la très unique et très simple perfection du pur acte divin, qui est Dieu même, immuable et invariable, ainsi que nous dirons ailleurs.

Dieu donc, voulant rendre toutes choses bonnes et belles, réduit la multitude et distinction dicelles en une parfaite unité; et pour ainsi dire, il les a toutes rangées à la monarchie, faisant que toutes choses s'entretiennent les unes aux autres, et toutes à lui, qui est le souverain monarque. Il réduit tous les membres en un corps, sous un chef; de plusieurs personnes, il forme une famille; de plusieurs familles, une ville; de plusieurs villes, une province; de plusieurs provinces, un royaume; et soumet tout un royaume à un seul roi.

Ainsi, Théotime, parmi l'innumérable multitude et variété d'actions, mouvements, sentiments, inclinations, habitudes, passions, facultés et puissances qui sont en l'homme, Dieu a établi une naturelle monarchie en la volonté, qui commande et domine sur tout ce qui se trouve en ce petit monde, et semble que Dieu ait dit à la volonté ce que Pharaon dit à Joseph : Tu seras sur ma maison, tout le peuple obéira au commandement de ta bouche; sans ton commandement, nul ne remuera. Mais cette domination de la volonté se pratique certes fort différemment.

CHAPITRE II

Comme la volonté gouverne diversement les puissances de l'âme.


Le père de famille conduit sa femme, ses enfants et ses serviteurs par ses ordonnances et commandements, auxquels ils sont obligés d'obéir, bien qu'ils puissent ne le faire pas; que s'il a des serfs et esclaves, il les gouverne par la force, à laquelle ils n'ont nul pouvoir de contredire. Mais ses chevaux, ses boeufs, ses mulets, il les manie par industrie, les liant, bridant, piquant, enfermant, lâchant.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyLun 4 Mar - 18:11

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CHAPITRE II

Comme la volonté gouverne diversement les puissances de l'âme.


Certes la volonté gouverne la faculté de notre mouvement extérieur, comme un serf ou esclave: car, sinon qu'au dehors quelque chose l'empêche, jamais elle ne manque d'obéir. Nous ouvrons et fermons la bouche, mouvons la langue, les mains, les pieds, les yeux et toutes les parties dans lesquelles la puissance de ce mouvement se trouve, sans résistance, à notre gré, et selon notre volonté.

Mais quant à nos sens et à la faculté de nourrir, croître et produire, nous ne les pouvons pas gouverner si aisément; ains il nous y faut employer l'industrie et l'art. Si l'on appelle un esclave, il vient; si on lui dit qu'il arrête, il arrête mais il ne faut pas attendre cette obéissance d'un épervier ou faucon : qui le veut faire revenir, il lui faut montrer le leurre; qui le veut accoiser (apaiser, calmer), il lui faut mettre le chaperon.

On dit à un valet : Tournez à gauche ou à droite, et il le fait; mais pour faire ainsi tourner un cheval, il faut se servir de la bride. Il ne faut pas, Théotime, commander à nos yeux de ne voir pas, ni à nos oreilles de n'ouïr pas, ni à nos mains de ne toucher pas, ni à notre estomac de ne digérer pas, ni à nos corps de ne croître pas : car toutes ces facultés n'ont nulle intelligence, et partant sont Incapables d'obéissance.

Nul ne peut ajouter une coudée à sa stature. Rachel voulait, et ne pouvait concevoir. Nous mangeons souvent sans être nourris, ni prendre croissance. Qui veut chevir (jouir) de ses facultés, il faut user d'industrie. Le médecin traitant un enfant de berceau, ne lui commande chose quelconque, mais il ordonne bien à la nourrice qu'elle lui fasse telle et telle chose:

ou bien quelquefois il ordonne qu'elle mange telle ou telle viande qu'elle prenne tel médicament, dont la qualité se répandant dans le lait, et le lait dans le corps du petit enfant, la volonté du médecin réussit en ce petit malade, qui n'a pas seulement le pouvoir d'y penser.

Il ne faut pas certes faire tes ordonnances d'abstinence, sobriété, continence, à l'estomac, au gosier; mais il faut commander aux mains de ne pouvoir fournir à la bouche les viandes et breuvages qu'en telle et ide mesure. Il faut ôter ou donner à la faculté qui produit les objets et sujets, et les aliments qui la fortifient, selon que la raison le requiert.

Il faut divertir les yeux, ou les couvrir de leur chaperon naturel, et les fermer, si on veut qu'ils ne voient pas., et avec ces artifices on les réduira au point que la volonté désire. C'est ainsi, Théotime, que Notre-Seigneur enseigne qu'il y a des eunuques qui sont tels pour le royaume des cieux, c'est-à-dire qui ne sont eunuques d'impuissance naturelle, mais par l'industrie, de laquelle leur volonté se sert, pour les retenir dans la sainte continence. C'est sottise de commander à un cheval quil ne s'engraisse pas, qu'il ne croisse pas, qu'il ne regimbe pas; si vous désirez tout cela, levez-lui le râtelier; il ne lui faut pas commander, il le faut gourmander pour le dompter.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMar 5 Mar - 17:54

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CHAPITRE II

Comme la volonté gouverne diversement les puissances de l'âme.


Oui, même la volonté a du pouvoir sur l'entendement et sur la mémoire; car de plusieurs choses que l'entendement peut entendre, ou desquelles la mémoire se peut ressouvenir, la volonté détermine celles auxquelles elle veut que ses facultés s'appliquent, ou desquelles elle veut qu'elles se divertissent.

Il est vrai quelle ne les peut pas manier, ni ranger si absolument, comme elle fait les mains, les pieds ou la langue, à raison des facultés sensitives, et notamment de la fantaisie (fantaisie, imagination)), qui n'obéissent pas d'une obéissance prompte et infaillible à la volonté, et desquelles puissances sensitives la mémoire et l'entendement ont besoin pour opére.

Mais toutefois la volonté les remue, les emploie et applique selon qu'il lui plait, bien que non pas si fermement et invariablement, que la fantaisie variante et volage ne les divertisse maintefois, les distrayant ailleurs; de sorte que comme l'Apôtre s'écrie: Je fais, non le bien que je veux, mais le mal que je hais (Rom., VII, 23); ainsi nous sommes souvent contraints de nous plaindre de quoi nous pensons, non te bien que nous aimons, mais le mal que nous haïssons.

CHAPITRE III

Comme la volonté gouverne l'appétit sensuel.


La volonté donc, Théotime, domine sur la mémoire, l'entendement et la fantaisie, non par force, mais par autorité; en sorte qu'elle n'est pas toujours infailliblement obéie, non plus que le père de famille ne l'est pas toujours par ses enfants et ses serviteurs.

Or, c'en est de même de l'appétit sensuel, lequel, comme dit saint Augustin ( De civit., 1. XXIV, c. V), est appelé convoitise en nous autres pécheurs, et demeure sujet à la volonté et à l'esprit, comme la femme à son mari; parce tout ainsi quil fut dit à la femme Tu te retourneras à ton mari, et il te maîtrisera; aussi fut-il dit à Caïn que son appétit se retournerait à lui, et qu'il dominerait sur icelui; se retourner à l'homme ne veut dire autre chose que se soumettre et s'assujettir à lui.

« O homme! dit saint Bernard (Serm. V. de Quadr.), il est à ton pouvoir, si tu veux, de faire que ton ennemi soit ton serviteur, en sorte que toutes choses te reviennent à bien; ton appétit est sous toi, et tu le domineras. Ton ennemi peut exciter en toi le sentiment de la tentation; mais tu peux, si tu veux, ou donner ou refuser le consentement.

Si tu permets à l'appétit de te porter au péché, alors tu seras sous icelui, et il te maîtrisera, parce que quiconque fait le péché, il est serf du péché; mais avant que tu fasses le péché, tandis que le péché n'est pas encore en ton consentement, mais seulement en ton sentiment, c'est-à-dire qu'il est encore en ton appétit et non en ta volonté, ton appétit est sous toi, et tu le maîtriseras. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 6 Mar - 18:01

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CHAPITRE III

Comme la volonté gouverne l'appétit sensuel


Avant que l'empereur soit créé, il est soumis aux électeurs qui dominent sur lui, pouvant ou le choisir à la dignité impériale, ou le rejeter; mais s'il est une fois élu et élevé par eux, ils sont dès lors sous lui, et il domine sur eux. Avant que la volonté consente à l'appétit, elle domine sur lui; mais après le consentement elle devient son esclave.

En somme, cet appétit sensuel est à la vérité un sujet rebelle, séditieux, remuant; et faut confesser que nous ne le saurions tellement défaire, qu'il ne s'élève, qu'il n'entreprenne, et qu'il n'assaille la raison; mais pourtant la volonté est si fort au-dessus de lui, que, si elle veut, elle peut le ravaler, rompre ses desseins, et le repousser, puisque c'est assez le repousser, que de ne point consentir à ses suggestions. On ne peut empêcher la concupiscence de concevoir, mais oui bien d'enfanter et de parfaire le péché.

Or, cette convoitise, ou appétit sensuel, a douze mouvements, par lesquels, comme par autant de capitaines mutinés, il fait sa sédition en l'homme; et parce que pour l'ordinaire ils troublent l'âme et agitent le corps: en tant qu'ils troublent l'âme, on les appelle perturbations; en tant qu'ils inquiètent le corps, on les appelle passions, au rapport de saint Augustin. Tous regardent le bien ou le mal; celui-là pour l'acquérir, celui-ci pour l'éviter.

Si le bien est considéré en soi selon la naturelle bonté, il excite l'amour, première et principale passion ; si le bien est regardé comme absent, il nous provoque au désir ; si étant désiré, on estime de le pouvoir obtenir, on entre en espérance ; si on pense de ne le pouvoir obtenir, on sent le désespoir; mais quand on le possède comme présent, il nous donne la joie.

Au contraire, sitôt que nous connaissons le mal, nous le haïssons; s'il est absent, nous la fuyons; si nous pensons de ne pouvoir l'éviter, nous le craignons; si nous estimons de le pouvoir éviter, nous nous enhardissons et encourageons mais si nous le sentons comme présent, nous nous attristons, et lors lire (la colère) et le courroux accourent soudain pour rejeter et repousser le mal, ou du moins s'en venger que si l'on ne peut, on demeure en tristesse; mais si on l'a repoussé, ou que l'on se soit vengé, on ressent la satisfaction et assouvissement, qui est un plaisir de triomphe ; car, comme la possession du bien réjouit le coeur, la victoire contre le mal assouvit le courage.

Et sur tout ce peuple des passions sensuelles, la volonté tient son empire, rejetant leurs suggestions, repoussant leurs attaques, empêchant leurs effets, et au fin moins (tout au moins), leur refusant fortement son consentement, sans lequel elles ne peuvent l'endommager, et par le refus duquel elles demeurent vaincues, voire même à la longue, abattues, allangouries, efflanquées, réprimées, et si non du tout (entièrement) mortes, au moins amorties, ou mortifiées.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 7 Mar - 21:04

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CHAPITRE III

Comme la volonté gouverne l'appétit sensuel


Et c'est afin d'exercer nos volontés en la vertu et vaillance spirituelle, que cette multitude de passions est laissée en nos âmes, Théotime : de sorte que les stoïciens, qui nièrent qu'elles se trouvassent en l'homme sage, eurent grand tort; mais d'autant plus que ce qu'ils niaient en paroles, ils le pratiquaient en effets, au récit de saint Augustin , qui raconte cette gracieuse histoire. Aulus Gellius s'étant embarqué avec un fameux stoïcien, une grande tempête survint, de laquelle le stoïcien étant effrayé, il commença à pâlir, blêmir et trembler si sensiblement, que tous ceux du vaisseau s'en aperçurent, et le remarquèrent curieusement, quoiqu'ils eussent ès mêmes hasards avec lui.

Cependant la mer enfin s'apaise, le danger passe, et l'assurance redonnant à un chacun la liberté de causer, voire même de railler, un certain voluptueux asiatique, se moquant du stoïcien lui reprochait qu'il avait eu peur, et qu'il était devenu hâve et pâle au danger, et que lui au contraire était demeuré ferme et sans effroi. A quoi le stoïcien repartit par le récit de ce que Aristippus, philosophe socratique, avait répondu à un homme qui pour même sujet l'avait piqué d'un même reproche; car, lui dit-il, toi tu as eu raison de ne t'être point soucié pour l'âme d'un méchant brouillon; mais moi, j'eusse eu tort de ne point craindre la perte de l'âme d'Aristippus:

et le bon de l'histoire est que Aulus Gellius, témoin oculaire, la récite; mais quant à la repartie qu'elle contient, le stoïcien qui la fit, favorisa plus sa promptitude que sa cause, puisqu"allégeant un compagnon de sa crainte, il laissa preuve par deux irréprochables témoins que les stoïciens étaient touchés de la crainte, et de la crainte qui répand ses effets ès yeux, au visage et en la contenance, et qui par conséquent est une passion.

Grande folie de vouloir être sage dune sagesse impossible; l'Église certes a condamné la folie de cette sagesse, que certains anachorètes présomptueux voulurent introduire jadis, contre lesquels toute l'Écriture, mais surtout le grand Apôtre, crie: Que nous avons une loi en nos corps, qui répugne à la loi de notre esprit.

Entre nous autres chrétiens, dit le grand saint Augustin, selon les écritures saintes et la doctrine sainte : « Les citoyens de la sacrée cité de Dieu, vivant selon » Dieu, au pèlerinage de ce monde, craignent, désirent, se doutant et se réjouissent. »

Oui, même le roi, souverain de cette cité, a craint, désiré, s'est réjoui jusques à pleurer, blêmir, trembler et suer le sang, bien qu'en lui ces mouvements n'ont pas été des passions pareilles aux nôtres, dont le grand saint Jérôme, et après lui l'école, ne les a pas osé nommer du nom de passions, pour la révérence de la personne en laquelle ils étaient, ains du nom respectueux de propassions, pour témoigner que les mouvements sensibles en Notre-Seigneur y tenaient lieu de passion, bien qu'ils ne fussent pas passions, d'autant qu'il ne pâtissait ou souffrait chose quelconque de la part d'icelles, sinon ce que bon lui semblait, et comme il lui plaisait, les gouvernant et maniant à son gré, ce que nous ne faisons pas nous autres pécheurs, qui souffrons et pâtissons ces mouvements en désordre, contre notre gré, avec un grand préjudice du bon état et police de nos âmes.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 9 Mar - 2:29

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CHAPITRE IV

Que l'amour domine sur toutes les affections et passions, et que même il gouverne la volonté, bien que la volonté ait aussi domination sur lui.


L'amour étant la première complaisance que nous avons au bien, ainsi que nous dirons tantôt, certes il précède le désir; et de fait, qu'est-ce que l'on désire, sinon ce que l'on aime? Il précède la délectation, car, comme pourrait-on se réjouir en la jouissance d'une chose, si on ne l'aimait pas?

il précède l'espérance, car on n'espère que le bien qu'on aime; il précède la haine, car nous ne haïssons le mal que pour l'amour que nous avons envers le bien; ainsi le mal n'est pas mal, sinon parce qu'il est contraire au bien, et c'en est de même, Théotime, de toutes autres passions ou affections; car elles proviennent toutes de l'amour, comme de leur source et racine.

C'est pourquoi les autres passions et affections sont bonnes ou mauvaises, vicieuses ou vertueuses, selon que l'amour duquel elles procèdent est bon ou mauvais: car il répand tellement ses qualités sur elles, qu'elles ne semblent être que le même amour.

Saint Augustin, réduisant toutes les passions et affections à quatre, comme ont fait Boèce, Cicéron, Virgile et la plupart de l'antiquité:

L'amour, dit-il, tendant à posséder ce qu'il aime,s'appelle convoitise ou désir; l'ayant et possédant, il s'appelle joie; fuyant ce qui lui est contraire, il s'appelle crainte; que si cela lui arrive et qu'il le sente, il s'appelle tristesse; et partant ces passions sont mauvaises, si l'amour est mauvais; bonnes, s'il est bon.

Les citoyens de la cité de Dieu craignent, désirent, se doulent se réjouissent et, parce que leur amour est droit, toutes ces affections sont aussi droites. La doctrine chrétienne assujettit l'esprit à Dieu, afin qu'il le guide et secoure, et assujettit à l'esprit toutes ces passions, afin qu'il les bride et modère, en sorte qu'elles soient converties au service de la justice et verte.

« La droite volonté est l'amour bon, la volonté mauvaise est l'amour mauvais; » c'est-à-dire en un mot, Théotime, que l'amour domine tellement en la volonté, qu'il la rend toute telle qu'il est.

La femme, pour l'ordinaire, change sa condition en celle de son mari, et devient noble s'il est noble, reine s'il est roi, duchesse s'il est duc.

La volonté change aussi de qualité selon l'amour qu'elle épouse: s'il est charnel, elle est chamelle; spirituelle, s'il est spirituel; et toutes les affectiens de désir, de joie, d'espérance, de crainte, de tristesse, comme enfants nés du mariage de l'amour avec la volonté, reçoivent aussi par conséquent leur qualité de l'amour.

Bref, Théotime, la volonté n'est émue que par ses affections, entre lesquelles l'amour, comme le premier mobile et la première affection, donne le branle à tout le reste, et fait tous les autres mouvements de l'âme.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 9 Mar - 18:58

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CHAPITRE IV

Que l'amour domine sur toutes les affections et passions, et que même il gouverne la volonté, bien que la volonté ait aussi domination sur lui


Mais, pour tout cela, il ne s'ensuit pas que la volonté ne soit encore régente sur l'amour, d'autant que la volonté n'aime qu'en voulant aimer, et de plusieurs amours qui se présentent à elle, elle peut s'attacher à celui que bon lui semble, autrement il n'y aurait point d'amour ni prohibé, ni commandé.

Elle est donc Maîtresse sur les amours, comme une demoiselle sur ceux qui la recherchent, parmi lesquels elle peut élire celui qu'elle veut. Mais tout ainsi qu'après le mariage elle perd sa liberté, et de maîtresse devient sujette à la puissance du mari, demeurant prise par celui qu'elle a pris; de même la volonté qui choisit l'amour à son gré, après qu'elle en a embrassé quelqu'un, elle demeure asservie sous lui; et comme la femme demeure sujette au mari qu'elle a choisi, tandis qu'il vit, et que s'il meurt elle reprend sa précédente liberté, pour se remarier à un autre, ainsi pendant qu'un amour vit en la volonté, il y règne, et elle demeure soumise à ses mouvements; que si cet amour vient à mourir, elle pourra par après en reprendre un autre.

Mais il y a une liberté en la volonté, qui ne se trouve pas en la femme mariée, et c'est que la volonté peut renier son amour quand elle veut, appliquant l'entendement aux motifs qui l'en peuvent dégoûter, et prenant résolution de changer d'objet; car ainsi pour faire vivre et régner l'amour de Dieu en nous, nous amortissons l'amour-propre ; si nous ne pouvons l'anéantir du tout, au moins nous l'affaiblissons ; en sorte que, s'il vit en nous, il n'y règne plus; comme au contraire, nous pouvons, en quittant l'amour sacré, adhérer à celui des créatures, qui est l'infâme adultère que le céleste époux reproche si souvent aux pécheurs.

CHAPITRE V

Des affections de la volonté

Il n'y a pas moins de mouvements en l'appétit intellectuel ou raisonnable qu'on appelle volonté, qu'il y en a en l'appétit sensible ou sensuel, mais ceux-là sont ordinairement appelés affections, et ceux-ci passions.

Les philosophes et païens ont aimé aucunement (quelquefois) Dieu, leurs républiques, la vertu et les sciences; ils ont haï le vice, espéré les honneurs, désespéré déviter la mort ou la calomnie, désiré de savoir, voire même d'être bien heureux après leur mort; se sont enhardis pour,surmonter les difficultés qu'il y avait au pourchas (recherche obstinée) de la vertu, ont craint le blâme, ont fui plusieurs fautes, ont vengé l'injure publique, se sont indignés contre les tyrans, sans aucun propre intérêt.

Or, tous ces mouvements étaient en la partie raisonnable, puisque le sens, ni par conséquent l'appétit sensuel, ne sont pas capables d'être appliqués à ces objets, et partant ces mouvements étaient des affections de lappétit intellectuel ou raisonnable, et non pas des passions de l'appétit sensuel.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 10 Mar - 17:44

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CHAPITRE V

Des affections de la volonté


Combien de fols avons-nous des passions en l'appétit sensuel ou convoitise, contraires aux affections que nous sentons en même temps dans l'appétit raisonnable ou dans la volonté !

Le jeune homme dont parle saint Jérôme, se coupant la langue à belles dents, et la crachant sur le nez de cette maudite femme qui l'enflammait à la volupté, ne témoignait-il pas d'avoir en la volonté une extrême affection de déplaisir, contraire à la passion du plaisir que par force on lui faisait sentir en la convoitise et appétit sensuel ?

Combien de fois tremblons-nous de crainte entre les hasards auxquels notre volonté nous porte et nous fait demeurer ! combien de fois haïssons-nous les voluptés esquelles notre appétit sensuel se plaît, aimant les biens spirituels esquels il se déplaît !

En cela consiste la guerre que nous sentons tous les jours entre l'esprit et la chair, entre notre homme extérieur qui dépend des sens, et l'homme intérieur qui dépend de la raison, entre le vieil Adam qui suit les appétits de son Eve, ou de la convoitise, elle nouvel Adam qui seconde la sagesse céleste et la sainte raison.

Les stoïciens, ainsi que saint Augustin le rapporte, niant que l'homme sage puisse avoir des passions, confessaient néanmoins, ce semble, quil avait des affections, lesquelles ils appelaient eupathies et bonnes passions, ou bien, comme Cicéron, constances; car ils disaient que le sage ne convoitait pas, mais voulait; qu'il n'avait point de liesse, mais de joie; qu'il n'avait point de crainte, mais de prévoyance et précaution; en sorte qu'il n'était ému, sinon pour la raison et selon la raison.

Pour cela, ils n'iaient surtout que l'homme sage pût avoir aucune tristesse, d'autant quelle ne regarde que le mal survenu, et que rien n'advient en mal à l'homme sage, puisque nul n'est jamais offensé que par soi-même, selon leur maxime.

Et certes, Théotime, ils n'eurent pas tort de vouloir qu'il y eût des eupathies et bonnes affections en la partie raisonnable de l'homme ; mais ils eurent tort de dire qu'il n'y avait point des passions en la partie sensitive, et que la tristesse ne touchait point le coeur de l'homme sage; car laissant à part que eux-mêmes en étaient troublés, comme il a été dit, se pourrait-il bien faire que la sagesse nous privât de la Miséricorde, qui est une vertueuse tristesse, laquelle arrive en nos coeurs pour nous porter au désir de délivrer le prochain du mal qu'il endure?

Aussi le plus homme de bien de tout le paganisme, Épictète, ne suivit pas cette erreur, que les passions ne s'élevassent point en l'homme sage, ainsi que saint Augustin atteste, lequel même montre encore que la dissension des stoïciens avec les autres philosophes, en ce sujet, n'a pas été qu'une pure dispute des paroles, et débat de tangage.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyLun 11 Mar - 20:04

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CHAPITRE V

Des affections de la volonté


Or, ces affections que nous sentons en notre partie raisonnable, sont plus ou moins nobles et spirituelles, selon quelles ont leurs objets plus ou moins relevés, et quelles se trouvent en un degré plus éminent que l'esprit; car il y a des affections en nous qui procèdent du discours que nous faisons selon l'expérience des sens; il y en a d'autres formées sur le discours tiré des sciences humaines; il y en a encore d'autres qui proviennent des discours faits selon la foi, et enfin il y en a qui ont leur origine du simple sentiment et acquiescement que l'âme fait à la vérité et volonté de Dieu.

Les premières sont nommées affections naturelles, car qui est celui qui ne désire naturellement d'avoir la santé, les provisions requises au vêtir et à la nourriture, les douces et agréables conversations?

Les secondes affections sont nommées raisonnables, d'autant qu'elles sont toutes appuyées sur la connaissance spirituelle de la raison, par laquelle notre volonté est excitée à rechercher la tranquillité du coeur, les vertus morales, le vrai honneur, la contemplation philosophique des choses éternelles.

Les affections du troisième rang se nominent chrétiennes, parce quelles prennent leur naissance des discours tirés de la doctrine de Notre-Seigneur, qui nous fait chérir la pauvreté volontaire, la chasteté parfaite, la gloire du paradis.

Mais les affections du suprême degré sont nommées divines et surnaturelles, parce que Dieu lui-même les répand en nos esprits, et quelles regardent et tendent en Dieu, sans l'entremise d'aucun discours, ni d'aucune lumière naturelle, selon qu'il est aisé de concevoir parce que nous dirons ci-après des acquiescements et sentiments qui se pratiquent au sanctuaire de l'âme. Et ces affections surnaturelles sont principalement trois l'amour de l'esprit envers les beautés des mystères de la foi, l'amour envers l'utilité des biens qui nous sont promis en l'autre vie, et l'amour envers la souveraine bonté de la très sainte et éternelle divinité.

CHAPITRE VI

Comme l'amour de Dieu domine sur les autres amours.


La volonté gouverne toutes les autres facultés de l'esprit humain; mais elle est gouvernée par son amour, qui la rend telle qu'il est. Or, entre tous les amours, celui de Dieu tient le sceptre, et a tellement l'autorité de commander inséparablement unie, et propre à sa nature, que s'il n'est le maître incontinent il cesse d'être et périt.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 13 Mar - 2:57

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CHAPITRE VI

Comme l'amour de Dieu domine sur les autres amours

Ismaël ne fut point héritier avec Isaac, son frère plus jeune; Ésaü fut destiné au service de son frère puîné.

Joseph fut adoré, non seulement par ses frères, mais aussi par son père, et voire même par sa mère en la personne de Benjamin, ainsi qu'il l'avait prévu ès songes de sa jeunesse.

Ce n'est certes pas sans mystères que les derniers entre ces frères emportent ainsi les avantages sur leurs aînés.

L'amour divin est voirement (véritablement, même) le puîné entre toutes les affections du coeur humain; car, comme dit l'Apôtre, ce qui est animal est premier, et le spirituel après ; mais ce puîné hérite toute l'autorité; et l'amour-propre, comme un autre Ésaü, est destiné à son service ; et non seulement tous les autres mouvements de l'âme, comme ses frères, l'adorent et lui sont soumis, mais aussi l'entendement et la volonté, qui lui tiennent lieu de père et de mère.

Tout est sujet à ce céleste amour, qui veut toujours être ou roi ou rien, ne pouvant vivre quil ne domine ou règne, ni régner, si ce n'est souverainement.

Isaac, Jacob et Joseph furent des enfants surnaturels; car leurs mères, Sara, Rebecca et Rachel étant stériles par nature, les conçurent par la grâce de la bonté céleste; c'est pourquoi ils furent établis maîtres de leurs frères.

Ainsi l'amour sacré est un enfant miraculeux, puisque la volonté humaine ne le peut concevoir, si le Saint-Esprit ne le répand dans nos coeurs ; et comme surnaturel, il doit présider et régner sur toutes les affections, voire même sur l'entendement et la volonté.

Et bien qu'il y ait d'autres mouvements surnaturels en l'âme, la crainte, la piété, la force, l'espérance, ainsi qu'Ésaü et Benjamin furent enfants surnaturels de Rachel et Rebecca ; si est-ce que le divin amour est le Maître, l'héritier et le supérieur, comme étant fils de la promesse, puisque c'est en sa faveur que le ciel est promis à l'homme.

Le salut est montré à la foi, il est préparé à l'espérance; mais il n'est donné quà la charité. La foi montre le chemin de la terre promise comme une colonne de nuée et de feu, c'est-à-dire claire et obscure; l'espérance nous nourrit de sa manne de suavité; mais la charité nous y introduit comme l'arche de l'alliance, qui nous fait le passage au Jourdain, c'est-à-dire au jugement, et qui demeurera au milieu du peuple, en la terre céleste promise aux vrais Israélites ; en laquelle, ni la colonne de la foi ne sert plus de guide, ni on ne se repaît plus de la manne d'espérance.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 13 Mar - 18:49

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CHAPITRE VI

Comme l'amour de Dieu domine sur les autres amours


Le saint amour fait son séjour sur la plus haute et relevée région de l'esprit, où il fait ses sacrifices et holocaustes à la divinité, ainsi qu'Abraham fit le sien et que Notre-Seigneur s'immola sur le coupeau (partie de montagne, sommet) du mont Calvaire, afin que d'un lieu si relevé, il soit ouï et obéi par son peuple, c'est-à-dire par toutes les facultés et affections de l'âme qu'il gouverne avec une douceur nonpareille car l'amour n'a point de forçats ni d'esclaves, ains réduit toutes choses à son obéissance avec une force si délicieuse, que comme rien n'est si fort que l'amour, aussi rien n'est si aimable que sa force.

Les vertus sont en l'âme pour modérer ses mouvements, et la charité, comme première de toutes les vertus, les régit et les tempère toutes, non seulement parce que le premier en chaque espèce des choses sert de règle et mesure à tout le reste, mais aussi parce que Dieu ayant créé lhomme à son image et semblance, veut que comme en lui tout y soit ordonné par l'amour et pour l'amour.

CHAPITRE VII

Description de l'amour en général


La volonté a une si grande convenance avec le bien, que tout aussitôt qu'elle l'aperçoit, elle se retourne de son côté, pour se complaire en icelui, comme en son objet très agréable, auquel elle est si étroitement alliée, que même l'on ne peut déclarer sa nature que par le rapport qu'elle a avec icelui; non plus qu'on ne saurait montrer la nature du bien que par l'alliance qu'il a avec la volonté.

Car je vous prie, Théotime, qu'est-ce que le bien, sinon ce que chacun veut? et qu'est-ce que la volonté, sinon la faculté qui porte et fait tendre au bien, ou à ce qu'elle estime tel?

La volonté donc apercevant et sentant le bien par l'entremise de l'entendement qui le lui représente, ressent à même tempe une soudaine délectation et complaisance en ce rencontre (cette rencontre, ce rapprochement), qui l'émeut et incline doucement, sans puissamment vers cet objet aimable, afin de s'unir à lui, et pour parvenir à cette union, elle lui fait chercher tous les moyens plus propres.

La volonté donc a une convenance très étroite avec le bien; cette convenance produit la complaisance que la volonté ressent à sentir et apercevoir le bien ; cette complaisance émeut et pousse la volonté au bien; ce mouvement tend à l'union, et enfin, la volonté émue et tendante à l'union, cherche tous les moyens requis pour y parvenir.

Certes, à parler généralement, l'amour comprend tout cela ensemblement, comme un bel arbre, duquel la racine est la convenance de la volonté au bien; le pied en est la complaisance; sa tige c'est le mouvement; les recherches poursuites et autres efforts, en sont les branches, mais l'union et jouissance est le fruit. Ainsi, l'amour semble être composé de ces cinq principales parties sous lesquelles une quantité d'autres petites pièces sont contenues, comme nous verrons à la suite de l'oeuvre.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 14 Mar - 22:03

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CHAPITRE VII

Description de l'amour en général


Considérons de grâce la pratique d'un amour insensible entre l'aimant et le fer ; car c'est la vraie image de l'amour sensible et volontaire, duquel nous parlons.

Le fer a donc une telle convenance avec l'aimant, qu'aussitôt qu'il en aperçoit la vertu, il se retourne devers lui; puis il commence soudain à se remuer et démener par des petits tressaillements, témoignant en cela la complaisance qu'il ressent, ensuite de la quelle il s'avance et se porte vers l'aimant, cherchant tous les moyens quil peut pour s'unir avec icelui.

Ne voilà pas toutes les parties d'un vif amour bien représentées en ces choses inanimées?

Mais enfin pourtant, Théotime, la complaisance, et le mouvement ou écoulement de la volonté en la chose aimable, est, à proprement parler, l'amour, en sorte néanmoins que la complaisance ne soit que le commencement de l'amour; et le mouvement ou écoulement du coeur qui s'en ensuit.

Soit le vrai amour essentiel; si que l'un et l'autre peut être voirement nommé amour, mais diversement; car comme l'aube du jour peut être appelée jour, aussi cette première complaisance du coeur en la chose aimée peut être nommée amour; parce que c'est le premier ressentiment de l'amour.

Mais comme le vrai coeur du jour se prend dès la fin de l'aube jusques au soleil couché, aussi la vraie essence de l'amour consiste au mouvement et écoulement du coeur qui suit immédiatement la complaisance, et se termine à l'union.

Bref, la complaisance est le premier ébranlement ou la première émotion que le bien fait en la volonté, et cette émotion est suivie du mouvement et écoulement par lequel la volonté s'avance et s'approche de la chose aimée, qui est le vrai et le propre amour.

Disons ainsi, le bien empoigne, saisit et lie le coeur par la complaisance; mais par l'amour, il le tire, conduit et amène à soi; par la complaisance, il le fait sortir; mais par l'amour, il lui fait faire le chemin et le voyage la complaisance, c'est le réveil du coeur, mais l'amour en est l'action.

La complaisance le fait lever, mais l'amour le fait marcher; le coeur étend ses ailes par la complaisance, mais l'amour est son vol.

L'amour donc, à parler distinctement et précisément, n'est autre chose que le mouvement, écoulement et avancement du coeur envers le bien.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyVen 15 Mar - 19:25

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CHAPITRE VII

Description de l'amour en général.


Plusieurs grands personnages ont cru que l'amour n'était autre chose que la même complaisance; en quoi ils ont eu beaucoup d'apparence de raison; car non seulement le mouvement d'amour prend son origine de la complaisance que le coeur ressent à la première rencontre du bien et aboutit à une seconde complaisance, qui revient au coeur par l'union à la chose aimée.

Mais outre cela, il tient sa conservation de la complaisance, et ne peut vivre que par elle, qui est sa mère et sa nourriture; si que soudain que la complaisance cesse, l'amour cesse et comme l'abeille, naissant dedans le miel, se nourrit du miel, et ne vole que pour le miel ; ainsi l'amour naît de la complaisance, se maintient par la complaisance et tend à la complaisance.

Le poids des choses les ébranle, les meut et les arrête ; c'est le poids de la pierre qui lui donne l'émotion, et le branle à la descente, soudain que les empêchements lui sont ôtés ; c'est le même poids qui lui fait continuer son mouvement en bas, et c'est enfin le même poids encore qui la fait arrêter et s'accoiser, quand elle est arrivée en son lieu.

Ainsi est-ce de la complaisance qui ébranle la volonté. C'est elle qui la meut, et c'est elle qui la fait reposer en la chose aimée, quand elle s'est unie à icelle.

Ce mouvement d'amour était donc ainsi dépendant de la complaisance en sa naissance, conservation et perfection, et se trouvant toujours inséparablement conjoint avec icelle, ce n'est pas merveille si ces grands esprits ont estimé que l'amour et la complaisance fussent une même chose; bien qu'eu vérité l'amour étant une vraie passion de l'âme, il ne peut être la simple complaisance, mais faut quil soit le mouvement qui procède d'icelle.

Or, ce mouvement causé par la complaisance dure jusqu'à l'union ou jouissance.

C'est pourquoi, quand il tend à un bien présent, il ne fait autre chose que de pousser le coeur, le serrer, joindre et appliquer à la chose aimée, de laquelle par ce moyen il jouit; et lors ou l'appelle amour de complaisance, parce que soudain qu'il est né de la première complaisance, il se termine à l'autre seconde qu'il reçoit en l'union de son objet présent.

Mais quand le bien, devers lequel le coeur s'est retourné, incliné et ému, se trouve éloigné, absent ou futur, ou que l'union ne se peut pas encore faire si parfaitement qu'on prétend, alors le mouvement d'amour, par lequel le coeur tend, s'avance et aspire à cet objet absent, s'appelle proprement désir; car le désir n'est autre chose que l'appétit, convoitise, ou cupidité des choses que nous n'avons pas, et que néanmoins nous prétendons d'avoir.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 16 Mar - 18:40

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CHAPITRE VII

Description de l'amour en général


Il y a encore certains mouvements d'amour, par lesquels nous désirons les choses que nous n'attendons ni prétendons nullement; comme quand nous disons : Que ne suis-je maintenant en paradis ! Je voudrais être roi ! Plût à Dieu que je fusse plus jeune ! A la mienne volonté que je n'eusse jamais péché ! et semblables choses.

Or, ce sont des désirs, mais désirs imparfaits, lesquels, ce me semble, à proprement parler, s'appellent souhaits: et de fait de telles affections ne s'expriment pas comme les désirs; car quand nous exprimons nos vrais désirs, nous disons : Je désire; mais quand nous exprimons nos désirs imparfaits, nous disons : Je désirerais, ou, je voudrais.

Nous pouvons bien dire : Je désirerais d'être jeune ; mais nous ne disons pas: Je désire d'être jeune, puisque cela n'est pas possible; et ce mouvement s'appelle souhait, ou, comme disent les scolastiques, velléité, qui n'est autre chose qu'un commencement de vouloir, lequel na point de suite, d'autant que la volonté voyant qu'elle ne peut atteindre à cet objet, à cause de l'impossibilité, ou de l'extrême difficulté, elle arrête son mouvement, et le termine en cette simple affection de souhait.

Comme si elle disait : Ce bien que je vois, et auquel je ne puis prétendre, m'est à la vérité fort agréable, et bien que je ne le puisse vouloir ni espérer, si est-ce que (toujours est-il que) si je le pouvais vouloir ou désirer, je le désirerais et voudrais volontiers.

Bref, ces souhaits ou velléités ne sont autre chose qu'un petit amour, qui se peut appeler amour de simple approbation, parce que, sans aucune prétention, l'âme agrée le bien qu'elle connaît, et rie le pouvant désirer en effet, elle proteste qu'elle le désirerait volontiers, et que vraiment il est désirable.

Ce n'est pas encore tout, Théotime, car il y a des désirs et des souhaits qui sont encore plus imparfaits que ceux que nous venons de dire, d'autant que leur mouvement n'est pas arrêté par l'impossibilité, ou extrême difficulté, mais par la seule incompatibilité qu'ils ont avec des autres désirs ou vouloirs plus puissants, comme quand un malade désire de manger des potirons ou melons, et quoiqu'il en ait à son commandement, il ne veut néanmoins pas en manger, parce qu'il craint d'empirer son mal; car qui ne voit deux désirs en cet homme, l'un de manger des potirons et l'autre de guérir?

Mais parce que celui de guérir est plus grand, il étouffe et suffoque l'autre, l'empêchant de produire aucun effet. Jephté souhaitait de conserver sa fille, mais parce que cela était incompatible avec le désir dobserver son voeu, il voulut ce qu'il ne souhaitait pas, qui était de sacrifier sa fille, et souhaita ce qu'il ne voulut pas, qui était de conserver sa fille.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 17 Mar - 18:38

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CHAPITRE VII

Description de l'amour en général.


Pilate et Hérode souhaitaient de délivrer, l'un le Sauveur, l'autre le Précurseur ; mais parce que ces souhaits étaient incompatibles, l'un avec le désir de complaire aux Juifs et à César, l'autre à Hérodias et à sa fille, ce furent des souhaits vains et inutiles.

Or, à mesure que les choses incompatibles avec ce qui est souhaité, sont moins aimables, les souhaits sont plus imparfaits, puisqu'ils sont arrêtés, et comme étouffés par de si faibles contraires.

Ainsi le souhait qu'Hérode eut de ne point faire mourir saint Jean, fut plus imparfait que celui que Pilate avait de délivrer Notre-Seigneur ; car celui-ci craignait la calomnie et l'indignation du peuple et de César, et celui-là, de contrister une seule femme.

Et ces souhaits, qui sont arrêtés, non point par impossibilité, mais par l'incompatibilité qu'ils ont avec des plus puissants désirs, s'appellent voirement souhaits et désirs, mais souhaits vains, suffoqués et inutiles.

Selon les souhaits des choses impossibles, nous disons: Je souhaite, mais je ne puis; et selon les souhaits des choses possibles, nous disons : Je souhaite, mais je ne veux pas.

CHAPITRE VIII

Quelle est la convenance qui excite l'amour.

Nous disons que l'oeil voit, l'oreille entend, la langue parle, l'entendement discourt, la mémoire se ressouvient, et la volonté aime; mais nous savons bien toutefois que cest l'homme, à proprement parler, qui, par diverses facultés et différents organes, fait toute cette variété d'opération.

C'est donc aussi l'homme qui, par la faculté affective que nous appelons volonté, tend et se complait au bien, et qui a cette grande convenance avec icelui, laquelle est la source et origine de l'amour. Or, ceux-là n'ont pas bien rencontré, qui ont cru que la ressemblance était la seule convenance qui produisit l'amour.

Car, qui ne sait que les vieillards les plus sensés aiment tendrement et chèrement les petits enfants, et sont réciproquement aimés d'eux? que les savants aiment les ignorants, pourvu qu'ils soient dociles; et les malades, leurs médecins?

Que si nous pouvons tirer quelque argument de l'image d'amour, qui se voit ès choses insensibles, quelle ressemblance peut faire tendre le fer à l'aimant? Un aimant n'a-t-il pas plus de ressemblance avec un autre aimant, ou avec une autre pierre, qu'avec le fer, qui est d'un genre tout différent?

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyLun 18 Mar - 20:01

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CHAPITRE VIII

Quelle est la convenance qui excite l'amour.


Et bien, que quelques-uns, pour réduire toutes les convenances à la ressemblance, assurent que le fer tire le fer, et l'aimant tire l'aimant; si est-ce qu'ils ne sauraient rendre raison pourquoi l'aimant tire plus puissamment le fer, que le fer ne tire le fer même. Mais, je vous prie, quelle similitude y a-t-il entre la chaux et leau, ou bien entre l'eau et l'éponge? et néanmoins la chaux et l'éponge prennent l'eau avec une avidité nonpareille, et témoignent envers elle un amour insensible, extraordinaire. Or, il en est de même de l'amour humain ; car il se prend quelquefois plus fortement entre des personnes de contraires qualités, qu'entre celles qui sont fort semblables. La convenance donc, qui cause l'amour, ne consiste pas toujours en la ressemblance, mais en la proportion, rapport, ou correspondance de l'amant à la chose aimée.

Car ainsi, ce n'est pas la ressemblance qui rend aimable le médecin au malade, aine la correspondance de la nécessité de l'un avec la suffisance de l'autre, d'autant que l'un a besoin du secours que l'autre peut donner; comme aussi le médecin aime le malade, et le savant sou apprenti, parce qu'ils peuvent exercer leurs facultés sur eux. Les vieillards aiment les enfants, non point par sympathie, mais d'autant que l'extrême simplicité, faiblesse et tendreté des uns rehausse et fait mieux paraître la prudence et assurance des autres, et cette dissemblance est agréable : au contraire, les petits enfants aiment les vieillards parce qu'ils les voient amusés et embesoignés deux, et que, par un sentiment secret, ils connaissent qu'ils ont besoin de leur conduite (d'être conduits par eux). Les accords de musique se font en la discordance, par laquelle les voix dissemblables se correspondent, pour toutes ensemble faire un seul rencontre de proportion: comme la dissemblance des pierres précieuses et des fleurs fait l'agréable composition de l'émail et de la diapreure.

Ainsi l'amour ne se fait pas toujours par la ressemblance et la sympathie, ains par la correspondance et proportion qui consiste en ce que, par lunion dune chose à une autre, elles puissent recevoir naturellement de la perfection, et devenir meilleures. La tête certes ne ressemble pas au corps, ni la main au bras, mais néanmoins ces choses ont une si grande correspondance et joignent si proprement lune à lautre, que, par leur mutuelle conjonction, elles sentre-perfectionnent excellemment. Cest pourquoi si ces parties-là avaient chacune une âme distincte, elles s'entraimeraient parfaitement, non point par ressemblance, car elles non point ensemble, mais pour la correspondance qu'elles ont à leur mutuelle perfection. En cette sorte les mélancoliques et les joyeux, les aigres et les doux s'entraiment quelquefois réciproquement pour les mutuelles impressions qu'ils reçoivent les uns des autres, au moyen desquelles leurs humeurs sont mutuellement modérées.

Mais quand cette mutuelle correspondance est conjointe avec la ressemblance, l'amour sans doute s'engendre bien plus puissamment; car la similitude étant la vraie image de l'unité, quand deux choses semblables s'unissent par correspondance à même fin, il semble que ce soit plutôt unité qu'union.

La convenance donc de l'amant à la chose aimée est la première source de lamour, et cette convenance consiste à la correspondance, qui n'est autre chose que le mutuel rapport, qui rend les choses propres à s'unir, pour s'entre-communiquer quelque perfection. Mais ceci s'entendra de mieux en mieux par le progrès du discours.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 20 Mar - 4:02

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CHAPITRE IX

Que l'amour tend à l'union.


Le grand Salomon décrit d'un air délicieusement admirable les amours du Sauveur et de l'âme dévote, en ce divin ouvrage que, pour son excellente suavité, on appelle le Cantique des Cantiques. Et pour nous élever plus doucement à la considération de cet amour spirituel qui s'exerce entre Dieu et nous, par la correspondance des mouvements de nos coeurs avec les inspirations de sa divine majesté, il emploie une perpétuelle représentation des amours d'un chaste berger et d'une pudique bergère.

Or, faisant parler l'épouse la première, comme par manière dune certaine surprise d'amour, il lui fait faire d'abord cet élancement : Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche ! Voyez-vous, Théotime, comme l'âme, en la personne de cette bergère, ne prétend, par le premier souhait qu'elle exprime, qu'une chaste union avec son époux, comme protestant que c'est l'unique fin à laquelle elle aspire et pour laquelle elle respire ; car, je vous prie, que veut dire autre chose ce premier soupir : Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche ?

Le baiser, de tout temps, comme par instinct naturel, a été employé pour représenter l'amour parfait, c'est-à-dire l'union des coeurs, et non sans cause. Nous faisons sortir et paraître nos passions et les mouvements que nos âmes ont communs avec les animaux en nos yeux, ès sourcils, au front et en tout le reste du visage. On connaît l'homme au visage, dit l'Ecriture ; et Aristote rendant raison de ce qu'à l'ordinaire on ne peint sinon la face des grands hommes: C'est d'autant (c'est suffisant, parce que.), dit-il, que le visage montre qui nous sommes.

Mais pourtant nous ne répandons nos discours ci les pensées qui procèdent de la portion spirituelle de nos âmes, que nous appelons raison, et par laquelle nous sommes différents d'avec les animaux, sinon par nos paroles, et par conséquent parle moyen de la bouche.

Si que verser son âme et répandre son coeur n'est autre chose que parler, versez devant Dieu vos coeurs, dit le Psalmiste, c'est-à-dire exprimez et prononcez les affections de votre coeur par paroles. Et la dévote mère de Samuel, prononçant ses prières quoique si bellement qu'à peine voyait-on le mouvement de ses lèvres : J'ai répandu, dit-elle, mon âme devant Dieu.

En cette sorte on applique une bouche à l'autre quand on se baise, pour témoigner qu'on voudrait verser les âmes l'une dedans l'autre réciproquement, pour les unir d'une union parfaite ; et pour ce qu'en tout temps et entre les plus saints hommes du monde, le baiser a été le signe de l'amour et dilection, aussi fut-il employé universellement entre tous les premiers chrétiens, comme le grand saint Paul témoigne quand il dit aux Romains et aux Corinthiens :

Saluez-vous mutuellement les uns les autres par le saint baiser; et comme plusieurs témoignent, Judas en la prise de Notre-Seigneur employa le baiser, pour le faire connaître, parce que ce divin Sauveur baisait ordinairement ses disciples quand il les rencontrait; et non seulement ses disciples, mais aussi les petits enfants, qu'il prenait amoureusement en ses bras, comme il fit celui par la comparaison duquel il invita si solennellement ses disciples à la charité du prochain, que plusieurs estiment avoir été saint Martial, comme l'évêque Jansénius (évêque de Gand) le rapporte.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 20 Mar - 19:50

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CHAPITRE IX

Que l'amour tend à l'union


Ainsi donc le baiser étant la vive marque de l'union des coeurs, l'épouse, qui ne prétend, en toutes ses poursuites, que d'être unie avec son bien-aimé:

Qu'il me baise, dit-elle, d'un baiser de sa bouche; comme si elle s'écriait: Tant de soupirs et de traits enflammés, que son amour jette incessamment, n'impétreront-ils jamais ce que mon âme désire?

Je cours; hé! n'atteindrai-je jamais au prix pour lequel je m'élance, qui est d'être unie coeur à coeur, esprit à esprit, avec mon Dieu, mon époux .et ma vie?

Quand sera-ce que je répandrai mon âme dans son coeur, et qu'il versera son coeur dedans mon âme, et qu'ainsi heureusement unie, nous vivrons inséparables?

Quand l'esprit divin veut exprimer un amour parfait, il emploie presque toujours les paroles d'union et de conjonction.

En la multitude des croyants, dit saint Luc, il n'y avait qu(un coeur et qu'une âme. Notre-Seigneur pria son Père pour tous les fidèles, afin qu'ils fussent tous une même chose.

Saint Paul nous avertit que nous soyons soigneux de conserver l'unité d'esprit par l'union de la paix. Ces unités de coeur, d'âme et d'esprit, signifient la perfection de l'amour, qui joint plusieurs âmes en une; ainsi est-il dit que l'âme de Jonathas était collée à l'âme de David comme son âme propre.

Le grand apôtre de France (Saint Denys L'Aréopagite), tant selon son sentiment, que rapportant celui de son Hiérotée, écrit:

Je pense cent fois en un seul chapitre des Noms divins, que l'amour est unifique, unissant, ramassant, resserrant, recueillant et rapportant les choses à l'unité.

Saint Grégoire de Nazianze et saint Augustin disent que leurs amis avec eux navaient qu'une âme; et Aristote, approuvant déjà de son temps cette façon de parler:

Quand, dit-il, nous voulons exprimer combien nous aimons nos amis, nous disons: L'âme de celui-ci et mon âme n'est qu'une ; la haine nous sépare, et l'amour nous assemble.

La fin donc de l'amour n'est autre chose que l'union de l'amant à la chose aimée.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 21 Mar - 20:02

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CHAPITRE X.

Que lunion à laquelle lâme prétend est spirituelle.


Il faut pourtant prendre garde qu'il y a des unions naturelles, comme celles de ressemblance, consanguinité, et de la cause avec son effet; et d'autres, lesquelles, n'étant pas naturelles, peuvent être dites volontaires; car bien qu'elles soient selon la nature, elles ne se font néanmoins que par notre volonté, comme celle qui prend son origine des bienfaits qui unissant indubitablement celui qui les reçoit à celui qui les fait, celle de la conversation et compagnie, et autres semblables.

Or, quand l'union est naturelle, elle produit l'amour, et l'amour qu'elle produit nous porte à une nouvelle union naturelle, qui perfectionne la naturelle; ainsi le père et le fils, la mère et la fille, ou deux frères, étant naturellement unis par la communication d'un même sang, sont excités par cette union à l'amour, et par l'amour sont portés à une union de volonté et d'esprit, qui peut être dite volontaire, d'autant qu'encore que son fondement soit naturel, son affection néanmoins est délibérée ; et en ces amours produits par l'union naturelle, il ne faut point chercher d'autre correspondance que celle de l'union même, par laquelle la naturé, prévenant la volonté, l'oblige d'approuver, aimer et perfectionner l'union qu'elle a déjà faite.

Mais quant aux unions volontaires, elles sont postérieures à l'amour, eu effet, et causes néanmoins dicelui, comme sa fin et prétention unique; en sorte que, comme l'amour tend à l'union, ainsi l'union étend bien souvent et agrandit l'amour; car l'amour fait chercher la conversation, et la conversation nourrit souvent et accroît l'amour; l'amour fait désirer l'union nuptiale, et cette union réciproquement conserve et dilate l'amour, si que il est vrai en tous sens que l'amour tend à l'union.

Mais à quelle sorte d'union tend-il? N'avez-vous pas remarqué, Théotime, que l'épouse sacrée exprime son souhait d'être unie avec son époux par le baiser, et que le baiser représente l'union spirituelle qui se fait par la réciproque communication des âmes? Certes, cest l'homme qui aime, mais il aime par la volonté, et partant la fin de son amour est de la nature de sa volonté; mais sa volonté est spirituelle; c'est pourquoi l'union que son amour prétend est aussi spirituelle, d'autant plus que le coeur, siège et source de l'amour, non seulement ne serait pas perfectionné par l'union qu'il aurait aux choses corporelles, mais en serait avili.

Ce n'est pas, Théotime, qu'il n'y ait quelque sorte de passions en l'homme, lesquelles, comme le gui vient sur les arbres par manière de sur-croissance et de superfluité, naissent aussi bien souvent parmi l'amour et autour de l'amour; mais néanmoins elles ne sont pas à l'amour, ni partie de l'amour, ains sont des surcroissances et superfluités dicelui, lesquelles non seulement ne sont pas profitables pour maintenir ou perfectionner l'amour, mais au contraire l'endommagent grandement, l'affaiblissent, et en fin finale, sj on ne les retranche, le ruinent tout à fait; de quoi voici la raison.

Source : livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyVen 22 Mar - 18:44

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CHAPITRE X

Que l'union à laquelle l'âme prétend est spirituelle.


A mesure que notre âme s'emploie à plus d'opérations, ou de même sorte, ou de diverse sorte, elle les fait moins parfaitement et vigoureusement; parce qu'étant finie, sa vertu d'agir l'est aussi, si que fournissant son activité à diverses opérations, il est force (il faut forcément) que chacune dicelle en ait moins; par ainsi (de même) les hommes fort attentifs à plusieurs choses, le sont moins à chacune d'icelles.

On ne saurait exactement considérer les traits d'un visage par la vue, et-à même temps exactement écouter l'harmonie d'une excellente musique, ni en un nième temps être attentif à la figure et à la couleur. Si nous sommes affectionnés à parler, nous ne saurions avoir attention à autre chose.

Ce n'est pas que je ne sache ce qu'on dit de César, et que je ne croie ce que tant de grands personnages ont assuré d'Origène, que leur attention pouvait à même temps s'appliquer à plusieurs objets; mais pourtant chacun confesse qu'à mesure qu'ils l'appliquaient à plus dobjets , elle était moindre à chacun d'iceux.

Il y a donc de la différence entre voir, ouïr ou s'avoir plus, et voir, ouïr ou savoir mieux; car qui voit moins, voit mieux, et qui voit plus, ne voit pas si bien.

Il est rare que ceux qui savent beaucoup, sachent bien ce qu'ils savent; parce que la vertu et force de l'entendement épanchée en la connaissance de plusieurs choses est moins forte et vigoureuse que quand elle est ramassée à la considération d'un seul objet.

Quand donc l'âme emploie sa vertu affective à diverses sortes d'opérations amoureuses, il est force que son action, ainsi divisée, soit moins vigoureuse et parfaite.

Nous avons trou sortes d'actions amoureuses : les spirituelles, les raisonnables et les sensuelles. Quand l'amour écoule sa force par toutes ces trois opérations, il est sans doute plus étendu, mais moins tendu, et quand il ne s'écoule que par une sorte d'opération, il est plus tendu, quoique moins étendu.

Ne voyons-nous pas que le feu, symbole de l'amour, forcé de sortir par la seule bouche du canon, fait un éclat prodigieux, qu'il ferait beaucoup moindre s'il avait ouverture par deux ou par trois endroits?

Puis donc que l'amour est un acte de notre volonté, qui le veut avoir non seulement noble et généreux, mais fort, vigoureux et actif, il en faut retenir la vertu et la force dans les limites des opérations spirituelles; car qui voudrait l'appliquer aux opérations de la partie sensible ou sensitive de notre âme, il affaiblirait d'autant les opérations intellectuelles, èsquelles toutefois consiste l'amour essentiel.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 23 Mar - 19:05

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CHAPITRE X

Que l'union à laquelle l'âme prétend est spirituelle.


Les philosophes anciens ont reconnu qu'il y avait deux sortes dextase, dont l'une nous portait au-dessus de nous-mêmes, l'autre nous ravalait au-dessous de nous-mêmes, comme s'ils eussent voulu dire que l'homme était d'une nature moyenne entre les anges et les bêtes, participant de la nature angélique en sa partie intellectuelle, et de la nature bestiale en sa partie sensitive, et que néanmoins il pouvait, par l'exercice de sa vie et par un continuel soin de soi-même, s'ôter et déloger de cette moyenne condition, d'autant que, s'appliquant et exerçant beaucoup aux actions intellectuelles, il se rendait plus semblable aux anges qu'il ne l'était aux bêtes:

que s'il s'appliquait beaucoup aux actions sensuelles, il descendait de sa moyenne condition, et s'approchait de celle des bêtes. Et parce que l'extase n'est autre chose que la sortie qu'on fait de soi-même, de quelque côté que l'on sorte, on est vraiment en extase.

Ceux donc qui, touchés des voluptés divines et intellectuelles, laissent ravir leur coeur aux sentiments d'icelles, sont voirement (comme) hors deux-mêmes, c'est-à-dire au-dessus de la condition de leur nature; mais par une bienheureuse et désirable sortie, par laquelle entrant en un état plus noble et relevé, ils sont autant anges par l'opération de leur âme, comme ils sont hommes par la substance de leur nature, et doivent être dits ou anges humains, ou hommes angéliques.

Au contraire, ceux qui, alléchés des plaisirs sensuels, appliquent leurs âmes à la jouissance d'iceux, ils descendent par leur moyenne condition à la plus basse des bêtes brutes, et méritent autant d'être appelés brutaux par leurs opérations, comme ils sont hommes par leur nature; malheureux en ce qu'ils ne sortent hors deux-mêmes que pour entrer en une condition infiniment indigne de leur état naturel.

Or, à mesure que l'extase est plus grande, ou au-dessus de nous, ou au-dessous de nous, plus elle empêche notre âme de retourner à soi-même, et de faire les opérations contraires à l'extase en laquelle elle est.

Ainsi ces hommes angéliques, qui sont ravis en Dieu et aux choses célestes, perdent tout à fait, tandis que leur extase dure, l'usage et l'attention des sens, le mouvement et-toutes actions extérieures; parce que leur, âme, pour appliquer sa vertu et activité plus entièrement et attentivement à ce divin objet, la retire et ramasse de toutes ses autres facultés pour la contourner de ce côté-là, et de même les hommes brutaux, ravis en la volupté sensuelle, et particulièrement quand c'est en celle du sens général, perdent tout à fait l'usage et l'attention de la raison et l'entendement; parce que leur misérable âme, pour sentir plus entièrement l'objet brutal, se divertit des opérations spirituelles pour s'enfoncer et convertir du tout aux bestiales; imitant en cela mystiquement, les uns Élie ravi en haut sur le char enflammé entre les anges, et les autres Nabuchodonosor abruti et ravalé au rang des bêtes farouches.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 24 Mar - 17:53

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CHAPITRE X

Que l'union à laquelle l'âme prétend est spirituelle.


Maintenant je dis que quand l'âme pratique l'amour par les actions sensuelles, et qui la portent au-dessous de soi, il est impossible qu'elle n'affaiblisse d'autant plus l'exercice de l'amour supérieur ; de sorte que tant s'en faut que l'amour vrai et essentiel soit aidé et conservé par l'union à laquelle l'amour sensuel tend, qu'au contraire il s'affaiblit, se dissipe, et périt par icelle. Les boeufs de Job labouraient la terre; tandis que les ânes inutiles paissaient autour deux, mangeant les pâturages dus aux boeufs qui travaillaient.

Tandis que la partie intellectuelle de notre âme travaille à l'amour honnête et vertueux, sur quelque objet qui en est digne, il arrive souvent que les sens et facultés de la partie inférieure tendent à l'union qui leur est propre, et leur sert de pâture, bien que l'union ne soit due qu'au coeur et à l'esprit, qui seul aussi peut produire le vrai et substantiel amour. Élisée, ayant guéri Naaman le Syrien, se contenta de l'avoir obligé, refusant au reste son or, son argent, et les meubles quil lui avait offerts; mais Giezy, cet infidèle serviteur, courant après icelui, demanda et prit outre le gré de son Maître ce quil avait refusé.

L'amour intellectuel et cordial, qui est certes, où doit être le maître en notre âme, refuse toutes sortes d'unions sensuelles, et se contente en la simple bienveillance; mais les puissances de la partie sensitive, qui sont ou doivent être les servantes de l'esprit, demandent, cherchent et prennent ce qui a été refusé par la raison, et, sans prendre permission d'icelle, s'avancent à vouloir faire leur union, abjectes et serviles, déshonorant, comme Giezy, la pureté de l'intention de leur maître, qui est l'esprit, et à mesure que l'âme se convertit à telles unions grossières et sensibles, elle se divertit de l'union délicate, intellectuelle et cordiale.

Vous voyez douc bien, Théotime, que ces unions qui regardent les complaisances et passions animales, non seulement ne servent de rien à la production et conservation de l'amour, mais lui sont grandement nuisibles et l'affaiblissent extrêmement; aussi quand Amnon, qui pâmait et périssait d'amour pour Thamar, eut passé jusques aux unions sensuelles et brutales, il fut tellement privé de l'amour cordial, qu'en plus il ne la put voir et la poussa indignement dehors, violant aussi cruellement le droit de l'amour, comme il avait violé impudemment celui du sang.

Le basilic, le romarin, la marjolaine, l'hysope, le clou de girofle, la cannelle, la noix muscade, les citrons et le musc mis ensemble, et demeurant en corps, rendent voirement une odeur bien agréable par le mélange de leur bonne senteur.Mais non pas à beaucoup près de ce que fait l'eau qui en est distillée, en laquelle les suavités de tous ces ingrédients, séparées de leur corps, se mêlent beaucoup plus excellemment, s'unissant en une très parfaite odeur, qui pénètre bien plus l'odorat qu'elles ne le feraient pas, si avec elle et son eau le corps des ingrédients se trouvait conjoint et uni.

Ainsi l'amour se peut trouver ès unions des puissances sensuelles mêlées avec les unions des puissances intellectuelles, mais non jamais si excellemment comme il fait lorsque les seuls esprits et courages, séparés de toutes affections corporelles, joints ensemble, font l'amour pur et spirituel; car l'odeur des affections ainsi mêlées est non seulement plus suave et meilleure, mais plus vive, plus active et plus solide.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyLun 25 Mar - 18:33

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CHAPITRE X

Que l'union à laquelle l'âme prétend est spirituelle.


Il est vrai que plusieurs ayant l'esprit grossier, terrestre et vil, estiment la valeur de l'amour comme celle des pièces d'or, desquelles les plus grosses et pesantes sont les meilleures et plus recevables; car ainsi leur est-il avis que l'amour brutal soit plus fort, parce qu'il est plus violent et turbulent; plus solide, parce qu'il est grossier et terrestre; plus grand, parce qu'il est plus sensible et farouche; mais au contraire, l'amour est comme le feu, duquel plus la matière est délicate, aussi les flammes en sont plus claires et belles, et lesquelles on ne saurait mieux éteindre qu'en les déprimant et couvrant de terre ; car de même plus le sujet de l'amour est relevé et spirituel, plus ses affections sont vives, subsistantes et permanentes, et ne saurait-on mieux ruiner l'amour, que de l'abaisser aux unions viles et terrestres.

Il y a cette différence, comme dit saint Grégoire, entre les plaisirs spirituels et les corporels, que les corporels donnent du désir avant qu'on les ait, et de dégoût quand on les a; mais les spirituels au contraire donnent du dégoût avant qu'on les ait, et du plaisir quand on les a; si que l'amour animal qui prétend par l'union qu'il fait à la chose aimée de combler et perfectionner sa complaisance, trouvant quau contraire il la détruit en la terminant, demeure grandement dégoûté de telle union, qui a fait dire au grand philosophe que presque tout animal, après la jouissance de son plus ardent et pressant plaisir corporel, demeurait triste, morne et étonné, comme un marchand, ayant pensé gagner beaucoup, se trouve trompé et engagé dans une rude perte; ou au contraire, l'amour intellectuel trouvant en l'union qu'il fait à son objet plus de contentement qu'il n'avait espéré, y perfectionnant sa complaisance, il la continue en s'unissant, et s'unit toujours plus en la continuant.

CHAPITRE XI

Qu'il y a deux portions en l'âme, et comment.


Nous navons qu'une âme, Théotime, et laquelle est indivisible, mais en cette âme il y a divers degrés de perfection, car elle est vivante, sensible et raisonnable, et selon ces divers degrés elle a aussi diversité de propriétés et inclinations, par lesquelles elle est portée à la fuite ou à l'union des choses, car premièrement comme nous voyons que la vigne hait, par manière de dire, et fuit les choux, en sorte qu'ils s'entrenuisent l'un à l'autre, et qu'au contraire elle se plaît avec l'olivier.

Ainsi voyons-nous que naturellement il y a contrariété entre l'homme et le serpent, en sorte que la seule salive de l'homme qui est à jeûn fait mourir le serpent, et qu'au contraire l'homme et la brebis ont une merveilleuse convenance, et se plaisent l'un avec l'autre.

Or, cette inclination ne procède d'aucune connaissance que l'un ait de la nuisance de son contraire, ou de l'utilité de celui avec lequel il a convenance, ains seulement d'une propriété occulte et secrète, qui produit cette contrariété et antipathie insensible, comme aussi la complaisance et sympathie.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMar 26 Mar - 17:51

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CHAPITRE XI

Qu'il y a deux portions en l'âme, et comment


Secondement, nous avons en nous l'appétit sensitif par le moyen duquel nous sommes portés à la recherche et à la fuite de plusieurs choses par la connaissance sensitive que nous en avons; tout ainsi comme les animaux, desquels les uns appètent (désirent par instinct) une chose et les autres une autre, selon la connaissance qu'ils ont quelle leur est convenable ou non; et en cet appétit réside ou d'icelui provient l'amour que nous appelons sensuel ou brutal, qui, à proprement parler, ne doit néanmoins pas être appelé amour, ains simplement appétit.

En troisième lieu, en tant que nous sommes raisonnables, nous avons une volonté par laquelle nous sommes portés à la recherche du bien, selon que nous le connaissons ou jugeons être tel par le discours.

Or, en notre âme, en tant qu'elle est raisonnable, nous remarquons manifestement deux degrés de perfection, que le grand saint Augustin, et après lui tous les docteurs ont appelés deux portions de l'âme, l'inférieure et la supérieure, desquelles celle-là est dite inférieure, qui discourt et fait ses conséquences (tire des inductions, conclut), selon ce qu'elle apprend et expérimente par les sens, et celle-là est dite supérieure, qui discourt et fait ses conséquences selon la connaissance intellectuelle, qui n'est point fondée sur l'expérience des sens, ains sur le discernement et jugement de l'esprit; aussi cette portion supérieure est appelée communément esprit et partie mentale de l'âme, comme l'inférieure est ordinairement appelée le sens ou sentiment et raison humaine.

Or, cette portion supérieure peut discourir selon deux sortes de lumières, ou bien selon la lumière naturelle, comme ont fait les philosophes, et tous ceux qui ont discouru par science, eu selon la lumière surnaturelle, comme font les théologiens et chrétiens, en tant qu'ils établissent leur discours sur la foi et parole de Dieu révélée, et encore plus particulièrement ceux desquels l'esprit est conduit par de particulières illustrations (clartés), inspirations et émotions célestes. C'est ce que dit saint Augustin, que la supérieure portion de l'âme est celle par laquelle nous adhérons et nous appliquons à l'obéissance de la loi éternelle.

Jacob pressé de l'extrême nécessité de sa famille, lâcha son Benjamin pour être mené par ses frères en Égypte, ce qu'il fit contre son gré, comme l'histoire sacrée assure, en quoi il témoigne deux volontés, l'une inférieure, par laquelle il se fâchait de l'envoyer, l'autre supérieure, par laquelle il se résolut de l'envoyer; car le discours (le raisonnement) pour lequel il se fâchait de l'envoyer était fondé sur le plaisir qu'il sentait de l'avoir auprès de soi, et le déplaisir qu'il lui revenait de la séparation d'icelui, qui sont des fondements perceptibles et sensibles; mais la résolution qu'il prend de l'envoyer, était fondée sur une raison de l'état de sa famille, pour la prévoyance de la nécessité future et approchante.

Abraham, selon linférieure portion de son âme, dit cette parole, qui témoigne quelque sorte de défiance, quand l'ange lui annonça qu'il aurait un fils:

Pensez-vous qu'à un homme de cent ans puisse naître un enfant ? Mais selon la supérieure, il crut en Dieu et il lui fut imputé à justice : selon la portion inférieure, Il fut sans doute grandement troublé quand il lui fut enjoint de sacrifier son enfant; mais selon la supérieure, il se détermina de le sacrifier courageusement.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 27 Mar - 18:58

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CHAPITRE XI

Qu'il y a deux portions en l'âme, et comment


Nous expérimentons (nous constatons par lexpérience que nous avons...) tous les jours d'avoir plusieurs volontés contraires. Un père envoyant son fils, ou en la cour, ou aux études, ne laisse pas de pleurer en le licenciant, témoignant qu'encore qu'il veuille selon la portion supérieure le départ de cet enfant pour son avancement à la vertu, néanmoins selon l'inférieure il a de la répugnance à la séparation; et quoi qu'une fille soit mariée au gré de son père et de sa mère, si est-ce que (toujours est-il que) prenant leur bénédiction, elle excite les larmes; en sorte que la volonté supérieure acquiesçant à son départ, linférieure montre de la résistance.

Or, ce n'est pas pourtant à dire qu'il y ait en l'homme deux âmes ou cieux natures, comme pensaient les Manichéens. Non dit saint Augustin, livre huitième de ses Confessions, chapitre dixième, ains la volonté alléchée par divers attraits, émue par diverses raisons, semble être divisée en soi-même, tandis quelle est tirée de deux côtés, jusques à ce que prenant parti selon sa liberté, elle suit ou l'un ou l'autre; car alors la plus puissante volonté surmonte, et gagnant le dessus, ne laisse à l'âme que le ressentiment du mal que le débat lui a fait, que nous appelons contre-coeur.

Mais l'exemple de notre Sauveur est admirable pour ce sujet, et après la considération duquel il n'y a plus à douter de la distinction de la portion supérieure et inférieure de l'âme; car qui ne sait-entre les théologiens qu'il fut parfaitement glorieux dès l'instant de sa conception au sein de la Vierge?

Et néanmoins il fut à même temps sujet aux tristesses, regrets et afflictions de coeur, et ne faut pas dire qu'il souffrit seulement selon son corps, ni même selon l'âme, en tant qu'elle était sensible, ou, ce qui est la même chose, selon les sens; car lui-même atteste qu'avant qu'il souffrît aucun tourment extérieur, ni même qu'il vit les bourreaux auprès de soi, son âme était triste jusquà la mort. Ensuite de quoi il fit la prière que le calice de sa passion fût transporté de lui, c'est-à-dire, qu'il en fût exempt :

en quoi il exprime manifestement le vouloir de la portion inférieure de son âme, laquelle discourant sur les tristes et angoisseux objets de la passion qui lui était préparée, et de laquelle la vive image était représentée en son imagination, il en tira, par une conséquence très raisonnable, la fuite et l'éloignement d'iceux, dont il fait la demande à son Père, par où on remarque clairement que la portion inférieure de l'âme n'est pas la même chose que le degré sensitif d'icelle, ni la volonté inférieure une même chose avec l'appétit sensuel ; car l'appétit sensuel, ni l'âme, selon son degré sensitif, ne sont pas capables de faire aucune demande ni prière, qui sont des actes de la faculté raisonnable, et particulièrement ils ne sont pas capables de parler à Dieu, objet auquel les sens ne peuvent atteindre pour en donner la connaissance à l'appétit.

Mais ce même Sauveur, ayant fait cet exercice de la portion inférieure, et témoigné que, selon icelle et les considérations qu'elle faisait, sa volonté inclinait à la fuite des douleurs et des peines, il montra par après qu'il avait la portion supérieure, par laquelle adhérant inviolablement à la volonté éternelle et au décret que le Père céleste avait fait, il accepta volontairement la mort, et non obstant la répugnance de la partie inférieure de la raison, il dit:

Ah ! non, mon Père, que ma volonté ne soit pas faite, ains la vôtre. Quand il dit ma volonté, il parle de sa volonté selon la portion inférieure, et d'autant qu'il dit cela volontairement, il montre qu'il a une volonté supérieure.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 28 Mar - 19:46

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CHAPITRE XII

Qu'en ces deux portions de lâme, il y a quatre différents degrés de raison.


Il y avait trois parvis au temple de Salomon: l'un était pour les Gentils et étrangers qui, voulant
recourir à Dieu, venaient adorer en Jérusalem ; le second était pour les Israélites, hommes et femmes (car la séparation des femmes ne fut pas faite par Salomon); le troisième était pour les prêtres et pour l'ordre lévitique : et enfin, outre tout cela, il y avait le sanctuaire ou maison sacrée, en laquelle le seul grand prêtre avait accès une fois l'an. Notre raison, ou pour mieux dire, notre âme, en tant qu'elle est raisonnable, est le vrai temple du grand Dieu, lequel y réside plus particulièrement. Je te cherchais, dit saint Augustin, hors de moi, et je ne te trouvais point, parce que tu étais en moi.

En ce temple mystique, il y a aussi trois parvis, qui sont trois différents degrés de raison: au premier nous discourons selon l'expérience des sens, au second nous discourons selon les sciences humaines, au troisième nous discourons selon la foi; et enfin, outre cela, il y aune aussi certaine éminence et suprême pointe de la raison et faculté spirituelle, qui n'est point conduite par la lumière du discours, ni de la raison, ains par une simple vue de l'entendement et un simple sentiment de la volonté, par lesquels l'esprit acquiesce, et se soumet à la vérité et à la volonté de Dieu.

Or cette extrémité et cime de notre âme, cette pointe suprême de notre esprit, est naïvement bien représentée par le sanctuaire, ou maison sacrée. Car, 1° au sanctuaire il n'y avait point de fenêtres pour éclairer; en ce degré de l'esprit il n'y a point de discours qui illumine. 2° Au sanctuaire, toute la lumière entrait par la porte ; en ce degré de l'esprit rien nentre que par la foi, laquelle produit, comme par manière de rayon, la vue et le sentiment de la beauté et bonté du bon plaisir de Dieu. 3° Nui nentrait dedans le sanctuaire, que le grand prêtre.

En cette pointe de l'âme le discours n'a point d'accès, ains seulement le grand, universel et souverain sentiment que la volonté divine doit être souverainement aimée, approuvée et embrassée, non seulement en particulier pour quelque chose, mais en général pour toutes choses, et non seulement en général pour toutes choses, mais en particulier pour chaque chose. 4° Le grand prêtre, entrant dans le sanctuaire, obscurcissait encore la lumière qui entrait par la porte, jetant force parfums dans son encensoir, la fumée desquels rebouchait les rayons de la clarté que l'ouverture de la porte rendait; et toute la vue qui se fait en la suprême pointe de l'âme, est en certaine façon obscurcie par les renoncements et résignations que l'âme fait; ne voulant pas tant regarder et voir la beauté de la vérité et la vérité de la bonté qui lui est présentée, qu'elle veut l'embrasser et l'adorer; de sorte que l'âme voudrait presque fermer les yeux, soudain qu'elle a commencé à voir la dignité de la volonté de Dieu, afin que sans s'occuper davantage à la considérer, elle pût plus puissamment et parfaitement l'accepter, et par une complaisance absolue, s'unir infiniment et se soumettre à elle.

Enfin, 5° au sanctuaire était l'arche d'alliance, et en icelle, ou au moins joignant. icelle, étaient les tables de la loi, la manne dans une cruche d'or et la verge dAaron, qui fleurit et fructifia en une nuit; et en cette suprême pointe de l'esprit se trouvent: 1° la lumière de la foi, représentée par la manne cachée dans la cruche, par laquelle nous acquiesçons à la vérité des mystères que nous n'entendons pas; 2° l'utilité de l'espérance, représentée par la verge fleurie et féconde dAaron, par laquelle nous acquiesçons aux promesses des biens que nous ne voyons point; 3° la suavité de la très sainte charité, représentée ès commandements de Dieu qu'elle comprend; par laquelle nous acquiesçons à l'union de notre esprit avec celui de Dieu, laquelle nous ne sentons presque pas.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyVen 29 Mar - 14:48

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CHAPITRE XII

Qu'en ces deux portions de lâme, il y a quatre différents degrés de raison.


Car, encore que la foi, l'espérance et la charité répandent leur divin mouvement presque en toutes les facultés de l'âme, tant raisonnables que sensitives, les réduisant et assujettissant saintement sous leur juste autorité.

Si est-ce que leur spéciale demeure, leur vrai et naturel séjour, est en cette suprême pointe de l'âme, de laquelle, comme d'une heureuse source d'eau vive, elles sépanchent par divers surgeons ( jets deau, du latin surgere) et ruisseaux sur les parties et facultés intérieures.

De sorte, Théotime, qu'en la partie supérieure de la raison il y a deux degrés, en l'un desquels se font les discours qui dépendent de la foi et lumière surnaturelle, et en l'autre se font les simples acquiescements de la foi, de l'espérance et de la charité. L'âme de saint Paul se sentit pressée de deux divers désirs:

l'un desquels fut d'être déliée de son corps, pour aller au ciel avec Jésus-Christ, et l'autre de demeurer en ce monde, pour y servir à la conversion des peuples.

L'un et l'autre désir étaient sans doute en la partie supérieure, car ils procédaient tous deux de la charité; mais la résolution de suivre le dernier ne se fit pas par discours, aine par une simple vue et un simple sentiment de la volonté du maître, à laquelle la seule pointe de l'esprit de ce grand serviteur acquiesça, au préjudice de tout ce que le discours pouvait conclure.

Mais si la foi, l'espérance et la charité se forment par ce saint acquiescement en la pointe de l'esprit, comment est-ce qu'au degré inférieur se peuvent faire les discours qui dépendent de la lumière de la foi?

Ainsi que nous voyons que les avocats au barreau disputent avec beaucoup de discours sur les faits et droits des parties, et que le parlement, ou sénat, résout d'en haut toutes les difficultés par un arrêt, lequel étant prononcé, les avocats et auditeurs ne laissent pas de discourir entre eux sur les motifs que le parlement peut avoir eus; de même, Théotime, après que les discours, et surtout la grâce de Dieu, ont persuadé à la pointe et suprême éminence de l'esprit d'acquiescer, et former l'acte de la foi par manière d'arrêt, l'entendement ne laisse pas de discourir derechef sur cette même foi déjà conçue, pour considérer les motifs et raisons d'icelle.

Mais cependant les discours de théologie se font au parquet et barreau de la portion supérieure de l'âme, et les acquiescements en haut, au siège et tribunal de la pointe de l'esprit.

Or, parce que la connaissance de ces quatre divers degrés de la raison est grandement requise pour entendre tous les traités des choses spirituelles, j'ai voulu l'expliquer assez amplement.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 30 Mar - 19:36

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CHAPITRE XII

Qu'en ces deux portions de lâme, il y a quatre différents degrés de raison.


Car, encore que la foi, l'espérance et la charité répandent leur divin mouvement presque en toutes les facultés de l'âme, tant raisonnables que sensitives, les réduisant et assujettissant saintement sous leur juste autorité.

Si est-ce que leur spéciale demeure, leur vrai et naturel séjour, est en cette suprême pointe de l'âme, de laquelle, comme d'une heureuse source d'eau vive, elles sépanchent par divers surgeons ( jets deau, du latin surgere) et ruisseaux sur les parties et facultés intérieures.

De sorte, Théotime, qu'en la partie supérieure de la raison il y a deux degrés, en l'un desquels se font les discours qui dépendent de la foi et lumière surnaturelle, et en l'autre se font les simples acquiescements de la foi, de l'espérance et de la charité. L'âme de saint Paul se sentit pressée de deux divers désirs:

l'un desquels fut d'être déliée de son corps, pour aller au ciel avec Jésus-Christ, et l'autre de demeurer en ce monde, pour y servir à la conversion des peuples.

L'un et l'autre désir étaient sans doute en la partie supérieure, car ils procédaient tous deux de la charité; mais la résolution de suivre le dernier ne se fit pas par discours, aine par une simple vue et un simple sentiment de la volonté du maître, à laquelle la seule pointe de l'esprit de ce grand serviteur acquiesça, au préjudice de tout ce que le discours pouvait conclure.

Mais si la foi, l'espérance et la charité se forment par ce saint acquiescement en la pointe de l'esprit, comment est-ce qu'au degré inférieur se peuvent faire les discours qui dépendent de la lumière de la foi?

Ainsi que nous voyons que les avocats au barreau disputent avec beaucoup de discours sur les faits et droits des parties, et que le parlement, ou sénat, résout d'en haut toutes les difficultés par un arrêt, lequel étant prononcé, les avocats et auditeurs ne laissent pas de discourir entre eux sur les motifs que le parlement peut avoir eus; de même, Théotime, après que les discours, et surtout la grâce de Dieu, ont persuadé à la pointe et suprême éminence de l'esprit d'acquiescer, et former l'acte de la foi par manière d'arrêt, l'entendement ne laisse pas de discourir derechef sur cette même foi déjà conçue, pour considérer les motifs et raisons d'icelle.

Mais cependant les discours de théologie se font au parquet et barreau de la portion supérieure de l'âme, et les acquiescements en haut, au siège et tribunal de la pointe de l'esprit.

Or, parce que la connaissance de ces quatre divers degrés de la raison est grandement requise pour entendre tous les traités des choses spirituelles, j'ai voulu l'expliquer assez amplement.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 31 Mar - 19:32

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CHAPITRE XIII

De la différence des amours.


On partage l'amour en deux espèces, dont l'une est appelée amour de bienveillance, et l'autre, amour de convoitise. L'amour de convoitise est celui par lequel nous aimons quelque chose pour le profit que nous en prétendons; l'amour de bienveillance est celui par lequel nous aimons quelque chose pour le bien d'icelle ; car qu'est-ce autre chose, avoir l'amour de bienveillance envers une personne, que de lui vouloir du bien?

2° Si celui à qui nous voulons du bien, la déjà et le possède, alors nous le lui voulons par le plaisir et contentement que nous avons de quoi il l'a et le possède; et ainsi se forme l'amour de complaisance, qui n'est autre chose que l'acte de la volonté par lequel elle s'unit et joint au plaisir, contentement et bien d'autrui. Mais si celui à qui nous voulons du bien, ne l'a pas encore, nous le lui désirons; et partant cet amour se nomme amour de désir.

3° Quand l'amour de bienveillance est exercé sans correspondance dé la part de la chose aimée, il s'appelle amour de simple bienveillance; quand il est avec mutuelle correspondance, il s'appelle amour d'amitié. Or, ta mutuelle correspondance consiste en trois points car il faut que les amis s'entraiment, sachent qu'ils s'entraiment, et qui'ls aient communication, privauté et familiarité ensemble.

4° Si nous aimons simplement l'ami, sans le préférer aux autres, l'amitié est simple; si nous lu préférons, alors cette amitié s'appellera dilection, comme qui dirait amour délection ; parce qu'entre plusieurs choses que nous aimons, nous choisissons celle-là, pour la préférer.

5° Or, quand par cette dilection nous ne préférons pas de beaucoup un ami aux autres, elle s'appelle simple dilection; mais quand au contraire nous préférons grandement et beaucoup un ami aux autres de la sorte, alors cette amitié s'appelle dilection d'excellence.

6° Que si l'estime et préférence que nous faisons de l'ami, quoiqu'elle soit grande, et n'en ait point d'égale, ne laisse pas néanmoins de pouvoir entrer en comparaison et proportion avec les autres, l'amitié s'appellera dilection éminente.

Mais, si l'éminence de cette amitié est hors de proportion et de comparaison, au-dessus de toute autre, alors elle sera dite dilection incomparable, souveraine, suréminente; et en un mot, ce sera la charité, laquelle est due à un seul Dieu; et de fait, en notre langage même, les mots de cher, chèrement, enchérir, représentent une certaine estime, un prix, une valeur particulière :

de sorte que comme le mot d'homme, parmi le peuple, est presque demeuré aux mâles, comme au sexe plus excellent; et celui d'adoration est aussi presque demeuré pour Dieu, comme pour son principal objet; ainsi le nom de charité est demeuré à l'amour de Dieu, comme à la suprême et souveraine dilection.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyLun 1 Avr - 17:35

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CHAPITRE XIV
Que la charité doit être nommée amour.


Origène dit en quelque lieu, qu'à son avis, l'Écriture divine voulant empêcher que le nom d'amour ne donnât quelque sujet de mauvaise pensée aux esprits infirmes, comme plus propre à signifier une passion charnelle qu'une affection spirituelle, en lieu de ce nom-là d'amour, elle a usé de ceux de charité et de dilection, qui sont plus honnêtes.

Au contraire, saint Augustin ayant mieux considéré l'usage de la parole de Dieu montre clairement que le nom d'amour n'est pas moins sacré que celui de dilection, et que l'un et l'autre signifient parfois une affection sainte, et quelquefois aussi une passion dépravée, alléguant à ces fins plusieurs passages de l'Ecriture.

Mais le grand saint Denis, comme excellent docteur de la propriété des noms divins, parle bien plus avantageusement en faveur du nom d'amour; enseignant que les théologiens, cest-à-dire les apôtres et premiers disciples d'iceux (car ce saint n'avait point vu d'autres théologiens), pour désabuser le vulgaire et dompter la fantaisie d'icelui qui prenait le nom d'amour en sens profane et charnel, ils l'ont plus volontiers employé ès choses divines, que celui de dilection, et quoiqu'ils estimassent que l'un et l'autre étaient pris pour une même chose, il a toutefois semblé à quelques-uns d'entre eux que le nom d'amour était plus propre et convenable à Dieu que celui de dilection; si que le divin Ignace a écrit ces paroles :

Mon amour est crucifié. Ainsi, comme ces anciens théologiens employaient le nom d'amour ès choses divines, afin de lui ôter l'odeur d'impureté, de laquelle il était suspect selon l'imagination du monde, de même pour exprimer les affections humaines, ils ont pris plaisir d'user du nom de dilection comme exempt du soupçon de déshonnêteté; dont quelqu'un d'entre eux a dit, au rapport de saint Denis :

Ta dilection est entrée en mon âme, ainsi que la dilection des femmes. Enfin, le nom d'amour représente pins de ferveur, d'efficace et d'activité, que celui de dilection; de sorte qu'entre les Latins, dilection est beaucoup moins qu'amour.

Clodius, dit leur grand orateur, me porte dilection, et pour le dire plus excellement, il m'aime; et partant le nom d'amour, comme plus excellent, a été justement donné à la charité, comme au principal et plus éminent de tous les amours:

si que pour toutes ces raisons, et parce que je prétendais de parler des actes de la charité plus que de l'habitude d'icelle, j'ai appelé ce petit ouvrage: Traité de l'amour de Dieu.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMar 2 Avr - 17:45

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CHAPITRE XV

De la convenance qui est entre Dieu et l'homme


Sitôt que l'homme pense un peu attentivement à la Divinité, il sent une certaine douce émotion de coeur, qui témoigne que Dieu est dieu du coeur humain; et jamais notre entendement n'a tant de plaisir qu'en cette pensée de la Divinité, de laquelle la moindre connaissance, comme dit le prince des philosophes (Aristote), vaut mieux que la plus grande des autres chose.

Comme le moindre rayon du soleil est plus clair que le plus grand de la lune et des étoiles, aies est plus lumineux que la lune ou les étoiles ensemble.

Que quelque accident épouvante notre coeur, soudain il recourt à la Divinité, avouent que quand tout lui est mauvais, elle seule lui est bonne, et que quand il est en péril, eue seule, comme son souverain bien, le peut sauver et garantir.

Ce plaisir, cette confiance que le coeur humain prend naturellement en Dieu, ne peut certes provenir que de la bonne convenance qu'il y a entre cette divine bonté et notre âme.

Convenance grande, mais secrète; convenance que chacun connaît, et que peu de gens entendent; convenance qu'on ne peut nier, mais qu'on ne peut pénétrer.

Nous sommes créés à l'image et semblance de Dieu: qu'est-ce à dire cela? sinon que nous avons une extrême convenance avec sa divine majesté.

Notre âme est spirituelle, indivisible, immortelle, entend, veut, et librement est capable de juger, discourir, savoir, et avoir des vertus; en quoi elle ressemble à Dieu.

Elle réside toute en tout son corps, et toute en chacune des parties d'icelui, comme la Divinité est toute en tout le monde, et toute en chaque partie du monde.

L'homme se connaît et s'aime soi-même, par des actes produits et exprimés de son entendement et de sa volonté, qui procédant de l'entendement et de la volonté distingués l'un de lautre, restent néanmoins et demeurent inséparablement unis en l'âme et ès facultés desquelles ils procèdent.

Ainsi, le Fils procède du Père, comme sa connaissance exprimée, et le Saint-Esprit, comme l'amour exprimé et produit du Père et du Fils; l'une et l'autre personne distinctes entre elles et d'avec le Père, et néanmoins inséparables et unies, aine plutôt une même, seule, simple et très unique indivisible Divinité.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 3 Avr - 18:37

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CHAPITRE XV

De la convenance qui est entre Dieu et l'homme


Mais, outre cette convenance de similitude, il y a une correspondance nonpareille entre Dieu et l'homme pour leur réciproque perfection. Non que Dieu puisse recevoir aucune perfection de l'homme; mais parce que, comme l'homme ne peut être perfectionné que par la divine bonté aussi la divine bonté ne peut bonnement si bien exercer sa perfection hors de soi qu'à l'endroit de notre humanité.

L'un a grand besoin et grande capacité de recevoir du bien; et l'autre grande abondance et grande inclination pour en donner. Rien n'est si à propos pour lindigence, qu'une libérale affluence; rien si agréable à une libérale affluence, qu'une nécessiteuse indigence; et plus le bien a daffluence, plus l'inclination de se répandre et communiquer est forte.

Plus l'indigent est nécessiteux, plus il est avide de recevoir, comme un vide de se remplir. C'est donc un doux et désirable rencontre, que celui de l'affluence et de l'indigence; et ne saurait-on presque dire qui a plus de contentement, ou le bien abondant à se répandre et communiquer, ou le bien défaillant et indigent à recevoir et tirer, si Notre-Seigneur n'avait dit que c'est chose plus heureuse de donner que de recevoir.

Or, où il y a plus de bonheur, il y a plus de satisfaction la divine bonté a donc plus de plaisir à donner ses grâces, que nous à les recevoir.

Les mères ont quelquefois leurs mamelles si fécondes et abondantes, quelles ne peuvent durer sans bailler à quelque enfant; et bien que l'enfant suce la mamelle avec grande avidité, la nourrice la lui donne encore plus ardemment, l'enfant tétant, pressé de sa nécessité, et la mère l'allaitant, pressée de sa fécondité.

L'épouse sacrée avait souhaité le saint baiser d'union: Oh! dit-elle, qu'il me baise d'un baiser de sa bouche ! Mais y a-t-il assez de convenance, ô la bien-aimée du bien-aimé, entre vous et l'époux; pour parvenir à l'union, que vous désirez?

Oui, dit-elle, donnez-le-moi ce baiser d'union, ô le cher ami de mon âme. Car vous avez des mamelles meilleures que le vin, odorantes de parfums excellents. Le vin nouveau bouillonne et séchauffe en soi-même par la force de sa bonté, et ne se peut contenir dans les tonneaux; mais vos mamelles sont encore meilleures; elles pressent votre poitrine par des élans continuels, poussant leur lait qui redonde, comme requérant d'être déchargées : et pour attirer les enfants de votre coeur à les venir téter, elles répandent une odeur attrayante plus que toutes les senteurs des parfums.

Ainsi, Théotime, notre défaillance a besoin de l'abondance divine, par disette et nécessité ; mais l'affluence divine na besoin de notre indigence que par excellence de perfection et bonté. Bonté qui néanmoins ne devient pas meilleure en se communiquant, car elle, n'acquiert rien en se répandant hors de soi, au contraire elle donne; mais notre indigence demeurerait manquante et misérable, si l'abondance de la bonté ne la secourait.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 4 Avr - 18:26

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CHAPITRE XV

De la convenance qui est entre Dieu et l'homme


Notre âme donc considérant que rien ne la contente parfaitement, et que sa capacité ne peut être remplie par chose quelconque qui soit au monde ; voyant que son entendement a une inclination infinie de savoir toujours davantage, et sa volonté un appétit insatiable d'aimer et trouver du bien, n'a-t-elle pas raison d'exclamer : Ah donc je ne suis pas faite pour ce monde?

Il y a quelque souverain bien duquel je dépends, et quelque ouvrier infini qui a imprimé en moi cet interminable désir de savoir, et cet appétit qui ne peut être assouvi.

C'est pourquoi il faut que je tende et m'étende vers lui, pour munir et joindre à sa bonté, à laquelle j'appartiens et suis. Telle est la convenance que nous avons avec Dieu.

CHAPITRE XVI

Que nous avons une inclination d'aimer Dieu sur toutes choses.


S'il se trouvait des hommes qui fussent en l'intégrité et droiture originelle en laquelle Adam se trouva lors de sa création, bien que d'ailleurs ils n'eussent aucune autre assistance de Dieu, que celle qu'il donne à chaque créature afin qu'elle puisse faire les actions qui lui sont convenables, non seulement ils auraient l'inclination d'aimer Dieu sur toutes choses, mais aussi ils pourraient naturellement exécuter cette si juste inclination; car comme ce divin auteur et maître de la nature coopère et prête sa main-forte au feu pour monter en haut, aux eaux pour couler vers la mer, à la terre pour descendre en bas, et y demeurer quand elle y est; ainsi ayant lui-même planté dans le coeur de l'homme une spéciale inclination naturelle, non seulement d'aimer le bien en général, mais d'aimer en particulier et sur toutes choses sa divine bonté, qui est meilleure et plus aimable que toutes choses.

La suavité de sa providence souveraine requérait qu'il contribuât aussi à ces bienheureux hommes que nous venons de dire, autant de secours quil serait nécessaire afin que cette inclination fût pratiquée et effectuée; et ce secours d'un côté serait naturel, comme convenable à la nature, et tendant à l'amour de Dieu, en tant qu'il est auteur et souverain maître de la nature, et d'autre part il serait surnaturel, parce qu'il correspondrait non à la nature simple de lhomme, mais à la nature ornée, enrichie et honorée de la justice originelle, qui est une qualité surnaturelle procédant d'une très spéciale faveur de Dieu.

Mais quant à l'amour sur toutes choses, qui serait pratiqué selon ce secours, il serait appelé naturel, d'autant que les actions vertueuses prennent leur nom de leurs objets et motifs, et cet amour dont nous parlons tendrait seulement à Dieu, selon qu'il est reconnu auteur, seigneur et souveraine fin de toute créature, par la seule lumière naturelle, et par conséquent aimable et estimable sur toutes choses par inclination et propension naturelle.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 6 Avr - 18:37

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CHAPITRE XVI

Que nous avons une inclination d'aimer Dieu sur toutes choses.


Or, bien que l'état de notre nature humaine ne soit pas maintenant doué de la santé et droiture originelle que le premier homme avait en sa création, et qu'au contraire nous soyons grandement dépravés par le péché, si est-ce toutefois que la sainte inclination d'aimer Dieu sur toutes choses nous est demeurée, comme aussi la lumière naturelle par laquelle nous connaissons que sa souveraine bonté est aimable sur toutes choses, et n'est pas possible qu'un homme pensant attentivement en Dieu, voire même par le seul discours naturel, ne ressente un certain élan d'amour que la secrète inclination de notre nature suscite au fond du coeur, par lequel à la première appréhension de ce premier et souverain objet, la volonté est prévenue et se sent excitée à se complaire en icelui.

Entre les perdrix il arrive souvent que les unes dérobent les oeufs des autres afin de les couver, soit pour l'avidité qu'elles ont d'être mères, soit pour la stupidité qui leur fait méconnaît leurs oeufs propres ; et voici, chose étrange, mais néanmoins bien témoignée, car le perdreau qui aura été éclos et nourri sous les ailes d'une perdrix étrangère, au premier réclame qu'il ait de sa vraie mère qui avait pondu l'oeuf duquel il est procédé, il quitte la perdrix larronnesse, se rend à sa. première mère et se met à sa suite, par la correspondance qu'il a avec sa première origine, correspondance toutefois qui ne paraissait point, ains est demeurée secrète , cachée et comme dormante au fond de la nature jusques à la rencontre de son objet, par lequel étant soudain excitée et comme réveillée, elle fait son coup, et pousse l'appétit du perdreau à son premier devoir.

Il en est de même, Théotime, de notre coeur; car quoiqu'il soit couvé, nourri et élevé emmi les choses corporelles, basses et transitoires, et, par manière de dire, sous les ailes de la nature, néanmoins au premier regard qu'il jette en Dieu, à la première connaissance qu'il en reçoit, la naturelle et première inclination d'aimer Dieu, qui était comme assoupie et imperceptible, se réveille en un instant, et à limprévu paraIt comme une étincelle qui sort d'entre les cendres, laquelle touchant notre volonté lui donne un élan de l'amour suprême, dû au souverain et premier principe de toutes choses.

CHAPITRE XVII

Que nous n'avons pas naturellement le pouvoir d'aimer Dieu sur toutes choses.


Les aigles ont un grand coeur et beaucoup de force à voler, elles ont néanmoins incomparablement plus de vue que de vol, et étendent beaucoup plus vite et plus loin leur regard que leurs ailes; ainsi nos esprits, animés d'une sainte inclination naturelle envers la Divinité, ont bien plus de clarté en l'entendement pour voir combien elle est aimable, que de force en la volonté pour l'aimer; car le péché a beaucoup plus débilité la volonté humaine qu'il n'a offusqué l'entendement, et la rébellion de l'appétit sensuel, que nous appelons concupiscence, trouble voirement l'entendement; mais c'est pourtant coutre la volonté qu'il excite principalement sa sédition et révolte, si quo la pauvre volonté déjà tout infirme, étant agitée des continuels assauts que la concupiscence lui livre, ne peut faire si grand progrès en l'amour divin, comme la raison et inclination naturelle lui suggèrent qu'elle devrait faire.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 7 Avr - 18:16

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CHAPITRE XVII

Que nous n'avons pas naturellement le pouvoir d'aimer Dieu sur toutes choses.


Hélas! Théotime, quels beaux témoignages, non seulement d'une grande connaissance de Dieu, mais aussi d'une forte inclination envers icelui, ont été laissés par ces grands philosophes, Socrate, Platon, Trismégiste, Aristote, Hippocrate, Épictète, Sénèque! Socrate, le plus loué d'entre eux, connaissait clairement l'unité de Dieu, et avait tant d'inclination à l'aimer, que, comme saint Augustin témoigne, plusieurs ont estimé qu'il n'enseigna jamais la philosophie morale par autre occasion que pour épurer les esprits, afin qu'ils pussent mieux contempler le souverain bien, qui est la très unique Divinité.

Et quant à Platon, il se déclare assez en la célèbre définition de la philosophie et du philosophe, disant que philosopher n'est autre chose qu'aimer Dieu, et que le philosophe n'était autre chose que l'amateur de Dieu. Que dirai-je du grand Aristote, qui avec tant d'efficace prouve l'unité de Dieu, et en a parlé si honorablement en trois endroits ?

Mais, ô grand Dieu éternel ! ces grands esprits qui avaient tant de connaissance de la Divinité, et tant de propension à l'aimer, ont tous manqué de force et de courage à la bien aimer. Par les créatures visibles ils ont reconnu les choses invisibles de Dieu, voire même son éternelle vertu et divinité, dit le grand Apôtre, de sorte qu'ils sont inexcusables, d'autant qu'ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu, ni ne Lui ont pas fait action de grâces.

Ils l'ont certes aucunement glorifié, lui donnant des souverains titres d'honneur; mais ils ne l'ont pas glorifié comme il le fallait glorifier, c'est-à-dire ils ne l'ont pas glorifié sur toutes choses, n'ayant pas eu le courage de ruiner l'idolâtrie, ains communiquant avec les idolâtres, retenant la vérité, qu'ils connaissaient, en injustice, prisonnière dedans leur coeur, et préférant l'honneur et le vain repos de leurs vies à l'honneur qu'ils devaient à Dieu, ils se sont évanouis en leurs discours.

N'est-ce pas grande pitié, Théotime, de voir Socrate, au récit de Platon, parler en mourant des dieux; comme s'il y en avait plusieurs, lui qui savait si bien qu'il y en avait qu'un seul ? N'est-ce pas chose déplorable que Platon ait ordonné que l'on sacrifie à plusieurs dieux, lui qui savait si bien la vérité de l'unité divine ? Et Mercure Trismégiste n'est-il pas lamentable, de lamenter et plaindre si lâchement l'abolissement de lidolâtrie, lui qui en tant dendroits avait parlé si dignement de la Divinité?

Mais surtout j'admire le pauvre bonhomme Epictète, duquel les propos et sentences sont si douces à lire en notre langue, par la traduction que la docte et belle plume du R. P. Jean de Saint-François, provincial de la congrégation des Feuillants ès Gaules, a depuis peu exposée à nos yeux; car quelle compassion, je vous prie, devoir cet excellent philosophe parler parfois de Dieu avec tant de goût, de sentiment et de zèle, qu'on le prendrait pour un chrétien sortant de quelque sainte et profonde méditation, et néanmoins ailleurs, d'occasion en occasion, mentionner les dieux à la païenne ! Hé! ce bonhomme, qui connaissait si bien l'unité divine, et avait tant de goût de la bonté d'icelle, pourquoi n'a-t-il pas eu la sainte jalousie de l'honneur divin, afin de ne point, gauchir ni dissimuler en un sujet de si grande importance?

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyLun 8 Avr - 17:41

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CHAPITRE XVII

Que nous n'avons pas naturellement le pouvoir d'aimer Dieu sur toutes choses.


En somme, Théotime, notre chétive nature, navrée par le péché, fait comme les palmiers que nous avons de deçà, qui font voirement certaines productions imparfaites, et comme des essais de leurs fruits, mais de porter des dattes entières, mûres et assaisonnées, cela est réservé pour des contrées plus chaudes; car ainsi notre coeur humain produit bien naturellement certains commencements d'amour envers Dieu, mais d'en venir jusqu'à l'aimer sur toutes choses, qui est la vraie maturité de l'amour dû à cette suprême bonté, cela n'appartient qu'aux coeurs animés et assistés de la grâce céleste et qui sont en l'état de la sainte charité; et ce petit amour imparfait, duquel la nature en elle-même sent les élans, ce n'est qu'un certain vouloir sans vouloir, un vouloir qui voudrait, mais qui ne veut pas, un vouloir, stériles qui ne produit point de vrais effets, un vouloir paralytique, qui voit la piscine salutaire du saint amour, mais qui n'a pas la force de s'y jeter; et enfin ce vouloir est un avorton de la bonne volonté, qui n'a pas la vie de la généreuse vigueur requise pour en effet préférer Dieu à toutes choses dont l'Apôtre parlant en la personne du pécheur, s'écrie : Le vouloir est bien en moi, mais je ne trouve pas le moyen de l'accomplir.

CHAPITRE XVIII

Que l'inclination naturelle que nous avons d'aimer Dieu n'est pas inutile.


Mais si nous ne pouvons pas naturellement aimer Dieu sur toutes choses, pourquoi donc avons-nous naturellement inclination à cela? La nature n'est-elle pas vaine de nous inciter à un amour qu'elle ne nous peut donner ? Pourquoi nous donne-telle la soif d'une eau si précieuse, puisqu'elle ne peut nous en abreuver ?

Ah ! Théotime, que Dieu nous a été bon ! La perfidie que nous avions commise en l'offensant méritait certes qu'il nous privât de toutes les marques de sa bienveillance et de la faveur qu'il avait exercée envers notre nature, lorsqu'il imprima sur elle la lumière de son divin visage, et qu'il donna à nos coeurs l'allégresse de se sentir enclins à l'amour de la divine bonté, afin que les anges, voyant ce misérable homme, eussent occasion de dire par compassion : Est-ce là la créature de parfaite beauté, l'honneur de toute la terre ?

Mais cette infinie débonnaireté ne sut onc être si rigoureuse envers l'ouvrage de ses mains; il vit que nous étions environnés de chair, un vent qui se dissipe en courant et qui ne revient plus. C'est pourquoi, selon les entrailles de sa Miséricorde, il ne nous voulut pas du tout ruiner ni nous ôter le signe de sa grâce perdue, afin que le regardant, et sentant en nous cette alliance et propension à l'aimer, nous tâchassions de ce faire, et que personne pût justement dire : Qui nous montrera le bien ?

Car encore que par la seule inclination naturelle nous ne puissions pas parvenir au bonheur d'aimer Dieu comme il faut, si est-ce que si nous l'employions fidèlement, la douceur de la piété divine nous donnerait quelque secours, par le moyen duquel nous pourrions passer plus avant.

Que si nous secondions ce premier secours, la bonté paternelle de Dieu nous en fournirait un autre plus grand, et nous conduirait de bien en mieux avec toute suavité, jusques au souverain amour, auquel notre inclination naturelle nous pousse, puisque c'est chose certaine queà celui qui est fidèle en peu de chose, et qui fait ce qui est en son pouvoir, la bénignité divine ne dénie jamais son assistance pour l'avancer de plus en plus.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 10 Avr - 2:00

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CHAPITRE XVIII

Que l'inclination naturelle que nous avons d'aimer Dieu n'est pas inutile.


L'inclination donc d'aimer Dieu sur toutes choses que nous avons par nature, ne demeure pas pour néant dans nos coeurs; car quant à Dieu, il s'en sert comme d'une anse, pour nous pouvoir plus suavement prendre et retirer à soi, et semble que, par cette impression, la divine bonté tienne en quelque façon attachés nos coeurs comme des petits oiseaux par un filet, par lequel il nous puisse tirer quand il plait à sa Miséricorde d'avoir pitié de nous.

Et quant à nous, elle nous est un indice et mémorial de notre premier principe et Créateur, à l'amour duquel elle nous incite, nous donnant un secret avertissement que nous appartenons à sa divine bonté.

Tout de même que les cerfs, auxquels les grands princes font quelquefois mettre des colliers avec leurs armoiries, bien que par après ils les font lâcher et mettre en liberté dans les forêts, ne laissent pas d'être reconnus par quiconque les rencontre, non seulement pour avoir une fois été pris par le prince duquel ils portent les armoiries, mais aussi pour lui être encore réservés; car ainsi connut-on l'extrême vieillesse d'un cerf qui fut rencontré, comme quelques historiens disent, trois cents ans après la mort de César, parce qu'on lui trouva un collier où était la devise de César, et ces mots : César m'a lâché.

Certes, l'honorable inclination que Dieu a mise en nos âmes, fait connaître à nos amis et à nos ennemis que non seulement nous avons été à notre Créateur, mais encore que si bien il nous a laissés et lâchés à la merci de notre franc arbitre, néanmoins nous lui appartenons, et il s'est réservé le droit de nous reprendre à soi, pour nous sauver selon que sa sainte et suave providence le requerra.

C'est pourquoi le grand Prophète royal appelle cette inclination non seulement lumière, parce qu'elle nous fait voir où nous devons tendre, mais aussi joie et allégresse, parce qu'elle nous console en notre égarement, nous donnant espérance que celui qui nous a empreint et laissé cette belle marque de notre origine, prétend encore et désire de nous y ramener et réduire, si nous sommes si heureux que de nous laisser reprendre à sa divine bonté.

FIN DU PREMIER LIVRE

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMer 10 Avr - 18:07

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LIVRE SECOND

HISTOIRE DE LA GENERATION ET NAISSANCE CÉLESTE DU DIVIN AMOUR.

CHAPITRE PREMIER

Que les perfections diverses ne sont qu'une seule, mais infinie perfection.


Nous disons, quand le soleil à son lever est rouge, et que tôt après il devient noir, ou creux et enfoncé, ou bien quand, à son coucher il est blafard, pâle, hâve, que c'est signe de pluie. Théotime, le soleil n'est ni rouge, ni noir, ni pâle, ni gris, ni vert. Ce grand luminaire n'est point sujet à ces vicissitudes et changements de couleur, n'ayant pour toute couleur que sa très claire et perpétuelle lumière, laquelle, si ce n'est par miracle, est invariable ; mais nous parlons de la sorte, parce qu'il nous semble être tel, selon la variété des vapeurs qui sont entre lui et nos yeux, lesquelles le font paraître de diverses façons.

Or, nous devisons ainsi de Dieu, non tant selon ce qu'il est en lui-même, comme selon ses oeuvres par l'entremise desquelles nous le contemplons ; car sur nos diverses considérations nous le nommons différemment, comme s'il avait une grande multitude de différentes excellences et perfections.

Si nous le regardons en tant qu'il punit les méchants, nous le nommons juste; en tant qu'il délivre le pécheur de sa misère, nous le prêchons Miséricordieux ; en tant qu'il a créé toutes choses et fait plusieurs miracles, nous l'appelons tout-puissant; en tant qu'il pratique exactement ses promesses, nous le publions véritable; en tant qu'il fait toutes choses en si bel ordre, nous l'appelons tout sage, et ainsi consécutivement, selon la variété de ses oeuvres, nous lui attribuons une grande diversité de perfections.

Mais cependant en Dieu il n'y a ni variété, ni différence quelconque de perfections; ainsi il est lui-même une très seule, très simple et très uniquement unique perfection; car tout ce qui est en lui, n'est que lui-même, et toutes les excellences que nous disons être en lui en une si grande diversité, elles y sont en une très simple et très pure unité, et comme le soleil n'a aucune de toutes les couleurs que nous lui attribuons, ains une seule très claire lumière qui est par-dessus toutes couleurs, et qui rend visiblement colorées toutes les couleurs ; aussi en Dieu il n'y a aucune des perfections que nous imaginons, ains une seule très pure excellence, qui est au-dessus de toute perfection, et qui donne la perfection à tout ce qui est parfait.

Or, de nommer parfaitement cette suprême excellence, laquelle en sa très singulière unité comprend, ains surmonte toutes excellences cela n'est pas au pouvoir de la créature, ni humaine, ni angélique; car, comme il est dit en l'Apocalypse, notre Seigneur a un nom que personne ne sait que lui-même; parce que lui seul connaissant, parfaitement son infinie perfection, lui seul aussi la peut exprimer par un nom proportionné, dont les anciens ont dit, que nul n'était vrai théologien que Dieu, d'autant que nul ne peut connaître totalement la grandeur infinie de la perfection divine, ni par conséquent la représenter par paroles, sinon lui-même, et pour cela Dieu répondant par l'ange au père de Samson, qui lui demandait son nom :

Pourquoi demandes-tu mon nom, dit-il, qui est admirable ? comme s'il voulait dire : Mon nom peut être admiré, mais non pas prononcé par les créatures ; il doit être adoré, mais il ne peut être compris que par moi, qui seul sais proférer le propre nom par lequel au vrai et naïvement j'exprime mon excellence. Notre esprit est trop faible pour former une pensée qui puisse représenter une excellence tant immense, laquelle comprend en sa très simple et très unique perfection, distinctement et parfaitement, toutes autres perfections en une façon infiniment, excellente et éminente que notre esprit ne peut penser.

Nous sommes forcés, pour parler aucunement de Dieu, d'user d'une grande quantité de noms, disant qu'il est bon, sage, tout-puissant, vrai, juste, saint, infini, immortel, invisible ; et certes nous parlons véritablement, Dieu est tout cela ensemble, parce qu'il est plus que tout cela, c'est-à-dire, il l'est en une sorte si pure, si excellente et si relevée, qu'en une très simple perfection il a la vertu, force et excellence de toute perfection.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 11 Avr - 19:54

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LIVRE SECOND

HISTOIRE DE LA GENERATION ET NAISSANCE CÉLESTE DU DIVIN AMOUR.

CHAPITRE PREMIER

Que les perfections diverses ne sont qu'une seule, mais infinie perfection.


Ainsi la manne était une seule viande, laquelle comprenant en soi le goût et la vertu de toutes les autres viandes, on eût pu dire qu'elle avait le goût du citron, du melon, du raisin, de la prune et de la poire; mais on eût encore plus véritablement dit qu'elle n'avait pas tous ces goûts, ains un seul goût qui était le sien propre, lequel néanmoins contenait en unité tout ce qui pouvait être d'agréable et désirable en toute la diversité des autres goûts, comme l'herbe dodécathéos, laquelle, ce dit Pline, guérissant de toutes maladies, n'est ni rhubarbe, ni séné, ni rose, ni bétoine (en quelque manière), ni buglose, ainsi un seul simple, qui, en l'unique simplicité de sa propriété, a autant de force que tous les autres médicaments ensemble.

O abîme des perfections divines, que vous êtes admirable de posséder en une seule perfection l'excellence de toute perfection en une façon si excellente, que nul ne la peut comprendre, sinon vous-même !

Nous en dirons beaucoup de choses, dit l'Écriture, et demeurerons courts en paroles : la somme de tous discours, c'est qu'il est toutes choses. Si nous le glorifions, à quoi nous servira cela? car le Tout-Puissant est sur toutes ses oeuvres.

Bénissant le Seigneur, exaltez-le tant que vous pourrez, car il surpasse toute louange; or, en l'exaltant reprenez vos forces, mais ne vous lassez pas pourtant, car jamais vous ne le comprendrez. Non, Théotime, nous ne pouvons jamais le comprendre, puisque, comme dit saint Jean, il est plus grand que notre coeur.

Mais pourtant que tout esprit loue le Seigneur. le nommant de tous les noms les plus éminents qui se pourront trouver, et, pour la plus grande louange que nous lui puissions rendre, confessons que jamais il ne peut être assez loué, et, pour le plus excellent nom que nous lui puissions attribuer, protestons que son nom est sur tout nom, et que nous ne pouvons le dignement nommer.

CHAPITRE II

Qu'en Dieu il n'y a qu'un seul acte qui est sa propre divinité.


Nous avons une grande diversité de facultés et habitudes, qui produisent aussi une grande variété d'actions; et ces actions, une multitude nonpareille d'ouvrages; car ainsi sont diverses les facultés de voir, d'ouïr, de goûter, toucher, se mouvoir, se nourrir, entendre, vouloir, et les habitudes de parler, marcher, jouer, chanter, coudre, sauter, nager; comme aussi les actions et les oeuvres qui proviennent de ces facultés et habitudes sont grandement différentes.

Mais il n'en est pas de même en Dieu, car il n'y a en lui qu'une très simple infinie perfection, et en cette perfection qu'un seul très unique et très pur acte; ainsi, pour parler plus saintement et sagement, Dieu est une seule, très souverainement unique, et très uniquement souveraine perfection, et cette perfection est un seul acte très purement simple, et très simplement pur, lequel n'étant autre chose que la propre essence divine, il est par conséquent toujours permanent et éternel; et néanmoins, chétives créatures que nous sommes, nous parlons des actions de Dieu, comme s'il en faisait tous les jours grande quantité et en grande variété, bien que nous sachions le contraire; mais nous sommes forcés à cela, Théotime, par notre imbécillité, car nous ne savons parler sinon cela que nous entendons, et nous entendons selon que les choses ont accoutumé de se passer parmi nous.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 13 Avr - 5:21

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LIVRE SECOND

HISTOIRE DE LA GENERATION ET NAISSANCE CÉLESTE DU DIVIN AMOUR.

CHAPITRE II

Qu'en Dieu il n'y a qu'un seul acte qui est sa propre divinité.


Or, d'autant quès choses naturelles il ne se fait presque point de diversité douvrages que par diversité d'actions; quand nous voyons tant de besognes différentes, une si grande variété de productions, et cette multitude innumérable des exploits de la puissance divine, il nous semble d'abord que cette diversité se fait par autant d'actes que nous voyons de différents effets, et nous en parlons tout de même, pour parler plus à notre aise, selon notre pratique ordinaire et la coutume que nous avons d'entendre les choses: et si en cela nous n'offensons pas la vérité; car encore qu'en Dieu il n'y ait pas multitude d'actions, ains un seul acte qui est la divinité même; cet acte toutefois est si parfait, qu'il comprend excellemment la force et la vertu de tous les actes qui sembleraient être requis pour toute la diversité des effets que nous voyons.

Dieu ne dit qu'un seul mot, et en vertu dicelui en un moment furent faits le soleil, la lune et cette innombrable multitude d'astres, avec leurs différences en clarté, et mouvement, en influences.

Un seul mot de Dieu remplit l'air d'oiseaux, et la mer de poissons, fit éclore de la terre toutes les plantes et tous les animaux que nous y voyons; car encore que l'historien sacré, s'accommodant à notre façon d'entendre, raconte que Dieu répéta souvent cette toute puissante parole : Soit fait (Il dit, et soudain furent faits), ès journées de la création du monde; néanmoins, à proprement parler, cette parole fut très unique, si que David l'appela un souffle ou aspiration de la bouche divine, c'est-à-dire un seul trait de son infinie volonté, lequel répand si puissamment sa vertu en la variété des choses créées, que pour cela nous le concevons comme s'il était multiplié et diversifié en autant de différences comme il y en a en ces effets, quoiqu'en vérité il soit très unique et très simple; ainsi saint Chrysostome remarque que ce que Moïse a dit en plusieurs paroles, décrivant la création du monde, le glorieux saint Jean la exprimé en un seul mot, disant que par le Verbe, c'est-à-dire par cette parole éternelle, qui est le Fils de Dieu, tout a été fait .

Cette parole donc, Théotime, étant très simple et très unique, produit toute la distinction des choses; étant invariable, produit tous les bons changements; et enfin étant permanente en son éternité, elle donne succession, vicissitude, ordre, rang et saison à toutes choses.

Imaginons, je vous prie, d'un côté un peintre qui fait l'image de la naissance du Sauveur (et j'écris ceci ès jours dédiés à ce saint mystère), il donnera sans doute mille et mille traits de pinceau, et mettra non seulement des jours, mais des semaines et des mois à façonner ce tableau, selon la variété des personnages, et autres choses qu'il y veut représenter; mais d'autre côté voyons un imprimeur d'images qui, ayant mis sa feuille sur la planche taillée du même mystère de la Nativité, ne donnera qu'un seul coup de presse; en ce seul coup, Théotime, il fera tout son ouvrage, et soudain il tirera son image, laquelle, en belle taille-douce, représentera très agréablement tout ce qui a dû être imaginé selon l'histoire sacrée; et bien qu'il n'ait fait qu'un seul mouvement, son ouvrage toutefois portera grande quantité de personnages, et d'autres choses différentes bien distinguées, chacune en sous-ordre, en son rang, en son lieu, en sa distance et en sa proportion : et qui ne saurait pas le secret, il serait tout étonné de voir sortir d'un seul acte une si grande variété d'effets.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptySam 13 Avr - 17:28

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LIVRE SECOND

HISTOIRE DE LA GENERATION ET NAISSANCE CÉLESTE DU DIVIN AMOUR.

CHAPITRE II

Qu'en Dieu il n'y a qu'un seul acte qui est sa propre divinité.


Ainsi, Théotime, la nature, comme le peintre, multiplie et diversifie ses actes à mesure que ses besognes sont différentes, et lui faut un grand temps pour faire de grands effets; mais Dieu, comme l'imprimeur, a donné l'être à toute la diversité des créatures qui ont été, sont et seront, par un seul trait de sa toute-puissante volonté, tirant de son idée, comme de dessus une planche bien taillée, cette admirable différence de personnes et d'autres choses qui s'entre-suivent ès saisons, ès âges, ès siècles, chacune en son ordre, selon quelles doivent être.

Cette souveraine unité de l'acte divin étant opposée à la confusion et au désordre, et non à la distinction ou variété qu'elle emploie au contraire, pour en composer la beauté, déduisant toutes les différences et diversités à la proportion.

Et la proportion à l'ordre, et l'ordre à l'unité du monde, qui comprend toutes choses créées tant visibles qu'invisibles, lesquelles toutes ensemble s'appellent univers, peut-être, parce que toute leur diversité se réduit en unité; comme qui dirait univers, c'est-à-dire, unique et divers, unique avec diversité, et divers avec unité.

En somme, la souveraine unité divine diversifie tout; et sa permanente éternité donne vicissitude à toutes choses, parce que la perfection de cette unité étant sur toute différence et variétés elle a de quoi fournir l'être à toute la diversité des perfections créées, et a la force de les produire.

En signe de quoi l'Écriture nous ayant rapporté que Dieu au commencement dit : Soient faits des luminaires au firmament du ciel, et qu'ils séparent le jour de la nuit, qu'ils soient en signes, en temps et jours et années. Nous voyons encore maintenant cette perpétuelle révolution et entre-suite de temps et de saisons, qui durera jusquà la fin du monde, pour nous apprendre que, comme

Un mot de ses commandement!
Suffit à tous ces mouvements.

aussi le seul éternel vouloir de sa divine Majesté étend sa force de siècle en siècle, et jusques aux siècles des siècles, pour tout ce qui a été, qui est et qui sera éternellement, sans que chose quelconque ait été que par ce seul, très unique, très simple et très éternel acte divin, auquel soit honneur et gloire. Amen.

CHAPITRE III

De la Providence divine en général.


Dieu donc, Théotime, n'a pas besoin de plusieurs actes, puisqu'un seul divin acte de sa toute-puissante volonté suffit à la production de toute la variété de ses oeuvres, à raison de son infinie perfection.

Mais nous autres mortels avons besoin d'en traiter avec la méthode et manière d'entendre à laquelle nos petits esprits peuvent arriver, selon laquelle, pour parler de la Providence divine, considérons, je vous prie, le règne du grand Salomon comme un modèle parfait de l'art de bien régner.

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 14 Avr - 18:25

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LIVRE SECOND

HISTOIRE DE LA GENERATION ET NAISSANCE CÉLESTE DU DIVIN AMOUR.

CHAPITRE III

De la Providence divine en général.


Ce grand roi donc, sachant par l'inspiration céleste que la république ( l'état, le pouvoir civil) tient à la religion, comme le corps à l'âme, et la religion à la république, comme l'âme au corps, il disposa à part soi de toutes les parties requises tant à l'établissement de la religion qu'à celui de la république; et quant à la religion, il détermina qu'il fallait édifier un temple de telle et telle longueur, largeur, hauteur, tant de porches et parvis, tant de fenêtres, et ainsi de tout le reste qui appartenait au temple; puis tant de sacrificateurs, tant de chantres et autres officiers du temple.

Et quant à la chose publique, il disposa de faire une maison royale, et une cour pour sa majesté, et en idole tant de Maîtres dhôtel, de gentilshommes et autres courtisans:

Et pour Le peuple, des juges et autres magistrats qui exerçassent la justice; puis, pour l'assurance du royaume, et l'affermissement du repos public, dont il jouissait, il disposa d'avoir emmi la paix un puissant appareil de guerre, et à ces fins deux cent cinquante chefs eu diverses charges; quarante mille chevaux, et tout ce grand attelage que l'Écriture et les historiens témoignent.

Or, ayant ainsi disposé et fait état à part soi de toutes les parties principales requises à son royaume, il vint à l'acte de la providence, et fit compte en son esprit de tout ce qui était requis pour édifier le temple, pour entretenir les officiers sacrés, les ministres et les magistrats royaux, et les gens de guerre dont il avait fait le projet, et se résolut d'envoyer à Hiram pour avoir les bois nécessaires, de faire commerce au Pérou (Pérou, figure de tout paye riche; la situation d'Ophir est inconnu), en Ophi.

Et en somme de prendre tous les moyens convenables pour avoir toutes les choses requises pour l'entretènement et bonne conduite de son entreprise.

Mais, il ne s'arrêta pas là,Théotime : car après avoir fait son projet et délibéré en soi-même des moyens propres pour en venir à bout, venant à la pratique, il créa tous les officiers selon qu'il avait disposé, et par un bon gouvernement il fit faire toutes les provisions requises à leur entretènement, et à l'exécution de leurs charges; de sorte qu'ayant la connaissance de l'art de bien régner, il exécuta la disposition qu'il avait faite à part soi pour la création de divers officiers, et mit en effet sa providence par le bon gouvernement dont il usa.

Et par ainsi son art de régner, qui consistait en la disposition, et en la providence ou prévoyance, fut pratiqué par la création des officiers, et par le gouvernement et bonne conduite.

Mais d'autant que la disposition est inutile sans la création ou levée des officiers, et que la création est vaine sans la providence qui regarde à ce qui est requis pour la conservation des officiers créés ou érigés

Et qu'enfin cette conservation qui se fait par le bon gouvernement, n'est autre chose que la providence effectuée, partant non seulement la disposition, mais aussi la création et le bon gouvernement de Salomon furent appelés du nom de providence. Aussi ne disons-nous pas qu'un homme ait de la providence, sinon quand il gouverne bien.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMar 16 Avr - 0:54

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LIVRE SECOND

HISTOIRE DE LA GENERATION ET NAISSANCE CÉLESTE DU DIVIN AMOUR.

CHAPITRE III

De la Providence divine en général.


Or, maintenant, Théotime, parlant des choses divines selon limpression que nous avons prise, en la considération des choses humaines, nous disons que Dieu ayant eu une éternelle et très parfaite connaissance de l'art de faire le monde pour sa gloire, il disposa, avant toutes choses, en Son divin entendement toutes les pièces principales de l'univers qui pouvaient lui rendre de l'honneur, c'est-à-dire, la nature angélique et la nature humaine.

Et en la nature angélique, la variété des hiérarchies et des ordres que l'Écriture sainte et les sacrés docteurs nous enseignent: comme aussi entre les hommes il disposa qu'il y aurait cette grande diversité que nous y voyons.

Puis en cette même éternité il prévit et fit état à part soi de tous les moyens requis aux hommes et aux anges pour parvenir à la fin à laquelle il les avait destinés, et fit ainsi l'acte de sa providence; et sans s'arrêter là, pour effectuer sa disposition, il a réellement créé les anges et les hommes Et pour effectuer sa providence il a fourni, et fournit par son gouvernement tout ce qui est nécessaire aux créatures raisonnables pour parvenir à la gloire ; si que, pour le dire en un mot, la providence souveraine n'est autre chose que l'acte par lequel Dieu veut fournir aux hommes et aux anges les moyens nécessaires ou utiles pour parvenir à leur fin.

Mais parce que ces moyens sont de diverses sortes, nous diversifions aussi le nom de la providence, et disons qu'il y a une providence naturelle, une autre surnaturelle; et celle-ci, qu'elle est, ou générale, ou spéciale et particulière.

Et parce que ci-après je vous exhorterai, Théotime, à joindre votre volonté à la providence divine, tandis que je suis sur le discours dicelle, je vous veux dire un mot de la providence naturelle.

Dieu donc voulant pourvoir l'homme des moyens naturels qui lui sont requis pour rendre gloire à sa divine bonté, il a produit en faveur dicelui tous les autres animaux et les plantes; et pour pourvoir aux autres animaux et aux plantes, il a produit variété de terroirs, de saisons, de fontaines, de vents, de pluie. Et tant pour l'homme que pour les autres choses qui lui appartiennent, il a créé les éléments, le ciel et les astres, établissant par un ordre admirable que presque toutes les créatures servent les unes aux autres réciproquement: les chevaux nous portent, et nous les pansons ; les brebis nous nourrissent et vêtent, et nous les paissons; la terre envoie des vapeurs à l'air, et l'air des pluies à la terre ; la main sert an pied, et le pied porte la main.

Oh! qui verrait ce commerce et trafic général que les créatures font ensemble avec une si grande correspondance, de combien de passions amoureuses serait-il ému envers cette souveraine sagesse, pour sécrier.

Votre providence, ô grand Père éternel, gouverne tontes choses ! Saint Basile et saint Ambroise, en leurs Examerons, le bon Louis de Grenade en son Introduction au Symbole, et Louis Richeomme (jésuite, mort en 1625, auteur des Écrits ascétiques.) en plusieurs de ses beaux opuscules, donneront beaucoup de motifs aux âmes bien nées pour profiter en ce sujet.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyMar 16 Avr - 18:13

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LIVRE SECOND

CHAPITRE III

De la Providence divine en général.


Ainsi, cher Théotime, cette providence touche tout, règne sur tout, et réduit tout à sa gloire. Il y a toutefois certes des cas fortuits et des accidents inopinés; mais ils ne sont ni fortuits, ni inopinés qu'à nous ; et sont, sans doute, très certains à la providence céleste, qui les prévoit et les destine au bien public de l'univers.

Or, ces cas fortuits se font par la concurrence de plusieurs causes, lesquelles n'ayant point de naturelle alliance les unes aux autres, produisent une chacune son effet particulier, en telle sorte néanmoins que de leur rencontre réussit un effet d'autre nature, auquel, sans qu'on l'ait pu prévoir, toutes ces causes différentes ont contribué.

Il était, par exemple, raisonnable de châtier la curiosité du poète Aeschylus, lequel ayant appris d'un devin qu'il mourrait accablé de la chute de quelque maison, se tint tout ce jour-là en une rase campagne, pour éviter le destin.

Et demeurant ferme, tête nue, un faucon qui tenait entre ses serres une tortue en l'air, voyant ce chef chauve, et cuidant (Cuidant, supposant.) que ce fût la pointe d'un rocher, lâcha la tortue droit sur icelui; et voilà qu'Aeschylus meurt sur-le-champ, accablé de la maison et écaille d'une tortue.

Ce fut, sans doute, un accident fortuit; car cet homme n'alla pas au champ pour mourir, ains pour éviter la mort; ni le faucon ne cuida pas écraser la tête d'un poète, ains le test (Test ou tét, partie dure d'une coquille.) et l'écaille de la tortue, pour par après en dévorer la chair.

Et néanmoins il arriva au contraire car la tortue demeura sauve, et le pauvre Aeschylus mort. Selon nous, ce cas fut inopiné; mais, au regard de la Providence qui regardait de plus haut, et voyait la concurrence des causes, ce fut un exploit de justice par lequel la superstition de cet homme fut punie.

Les aventures de l'ancien Joseph furent admirables en variétés et en passages d'une extrémité à l'autre. Ses frères qui l'avaient vendu pour la perdre, furent tout étonnés de le voir devenu vice-roi, et appréhendaient infiniment quil ne se ressentit du tort qu'ils lui avaient fait; mais non, leur dit-il : ce nest pas tant par vos menées que je suis envoyé ici, comme parla Providence divine:

Vous avez eu des mauvais desseins sur moi, mais Dieu les a réduits à bien. Voyez-vous, Théotime, le monde eût appelé fortune, ou événement fortuit ce que Joseph dit être un projet de la Providence souveraine qui range et réduit toutes choses à son service.

Et il est ainsi de tout ce qui se passe au monde, et même des monstres, la naissance desquels rend les oeuvres accomplies et parfaites plus estimables, produit de l'admiration, et provoque à philosopher et faire plusieurs bonnes pensées: et en somme ils tiennent lieu en l'univers comme les ombres ès tableaux, qui donnent grâce, et semblent relever la peinture.

CHAPITRE IV

De la providence surnaturelle que Dieu exerce envers les créatures raisonnables.


Tout ce que Dieu a fait est destiné au salut des hommes et des anges; mais voici l'ordre de sa providence pour ce regard (Pour ce regard, à ce sujet.), selon que par l'attention aux saintes Écritures et à la doctrine des anciens, nous le pouvons découvrir, et que notre faiblesse nous permet d'en parler.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyJeu 18 Avr - 18:41

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LIVRE SECOND

CHAPITRE IV

De la providence surnaturelle que Dieu exerce envers les créatures raisonnables.


Mais parce que cette suprême sagesse avait délibéré de tellement mêler cet amour originel avec la volonté de ses créatures, que l'amour ne forçât point la volonté, ains lui laissât sa liberté, il prévit quune partie, mais la moindre de la nature angélique, quittant volontairement le saint amour, perdrait par conséquent la gloire.

Et parce que la nature angélique ne pourrait faire ce péché que par une malice expresse sans tentation ni motif quelconque qui le pût excuser, et que d'ailleurs une beaucoup plus grande partie de cette même nature demeurerait ferme au service du Sauveur, partant. Dieu, qui avait si amplement glorifié sa Miséricorde au dessein de la création des anges, voulut aussi magnifier (élever, exalter) sa justice, et en la fureur de son indignation résolut d'abandonner pour jamais cette triste et malheureuse troupe de perfides, qui en la furie de leur rébellion l'avaient si vilainement abandonné.

Il prévit bien aussi que le premier homme abuserait de sa liberté, et quittant la grâce il perdrait la gloire; mais il ne voulut pas traiter si rigoureusement la nature humaine comma il délibéra de traiter l'angélique. C'était la nature humaine de laquelle il avait résolu de prendre une pièce bienheureuse, pour l'unir à sa divinité.

Il vit que c'était une nature imbécille, un vent qui va et qui ne revient pas, c'est-à-dire qui se dissipe en allant.

Il eut égard à la surprise que le malin et pervers Satan avait faite au premier homme, et à la grandeur de la tentation qui le ruina, Il vit que toute la race des hommes périssait par la faute d'un seul; si que par ces raisons il regarda bien notre nature en pitié, et se résolut de la prendre à merci.

Mais afin que la douceur de sa Miséricorde fût ornée de la beauté de sa justice, il délibéra de sauver l'homme par voie de rédemption rigoureuse; laquelle ne se pouvant bien faire que par son Fils, il établit quicelui rachèterait les hommes, non seulement par une de ses actions amoureuses qui eût été plus que très suffisante à racheter mille millions de mondes, mais encore par toutes les innumérables actions amoureuses et passions douloureuses quil ferait et souffrirait jusques à la mort, et la mort de la croix à laquelle il le destina, voulant qu'ainsi il se rendit compagnon de nos misères, pour nous rendre par après compagnons de sa gloire, montrant en cette sorte les richesses de sa bonté, par cette rédemption copieuse, abondante, surabondante, magnifique et excessive, laquelle nous a acquis et comme reconquis toue les moyens nécessaires pour parvenir et arriver à la gloire, de sorte que personne ne puisse jamais se douloir (se plaindre), comme si la Miséricorde divine manquait à quelqu'un.

CHAPITRE V

Que la Providence céleste a pourvu aux hommes une rédemption très abondante.


Or disant, Théotime, qu'a Dieu avait vu et voulu une chose premièrement, et puis secondement une autre, observant ordre entra ses volontés, je l'ai entendu selon qu'il a été déclaré ci-devant, à savoir, qu'encore que tout cela s'est passé en un très seul et très simple acte; néanmoins par icelui, l'ordre, la distinction, et la dépendance des choses n'a pas été mains observée, que s'il y eût en plusieurs actes en l'entendement et volonté de Dieu.

Étant donc ainsi que toute volonté bien disposée, qui se détermine de vouloir plusieurs objets également présents, aime mieux, et avant tous, celui qui est le plus aimable ; il s'ensuit que la souveraine Providence faisant son éternel projet et dessein de tout ce qu'elle produirait, elle voulut premièrement et aima, par une préférence d'excellence, le plus aimable objet de son amour, qui est notre Sauveur; et puis, par ordre, les autres créatures, selon que plus on moins elles appartiennent au service, honneur et gloire dicelui.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyVen 19 Avr - 17:57

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LIVRE SECOND

CHAPITRE V

Que la Providence céleste a pourvu aux hommes une rédemption très abondante.


Or disant, Théotime, qu'a Dieu avait vu et voulu une chose premièrement, et puis secondement une autre, observant ordre entra ses volontés, je l'ai entendu selon qu'il a été déclaré ci-devant, à savoir, qu'encore que tout cela s'est passé en un très seul et très simple acte; néanmoins par icelui, l'ordre, la distinction, et la dépendance des choses n'a pas été mains observée, que s'il y eût en plusieurs actes en l'entendement et volonté de Dieu.

Étant donc ainsi que toute volonté bien disposée, qui se détermine de vouloir plusieurs objets également présents, aime mieux, et avant tous, celui qui est le plus aimable ; il s'ensuit que la souveraine Providence faisant son éternel projet et dessein de tout ce qu'elle produirait, elle voulut premièrement et aima, par une préférence d'excellence, le plus aimable objet de son amour, qui est notre Sauveur; et puis, par ordre, les autres créatures, selon que plus on moins elles appartiennent au service, honneur et gloire d'icelui.

Ainsi tout a été fait pour ce divin homme, qui pour cela est appelé Ainé de toute créature; possédé par la divine majesté au commencement des voies d'icelle, avant quelle fit chose quelconque, créé au commencement avant les siècles car en lui toutes choses sont faites, et il est avant tout, et toutes choses sont établies en lui, et il est chef de toute l'Église, tenant en tout et partout la primauté.

On ne plante principalement la vigne que pour le fruit; et partant le fruit est le premier désiré et prétendu, quoique les feuilles et les fleurs précèdent en la production.

Ainsi, le grand Sauveur fut en premier en l'intention divine, et en ce projet éternel que la divine Providence fit de la production des créatures, et en contemplation de ce fruit désirable fut plantée la vigne de l'univers, et établie la succession de plusieurs générations, qui, à guise de feuilles et de fleurs, le devaient précéder, comme avant-coureurs et préparatifs convenables à la production de ce raisin, que l'épouse sacrée loua tant ès Cantiques, et la liqueur duquel réjouit Dieu et les hommes.

Or donc maintenant, mon Théotime, qui doutera de l'abondance des moyens du salut, puisque nous avons un si grand Sauveur, en considération duquel nous avons été faits et par les mérites duquel nous avons été rachetés?

Car il est mort pour tous, parce que tous étaient morts, et sa Miséricorde a été plus salutaire pour racheter la race des hommes, que la misère d'Adam n'avait été vénéneuse pour la perdre.

Et tant s'en faut que le:péché d'Adam ait surmonté la débonnaireté divine, que tout au contraire il la excitée et provoquée; si que par une suave et très amoureuse antipéristase (action de deux qualités contraires qui s'aident mutuellement) et contention elle s'est révigorée à la présence de son adversaire; et comme ramassant ses forces pour vaincre, elle a fait surabonder la grâce où l'iniquité avait abondé; de sorte que la sainte Église, par un saint excès d'admiration, s'écrie la veille de Pâques

O péché d'Adam, à la vérité nécessaire, qui a été effacé par la mort de Jésus-Christ ! ô coulpe bienheureuse, qui a mérité d'avoir un tel et si grand Rédempteur!

Certes, Théotime, nous pouvons dire comme cet ancien: Nous étions perdus, si nous neussions été perdus; c'est-à-dire, notre perte nous a été à profit, puisqu'en effet la nature humaine a reçu plus de grâce par la rédemption de son Sauveur, qu'elle n'en eût jamais reçu par l'innocence d'Adam, s'il eût persévéré en icelle.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales   Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales EmptyDim 21 Avr - 3:52

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LIVRE SECOND

CHAPITRE V

Que la Providence céleste a pourvu aux hommes une rédemption très abondante
.

Car encore que la divine Providence ait laissé en l'homme de grandes marques de sa sévérité parmi la grâce même de sa Miséricorde, comme, par exemple, la nécessité de mourir, les maladies, les travaux, la rébellion de la sensualité.

Si est-ce que la faveur céleste, surnageant à tout cela, prend plaisir de convertir toutes ces misères au plus grand profit de ceux qui l'aiment, faisant naître la patience sur les travaux, le mépris du monde sur la nécessité de mourir, et mille victoires sur la concupiscence; et comme l'arc-en-ciel touchant lépine aspalathus ( Antipéristase, action de deux qualités contraires qui saident mutuellement) la rend plus odorante que les lis, aussi la rédemption de notre Seigneur touchant nos misères, elle les rend plus utiles et aimables que n'eût jamais été l'innocence originelle.

Les anges ont plus de joie au ciel, dit le Sauveur, sur un pécheur pénitent, que sur quatre- vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence. Et de même, l'état de la rédemption vaut cent fois mieux que celui de l'innocence.

Certes, en l'arrosement du sang de notre Seigneur fait par l'hysope de la croix, nous avons été remis en une blancheur incomparablement plus excellente que celle de la neige de l'innocence, sortant, comme Naaman, du fleuve de salut plus purs et nets que si jamais nous n'eussions été ladres, afin que la divine Majesté, ainsi quelle nous l'a ordonné de faire, ne fût pas vaincue par le mal, ains vainquit le mal par le bien; que sa Miséricorde, comme une huile sacrée, se tint au-dessus du jugement, et que ses misérations surmontassent toutes ses oeuvres.

CHAPITRE VI

De quelques faveurs spéciales exercées en la rédemption des hommes par la divine Providence.


Dieu certes montre admirablement la richesse incompréhensible de son pouvoir en cette si grande variété de choses que nous voyons en la nature; mais il fait encore plus magnifiquement paraître les trésors infinis de sa bonté en la différence nonpareille des biens que nous reconnaissons en la grâce; car, Théotime, il ne s'est pas contenté, en l'excès sacré de sa Miséricorde, d'envoyer à son peuple, c'est-à-dire au genre humain, une rédemption générale et universelle, par laquelle un chacun peut être sauvé; mais il la diversifiée en tant de manières, que sa libéralité reluisant eu toute cette variété, cette variété réciproquement embellit aussi sa libéralité.

Ainsi il destina premièrement pour sa très sainte mère une faveur digne de l'amour d'un fils, qui étant tout sage, tout-puissant et tout bon, se devait préparer une mère à son gré, et partant il voulut que sa rédemption lui fût appliquée par manière de remède préservatif, afin que le péché, qui s'écoulait de génération en génération, ne parvint point à elle; de sorte quelle fut rachetée si excellemment, qu'encore que par après le torrent de l'iniquité originelle vint rouler ses ondes infortunées sur la conception de cette sacrée Dame avec autant d'impétuosité comme il eût fait sur celte des autres filles dAdam, si est-ce qu'étant arrivé là il ne passa point outre, ains s'arrêta court, comme fit anciennement le Jourdain du temps de Josué, et pour le même respect; car ce fleuve retint son cours en révérence du passage de l'arche de l'alliance, et le péché originel retira ses eaux, révérant et redoutant la présence du vrai tabernacle de l'éternelle alliance.

Source : livres-mystiques.com

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CHAPITRE VI

De quelques faveurs spéciales exercées en la rédemption des hommes par la divine Providence.


De cette manière donc Dieu détourna de sa glorieuse mère toute captivité, lui donnant le bonheur des deux états de la nature humaine, puisquelle eut l'innocence que le premier Adam avait perdue, et jouit excellemment de la rédemption que le second lui acquit; au suite de quoi, comme un jardin d'élite, qui devait porter le fruit de vie, elle fut rendue florissante en toutes sortes de perfections.

Ce fils de l'amour éternel, ayant ainsi paré sa mère de robe d'or recamée (Recamée, brodée, de litalien ricamata) en belles variétés, afin qu'elle fût la reine de sa dextre, cest-à-dire la première de tous les élus qui jouiraient des délices de la dextre divine.

Si que cette mère sacrée, comme toute réservée à son fils, fut par lui rachetée, non seulement de la damnation, mais aussi de tout péril de la damnation, lui assurant la grâce et la perfection de la grâce, en sorte qu'elle marchât comme une belle aube, qui, commençant à poindre, va continuellement croissant en clarté jusqu'au plein jour.

Rédemption admirable chef-doeuvre du Rédempteur, et la première de toutes les rédemptions par laquelle le fils d'un coeur vraiment filial, prévenant sa mère ès bénédictions de douceur, il la préserve, non seulement du péché comme les anges, mais aussi de tout péril de péché, et de tous les éloignements et retardements de l'exercice du saint amour.

Aussi, proteste-t-il qu'entre toutes les créatures raisonnables qu'il a choisies, cette mère est « son unique colombe, sa toute parfaite, sa toute chère bien-aimée, hors de tout parangon ( Parangon, modèle) et de tonte comparaison. »

Dieu disposa aussi d'autres faveurs pour un petit nombre de rares créatures qu'il voulait mettre hors du danger de la damnation; comme il est certain de saint Jean-Baptiste, et très probable de Jérémie, et de quelques autres que la divine Providence alla saisir dans le ventre de leurs mères, et dès lors les établit en la perpétuité de sa grâce, afin qu'ils demeurassent fermes en son amour, bien que sujets aux retardements et péchés véniels, qui sont contraires à la perfection de l'amour, et non à l'amour même: et ces âmes, en comparaison des antres, sont comme des reines, toujours couronnées de charité, qui tiennent le rang principal en l'amour du Sauveur après sa mère, laquelle est la reine des reines.

Reine, non seulement couronnée d'amour, mais de la perfection de l'amour, et qui plus est, couronnée de son fils propre, qui est le souverain objet de l'amour, puisque les enfants sont la couronne de leurs pères et mères.

Il y a encore d'autres âmes lesquelles Dieu disposa de laisser pour un temps exposées, non au péril de perdre le salut, mais bien au péril de perdre son amour; ains il permit qu'elles le perdissent en effet, ne leur assurant point l'amour pour toute leur vie, ains seulement pour la fin d'icelle, et pour certain temps précédent.

Tels furent David, les apôtres, la Magdeleine et plusieurs autres, qui pour un temps demeurèrent hors de l'amour de Dieu; mais enfin, étant une bonne fois convertis, ils furent confirmés en la grâce jusqu'à la mort, de sorte que dès lors demeurant voirement (voirement, même) sujets à quelques imperfections, ils furent toutefois exempts de tout péché mortel, et par conséquent du péril de perdre le divin amour, et furent comme des amantes sacrées de l'époux céleste, parées voirement de la robe nuptiale de son très saint amour, mais non pas pourtant couronnées, parce que la couronne est un ornement de la tête, c'est-à-dire de la première partie de la personne.

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CHAPITRE VI

De quelques faveurs spéciales exercées en la rédemption des hommes par la divine Providence.


Or la première partie de la vie des âmes de ce rang ayant été sujette à l'amour des choses terrestres, elles ne peuvent porter la couronne de l'amour céleste, ains leur suffit d'en porter la robe, qui les rend capables du lit nuptial de l'époux divin, et d'être éternellement bienheureuses avec lui.

CHAPITRE VII

Combien la Providence sacrée est admirable en la diversité des grâces qu'elle distribue aux hommes.


Il y eut donc en la Providence éternelle une faveur incomparable pour la reine des reines, mère de très belle dilection et toute très uniquement parfaite.

Il y en eut aussi des spéciales pour des autres. Mais après cela cette souveraine bonté répandit une abondance de grâces et bénédictions sur toute la race des hommes, et la nature des anges, de laquelle tous ont été arrosés comme d'une pluie qui tombe sur les bons et les mauvais; tous ont été éclairés, comme d'une lumière qui illumine tout homme tenant en ce monde.

Tous ont reçu leur part, comme d'une semence qui tombe non seulement sur la bonne terre, mais emmi les chemins, entre les épines et sur les pierres; afin que tous fussent inexcusables devant le Rédempteur, s'ils n'emploient cette très abondante rédemption pour leur salut.

Mais pourtant, Théotime, quoique cette très abondante suffisance de grâces soit ainsi versée sur toute la nature humaine, et qu'en cela nous soyons tous égaux, et qu'une riche abondance de bénédictions nous soit offerte à tous; si est-ce néanmoins que la variété de ces faveurs est si grande, qu'on ne peut dire qui est plus admirable, ou la grandeur de toutes les grâces en une si grande diversité, ou la diversité en tant de grandeurs.

Qui ne voit qu'entre les chrétiens, les moyens du salut sont plus grands et plus puissants qu'entre les barbares, et que parmi les chrétiens, il y a des peuples et des villes dont les pasteurs sont plus fructueux et capables?

Or, de nier que ces moyens extérieurs ne soient pas des faveurs de la Providence divine, ou de révoquer en doute qu'ils ne contribuent pas au salut et à la perfection des âmes, ce serait être ingrat envers la Bonté céleste, et démentir la véritable expérience qui nous fait voir que, pour l'ordinaire, où ses moyens extérieurs abondent, les intérieurs eut plus d'effet, et réussissent mieux.

Certes, comme nous voyons qu'il ne se trouve jamais deux hommes parfaitement semblables ès dons naturels, aussi ne s'en trouve-t-il jamais de parfaitement égaux ès surnaturels.

Les anges (comme le grand saint Augustin et saint Thomas assurent) reçurent la grâce selon la variété de leurs conditions naturelles.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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