Julie Julie
Messages : 10300 Date d'inscription : 28/12/2012 Age : 37 Localisation : Québec
| Sujet: Mort du cardinal ivoirien Agré, figure de l’Église africaine Mer 11 Juin - 19:46 | |
| Archevêque émérite d’Abidjan, le cardinal Bernard Agré est mort lundi 9 juin à Paris. 10/6/14 - 16 H 56 De l’avis de tous ceux qui l’ont approché, c’est une voix tonitruante de l’épiscopat africain qui s’est éteinte, lundi 9 juin, à Paris, en la personne du cardinal Bernard Agré. Âgé de 88 ans, celui qui fut le premier évêque de Yamoussoukro, avant de devenir archevêque d’Abidjan, ne se portait pas bien depuis janvier dernier. Il s’était rendu à Paris pour y recevoir des soins. Ses prises de position régulières dans les médias, lors des récentes crises politiques, en avaient fait un artisan du dialogue respecté malgré les critiques, notamment pour son soutien apporté à l’ancien président Laurent Gbagbo après sa défaite à l’élection présidentielle de fin 2010. Né à Monga, dans le diocèse d’Abidjan, Bernard Agré est baptisé à 6 ans à Memni, sa ville d’origine. Il poursuit ensuite une scolarité classique au petit séminaire, avant de partir étudier la théologie au grand séminaire de Ouidah (Bénin), où il noue une amitié durable avec le futur cardinal Bernardin Gantin, figure dominante de l’Église africaine post-Vatican II. Ordonné prêtre en 1956, puis évêque en 1968, Mgr Agré sera le premier évêque de Man. En 1992, il est appelé par Jean-Paul II à fonder le diocèse de Yamoussoukro, connu dans le monde entier pour abriter la plus grande basilique du continent, avec une architecture inspirée de Saint-Pierre de Rome. Il n’y restera que deux ans, jusqu’à la succession du cardinal Bernard Yago, à Abidjan. Ses années dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire sont marquées par les crises successives et la guerre civile autour du contrôle des ressources et du concept d’« ivoirité », réapparu à la mort du père de l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny (1905-1993). Le cardinal Agré multiplie alors les prises de position dans la presse ivoirienne et internationale, n’hésitant pas à critiquer l’intervention française dans le pays comme une « intention inavouée » de « réduire à nouveau le pays en une colonie française ». Retiré en 2006 pour raison d’âge, il a continué de s’exprimer dans les médias qu’il a toujours tenus comme des vecteurs essentiels de la démocratie en Afrique. « Son soutien au président Gbagbo a néanmoins entamé son crédit auprès d’une population qui l’appréciait », analyse Albert Mianzoukouta, chef du service Afrique de Radio Vatican. « Son rôle de médiateur n’était pas simple dans un contexte aussi trouble, souligne de son côté P. Benjamin Sarr, dominicain et secrétaire général de l’Université catholique d’Abidjan. Il l’a payé en recevant des coups de toutes parts. » Une messe sera célébrée en la cathédrale de Paris samedi 14 juin à 11 heures. Samuel Lieven 10/6/14 - 16 H 56 http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Mort-du-cardinal-ivoirien-Agre-figure-de-l-Eglise-africaine-2014-06-10-1162382 | |
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