La messe d’ouverture du 184e chapitre général de l’ordre de Saint-Augustin a été célébrée par le pape François à Rome.
Mercredi 28 août, en la fête de saint Augustin, 90 religieux de l’ordre de Saint-Augustin étaient rassemblés dans l’église Saint-Augustin de Rome, à quelques pas de la place Navone, pour la messe d’ouverture de leur 184e chapitre général qui se poursuivra jusqu’à la mi-septembre à l’Institut patristique augustinien.
Cette messe d’ouverture était célébrée par le pape François. L’occasion pour lui, comme il l’avait fait en juillet devant 6 000 séminaristes et novices, d’exhorter ces religieux à s’interroger sur leur « fécondité spirituelle et pastorale » et à ne pas se laisser fasciner par « la mondanité spirituelle qui pousse à faire tout pour l’amour de soi-même ».
Il les a alors encouragés à être, comme le Christ, « un pasteur qui connaît ses brebis et qui sort pour chercher celles qui sont perdues », regrettant que « nous, les consacrés, nous pensons à nos intérêts personnels, au fonctionnement de nos œuvres, au carriérisme… », au lieu d’être « soucieux d’annoncer Dieu, de le faire connaître ».
Le pape a également encouragé les religieux à prendre soin les uns des autres. « On peut parfois vivre dans un immeuble sans connaître ceux qui vivent à côté, ou vivre dans une communauté sans vraiment connaître son propre confrère », leur a-t-il lancé avant d’ajouter : « Je pense avec tristesse aux consacrés qui ne sont pas féconds, qui sont de vieux garçons ».
« Tant de mamans pleurent pour leurs enfants »
Le pape a également évoqué les « larmes » versées par sainte Monique (331-387), la mère du saint, dont les reliques sont conservées dans cette église. « Combien de mamans pleurent aujourd’hui pour que leurs enfants reviennent vers le Christ ? », s’est-il demandé. Au terme de la messe, il s’est recueilli un instant devant les reliques de sainte Monique. Il avait l’habitude d’y venir, lorsqu’il était de passage à Rome en tant qu’archevêque de Buenos Aires, afin de « prier pour les familles qui en ont tant besoin dans le monde actuel en crise ».
Ce même mercredi 28 août, un peu plus tôt dans l’après-midi, le pape a lancé à 500 jeunes du diocèse de Piacenza (région Émilie-Romagne) venus dans la basilique Saint-Pierre dans le cadre de l’Année de la foi : « Allez à contre-courant d’une civilisation qui fait tant de mal, soyez courageux ! » Et ce, afin de barrer la route à la consommation de drogue ou d’alcool. Reprenant le concept de « joyeuse pagaille » qu’il avait exposé lors des JMJ de Rio de Janeiro en juillet, le Saint-Père les a encouragés, dans un discours improvisé, à « faire du bruit » : « Là où il y a des jeunes, il doit y avoir du bruit ! »
De la même manière, il les a exhortés à ne pas se montrer « paresseux et tristes » face à leurs défis, menaçant « d’amener chez le psychiatre les plus pessimistes » d’entre eux. Car pour le pape François, les jeunes doivent être des « artisans de l’avenir, en pariant sur de grands idéaux, dont celui de faire un monde de bonté, de beauté et de vérité ».
CLAIRE LESEGRETAIN (avec Apic)
journal la croix