Le pape François a institué une « commission référente » pour examiner les mesures à prendre afin d’améliorer « les structures économico-administratives » du Saint-Siège, a annoncé vendredi 19 juillet la Secrétairerie d’État. Cette commission a pour fonction de recueillir des informations, les communiquer au Souverain pontife et de coopérer avec le Conseil des cardinaux déjà mis en place par le pape François pour étudier les problèmes organisationnels du Saint-Siège.
Selon le chirographe (le document de la main du pape instituant la commission), il s’agit d’élaborer « des solutions stratégiques d’amélioration » permettant « d’éviter le gaspillage des ressources économiques », de « favoriser la transparence dans les processus d’acquisition de biens et de services », d’améliorer la gestion du patrimoine immobilier et mobilier et de travailler avec « une plus grande transparence financière ».
Cette commission doit également mener un effort global pour « rationaliser et simplifier » les différents services du Vatican, parallèlement à une « programmation plus attentive » des activités des administrations.
Vaste refonte de la Curie
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a précisé que le champ d’action de cette commission serait « très ample » mais « ne se substituera pas » au gouvernement des structures économiques du Saint-Siège qui garderont leurs compétences. Toutes les administrations sont toutefois invitées à « collaborer » avec ces experts.
La commission collaborera aussi, à leur demande, avec les huit cardinaux des cinq continents choisis en mai par le pape pour le conseiller et réformer la constitution apostolique Pastor Bonus qui définit les règles de fonctionnement de la Curie.
La création de cette commission s’inscrit dans la vaste refonte entreprise par le pape argentin de la Curie et des structures centrales de l’Église, secouées ces dernières années par des scandales.
Le 13 avril dernier, il a ainsi nommé un groupe de huit cardinaux pour « le conseiller dans le gouvernement de l’Église » et étudier un projet de réforme de Pastor Bonus. Le 26 juin, c’est une autre « commission référente » qui était mise en place pour lui faire des propositions sur l’avenir de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), la « banque du Vatican ».
Deux Français dans les membres
Les huit membres de cette nouvelle institution viennent principalement d’Europe et sont, à l’exception du secrétaire, tous des laïcs, « experts en matière juridique, économique, financière et organisationnelle ». Leur première réunion est prévue peu de temps après le retour du Brésil du pape François à qui elle rendra compte personnellement de ses propositions.
Le président de la commission est le Maltais Joseph F. X. Zahra, déjà réviseur international (sorte de commissaire aux comptes) de la Préfecture des affaires des affaires économiques du Saint-Siège. Le secrétaire de ce dicastère chargé de gérer les biens temporels du Saint-Siège est également nommé secrétaire de la commission, seul clerc à en être membre. Deux autres membres laïcs sont des Français, Jean-Baptiste de Franssu et Jean Videlain-Sevestre. Les autres sont espagnol, italien, allemand, singapourien.
Les comptes du Vatican ont été publiés début juillet, révélant une amélioration en 2012 par rapport à 2011 et repassant dans le vert avec un excédent budgétaire de 2,2 millions d’euros (contre 14,9 millions d’euros de déficit l’année précédente).
N. S. (avec I.Media et AFP)
source : journal la croix