Fondé fin 2012 par l’Arabie saoudite, l’Espagne et l’Autriche, le « Centre international du roi Abdullah Bin Abdulaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel » est venu présenter ses projets, mercredi 22 janvier, à l’Unesco à Paris.
23/1/14 - 17 H 06
Les crises et les lieux de tensions sont multiples, qu’il s’agisse de « la Centrafrique, du Moyen-Orient ou de la Birmanie ». « Sans interférer avec les organismes déjà existants, mais plutôt en s’appuyant sur eux, nous voulons trouver le moyen d’aider à faire progresser la paix par la culture du dialogue », indique Faisal Bin Muammar, le secrétaire général du Kaiciid, acronyme anglais du « Centre international du roi Abdullah Bin Abdulaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel », venu cette semaine, avec l’ensemble de son conseil d’administration lui-même interculturel et interreligieux, présenter ses projets à l’Unesco à Paris. Une coopération devrait démarrer pour diffuser des « manuels scolaires apprenant aux jeunes les bonnes pratiques », souligne Toby Howarth, prêtre anglican, secrétaire pour les relations interreligieuses de l’archevêque de Cantorbéry. Des bourses seront également attribuées à des « responsables religieux » qui accepteront de venir se former à Vienne (Autriche), siège de l’organisation, à une « meilleure compréhension des religions ». Des partenariats sont en négociation avec l’Union Africaine, l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (basée à Rabat, au Maroc), mais aussi avec les universités de Vienne et de Montréal.
« IL N’Y A PAS DE CONFUSION ENTRE LE RÔLE DES ÉTATS ET CELUI DES RESPONSABLES RELIGIEUX MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION »
Fondée fin 2012 par l’Arabie saoudite, l’Espagne et l’Autriche (1) – et financée pour les trois prochaines années par le roi d’Arabie saoudite – le Kaiciid affiche de grandes ambitions. En tant qu’organisation intergouvernementale, il souhaiterait devenir le partenaire de l’ONU pour tout le dialogue interreligieux et contribuer ainsi à développer « trois types de dialogue : interreligieux, interculturel mais aussi intra-religieux pour résoudre les incompréhensions à l’intérieur de l’islam, du bouddhisme ou du christianisme », fait valoir son secrétaire général. Les suspicions initiales quant au rôle joué par l’Arabie saoudite sont en partie levées. « Il n’y a pas de confusion entre le rôle des États et celui des responsables religieux membres du conseil d’administration », assure Mgr Emmanuel, métropolite de France. « Nous ne voulons pas que notre travail soit dicté par les politiques et jusqu’à présent il ne l’a pas été ».
Mais le Kaiciid doit encore trouver sa place au milieu des multiples instances déjà actives en la matière et définir précisément son champ d’action : la possibilité d’intervenir comme médiateur en Centrafrique, par exemple, fait débat en interne… « C’est une organisation jeune mais l’Église catholique a choisi d’y collaborer comme avec toutes les organisations qui veulent promouvoir un vrai dialogue », fait valoir le P. Miguel Ayuso, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. « Sa crédibilité dépendra de sa capacité à se confronter à des questions aussi importantes que la liberté religieuse ou le dialogue intra-religieux ».
ANNE-BENEDICTE HOFFNER
(1) Le Saint-Siège y participe avec un statut d’observateur
23/1/14 - 17 H 06
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