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| Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier | |
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Miséricorde de Dieu
Messages : 3599 Date d'inscription : 27/12/2019 Age : 66
| Sujet: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Dim 17 Oct - 3:13 | |
| Rappel du premier message :
CHAPITRE I. PRÉDESTINATION DE MARIE A LA DIGNITÉ AUGUSTE DE MÈRE DU VERBE
Dieu le Père engendre son Fils en lui-même. Dans la contemplation de soi-même qui le ravit, il voit naître son Fils, comme un miroir, où il se trouve représenté substantiellement, comme l'enseigne l'Apôtre (Épitre aux Hébreux, I, 3).
Ce miroir l'absorbe dans l'amour de lui-même; et en cet amour du Père et du Fils est produit le divin Esprit. Renfermé dans ce cercle éternel qui est sa vie et sa béatitude, il est vivant et bienheureux en lui-même, et il eût pu vivre ainsi éternellement, sans se communiquer au dehors et sans se donner à nous.
Mais de toute éternité, ayant eu dessein de nous manifester son amour par l'Incarnation de son divin Fils, il s'est premièrement pourvu d'une aide, la très-sainte Vierge Marie.
Sans doute, lui-même eût formé de ses mains l'humanité de son Fils, ce chef-d'oeuvre admirable, comme il devait former les anges, s'il eût voulu l'envoyer au monde dans une chair immortelle et glorieuse; et dans cette génération temporelle, le Fils n'eût pas eu besoin de mère, non plus qu'Adam dans sa création.
Mais, prévoyant notre péché et voulant qu'il fût expié par la mort de son propre Fils, il résolut de l'envoyer au monde dans notre chair passible et mortelle, afin que, dans cette même chair, il endurât la mort en faveur des pécheurs. Pour l'engendrer donc de la sorte, Dieu le Père se choisit, avec beaucoup de convenance, la très-sainte Vierge comme aide ou comme épouse.
Car Dieu le Père, qui seul peut envoyer la personne de son Fils, veut que dans le mystère de l'Incarnation Marie soit son Épouse, en ce sens que le Père, qui est le principe de la génération de son Verbe selon sa divinité, destine la sainte Vierge à devenir le principe de la génération du même Verbe selon l'humanité 1.
Le mariage est l'expression sainte du Père éternel, qui engendre et porte en soi son Verbe, et fait seul, par sa personne, ce que le mari et la femme expriment au dehors, en produisant ensemble un fils qui est le terme de leur génération.
Mais parce que Dieu le Père engendre son Verbe dans une féconde virginité, il veut exprimer dans sa sainte épouse seule, et montrer au dehors cette fécondité vierge et sans corruption.
De plus, comme il engendre son Verbe de toute éternité par sa connaissance, par retour,et par vue sur lui-même, il veut que Marie, l'image très-parfaite et très-sainte de sa fécondité vierge, l'engendre aussi avec connaissance; et pour cela même il décrète qu'elle donnera à la génération du Verbe dans la chair son consentement d'une manière expresse et solennelle, ce qui présuppose la connaissance et la raison.
Tandis que le reste des mères ne sauront pas ce qui devra naître d'elles, il veut que Marie connaisse auparavant quel sera le fils qu'elle concevra : un ange lui apprendra que ce fils sera le propre Fils du Très-Haut, Dieu et homme tout ensemble, le Rédempteur du monde, et que son règne n'aura point de fin.
En voulant avoir ainsi l'agrément de Marie, Dieu le Père montre, par cette conduite si pleine de révérence envers sa sainte épouse, l'estime qu'il fait d'elle et l'amour qu'il lui porte comme époux. Je ne puis exprimer, et je dois dire que nulle créature ne le pourra jamais, quelle est l'affection et la tendresse de Dieu le Père envers la très-sainte Vierge en cette qualité d'épouse.
Il s'applique tout entier à la lui témoigner; et cela est infini, immense, incompréhensible à tout esprit créé.
Source : Livres-mystiques.com
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Dernière édition par Miséricorde de Dieu le Lun 22 Nov - 17:37, édité 1 fois | |
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Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Mer 30 Mar - 16:47 | |
| CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST
Sur le second dizain.
En récitant le Pater, sur le gros grain, il faut honorer le Fils de Dieu fait homme en la très-sainte Vierge, et adorer toutes les grandeurs du Verbe, anéanties dans la chair au divin mystère de l'Incarnation.
Pendant les dix Ave Maria, il faut respecter la sainte Vierge comme Mère du Fils de Dieu, et honorer en elle la vie du Verbe incarné avec tout l'intérieur et tout l'extérieur des vertus qu'il est venu fonder en son Église par l'Incarnation : comme sont sa patience, sa pauvreté, sa chasteté, sa douceur, son humilité et les autres vertus chrétiennes que Dieu n'a pu avoir en soi que par ce saint mystère.
A la fin du dizain, on dira le Gloria Patri, pour remercier Dieu le Fils d'avoir choisi la sainte Vierge pour sa Mère et de l'avoir rendue le modèle parfait de la vie chrétienne, demandant à Dieu qu'il lui plaise y conformer son Église.
Sur le troisième dizain.
En disant le Pater, on adorera le Saint-Esprit comme sanctificateur de la très-sainte Vierge.
Pendant les dix Ave Maria, il faut honorer la sainte Vierge comme le temple et le sanctuaire du Saint-Esprit, dans laquelle il a versé la plénitude de ses dons. Il faut encore respecter toutes les opérations divines qui ont rempli son âme pendant sa vie voyagère, et qui continuent encore dans le ciel : le Saint-Esprit opérant plus en elle dans le temps et dans l'éternité que dans toutes les pures créatures ensemble.
A la fin, il faut dire Gloria Patri pour glorifier le Saint-Esprit d'avoir choisi la sainte Vierge pour son temple et de l'avoir ornée et remplie de tant de dons, desquels on demandera la participation pour soi et pour la sainte Église.
Sur le quatrième dizain.
En disant le Pater, sur le gros grain, il faut adorer Dieu le Père comme glorificateur de la très-sainte Vierge et de toute l'Église triomphante.
Sur les dix Ave Maria, il faut considérer et honorer la sainte Vierge comme la joie des anges et des bienheureux dans le ciel; il faut s'unir à eux pour entrer en leurs complaisances envers elle, et dans les louanges et les bénédictions qu'ils lui rendent.
A la fin, il faut dire le Gloria Patri pour remercier la majesté de Dieu de l'avoir établie dans le haut point de gloire qu'elle possède, demandant la grâce de pouvoir contempler un jour sa beauté et toutes les vertus dont Jésus-Christ l'a revêtue. Sur le cinquième dizain.
En disant le Pater, il faut adorer Jésus-Christ régnant en la très-sainte Vierge, et en elle régnant aussi sur son Église militante.
Pendant les dix Ave Maria, on honorera la sainte Vierge comme la reine de l'Église, comme l'aide des chrétiens et comme le refuge des pécheurs, respectant la part que Dieu lui a donnée en la royauté de son Fils sur l'Église.
On honorera la puissance que Dieu lui a donnée sur ses ennemis; on l'invoquera sur l'Église; on la conjurera de régner en son Fils et par son Fils sur le monde; on la priera d'y vouloir détruire le péché, abattre l'orgueil du démon, nous fortifier en esprit contre l'infirmité de la chair; en un mot, nous remplir de la vertu de Jésus-Christ Notre-Seigneur, en qui nous puissions régner sur tout ce qui s'oppose à lui durant cette vie.
On dira le Gloria Patri, à la fin, pour remercier Notre-Seigneur d'avoir si pleinement régné en elle et sur elle dans l'Église, et d'avoir détruit tant d'hérésies et tant d'erreurs, le priant encore qu'il achève d'extirper par elle ce qui en reste au monde, qui croît tous les jours en ténèbres et en malignité... A suivre
Source : Livres-mystiques.com
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| | | Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Jeu 31 Mar - 17:12 | |
| CHAPITRE XIX. MARIE EST NOTRE MÉDIATRICE AUPRÈS DE JÉSUS-CHRIST
Sur le sixième dizain.
Pendant le Pater, qu'on récitera sur le gros grain, on adorera le Saint-Esprit comme consolateur de l'Église souffrante en la très-sainte Vierge.
Pendant les dix Ave Maria, on honorera la sainte Vierge comme la consolation des affligés, et surtout comme le soulagement des âmes qui souffrent dans le purgatoire.
On l'invoquera sur toutes les âmes qui gémissent en ces flammes, et qui ne peuvent plus se secourir elles-mêmes ni demander sensiblement l'assistance au monde; mais principalement on lui demandera en Jésus-Christ, et par Jésus-Christ même, le soulagement et la liberté de tant d'âmes délaissées dans le fond de ce cachot, dont personne ne se souvient et qui sont sans aucune assistance.
On dira le Gloria Patri, pour remercier Dieu de toutes les délivrances qu'il a accordées à ses prières, en y ajoutant un Requiem ou un De profundis. Fin
CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS
Nous n'avons pas seulement à solliciter les grâces de Jésus-Christ; nous sommes encore obligés d'obtenir de lui notre pardon après nos infidélités, et pour cela Marie est encore notre médiatrice.
Les baptisés, qui tombent dans le péché mortel, ne sont plus vivants de la vie des enfants de Dieu : par le péché, ils deviennent les enfants du démon, et sont faits un même esprit avec lui, qui foule aux pieds Jésus-Christ dans leurs âmes, et triomphe de Notre-Seigneur dans son propre trône.
Ils le foulent eux-mêmes aux pieds, parce qu'ils se moquent de ses mérites et de son sang, qui leur ont acquis le Saint-Esprit et toutes ses grâces. Après un pareil outrage fait à Jésus-Christ, les pécheurs sont très-indignes d'approcher de lui, et il a droit de les rebuter, de les condamner.
Il est représenté, au livre de l'Apocalypse, portant dans sa bouche un glaive à deux tranchants indice de sa toute-puissance royale, qui fera trembler les méchants et les démons quand il viendra juger toutes les nations de la terre.
Bien plus, dans le très-saint Sacrement même, il désavoue et condamne tous les péchés du monde; et quoiqu'il y soit brûlant d'amour pour nous, quand il entre par la communion dans une âme livrée au péché, au lieu d'y venir avec les charmes de son amour, il la condamne avec la sévérité dont, au jour du jugement, il usera contre elle.
C'est saint Paul qui le dit: Celui qui communie indignement mange et boit son jugement, c'est-à-dire sa condamnation. Non-seulement il reçoit son juge, mais encore son juge irrité, son juge qui le condamne. Il vaudrait bien mieux s'éloigner de son prince, que d'approcher de lui pour recevoir de sa bouche des reproches et pour en être condamné.
Cependant après nos péchés nous ne pouvons trouver notre pardon qu'en Jésus-Christ, notre unique médiateur auprès de son Père. La difficulté est donc de lui faire changer sa qualité de juge en celle d'avocat, et de le rendre, de juge, suppliant.
C'est ce que fait la très-sainte Vierge, qui est le bonheur et la joie des chrétiens, dans quelque état. qu'ils, se trouvent.
S'ils sont pécheurs, ils ont en Marie de quoi modérer les craintes que leur inspire la vue de leur juge, tant à cause de la grande bonté qu'elle a pour eux que de l'accès qu'elle a toujours auprès de lui. Dieu le Père a donné tout jugement à son Fils, et non à la sainte Vierge, laquelle pendant la vie des hommes est avocate et non point juge.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Sam 2 Avr - 4:34 | |
| CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS
En la faisant Mère de son Verbe incarnée, il l'a revêtue seulement de ses entrailles de Miséricorde et de tendresse pour les hommes; il l'a constituée pour qu'elle intercédât en leur faveur, tant à titre de leur Mère que comme Mère de Jésus-Christ.
Elle ne rebute donc pas les pécheurs; au contraire, elle est ravie de leur approche, étant toujours en prières pour leur conversion et leur salut : aussi ils trouvent en elle toute douceur, toute bonté et congratulation. Ils n'ont rien qui doive les rendre timides en leur conversion, et tous sont reçus avec tendresse et bonté, comme étant ceux que le Père éternel veut aimer par elle, et qui par leur malheur lui ont procuré le bonheur d'être Mère du Sauveur des hommes; car, sans le péché Jésus ne serait pas venu en ce monde, en ressemblance de la chair pécheresse.
Et Marie est en quelque sorte redevable aux pécheurs de sa qualité de Mère de Jésus-Christ; aussi avons-nous, en sa personne, une avocate toute-puissante auprès de son Fils: que ne peut-elle pas sur celui à qui elle a donné la vie et qui est aussi toute charité pour nous !
Cette femme de Thécua, par les prières de laquelle Absalon fut secouru et obtint de David la permission de rentrer. à Jérusalem, image de la maison de Dieu et du ciel, fut une figure, expresse, de la très-sainte Vierge et de sa tendre sollicitude àdemander grâce pour les pécheurs.
Absalon, après avoir fait massacrer son frère Amnon, s'enfuit dans le pays de Gessur, afin d'éviter le châtiment que méritait son crime; il était la figure de l'homme qui, ayant fait mourir en soi par le péché Jésus-Christ son frère, mérite lui-même de souffrir la mort.
Cette femme se prosternant devant David, lui dit : « Seigneur, sauvez-moi. Votre servante, qui est veuve, avait deux fils qui se sont querellés à la campagne : l'un d'eux a frappé l'autre et l'a tué, et maintenant tous mes parents demandent la mort de celui qui me reste, et veulent ainsi éteindre la seule étincelle qui m'est demeurée. »
David lui promet qu'elle sera satisfaite, et comme cette femme insistait encore, il lui déclare avec serment qu'il ne tombera pas un seul cheveu de la tâte de son fils.
« Et pourquoi, reprend-elle alors, pourquoi refuseriez-vous au peuple de Dieu la grâce que vous m'accordez à moi-même; et pourquoi le roi ne rappellerait-il pas son propre fils?
Nous mourrons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme les eaux qui ne reviennent plus; et Dieu ne veut pas qu'une âme périsse; mais il diffère l'exécution de ses arrêts, de peur que celui qui a été rejeté ne se perde entièrement, comme il arriverait s'il ne lui donnait le temps de faire pénitence.
Permettez donc à votre servante de vous supplier que ce que le Roi, mon Seigneur, a ordonné pour mon fils, s'exécute en faveur d'Absalon. » Cette femme, qui obtint par ses instances ce que David avait refusé jusqu'alors à son propre fils, montre donc quelle est à l'égard des pécheurs la puissance de la médiation de Marie.C'est qu'en effet dans Marie, source de charité, le pécheur puise en assurance et avec douceur la grâce de la pénitence qu'elle lui adoucit par les amertumes et les douleurs qu'elle a souffertes pour lui pendant qu'elle était sur la terre.
Marie, cette porte de salut, n'est fermée à personne par aucun titre ni par aucune raison; les plus méchants, les plus criminels trouvent en elle le lieu assuré de leur pénitence, et c'est cette facilité qui fera souffrir les pécheurs et les rendra inexcusables au jour du jugement.
Quand le pécheur n'oserait pas s'unir intimement à la très-sainte Vierge, comme étant une créature si sainte, il lui suffirait d'offrir à Jésus-Christ l'intérieur de cette divine Mère, de lui présenter tous les devoirs qu'elle lui rend, et par là même il aurait dans les mains de quoi apaiser la colère de son juge, l'amour et le respect qu'il a pour la très-sainte Vierge étant capables de le désarmer et de l'adoucir.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Sam 2 Avr - 19:20 | |
| CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS
Bien plus, Notre-Seigneur en tant que Dieu met sa toute-puissance entre les mains de sa Mère, pour qu'elle en use comme elle voudra; et de là vient que dans l'Église il se passe tant de merveilles, tant de miracles, sous le nom de la très-sainte Vierge, qui sont des effets de la toute-puissance de Dieu. C'est, une marque que cette divine Mère a dans ses mains la puissance de son Fils, et qu'elle en use selon sa bonté et sa grande Miséricorde. Car d'un côté elle emploie cette puissance pour faire le bien; et d'autre part elle lie la puissance de Jésus-Christ pour empêcher le mal qu'il exercerait sur les coupables. Les ministres de l'Église voyant les âmes périr par la malice du démon doivent imiter Mardochée, lorsque, couvert d'un sac aux portes du palais du Roi, il gémissait sur le sort de son peuple, qui allait être détruit par la cruauté et la tyrannie d'Aman. Mais leurs prières et leurs pénitences ne suffiront pas pour procurer le salut du peuple chrétien, si Esther ne se joint à eux et ne se jette aux pieds d'Assuérus, notre grand roi. La beauté incomparable d'Esther, après son jeûne, qui lui donna tant d'empire sur le coeur d'Assuérus pour obtenir la délivrance de son peuple, était une figure des charmes si puissants qu'exercent sur le coeur de Dieu la pénitence et les larmes de Marie. C'est pareillement ce qui est marqué de Judith, la veuve. Munie de la force que lui fournit la prière, Judith, après avoir jeûné comme nous le lisons dans l'Écriture, défait tout d'un coup Holopherne et met en fuite l'armée des Assyriens. Aussitôt donc que Marie se présente à Dieu et qu'elle paraît devant lui pleine de larmes, de peines et de douleurs pour le pardon de nos offenses, c'est-à-dire qu'elle offre sa pénitence, qui est vaste et profonde comme la mer; aussitôt Dieu en a le cœur touché, et il essuie les larmes de son Épouse, il remet les péchés des hommes. C'est une étrange invention d'amour à Dieu de s'être mis ainsi dans l'obligation de faire Miséricorde, et de vouloir que les mains de sa puissance et de sa justice soient liées de la sorte parles mains de l'amour. Par Marie s'accomplit ce que dit le prophète : Retiendra-t-il dans sa colère sa Miséricorde? C'est elle qui arrête les bras de la justice, de la puissance, de la vengeance de Dieu par la force de sa Miséricorde et de son amour. On voit par expérience que les âmes les plus criminelles, qui se sont conservé au fond d'elles-mêmes du respect, de la tendresse et de la dévotion envers la très-sainte Vierge, reviennent toujours à Dieu, se sentant tôt ou tard attirées et converties à lui. Tout au contraire, lorsque des âmes en viennent au mépris de la très-sainte Vierge et en font trophée, comme on le voit de notre temps dans les hérétiques, dans les schismatiques et les libertins, on peut dire que c'en est fait d'eux. C'est ce qu'on remarque encore par expérience dans les hérétiques : ceux qui ont quelque tendresse pour elle se convertissent toujours; aussi n'est-il rien dans l'Église à quoi le démon travaille plus qu'à détourner de la piété pour Marie, qu'à éteindre dans les coeurs l'amour et la tendresse pour elle, qu'à étouffer l'estime pour ce trésor de grâce et de bénédiction, pour cette source de Miséricorde, pour ce refuge assuré des pécheurs. Source : Livres-mystiques.com Que Jésus Miséricordieux vous bénisse ami de la Miséricorde | |
| | | Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Dim 3 Avr - 17:30 | |
| CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS
Quant à moi, je me voue à Dieu pour employer tous les moments de ma vie à la faire honorer. Je demeurerai dans une dépendance perpétuelle à son égard, la reconnaissant comme ma sainte Mère et comme la source de ma double vie, celle de mon corps et celle de mon âme; et si tous les enfants de l'Église la nomment leur vie, leur douceur, leur espérance, je puis bien lui donner ces noms en Jésus-Christ; et lui dire encore qu'en lui elle est ma voie, ma vérité et ma vie.
Car c'est cette divine Vierge qui, dans le temps de mes égarements, lorsque son Fils retenait justement ses Miséricordes enfermées dans les bras de sa justice, a pris soin de le faire apaiser par les prières d'une de ses plus fidèles épouses, et qui, par des secours empruntés, a daigné me retirer comme par force de mon bourbier, pour me faire connaître ma faiblesse, mon infidélité, ma résistance.
Je dirai ici, par amende honorable de mes ingratitudes à la Miséricorde de la très-sainte Trinité, source inépuisable de toute grâce; par reconnaissance pour son ineffable bonté et par obéissance à mes supérieur.
A l'honneur de Jésus, mon Seigneur et mon maître, médiateur de tous nos biens; et en l'honneur de la très-sainte Vierge, l'avocate des pécheurs, dont je suis le premier; protestant à ses pieds que je suis redevable à son intercession de toutes les grâces que j'ai reçues.
Je dirai donc, couvert de confusion, qu'au milieu de mes crimes où, à peine sorti des abîmes des péchés où je m'é,tais plongé pendant plusieurs années de ma jeunesse jusqu'à l'âge de vingt-deux ans, cette Reine du ciel, plus ravissante dans sa bonté que dans sa grandeur, prit le soin, et, si j'osais le dire, la peine de descendre sur la terre et dé visiter une de ses servantes d'admirable sainteté à, laquelle elle dit :
Prie mon Fils, pour l'abbé de Pébrac, parlant de ce misérable pécheur. Ce qui fut observé si soigneusement, qu'à tout moment cette sainte âme m'avait présent à sa pensée, sans m'avoir jamais vu, étant à cent lieues d'elle.
Depuis, elle me disait que quand elle priait pour moi elle reconnaissait bien que cette sainte princesse prenait un singulier plaisir à me voir recommandé par elle, ce qu'elle m'apprit trois ans après. Sa vie admirable, ses grâces, ses vertus, ses miracles seront bientôt connus dans l' Église.
Je remercie l'ineffable bonté de Dieu, qui fait ses ennemis des biens qu'ils ne connaissent pas, et suscite pour eux des avocats puissants pour se faire gagner et apaiser, et même qui se satisfait sur des victimes innocentes pour des péchés qu'elles n'ont pas commis, afin de soulager les criminels qui ne sont pas assez purs pour faire pénitence, et offrir à sa Majesté un sacrifice agréable.
Car cette sainte âme, après avoir souffert pour mes péchés abominables des peines excessives de la part du Fils de Dieu, qui lui faisait endurer les impressions de sa passion et de sa mort, vraie et unique source de toute satisfaction digne de Dieu et suffisante pour nos péchés, employait encore pour moi toutes les inventions que l'amour a coutume de fournir aux âmes pénitentes, comme ceintures, cilices, haires, disciplines de fer; et avec tant de générosité qu'elle ensanglantait les murs de sa cellule, et que les ardillons de ses disciplines se retroussaient contre ses os, qui en demeuraient découverts et dépouillés de chair.
Tels étaient les excès de sa sainte pénitence, à quoi elle joignait ce qui était plus précieux encore, les soupirs de son coeur, ses contritions si violentes qu'elles eussent brisé des rochers, et enfin ses larmes abondantes, qu'elle répandait tous les jours.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Lun 4 Avr - 17:11 | |
| CHAPITRE XX. MARIE EST L'AVOCATE DES PÉCHEURS
Béni soyez-vous, ô mon Dieu ! qui trouvez de si puissantes et de si saintes inventions pour convertir les plus rebelles et pour triompher de leur infidélité; qui trouvez des moyens si sûrs et si secrets pour faire ouvrir les trésors de vos grâces, et qui faites si doucement pleuvoir le lait de vos libérales bontés !
Béni soit mon Jésus, qui me les a méritées avec tant d'obéissance et de fidélité à son Père et tant d'amour pour moi ! Bénie soit la très-sainte Vierge, l'avocate des pécheurs, la protectrice des malheureux, la trésorière universelle de tout bien, qui a voulu faire apaiser son Fils par les prières de cette sainte âme !
C'est donc à Marie que je suis redevable de tout auprès de son Fils, pour le corps et pour l'âme. Je la prie de tout mon coeur qu'elle m'obtienne la grâce d'employer l'un et l'autre à son service, et que je n'aie rien en moi qui ne l'honore à tout jamais; enfin, qu'autant qu'il me sera possible, je la fasse honorer dans le monde, et même partout, si je le pouvais.
Je me souviens des souhaits que je faisais avec cette bonne âme, qui l'aimait uniquement et qui m'a bien aidé à l'aimer, d'être prosterné dans le ciel aux pieds de la très-sainte Vierge, pour y chanter ses louanges à satiété et les faire entendre à tout le paradis.
Que la divine bonté soit donc à jamais louée, bénie et adorée, et que tous les anges et les saints publient à haute voix sa sainte, adorable et infinie Miséricorde pour moi !
Que je cesse de vivre et d'être, pour publier, par ma destruction et mon silence, qu'il est par-dessus toute louange; puisque tout ce qui existe, converti en bouches et en langues, ne serait pas capable de raconter la moindre de ses gloires, dont la plus grande est celle de sa Miséricorde !
En attendant, Seigneur, que mon coeur, ma vie, mon être soient convertis en Jésus, votre Fils, pour être à votre gloire une hostie de louange, qui magnifie votre bonté et chante votre Miséricorde infinie !
EXERCICE POUR FORMER EN SOI L'INTÉRIEUR DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE, AVANT DE COMMENCER LES PRINCIPALES ACTIONS DE LA JOURNÉE.
Après s'être anéanti en tout so -même devant Dieu, après avoir renoncé à toutes les intentions et aux dispositions du propre esprit, on adorera Jésus-Christ animant l'intérieur de la très-sainte Vierge, et remplissant toutes ses oeuvres de son esprit et de sa vie.
On admirera dans l'âme de Marie l'étendue de cet esprit et de cette vie divine, qui donnait un tel mérite à ses actions, que la moindre et la plus basse en elle-même était rendue immense par la dilatation de la divine charité.
Car, recevant en elle les propres sentiments d'amour et de reconnaissance de Jésus-Christ envers son Père, Marie servait à Jésus pour les dilater autant qu'en toute l'Église ensemble, ou plutôt elle lui servait plus pleinement, plus magnifiquement encore à étendre les louanges, l'amour et les adorations qu'il lui rendait.
Marie se servait aussi elle-même de cette plénitude de vie divine pour témoigner sa propre reconnaissance à Dieu le Père, de l'avoir choisie, afin d'en faire la Mère de son Fils, et la dépositaire du mystère auguste de son amour et de ses Miséricordes envers les hommes.
On bénira l'Esprit-Saint de Jésus de cette abondance de grâces, qu'il répand si pleinement en l'âme de cette divine Mère, et qui, la rendant conforme à lui en toutes ses vertus, la fait encore agir en tout dans les mêmes dispositions intérieures.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | Miséricorde de Dieu
Messages : 3599 Date d'inscription : 27/12/2019 Age : 66
| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Mar 5 Avr - 16:37 | |
| EXERCICE POUR FORMER EN SOI L'INTÉRIEUR DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE, AVANT DE COMMENCER LES PRINCIPALES ACTIONS DE LA JOURNÉE.
On invoquera sur soi ce même Esprit de Jésus-Christ, en lui représentant qu'il veut habiter ainsi en Marie, pour faire vivre de cette même vie tous ses enfants, qui, de leur part, ne désirent avoir d'autres intentions ni d'autres dispositions à l'égard de toutes choses que celles qui sont en la très-sainte Vierge.
On ouvrira ensuite son âme à cet Esprit divin , afin qu'il vienne y opérer les mêmes sentiments intérieurs de grâce, qui rendent nos actions agréables à Dieu; et après s'être laissé posséder quelque temps par ce divin Esprit, pour recevoir la part qu'il lui plaira de nous donner aux intentions et aux dispositions intérieures de Marie, on s'unira de son côté à ce même Esprit pour coopérer en lui et avec lui selon toute l'étendue de sa sainte grâce.
On demandera à Dieu que l'intérieur de notre sainte Mère soit connu, aimé et honoré de tous, et qu'il passe pleinement dans le coeur des fidèles afin qu'il lui soit un sujet nouveau de complaisance sur la terre.
En attendant, on priera Dieu de prendre toutes ses délices en Marie, et on lui offrira ce trésor magnifique en supplément des oeuvres de l'Église, et en particulier de celle qu'on va faire, protestant à Dieu qu'on n'oserait la lui présenter si l'Esprit-Saint de Jésus en Marie ne la sanctifiait.
Approchons-nous donc avec confiance de ce trône de grâce, et unissons-nous avec simplicité à cette source de vie la plus pure, la plus sainte que Jésus nous ait ouverte pour en être abreuvés, espérant puiser avec abondance, en notre divine Mère, l'éminence dés vertus et la sainteté de vie requise dans l'état sublime où il nous appelés.
AUTRE EXERCICE PLUS COURT QU'ON PEUT FAIRE AVANT LES PRINCIPALES ACTIONS DE LA JOURNÉE
1° Adorer l'Esprit de Jésus, qui inspirait la très-sainte Vierge dans les actions semblables à celles que nous allons faire.
2° Demander à ce divin Esprit qu'il lui plaise de nous faire entrer dans les mêmes intentions qu'elle avait alors.
3° Renoncer à toutes les dispositions contraires à celles que l'Esprit de Jésus produisait en Marie.
4° Attendre avec confiance que ce même Esprit, qui est en nous, les produira aussi dans notre propre coeur.
5° Offrir à Dieu les intentions de la très-sainte Vierge dans l'action que nous allons faire, et nous unir de tout notre coeur à l'Esprit de Jésus, qui les opérait en elle, afin d'entrer nous-mêmes en part de ses saintes opérations.
Source : Livres-mystiques.com
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| | | Miséricorde de Dieu
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Mer 6 Avr - 17:11 | |
| ACTE A JÉSUS POUR QU'IL FORME EN NOUS L'INTÉRIEUR DE MARIE
Je vous adore, ô divin Jésus; j'adore vos grandeurs et vos perfections, dont l'âme de Marie est revêtue; j'adore votre règne sur elle; j'adore votre vie, qui remplit et anime son coeur en toutes ses puissances; j'adore l'abondance des dons, la plénitude des vertus et la fécondité de grâce que vous mettez en elle pour toute votre Église.
Divin Seigneur! votre puissance est adorable, votre règne est toujours suave; mais il n'est jamais plus suave que dans ce trône d'amour. Que volontiers nous venons vous rendre nos devoirs au pied de ce divin tabernacle, et vous prier de détruire en nous tout ce qui s'oppose à votre vie et à votre règne!
Divin Jésus ! régnez en votre sainte Mère, et par elle sur nous à jamais. Vivifiez nos coeurs; ne souffrez plus en nous d'autre vie que la vôtre; détruisez et anéantissez tout ce qui lui est contraire. Faites en nous comme en votre Mère, que vous seul vous y soyez vivant, et que tout ce qui est de terrestre soit absorbé par votre vie. Faites que vos vertus s'établissent en nous comme en elle, et que par la puissance de votre esprit tout ce qui se sent de la corruption de la chair soit détruit et anéanti.
O ma divine Mère ! quelle admirable communion que celle que Jésus fait à votre âme de son esprit, de sa vie et de ses vertus! Il semble que vous n'êtes qu'un avec Jésus, tant il est en vous et vous consomme en lui. Parfait modèle de la communion des chrétiens ! plût à Dieu que votre souvenir pût remplir notre âme de sa sainte abondance, et que Jésus nous vivifiât de la plénitude de sa vie comme il vous vivifie vous-même !
O Jésus ! vivez, en nous par votre Mère, et répandez dans nos coeurs la plénitude de vos dons et de vos saintes grâces, afin qu'avec vous et votre chère Mère nous soyons un à tout jamais.
PRATIQUES DE M. OLIER POUR HONORER LA VIE DE JÉSUS EN MARIE, OU LA VIE INTÉRIEURE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. SUJETS DE PEINTURES ET DE GRAVURES RELATIFS A CETTE DÉVOTION
M. Olier, particulièrement éclairé touchant les fruits de grâce que dans ces derniers temps Dieu voulait attacher à la dévotion envers la vie de Jésus en Marie, s'efforça jusqu'à son dernier soupir de répandre cette dévotion dans le clergé et parmi les fidèles.
Pour la rendre accessible à tous les esprits, il fit graver sur les dessins de Le Brun deux estampes fort répandues depuis. L'une, qui exprime la vie de Jésus en Marie, représente la très-sainte Vierge dans des nuées, les mains croisées sur la. poitrine, où l'Esprit de Notre-Seigneur, sous la forme d'une colombe, répand toutes les richesses de sa grâce.
Cette divine Mère a les yeux élevés au ciel et fixés sur le monogramme dé Jésus sauveur des hommes, pour signifier que si le Saint-Esprit fut toujours le principe de ses actions figurées par ses mains, l'amour de Jésus et du salut des âmes en fut la fin et le terme. On lit au-dessous ces paroles, qui sont comme une invitation pour s'unir à ses dispositions intérieures : Avec elle, par elle et en elle. Il répandit cette gravure dans les familles, et fit peindre en outre, dans l'un des vitraux de son église, le même sujet comme pour le tenir continuellement présent aux yeux de ses paroissiens.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Jeu 7 Avr - 17:27 | |
| PRATIQUES DE M. OLIER POUR HONORER LA VIE DE JÉSUS EN MARIE, OU LA VIE INTÉRIEURE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. SUJETS DE PEINTURES ET DE GRAVURES RELATIFS A CETTE DÉVOTION
La seconde gravure exprime l'abandon de soi-même entre les mains de Marie. Cette aimable et puissante protectrice est représentée recevant dans ses bras et soutenant amoureusement l'âme fidèle, qui, languissant de la durée de son exil, parait mettre toute sa joie à se reposer ainsi en Marie. On lit au-dessous ces paroles du Cantique des cantiques : C'est le puits des eaux vivantes; et celles-ci du livre des Proverbes, que Marie est censée nous adresser : Celui qui m'aura trouvée trouvera en moi la vie, et tirera du Seigneur son salut.
A cette douce et consolante invitation, l'âme fidèle semble répondre en adressant à Marie la touchante invocation qu'on lit au-dessous : c'est la prière O Domina mea, attribuée à saint François d'Assise, et que dans tous les séminaires dépendant de celui de Saint-Sulpice on récite tous les jours. Dieu, qui veut bien attacher des grâces particulières su culte des saintes images, quand on s'en sert en esprit de foi, semble avoir voulu nous rendre celles-ci précieuses par les bénédictions dont elles ont été l'instrument.
A peine furent-elles connues, qu'une multitude d'âmes pieuses voulurent les avoir devant les yeux; et il est difficile, en effet, de les considérer avec une attention religieuse sans se sentir touché de quelque sentiment de piété envers Marie.Le plus puissant motif de confiance que M. Olier pût avoir avant sa mort pour la conservation et l'accroissement de l'oeuvre des séminaires qu'il avait si heureusement entreprise, ce fut dé voir les disciples qu'il laissait après lui pour la continuer, remplis des sentiments de piété et affectionnés aux pratiques de dévotion qu'il s'était efforcé de leur inspirer envers l'intérieur de Marie. Nous lisons de M. de Bretonvilliers, son successeur immédiat : « L'on ne saurait dire le grand progrès qu'il fit dans cette dévotion, sous un si excellent maître que M. Olier, ni le nombre et la diversité des devoirs qu'il rendait à sa divine Mère.
Il en avait même pour l'honorer à chaque heure et presque à chaque moment. Il ne manquait jamais à son réveil de se donner à elle, pour répondre fidèlement durant toute la journée aux desseins que Dieu avait sur lui. Entre autres pratiques, il avait un grand soin tous les samedis de mettre entre les mains de la sainte Vierge ce qu'il avait fait de bonnes oeuvres durant la semaine, la priant très-instamment de vouloir suppléer à ce qu'il y manquait pour rendre ses oeuvres de bonne odeur devant Dieu, pratique « à laquelle il était encore fidèle le dernier jour de chaque mois et de chaque année » La plupart de ces dévotions étaient communes à tous les autres disciples de M. Olier.
L'un d'eux, M. Maillard, dit de M. d'Hurtevent, qui établit le séminaire de Lyon : « Il n'entreprenait rien sans consulter auparavant la très-sainte Vierge, et lui mettre dans les mains l'adorable sacrifice de l'autel. Dans les affaires de moindre conséquence, ou qui ne permettaient pas une longue délibération, il se contentait d'élever son esprit et son coeur vers son refuge ordinaire, mais avec une telle fidélité qu'il n'aurait pas parlé à un homme ni écrit la moindre lettre qu'il n'eût pratiqué cette dévotion. »
C'était aussi ce qu'observait M. Tronson, second successeur de M. Olier, et ce qu'il conseillait à ses disciples, leur recommandant entre autres pratiques « de n'entreprendre aucune affaire sans son secours, d'avoir une grande reconnaissance de ses bienfaits, avouant que tout nous vient de Dieu par elle; de lui faire une offrande totale de nous-mêmes, désirant que Jésus en elle gouverne notre être, nos puissances et nos actions, et qu'elles soient toutes consacrées à son service. »
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Sam 9 Avr - 5:36 | |
| M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON. Un serviteur de Marie, aussi convaincu et pénétré que l'était M. Olier de la part que Dieu veut donner à cette divine Mère dans toutes ses oeuvres, devait, dans l'établissement du séminaire qu'il institua, faire paraître au dehors ses pieux sentiments envers elle, et ne rien négliger pour les laisser après lui, en les rendant comme héréditaires parmi ses disciples.
Assuré, comme on le voit dans sa Vie, que cette maison était l'ouvrage de Marie, et qu'elle ne recevrait de bénédictions de Dieu que par cette sainte Fondatrice, il voulut qu'on en posât la première pierre dans l'octave de la fête de sa Nativité.
C'était en l'année 1649. Tout ayant été disposé pour cette cérémonie, les ecclésiastiques du séminaire et ceux de la communauté de la paroisse de Saint-Sulpice se rendirent en procession au lieu où l'édifice devait être bâti, et pendant qu'ils chantaient des hymnes et des psaumes, pour demander à Dieu de fonder cette maison par sa divine Mère, et de répandre sur tous ceux qui devaient l'habiter l'esprit qu'elle avait apporté au monde dans. sa naissance, M. Olier bénit la première pierre, et la posa au nom de cette auguste reine du clergé.
Il mit dans les fondations plusieurs grandes médailles d'or, où elle était représentée au-dessus de ce bâtiment, qu'elle semblait défendre et protéger, comme un bien dont elle avait la propriété et le domaine. Sur les revers on lisait cette pieuse inscription: Cum ipsa et in ipsa, et per ipsam omnis oedificatio crescit in templum Dei; c'est-à-dire: Tout édifice (construit) avec elle, et en elle, et par elle, augmente pour devenir un temple de Dieu.
Afin de mettre ainsi cette divine Mère à la tête de toutes ses oeuvres, M. Olier n'entreprenait jamais rien de considérable que dans des jours ou des temps qui lui étaient spécialement consacrés. Nous venons de dire qu'il posa la première pierre de l'édifice dans l'octave de la Nativité de Marie.
La saison d'hiver qui survint l'ayant obligé de suspendre les travaux, il les fit interrompre dans l'octave de l'Immaculée Conception, et reprendre ensuite dans l'octave de la Purification suivante. Enfin on les poussa avec tant d'activité que, selon ses désirs, ils furent achevés à l'Assomption de la même année 1650.
Le nouveau bâtiment étant presque entièrement terminé, il eut la dévotion d'aller à Chartres pour en offrir les clefs à la patronne de cette ville, comme la reine de l'établissement. Il célébra la sainte messe dans cette cathédrale, ayant sur lui les clefs du séminaire, et conjura la très-sainte Vierge de prendre possession d'une maison qui était son propre ouvrage, et de la bénir à jamais.
Ce fut dans cette circonstance qu'il lui offrit, comme à l'Épouse du Père éternel, une robe précieuse, brodée en or et en soie, conservée encore dans le trésor de cette église; et, pour rendre perpétuelle dans la maison la dévotion à Notre-Dame de Chartres, il voulut y attacher tout le séminaire par un lien particulier, en obtenant à cet effet, du chapitre de la cathédrale, des lettres d'association.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Sam 16 Avr - 18:54 | |
| M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON.
Il avait si fort à coeur de faire honorer Marie comme la reine et la fondatrice du séminaire, qu'il refusa toujours la qualité de fondateur. Quelqu'un la lui ayant donnée sur l'adresse d'une lettre: « Vous savez, répondit-il, que c'est Jésus en sa divine Mère qui l'est, et qui l'en a établie fondatrice: Fundavit eam Altissimus. » Il fit même graver ces paroles sur une tablette dans le fronton de l'édifice, au fond de la cour, en face de la porte d'entrée.
Dans le même dessein, il fit placer au-dessous du fronton une statue de la très-sainte Vierge, qui fût comme le symbole du domaine et de la royauté que Jésus-Christ lui donnait sur la maison. Cette statue représentait Marie assise, tenant debout sur ses genoux l'enfant Jésus, qui lui mettait une couronne sur la tête, et au bas on lisait ces paroles : Interveni pro clero.
Enfin, désirant de laisser aux siens sa tendre et filiale dévotion envers Marie, comme l'héritage le plus précieux, il s'efforça de rappeler partout dans le séminaire de Saint-Sulpice le souvenir de cette aimable souveraine, jusque-là qu'il voulut que le monogramme de Marie parût sur toutes les portes, sur les meubles, le linge, les ferrures, les vitres. « J'espère, écrivait-il, que le saint nom de Marie sera béni à jamais dans notre pauvre maison.
Tout mon désir, c'est de l'imprimer dans l'esprit de nos frères,: elle en est la conseillère, la présidente, la trésorière, la princesse, la reine et toutes choses. »
Mais ce fut surtout dans la décoration de la chapelle que sa dévotion pour l'auguste Mère de Dieu parut avec éclat. S'il désira que la maison ne se fît remarquer que par sa noble simplicité, il voulut que la chapelle fût magnifique : et les artistes de l'époque secondèrent si parfaitement ses religieux desseins, qu'on la comptait au nombre des plus rares curiosités de la capitale, et qu'on lui donnait même le premier rang pour ses tableaux.
On y admirait surtout la peinture du plafond, regardée alors comme l'un des plus beaux ouvrages de ce genre. Elle fut exécutée par Le Brun, sur l'idée que lui en fournit M. Olier. Cette magnifique composition représentait le triomphe de la très-sainte Vierge couronnée dans le ciel de la main de Dieu le Père, aux acclamations de toute l'Église triomphante, et proclamée Mère de Dieu par l'Église militante, dans le saint concile d'Éphèse.
Ce sujet a été gravé plusieurs fois. M. Baudrand, l'un des disciples de M. Olier, nous en a laissé cette courte description : « Les Pères du concile d'Éphèse, et les patriarches d'Orient, ayant saint Cyrille à leur tête, paraissent dans le fond sur la partie inférieure; ensuite le pape saint Célestin et l'Église latine.
Ils sont portés sur des nuées, et dans l'attitude de l'humilité et de l'admiration, ils rendent leurs respects profonds à la très-sainte Vierge, en la proclamant Mère de Dieu. On voit à un angle, dans un enfoncement, l'hérésiarque Nestorius saisi d'effroi, qui semble vouloir s'opposer à ce divin concert de toute l'Église, en produisant sur un rouleau d'écriture son Christotocos, ou Mère du Christ, qui est l'hérésie par laquelle il voulait lui enlever sa dignité de Mère de Dieu.
Source : Livres-mystiques.com
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Lun 18 Avr - 1:30 | |
| M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON.
lLa sainte Vierge paraît au milieu, beaucoup élevée au-dessus de ces saints docteurs; elle est portée sur un manteau d'azur, soutenu par une multitude d'anges, dont les attitudes sont toutes différentes, mais très-hardies, dégagées, naturelles et sans confusion, quoiqu'ils soient pressés et comme entrelacés.
D'autres anges s'écartent dans les extrémités du tableau, et témoignent par les fleurs qu'ils répandent, par les instruments dont ils jouent, et par leurs manières pleines de joie, d'admiration et de respect, que le ciel s'accorde avec la terre pour publier de concert les grandeurs et le triomphe de l'auguste Mère de Dieu.
Elle est placée dans une gloire, au milieu de laquelle, le visage éclatant de lumière, elle s'élève insensiblement vers le Père éternel : elle le regarde avec des yeux pleins d'amour et de douceur, et lui tend les bras pour lui marquer ses empressements.
Une infinité d'anges, dessinés avec la dernière délicatesse, l'environnent de tous côtés. La plupart sont perdus dans la gloire, ce qui n'empêche pas néanmoins d'en remarquer tous les traits; de sorte qu'il est difficile de voir sur la terre une image du ciel plus vive et plus belle.
M. Olier ne put s'empêcher de le témoigner lui-même à Le Brun, en lui disant: « Que vous êtes heureux, Monsieur, de pouvoir nous donner par votre pinceau une si belle expression de la gloire du ciel ! »
L'espace renfermé entre le cadre de ce riche tableau et la corniche de la chapelle était rempli par différents médaillons, où l'on voyait représentées, sous divers symboles, les perfections que l'Église attribue à la très-sainte Vierge dans ses litanies; et ces médaillons étaient réunis les uns aux autres par des festons et des guirlandes de fleurs, avec des vases, des candélabres et d'autres ornements tout éclatants de dorures.
Pour témoigner son respect envers le Saint-Siège apostolique, M. Olier désira que le Nonce du Pape, Mgr Bagni, célébrât le premier le saint sacrifice dans la chapelle, et lorsque le bâtiment du séminaire eut été entièrement terminé, il voulut encore qu'avant qu'on l'habitât il fût solennellement bénit par le même prélat, ce qui eut lieu le jour de l'Assomption 1651.
Afin de rendre sensible la médiation de Marie dans la distribution de toutes les grâces, M. Olier désira que le tableau principal de la chapelle représentât cette auguste reine du clergé remplie de la grâce de l'ordre ecclésiastique, et établie comme le canal qui la répand sur tous les ministres sacrés.
Dans cette grande et sublime composition, l'un des plus beaux ouvrages de Le Brun, et qui fit la réputation de ce grand artiste, la très-sainte Vierge, élevée sur un lieu éminent avec les saintes femmes, séparées des hommes selon la coutume des Juifs, semble recevoir, en effet, la plénitude de l'Esprit-Saint, qui se divise ensuite par portions sur les apôtres et sur le reste de l'assemblée.
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Mar 19 Avr - 3:32 | |
| M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON.
Le Brun se proposait de peindre encore, d'après les idées que M. Olier lui en avait communiquées par écrit, dix autres tableaux pour la chapelle du séminaire, tous destinés à montrer que Marie est l'instrument universel de toutes les grâces dans l'Église; mais, M. Olier étant mort peu après, le Brun n'en exécuta qu'un seul, celui de la Visitation, où, suivant l'expression du serviteur de Dieu, il représenta l'Apostolat de la très-sainte Vierge en exercice envers saint Jean et sainte Élisabeth, à qui elle porta la connaissance et la grâce du Rédempteur.
La dévotion envers Marie, dont le séminaire de Saint-Sulpice devait faire une spéciale profession, fut le motif qui porta M. Olier, ou plutôt qui détermina la divine Providence à donner à cet établissement saint Jean l'Évangéliste et le glorieux saint Joseph pour patrons.
On a vu que ce fut dans le coeur de ce disciple bien-aimé que Jésus mourant fit passer l'amour filial qu'il portait à sa sainte Mère. « L'amour de Jésus et de Marie était si saint, disait le P. de Condren, qu'il fallait qu'il en restât quelque chose dans l'Église; et afin de le conserver, saint Jean fut substitué à Jésus-Christ, qui dit de lui à sa sainte Mère : Voilà votre Fils.
Aussi Marie le reçut comme son propre Fils, qui se survivait ainsi à soi-même, et saint Jean de son côté; s'oubliant soi-même pour prendre la place de Jésus, continua de « rendre à Marie les mêmes devoirs, et de la servir avec le même amour filial que Jésus lui témoignait.
Je voudrais bien, ajoutait le P. de Condren, renouveler dans les esprits cette grâce, cette première odeur du ciel, cette bénédiction singulière qui fut donnée au commencement; mais parce que je n'en suis pas digne, je supplie Notre-Seigneur de donner abondamment son esprit à quelques autres pour un si bon effet. » On peut croire que M. Olier, disciple du P. de Condren, fut l'un de ceux en qui cette prière a été exaucée.
Au moins s'efforça-t-il d'inspirer à tous les chrétiens, surtout aux prêtres, la tendre confiance et l'amour filial de saint Jean pour Marie. Il donna aussi pour patron au séminaire le grand saint Joseph, dont la vocation a eu des rapports si particuliers avec celle des prêtres.
« C'est aux prêtres surtout, dans lesquels Dieu réside en sa fécondité pure et vierge, dit-il, à se conduire sur le modèle de ce grand saint, à l'égard des enfants qu'ils engendrent à Dieu. Il conduisait et dirigeait l'enfant Jésus dans l'esprit de son Père, dans sa douceur, dans sa sagesse, sa prudence.
Ainsi en devons-nous faire de tous les membres de Jésus-Christ qui nous sont confiés, et qui sont d'autres Christs, les traitant avec la même révérence que saint Joseph traitait l'enfant Jésus. »
En donnant la très-sainte Vierge pour première patronne au séminaire, M. Olier choisit comme fête principale de la maison celle de sa Présentation au temple, à cause des rapports que son grand esprit de foi lui montrait entre la consécration de Marie à Dieu et celle que les ecclésiastiques font d'eux-mêmes en entrant dans l'état clérical.
Il considérait, en effet, ainsi qu'on l'a vu déjà, le mystère de la Présentation comme le modèle le plus accompli de la séparation du siècle et de la consécration à Dieu, qui forment l'essence de la profession cléricale.
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Mer 20 Avr - 3:27 | |
| M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON.
Pour honorer un mystère si cher à tout le clergé, comme aussi pour porter les ecclésiastiques du séminaire de Saint-Sulpice à entrer dans les dispositions de Marie, s'offrant à Dieu dans le temple, il établit une cérémonie assez semblable à celle qui était en usage dans la plupart des maisons religieuses, pour se renouveler dans l'esprit de l'institut : ce fut une rénovation publique des promesses cléricales, que tous devaient faire en ce jour.
Il voulut donc que chacun, s'unissant aux dispositions intérieures de la fille bien-aimée du Roi des rois, vînt de nouveau se donner au Seigneur, par le dépouillement du coeur le plus sincère et le renoncement le plus universel, en prononçant aux pieds de quelque évêque les paroles : Dominus pars hoereditatis meoe et calicis mei, tu es qui restitues hoereditatem meam mihi.
Quelques jours avant la fête de la Présentation, M. Olier, par un mouvement de sa tendre confiance envers la très-sainte Vierge, eut le désir d'aller à l'église cathédrale de Notre-Dame de Paris, pour l'inviter à se rendre présente à cette cérémonie. Il voulut que chacun s'y préparât en jeûnant la veille.
Enfin le 21 novembre, jour de cette solennité, le nonce du pape célébra pontificalement les saints mystères dans la chapelle du séminaire, et ce fut aux pieds du représentant du vicaire de Jésus-Christ que M. Olier, et après lui tous les ecclésiastiques de la maison, renouvelèrent ainsi pour la première fois la profession qu'ils avaient faite en recevant la tonsure, et se consacrèrent de nouveau sur les pas de Marie au service de Dieu, l'unique partage des clercs.
La ferveur extraordinaire dont tous ces ecclésiastiques se trouvèrent pénétrés fit comprendre à chacun que cette rénovation serait une nouvelle source de grâces pour le séminaire. « On ne l'a jamais renouvelle depuis, écrivait dans la suite M. de Bretonvilliers, sans une bénédiction toute particulière, comme l'expérience l'a fait voir. »
M. Olier dit lui-même dans ses Mémoires : « Le soir de notre fête, comme plusieurs me témoignaient avoir été touchés extraordinairement, et que, remerciant la grande bonté de la très-sainte Vierge d'avoir été présente à notre solennité, je lui demandais ce qu'elle désirait de moi et ce que je pouvais faire qui lui fût agréable, n'y ayant rien que je ne voulusse faire pour son contentement, elle me fit l'honneur de me dire : Prépare-moi des coeurs ; et ensuite elle me faisait sentir que rien ne lui était plus agréable que d'avoir ainsi des coeurs, afin de servir son cher Fils dans l'Église.»
Ce pieux usage, introduit d'abord dans toutes les maisons de Saint-Sulpice, et adopté ensuite parla plupart des séminaires de France, est devenu l'un des exercices les plus édifiants des retraites pastorales, auxquelles il sert de clôture. Dans cette pieuse cérémonie, on chante une hymne que nous mettons ici, pour l'édification des enfants de la sainte Vierge : A suivre
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| Sujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier Mer 20 Avr - 16:28 | |
| M. OLIER CONSACRE À LA SAINTE VIERGE LE SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE, ET VEUT QU'ELLE Y SOIT HONORÉE COMME LE CANAL DE TOUTES LES GRACES DE DIEU SUR CETTE MAISON.
Qu'elle est belle la démarche de la fille du prince, se hâtant de toucher au parvis du Seigneur! Elle prélude, en s'immolant elle-même, au sacrifice plus précieux qu'elle offrira bientôt.
Encore enfant,elle accourt, non d'un pas incertain, des bras de sa Mère dans le sein de Dieu; et cette Vierge, dont le coeur est un autel consacré à la Divinité, se présente devant les autels comme victime.
En prenant Dieu pour son Époux, elle lui voue son tendre corps; elle lui dédie l'intérieur de son coeur virginal, et consacre déjà son propre sein au Verbe, dont elle doit être la Mère.
O Vierge qui vouez à Dieu toutes choses avec vous, de quel accroissement de grâces le Dieu qui habite dans votre coeur ne paye-t-il pas les biens que vous lui sacrifiez?
Pourquoi de misérables joies nous retiennent-elles? Pourquoi différer encore de rompre tous nos liens? Vierge et prêtre, elle nous ouvre la voie: qu'il nous soit donné de marcher à sa suite !
C'en est donc fait, ô Dieu, votre tribu se consacre à vous seul; donc vous demeurez notre unique partage, vous qui, né de la Vierge, daignez chaque jour renaître à notre voix.
Gloire suprême au Père, gloire suprême au Fils, égale gloire à vous, Esprit-Saint ! si vous nous enflammez intérieurement, nous offrirons d'un coeur pur le divin sacrifice. Ainsi soit-il.
Quam pulchre graditur filia principis, Templi cum properat limina tangere ! Praeludit meliori Quam mox offeret hostiam.
E matris gremio, Numinis in sinum Infans non dubiis passibus advolat; Virgo Numinis ara, Aris victima sistitur.
Sponso membra Deo mollia devovet; Cordis Virginei dedicat intima Verbo debita Mater, Verbo viscera consecrat.
Tecum cuncta Deo prodiga dum voves, Numen, Virgo fui pectoris incola, Quanto foenore pensatTerras qua bona despicis !
Quid nos illa queant improba gaudia? Cur nos jam pigeat vincula rumpere? Dux est Virgo sacerdos : Fas sit quo properat sequi !
Ergo nunc tua gens se tibi consecrat; Ergo nostra manes portio tu Deus, Qui de Virgine natus, Per nos sape renasceris.
Sit laus summa Patri, summaque Filio; Sit par, sancte, tibi gloria, Spiritus ! Si nos intus aduris, Puro corde litabimur. Amen.
FIN
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