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 Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier

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Miséricorde de Dieu




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MessageSujet: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 17 Oct - 3:13

Rappel du premier message :

CHAPITRE I. PRÉDESTINATION DE MARIE A LA DIGNITÉ AUGUSTE DE MÈRE DU VERBE

Dieu le Père engendre son Fils en lui-même. Dans la contemplation de soi-même qui le ravit, il voit naître son Fils, comme un miroir, où il se trouve représenté substantiellement, comme l'enseigne l'Apôtre (Épitre aux Hébreux, I, 3).

Ce miroir l'absorbe dans l'amour de lui-même; et en cet amour du Père et du Fils est produit le divin Esprit. Renfermé dans ce cercle éternel qui est sa vie et sa béatitude, il est vivant et bienheureux en lui-même, et il eût pu vivre ainsi éternellement, sans se communiquer au dehors et sans se donner à nous.

Mais de toute éternité, ayant eu dessein de nous manifester son amour par l'Incarnation de son divin Fils, il s'est premièrement pourvu d'une aide, la très-sainte Vierge Marie.

Sans doute, lui-même eût formé de ses mains l'humanité de son Fils, ce chef-d'oeuvre admirable, comme il devait former les anges, s'il eût voulu l'envoyer au monde dans une chair immortelle et glorieuse; et dans cette génération temporelle, le Fils n'eût pas eu besoin de mère, non plus qu'Adam dans sa création.

Mais, prévoyant notre péché et voulant qu'il fût expié par la mort de son propre Fils, il résolut de l'envoyer au monde dans notre chair passible et mortelle, afin que, dans cette même chair, il endurât la mort en faveur des pécheurs. Pour l'engendrer donc de la sorte, Dieu le Père se choisit, avec beaucoup de convenance, la très-sainte Vierge comme aide ou comme épouse.

Car Dieu le Père, qui seul peut envoyer la personne de son Fils, veut que dans le mystère de l'Incarnation Marie soit son Épouse, en ce sens que le Père, qui est le principe de la génération de son Verbe selon sa divinité, destine la sainte Vierge à devenir le principe de la génération du même Verbe selon l'humanité 1.

Le mariage est l'expression sainte du Père éternel, qui engendre et porte en soi son Verbe, et fait seul, par sa personne, ce que le mari et la femme expriment au dehors, en produisant ensemble un fils qui est le terme de leur génération.

Mais parce que Dieu le Père engendre son Verbe dans une féconde virginité, il veut exprimer dans sa sainte épouse seule, et montrer au dehors cette fécondité vierge et sans corruption.

De plus, comme il engendre son Verbe de toute éternité par sa connaissance, par retour,et par vue sur lui-même, il veut que Marie, l'image très-parfaite et très-sainte de sa fécondité vierge, l'engendre aussi avec connaissance; et pour cela même il décrète qu'elle donnera à la génération du Verbe dans la chair son consentement d'une manière expresse et solennelle, ce qui présuppose la connaissance et la raison.

Tandis que le reste des mères ne sauront pas ce qui devra naître d'elles, il veut que Marie connaisse auparavant quel sera le fils qu'elle concevra : un ange lui apprendra que ce fils sera le propre Fils du Très-Haut, Dieu et homme tout ensemble, le Rédempteur du monde, et que son règne n'aura point de fin.

En voulant avoir ainsi l'agrément de Marie, Dieu le Père montre, par cette conduite si pleine de révérence envers sa sainte épouse, l'estime qu'il fait d'elle et l'amour qu'il lui porte comme époux. Je ne puis exprimer, et je dois dire que nulle créature ne le pourra jamais, quelle est l'affection et la tendresse de Dieu le Père envers la très-sainte Vierge en cette qualité d'épouse.

Il s'applique tout entier à la lui témoigner; et cela est infini, immense, incompréhensible à tout esprit créé.

Source : Livres-mystiques.com

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Dernière édition par Miséricorde de Dieu le Lun 22 Nov - 17:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 11 Déc - 3:58

CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


Le prêtre, figure de Notre-Seigneur même dans cette cérémonie, après avoir mis à trois reprises l'encens dans L'encensoir , commence par donner trois coups d'encensoir au milieu de L'autel, en face de la croix et du tabernacle, pour faire comprendre que Jésus-Christ offre ses louanges et celles de l'Église à l'honneur de la très-sainte Trinité.

Mais comme les louanges de l'Église ne sont qu'une dilatation de celles de Jésus-Christ, le prêtre exprime plus en détail par les autres encensements ce qu'il a signifié en abrégé au milieu de l'autel.

Car les neuf coups qu'il donne d'abord au côté de l'épître, ensuite à celui de l'Évangile, expriment les devoirs des saints de l'ancien et du nouveau Testament, ceux des neuf choeurs des anges, en un mot, les hommages religieux de toute l'Église de la terre et du ciel envers la Majesté divine que l'autel représente.

On encense l'autel au-dessus, en bas et aux deux coins, pour montrer que tout le sein de Dieu est rempli des louanges de Jésus-Christ et des saints, et pour cela on ne laisse aucune place de l'autel qui ne soit encensée: Si l'on encense ensuite par trois coups l'autel particulier où Notre-Seigneur réside au très-saint Sacrement, c'est pour honorer Jésus-Christ lui-même, et confesser que, quoiqu'il soit le médiateur de notre religion envers la très-sainte Trinité, il est un seul Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, et digne d'une même louange.

Ces encensements se font pendant le chant du Magnificat, à cause de l'obligation que Jésus-Christ et l'Église ont à la très-sainte Vierge des louanges parfaites qui sont rendues à la divine Majesté, puisque Marie, donnant sa nature et son propre sang au Verbe, en lui donnant l'humanité, lui a fourni le principe et l'instrument des louanges qu'il rend à son Père et des prières qu'il lui adresse.

C'est, en effet, par l'humanité reçue de Marie que le Verbe s'est rendu inférieur à son Père, et a trouvé le moyen de le prier, de le glorifier, en un mot, d'être le médiateur de nos devoirs de religion envers lui, comme par cette même humanité, principe de ses souffrances et de ses mérites, il est devenu le médiateur de notre rédemption, et s'est acquis à lui-même la gloire de Rédempteur.

L'Église est aussi obligée à Marie des louanges qu'elle rend elle-même à Dieu; ces louanges n'étant que la continuation de celles que cette auguste vierge offrit la première à la Majesté divine au moment de l'Incarnation.

Delà vient que l'Église capable aujourd'hui de louer Dieu, se sentant obligée à Marie de la religion qui est rendue à la divine Majesté, fait pendant le chant même du Magnificat ces encensements qui en sont le symbole, et s'unit aux dispositions intérieures de cette incomparable médiatrice, qui rend toujours à Dieu les mêmes hommages religieux pour elle et pour nous.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 12 Déc - 3:05

CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


Ces considérations vous font assez comprendre de quelles dispositions il convient que vous soyez animé pendant le chant du Magnificat.

Il est vrai que, pour satisfaire à vos devoirs, il vous suffirait de vous unir par la foi aux intentions de l'Église, qui supplée auprès de Dieu à l'ignorance de ses enfants; mais, puisque la bonté divine veut bien vous faire connaître la signification dé ces encensements, efforcez-vous d'en bien prendre l'esprit selon la lumière que Dieu vous donne et le mouvement intérieur qu'il vous fera éprouver.

D'abord, immédiatement avant le Magnificat, adorez profondément Jésus-Christ présent en vous par son Saint-Esprit; et lorsque vous vous levez avec le choeur, unissez-vous à la très-sainte Vierge, allant visiter sainte Élisabeth en vue de louer les bontés infinies de Dieu, et de faire éclater les sentiments de reconnaissance dont son coeur était tout rempli.

En chantant le Magnificat, pensez que vous faites partie de ces générations prédites qui publieront la béatitude ineffable de cette sainte Mère jusqu'à la fin des siècles; de ces générations privilégiées sur lesquelles les Miséricordes de Dieu, d'abord renfermées dans Marie, devaient se répandre d'âge en âge.

Considérez avec piété et croyez avec une confiance toute filiale que dans le cantique de sa reconnaissance Marie vous avait présent à l'esprit, qu'elle voyait l'impuissance où vous seriez de louer Jésus-Christ dignement, et que, comme une Mère pleine d'affection et de prévoyance, elle s'acquittait de vos devoirs, lui offrant pour vous les sentiments parfaits de sa gratitude et de son amour.

Vous unissant donc d'esprit et de coeur à l'esprit et au coeur de Marie, offrez à Jésus les hommages de cette divine Mère, et, par elle, priez-le de les offrir lui-même avec les siens propres au Père éternel. Enfin, quand on encense l'autel du très-saint Sacrement, entrez dans les dispositions intérieures de Marie, et offrez par elle et avec elle à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, vos adorations et vos autres devoirs.

Mais, outre ces encensements qui sont toujours faits par le prêtre officiant, l'Église ordonne que pendant le Magnificat le thuriféraire encense successivement tous les officiers du choeur, le choeur lui-même et enfin le peuple.

Si, parles premiers encensements, elle honore les louanges parfaites que Jésus-Christ, vivant en Marie, rendit à Dieu au premier instant de l'Incarnation, et qu'il ne cesse de lui rendre toujours, et celles que Marie lui rendit à lui-même; par les seconds, elle veut nous rappeler l'abondance prodigieuse des grâces que la très-sainte Vierge y reçut pour elle-même et pour nous.

Car Notre-Seigneur, après s'être offert à Dieu son Père dans le temple sacré des entrailles de sa Mère, comme un encens trés-suave, l'a laissée embaumée de ses divins parfums, afin qu'elle répandît elle-même, dans toute l'Église, la douceur de ses grâces et de ses mérites.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 12 Déc - 16:22

CHAPITRE VI. MYSTÈRE DE LA VISITATION

RÉFLEXIONS PRATIQUES SUR LE CHANT DU MAGNIFICAT


C'est ce qui commença à paraître dans le mystère de la visitation, où Marie montra, par la sanctification de saint Jean, qu'elle serait l'instrument universel des Miséricordes divines.

Pour nous rappeler cette vérité consolante, l'Église ordonne donc que pendant le chant du Magnificat, après qu'on a encensé fautes, on encense tous les officiers, le choeur et le peuple.

Cet encensement, fait avec le même encens qu'on a offert à Dieu, n'a pas, en effet, pour objet de nous rendre à nous-mêmes quelque honneur religieux, il signifie que les mêmes mérites, présentés à Dieu par Notre-Seigneur, sont répandus sur nous par la très-sainte Vierge, à qui il en laisse la dispensation, comme le prêtre, image de Notre-Seigneur, laisse au thuriféraire, image de la très-sainte Vierge, le soin de répandre sur le peuple le parfum des encensements.

C'est ce que signifie cette cérémonie toutes les fois qu'on la fait sur les fidèles, aussi bien à la messe solennelle qu'à l'office du soir.

Le thuriféraire encense chacun selon la dignité qu'il tient dans l'Église : c'est pour exprimer que la très-sainte Vierge distribue les mérites de Notre-Seigneur à tous les particuliers selon leur état et selon les fonctions qu'ils ont à remplir, donnant à chacun, avec une bonté toute maternelle, les grâces de Jésus-Christ et les dons de son Saint-Esprit, autant qu'il en a besoin pour accomplir les desseins de Dieu sur lui dans sa vocation propre et spéciale.

Donc, quand vous voyez le thuriféraire s'avancer pour encenser le choeur et le peuple, réjouissez-vous en pensant à la puissance et à la bonté de Marie, établie la dispensatrice des mérites de Notre-Seigneur sur vous.

Purifiez alors votre coeur par un sentiment de contrition, et ouvrez-le ensuite à cette sainte Mère, pour qu'elle y répande la bonne odeur de Jésus-Christ, ses parfums et ses grâces avec abondance.

Surtout demandez-lui de vous faire triompher de vous-même, du monde et du démon, et de vous remplir des sentiments et des dispositions qui vous sont les plus nécessaires pour procurer la gloire de Dieu dans votre état, et assurer votre salut éternel.

On conclut le Magnificat par une oraison, où l'Église demande à Dieu de nous rendre participants de l'esprit et de la grâce du mystère que nous célébrons, ou du saint dont nous faisons la fête.

Quel que soit ce mystère ou cette fête, Marie en a reçu l'esprit et la grâce en plénitude; et comme elle est le canal dont Dieu se sert pour nous en rendre nous-mêmes participants, il faut, lorsqu'on chante cette oraison, ouvrir intérieurement nos coeurs à la sainte Vierge, afin de recevoir par elle la part que Dieu désire nous y donner.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyLun 13 Déc - 18:18

CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Le Verbe, venant au monde, a trouvé, dans le sein de la bienheureuse Vierge, un séjour de sainteté, semblable, autant qu'il pouvait l'être par l'opération du Saint-Esprit, à celui de son Père. Là il vit dans un état de plus parfaite sainteté que dans tout autre mystère de sa vie mortelle. Tandis que sur la terre il vivra au milieu des créatures maudites à cause du péché,. au milieu des pécheurs, dont les vices lui causeront des peines intolérables; dans Marie, qui est, après Dieu, ce qu'il y a de plus saint, il est comme dans un monde de sainteté.

Cette demeure tient le milieu entre son séjour dans la gloire, dans la sainteté du ciel, et le séjour qu'il fera sur la terre, couverte des horreurs abominables du péché. Sa demeure au sein de Marie tempère cette immense opposition, il y vit séparé de tout usage des créatures, ou plutôt il n'use d'aucune d'elles que par Marie.

Par elle, il use de la lumière; par elle, il use des aliments : en un mot, tout se convertit en Marie pour Jésus: Elle lui est toutes choses : elle est sa lumière, sa force, sa nourriture, sa demeure, son temple. Là il bénit et loue la Majesté divine ; là il sanctifie sa Mère et la remercie de lui aider à servir Dieu, et de lui être un moyen de le glorifier. Aussi y demeure-t-il tout le temps qu'il peut y faire sa résidence sans en perdre un seul moment; et, pour en partir, attend-il jusqu'au dernier instant marqué par son Père.

Quoique saint et la sainteté même, Jésus se trouvait chargé de nos péchés qu'il venait expier par sa pénitence et par sa mort; il était donc innocent et criminel tout ensemble : innocent en sa propre personne, criminel dans la personne du genre humain. Comme portant sur lui la figure du péché et l'image de notre chair criminelle, il devait être traité comme s'il eût été criminel et véritablement revêtu de la chair du péché.

C'est pourquoi la très-sainte Vierge, sa mère, aurait dû endurer à Bethléem les douleurs que souffrent les mères à la naissance de leurs enfants, ou plutôt elle devait en éprouver plus que nen ressentent toutes les mères des hommes ensemble, puisque son Fils portait sur lui les péchés de tous.

Mais parce qu'à Bethléem il allait naître comme innocent, ayant été conçu par l'opération du Saint-Esprit, il allait naître comme saint, selon la parole de l'Ange : il ne convenait pas qu'il fît souffrir à sa Mère aucune douleur. Le Fils de Dieu n'avait, en effet, que la ressemblance du péché, et si sa Mère eût souffert pour sa naissance, il eût paru être pécheur comme nous.

Pour cette raison donc, elle le met au monde sans douleur; et Dieu remet à l'heure de la mort de Jésus-Christ la peine que Marie aurait dû souffrir à sa naissance. Ainsi Bethléem est pour elle un paradis de délices, parce qu'elle y est mère de celui qui est saint essentiellement. Elle l'avait conçu la nuit du 25 mars, dans la ferveur de la prière; elle le met au monde le 25 décembre, dans un transport de la gloire de Dieu.

L'ayant conçu par la pensée, comme dans l'éternité le Père éternel le conçoit, comme lui elle ne souffre point de déchet en sa pureté en l'engendrant. Elle l'avait conçu, et elle l'enfante, comme le verre conçoit et renvoie hors de lui les rayons du soleil, qui, au lieu de le rompre et de le ternir, l'éclairent, l'embellissent et le rendent semblable à cet astre.


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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 14 Déc - 17:34

CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Mais Dieu n'avait rendu Marie la Mère de son Fils par l'Incarnation, que pour produire encore par elle et avec elle tous les membres de Jésus-Christ.

L'ayant tout embaumée de cette sainte fécondité originaire, il réside toujours en Marie : il la fait Mère de toutes les âmes saintes, de toutes les sociétés et de toutes les congrégations qui se forment dans son Église; toutes vénèrent et aiment en elle ce titre de Mère.

En mettant son Fils au monde, Marie n'a donc rien perdu de la vie divine qu'elle contenait auparavant; Jésus-Christ n'est pas moins vivant en elle par son esprit qu'il ne l'avait été avant sa naissance.

Sans doute, l'honneur d'avoir formé de sa substance, d'avoir porté dans ses entrailles le corps de Jésus-Christ, de l'avoir nourri de son lait, est dans Marie une grandeur auguste, digne de toute vénération.

D'où vient que l'Église, considérant cette divine Vierge en sa qualité de Mère du Fils de Dieu, ne peut s'empêcher de s'écrier à haute voix, dans la personne de cette femme de l'Évangile, dont parle saint Luc, qu'heureux est le sein qui porta le Fils de Dieu, et que bienheureuses sont les mamelles qui lallaitèrent.

Toutefois le corps de Jésus-Christ, habitant et renfermé dans les entrailles de sa mère, ne lui communiquait pas par lui-même la vie divine, comme ce corps adorable n'en fait non plus aucune communication aux espèces sacramentelles ou aux ciboires dans lesquels il est renfermé.

C'est pourquoi entendant cette pieuse femme faire tant d'estime de Marie, pour cela seulement que cette divine Vierge l'avait engendré et nourri, Jésus-Christ, qui sait le prix infini de sa vie divine, et ce que vaut l'âme de sa sainte Mère, toute transformée en lui par la plénitude de cette vie qu'elle possède, répond que la béatitude de Marie est bien autre pour la possession intime de la vie divine au fond, de son âme, dont elle éprouve les effets, et expérimente les opérations, que pour avoir porté son corps et l'avoir allaité; bien plus heureux, reprend-il, ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent dans leur coeur.

Or si Dieu a ainsi établi sa résidence en Marie, et s'est comme revêtu d'elle pour produire sous cet extérieur les effets de sa paternité par la génération de cent millions d'enfants adoptifs; s'il veut faire voir en elle sa Miséricorde, sa charité, sa compassion pour nous; s'il nous montre ainsi par elle ses entrailles de Père, c'est à cause des ardents et insatiables désirs qu'elle a témoignés de le faire connaître et aimer, et de lui donner des adorateurs.

D'après l'interprétation de l'Église, Marie exprime elle-même dans le livre de l'Ecclésiastique les effets de sa charité maternelle à notre égard; elle nous apprend que tous les soins dé sa vie sur la terre, tous les saints empressements de son âme n'ont eu pour objet que d'établir, dans l'esprit et dans les coeurs des hommes, la connaissance et l'amour de Dieu, c'est-à-dire la vie divine.

J'ai cherché et désiré le repos de Dieu par l'établissement de son règne dans tous les hommes, dit-elle : in omnibus requiem quoesivi; pareillement j'ai désiré pour les hommes le bonheur et la paix dans la possession de Dieu; j'ai cherché enfin pour moi-même la paix et le repos, et n'ai pu les trouver que dans l'héritage et la possession de Jésus-Christ et de tous sels membres : et in hoereditate Domini morabor. Ce zèle si fervent pour le salut

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 16 Déc - 23:37

CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Ce zèle si fervent pour le salut des hommes fut donc le motif qui mit Marie en participation de la fécondité de Dieu. Touché de ce zèle, Dieu fit pour elle ce qu'il fit à l'égard de Jésus-Christ, à qui il accorda les peuples de la Gentilité pour son héritage : Demandez-moi, lui dit-il par le Psalmiste, et je vous donnerai pour héritage les nations.

Il dit de même à la sainte Vierge : « Après tant de souhaits ardents, après tant de sollicitudes que vous avez témoignées pour procurer le bonheur du monde, je vous donne les hommes pour votre héritage : vous vivrez en eux, vous régnerez sur eux. In Jacob inhabita et in Israel hoereditare . »

Marie ajoute cependant de son côté que cette grâce ne lui est donnée qu'à cause de l'honneur qu'elle a reçu d'avoir porté en soi son Créateur : Qui creavit me requievit in tabernaculo meo.

C'est qu'en effet Dieu l'a choisie pour être le principe de la vie temporelle de son Fils, et ensuite pour être avec son Fils et en son Fils le principe de la vie spirituelle de tous ses membres.

De même que Dieu le Père donne à son Fils, qui n'est qu'un avec lui, la plénitude de la divinité; ainsi Jésus-Christ, consommant en lui sa mère, la remplit de sa vie divine pour en faire la Mère de tous les vivants; c'est-à-dire qu'habitant en elle, il se communique par elle à tous les fidèles, et si abondamment, que l'Église dit qu'elle éteint toute la soif et la faim des âmes qui recourent à elle.

Jésus-Christ s'est donc renfermé dans la très sainte Vierge pour distribuer par elle à son Église tout ce qu'il a mérité et acquis dans tous les mystères de sa vie et de sa mort.

Jésus-Christ est source unique; Marie est le réservoir gracieux et très-doux où nous devons aller puiser et boire avec joie, comme dit le prophète, les eaux suaves qui découlent des sources du Sauveur; mais le Père éternel en est la source originaire.

C'est pourquoi, par ces paroles qu'il adresse à Marie : Je veux que vous jetiez des racines de vie dans mes élus pour les purifier, les éclairer, les sanctifier, il fait entendre que son Fils, et elle en son divin Fils, sont les racines qui doivent porter la vie dans le corps de l'Église et le charger de fruits.

Mais comme les racines ne sont d'elles-mêmes que des écorces mortes, qui ne peuvent donner la vie si elles ne la puisent dans la terre, Marie et Jésus-Christ lui-même, comme homme, ne donnent la vie divine qu'en la puisant dans la terre des vivants, qui est Dieu le Père, le soutien, l'aliment et la vie de toute créature, le premier principe de la vie.

Si donc tout est renfermé dans Jésus, et par Jésus en Marie, et répandu par eux dans l'Église, c'est que ces saints canaux ont leur première et originaire embouchure cachée dans le sein même de Dieu.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 19 Déc - 17:21

CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

Le malheur de votre naissance excita d'abord toute la compassion de Marie; les entrailles de cette vraie mère de votre âme s'émurent sur vôtre lamentable sort. Dans cet état, en effet, vous étiez bien plus à plaindre que ce pauvre infortuné de l'Évangile qui était tout à la fois aveugle, sourd et muet.

Votre âme était aveugle aux beautés et aux vérités de Dieu, sourde à toutes ses invitations, muette à sa louange, et elle serait restée éternellement dans cet état déplorable si Dieu, par sa grande Miséricorde, ne vous eût donné une nouvelle naissance, en répandant sa divine vie dans la partie supérieure de votre âme.

Cette vie du Fils de Dieu, cette vie du Verbe, qui est la lumière éternelle du Père, éclaira les yeux de votre âme comme un flambeau ardent communique sa propre lumière à un flambeau éteint et le rend lumineux, Le Verbe, qui est la parole incréée et toute-puissante du Père, frappa efficacement (oreille de votre coeur, et lui rendit l'ouïe, et enfin, prenant possession de votre âme, il commença à louer Dieu par elle et à publier ses grandeurs, versant en vous les vertus divines de Foi, d'Espérance et de Charité.

Marie n'en demeura pas là. Vous voyez dans l'Évangile, qu'après qu'elle eut mis au monde son premier-né, elle l'enveloppa de langes, elle le fit reposer dans la crèche, elle le nourrit de son lait, et lui procura tous les autres soulagements que réclamait l'état de faiblesse dans lequel il avait voulu naître.

C'est une image de ce que celte tendre mère a fait pour développer et faire croître en vous la vie nouvelle et. divine que vous aviez reçue par votre régénération.

Ces langes, qu'elle avait si soigneusement préparés et avec lesquels elle enveloppa le petit corps de l'Enfant Jésus, sont la figure de ce qu'elle a fait pour préserver votre enfance de la contagion, du siècle pervers où vous deviez vivre.

La crèche où elle reposa l'Enfant Jésus est l'image de la sainte Église où, par la vigilance de Marie, et toujours sous ses yeux, vous deviez trouver un lieu d'assurance et de repos.

Elle vous a nourri elle-même de son lait maternel, c'est-à-dire de la lumière et de l'amour divin, qui sont l'aliment des enfants de Dieu, et dont elle était remplie pour vous les communiquer selon, vos besoins dans les diverses rencontres de la vie.

Elle a fait de ses mains la tunique dont elle couvrit le corps de. l'Enfant Jésus, figure de son corps mystique, ou de son Église; ainsi elle nous revêt, chacun en particulier, des mérites de son Fils et des siens propres dans les divers états où la Providence nous place, se montrant à l'égard de tous la véritable mère des vivants.

Puisque vous tenez de ses mains tout ce que vous avez reçu de grâces, pour entretenir et augmenter en vous la vie de Jésus-Christ, voyez quelle ne doit pas être votre reconnaissance envers une mère si bonne et si généreuse, et quel amour, quel dévouement vous lui devez en retour ! Pour essayer donc de lui rendre quelque chose des hommages sans nombre dont vous lui êtes redevable, proposez-vous dans cette solennité.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyLun 20 Déc - 17:30

CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

1° De lui témoigner votre reconnaissance du bonheur que vous avez de lui appartenir en qualité d'enfant. Les trois messes qu'on célèbre le jour de Noël ont pour objet d'honorer les Trois naissances de Notre-Seigneur : sa naissance du sein. de son. Père éternel, sa naissance de Marie à Bethléem, sa naissance spirituelle dans nos âmes..

Pendant la première messe, adorez le Fils de Dieu: naissant du sein du Père, et adorez le Père éternel comme votre vrai Père, et la source première de tous les biens que vous avez reçus et que vous recevrez jamais. Dans la deuxième, adorez Notre-Seigneur naissant de sa Mère, selon son humanité, se faisant par là votre frère, et vous mettant en part de tous ses biens, spécialement du privilège magnifique de donner vous-même à Dieu, ainsi qu'il vous l'a appris dans l'Évangile, le doux nom de père.

Remerciez-le, enfin , de tous les biens sans nombre qu'il a faits à la très-sainte Vierge, en élevant par l'Incarnation à la dignité incomparable de sa vraie Mère. Dans la troisième messe, témoignez votre reconnaissance à Marie de vous avoir fait naître en Jésus-Christ, et par là d'être véritablement votre mère pour le temps et pour l'éternité. Lorsque vous eûtes le bonheur de devenir son enfant, vous n'étiez pas capable de lui témoigner vos sentiments de gratitude; aujourd'hui que vous connaissez quelque chose de ses miséricordes à votre égard, acquittez-vous envers elle, autant que vous le pourrez , et invitez les saints Anges à s'unir à vous pour vous aider à lui témoigner votre reconnaissance.

2° Cette divine mère a voulu vous avoir pour enfant, afin que vous lui donniez la joie de voir Jésus-Christ grandir, se fortifier et se développer dans votre âme. Elle a nourri et fait croître le corps du Sauveur par les soins qu'elle a pris de son enfance; et elle veut développer sa vie en vous jusqu'à ce que vous, arriviez à la perfection de cette vie à laquelle Dieu le père vous appelle.

La vie de Jésus croît et augmente dans les chrétiens lorsque ce divin Sauveur ne trouvant point en eux de résistance, il fait paraître ses vertus divines et sa sainteté dans leurs rouvres.

Quelle douce et vive satisfaction ne procureriez-vous pas à Marie si, à l'occasion de cette solennité, vous triomphiez de ces défauts dans lesquels vous retombez si souvent, et qui, empêchant Jésus-Christ d'agir en vous, le tiennent comme dans un état habituel d'impuissance et de faiblesse! Conjurez donc Marie d'ôter de ce coeur toutes les affections qui ne seraient pas pour Jésus. Priez-le avec ferveur de vous aider à les arracher, et d'en faire comme un petit faisceau de myrrhe pour l'offrir à l'Enfant Jésus dans sa crèche.

Oseriez-vous aller à lui les mains vides, tandis que les bergers et les mages s'empressent de lui porter chacun leurs présents ? Tels sont ceux que Jésus et Marie attendent de votre amour; votre cœur pourrait-il les lui refuser?

Prenez donc la résolution de réprimer en vous les mouvements de votre impatience naturelle, pour laisser à Jésus la facilité de faire paraître sa patience en vous; d'étouffer les saillies de votre amour-propre, pour qu'il puisse montrer en vous son humilité et sa douceur; de surmonter vos antipathies ou vos affections trop sensibles, afin de lui donner lieu de manifester pour vous sa divine charité; enfin d'attaquer de front tous vos défauts, pour qu'il fasse éclater en vous et par vous toutes ses aimables vertus, et qu'ainsi il grandisse et se développe dans votre âme.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 21 Déc - 17:33

CHAPITRE VII. NATIVITÉ DE JÉSUS-CHRIST; MARIE EST LA MÈRE SPIRITUELLE DE TOUS LES CHRÉTIENS

3° Pour vous maintenir dans des dispositions si nécessaires, consacrez-vous tout de nouveau à Marie en qualité d'enfant, et promettez-lui de vivre à son égard dans l'abandon le plus filial et la dépendance la plus absolue. Elle étend sa sollicitude maternelle sur tous vos besoins, sur ceux du corps aussi bien que sur ceux de l'âme.

Recevez donc comme de sa main la nourriture que vous prenez tous les jours, les vêtements nouveaux dont vous usez, tous les autres soulagements nécessaires ou utiles à votre conservation, en un mot, tout ce que la divine Providence met à votre disposition pour vous aider à passer la vie présente.

Cette fidélité à tout recevoir comme de la main de cette aimable mère, entretiendra en vous les sentiments de piété filiale que vous lui devez, et contribuera puissamment à vous faire user de toutes ces choses d'une manière très-pure. et très-chrétienne.

4° Avant de rien entreprendre de tant soit peu considérable, ayez soin de lui en demander la permission comme ferait un enfant à sa mère. L'Enfant Jésus, le plus parfait modèle en ce genre qui puisse jamais être proposé, nous a donné cet exemple de soumission à Marie, et nous a mérité la grâce de la pratiquer.

Quoiqu'il fût toujours éclairé par la lumière de son Père, qui lui montrait ce qu'il avait à faire, il ne laissait. pas, comme un enfant très-soumis à sa mère, de ne se porter à rien sans son agrément ; combien plus convient-il que vous vous conformiez à cette sainte pratique, pour trouver la lumière dans vos obscurités et éviter les piéges et les illusions de lamour-propre.

Ayez, donc soin, avant de rien entreprendre, de lui demander son agrément; et cela :
1° en renonçant à vos vues propres;
2° en vous unissant à ses intentions très-pures et très-saintes;
3° en la priant, si la chose qu'il s'agit de faire est conforme à son bon plaisir, d'y donner sa sainte bénédiction, ou d'en empêcher lexécution si elle ne lui était pas agréable;

4° mais un moyen de fixer alors vos incertitudes, ce serait de consulter une personne sage et désintéressée, et si vous êtes membre d'une communauté, la personne qui vous gouverne, en regardant dans sa décision la volonté de Marie qui se fera connaître à vous par ce moyen.

5° Une autre pratique qui nourrira en vous cette piété. filiale, ce sera de lui demander sa sainte bénédiction à genoux, et, si vous le pouvez, devant quelqu'une de ses images, le matin, dès votre lever, le soir, immédiatement avant de prendre votre repos. Servez-vous alors, à l'imitation de l'Église, de ces paroles qui lui sont familières : Que la Vierge Marie, avec son doux Enfant, nous bénisse: Nos, cum prole pia, benedicat Virgo Maria.

En vous consacrant à elle le matin, demandez-lui de vous revêtir tout de nouveau de la vie de Jésus-Christ, son Fils; priez-la de vous obtenir la fidélité nécessaire pour la faire croître et se développer en vous, et enfin pour vous renouveler dans ces dispositions durant le jour,, demandez-lui encore sa bénédiction maternelle en entrant dans votre chambre et lorsque vous en sortez, si votre position voua permet de vous assujettir à cette sainte pratique.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMer 22 Déc - 17:32

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Le sacrifice de Notre-Seigneur, figuré par tous les sacrifices de la loi, devait, comme ceux-ci, avoir quatre parties. La première était l'offrande faite à Dieu, ou la présentation solennelle de la victime; la seconde, son immolation sanglante; la troisième, sa consommation par le feu; et la quatrième, la communion, par laquelle Dieu, sous la figure du feu, et le peuple de son côté , étaient censés participer à la même victime en signe de parfaite réconciliation.

Par l'offrande qui lui en était faite, Dieu s'appropriait tellement la victime qu'il ne lui laissait plus l'usage d'elle-même, en sorte qu'elle ne vivait plus que pour lui. En signe de cette appropriation, le grand prêtre, lorsqu'on présentait certaines hosties au temple, mettait ses deux mains sur elles de la part de Dieu, figurant ainsi la possession parfaite que Dieu le Père prendrait un jour de Jésus-Christ sa véritable hostie.

Lorsque son Fils vint au monde, le Père éternel mit en quelque sorte sur la sainte humanité ses deux mains, c'est-à-dire son Verbe et son Esprit: son Verbe qui s'appropria la nature humaine, et son Esprit qui en prit une entière et irrévocable possession.

Si, dès le moment de l'Incarnation, le Fils de Dieu s'offrit ainsi et fit voeu d'hostie et de servitude à son Père, ce fut intérieurement et dans le secret des entrailles de Marie. Il venait cependant pour lui. rendre tous les devoirs auxquels les hommes sont obligés, les devoirs extérieurs et publics aussi bien que les devoirs intérieurs et cachés, et aussi pour rendre sensible aux hommes sa religion envers son Père.

D'ailleurs son sacrifice se faisant pour l'Église qui est visible, devait être visible lui-même en toutes ses parties. Il fallait donc qu'il réitérât publiquement son offrande; et dans quel lieu devait-il la renouveler ainsi, sinon dans le temple de Jérusalem, le seul asile de la vraie religion, dans le temple des Juifs, dont il venait perfectionner en sa personne la religion, pour la faire passer jusqu'à nous, et être lui-même la fin de l'ancienne loi et le principe de la. nouvelle.

Il venait accomplir en, sa personne, jusqu'au dernier iota, tout ce qui avait été prédit et figuré de lui. Or c'était dans le temple que devaient être offertes à Dieu toutes lés hosties ses figures; il fallait donc qu'il fût porté au temple de Jérusalem; et qu'il y réitérât solennellement son offrande, rendant ainsi à Dieu ses voeux devant son peuple, et par un culte extérieur et public : Vota mea Domino reddam, in conspectu omnis populi ejus.

C'est pourquoi Marie, instruite des prophéties qui l'annonçaient et des figures qui le représentaient, elle qui, ayant vécu l'espace d'environ douze ans dans le temple, avait adoré mille fois en esprit le sang véritable du Fils de Dieu en celui des victimes qu'elle voyait répandre tous les jours, Marie ne l'a pas plutôt reçu en sa possession, qu'elle désire d'aller au temple, afin de se démettre de tous ses droits sur lui, et de le livrer entre les bras de Dieu le Père pour le sacrifier.

Elle était dans une plus étroite obligation que personne de présenter pour elle-même à Dieu cette hostie, aux mérites de laquelle elle devait toutes les grâces dont elle se voyait comblée, et qui surpassaient celles que l'Église entière devait jamais recevoir. Marie; la plus innocente des créatures, la seule exempte de toute souillure, la seule digne d'approcher de Dieu avec confiance, étant la médiatrice de l'Église , devait offrir elle-même à Dieu dans le temple Jésus-Christ, notre hostie, et sy dévouer par avance à la mort, comme un jour elle irait le lui offrir sur le Calvaire. D'ailleurs, Dieu ayant défendu qu'on lui présentât aucune victime dérobée et voulant que chaque hostie lui fût offerte par les mains de ceux à qui elle appartenait, c'était à Marie de lui présenter cette hostie que la nature et 1a grâce lui avaient donnée si parfaitement et si singulièrement.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 23 Déc - 17:25

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Enfin il fallait que Marie accomplit en cette occasion solennelle ce qui était expressément marqué d'elle dans la loi, aussi bien que de Jésus-Christ, son Fils. Or Dieu y avait figuré l'offrande publique qu'elle devait lui faire de son Fils au temple, en ordonnant qu'on lui présentât au même lieu tous les enfants mâles premiers-nés, images de Jésus-Christ.

Si une femme conçoit et qu'elle mette au monde un enfant mâle, était-il dit dans la loi,... elle portera â l'entrée du tabernacle un agneau d'un an pour être offert en holocauste, et elle offrira pour le péché le petit d'une colombe...

Si elle n'a pas le moyen de trouver un agneau, elle offrira deux petits de colombes: l'un pour être offert en holocauste, l'autre en expiation du péché.

Le double sacrifice qu'il fallait offrir, pour l'enfant et pour sa mère, l'un en holocauste, (autre pour le péché, exprimait celui que Notre-Seigneur devait offrir de lui-même afin d'opérer le salut du monde.

Il ne suffisait pas, en effet, que Marie nous eût donné le Sauveur, il fallait de plus qu'il fût immolé réellement; en sorte qu'avant la mort sanglante qu'il devait souffrir à l'âge de trente-trois ans, ni lui, quoique innocent, ni l'Église, ne pouvaient entrer dans le ciel : Nonne hoec oportuit pati Christum, et ita intrare in gloriam suam ?

Cet interdit nous est figuré dans la loi, qui déclarait l'enfant et sa mère immondes, et les excluait de l'entrée du temple, image du ciel, jusqu'à ce que le sacrifice, prescrit pour l'un et pour l'autre, eût été offert. Si une femme met au monde un enfant mâle, elle sera immonde pendant sept jours. Le nombre de sept, qui est mystérieux, signifiait ici tous les temps qui devaient précéder l'Incarnation.

Le huitième jour l'enfant sera circoncis, et la mère demeurera encore trente-trois jours dans cet étal immonde, pendant lesquels elle ne touchera rien de saint, et n'entrera point dans le sanctuaire.

Cela signifiait que Notre-Seigneur serait trente-trois ans dans la honte de notre chair et de la génération d'Adam; que pendant tout ce temps il n'entrerait point dans le sanctuaire du ciel, dans le sein de son Père où il avait été engendré, et qui aurait dû, comme Fils, être le lieu de son séjour.

Cela figurait aussi que l'Église serait pareillement exclue du ciel tant que Jésus-Christ n'aurait pas été mis en croix. Si donc Marie, quoique innocente, demeura exclue pendant trente-trois jours de l'entrée du temple, et fut censée immonde, c'est que, devant y présenter

le sacrifice de l'Église, elle était la figure réelle de cette même Église, encore immonde et souillée, jusqu'à ce qu'au bout de trente-trois ans Jésus-Christ eût été immolé sur le Calvaire, et que même il eût été consommé en Dieu son Père par la résurrection.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 25 Déc - 5:30

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

La mort et la résurrection du Sauveur, ces deux sacrifices, ou plutôt ces deux parties d'un même sacrifice, étaient figurées par celui que devait offrir la mère d'un enfant mâle. Lorsque les jours de sa purification auront été accomplis, soit pour un fils, soit pour une fille, ajoute Dieu dans cette même loi, elle portera à l'entrée du tabernacle un agneau pour être offert en holocauste, et le petit d'une colombe ou une tourterelle, qui sera offerte comme hostie pour expier le péché; et si elle n'a pas le moyen d'offrir un agneau, elle offrira deux tourterelles ou deux petits de colombes : l'un en holocauste, lautre en expiation. Le prêtre priera pour elle, et par là elle sera purifiée du péché.

Ces deux tourterelles ou ces deux petites colombes, qui, selon l'Écriture, devaient être offertes à Dieu pour tenir la place de l'enfant mâle, et pour signifier le sacrifice auquel il était destiné, représentaient, en effet, les mystères de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. La loi ne pouvant exprimer nettement par un seul sacrifice la diversité de ces deux mystères, Dieu avait ordonné qu'on lui offrit deux colombes pour les figurer séparément l'un de l'autre.

Celle qu'on offrait en sacrifice pour le péché, qui était égorgée et dont le sang était répandu au pied de l'autel , figure de la . terre , représentait l'immolation sanglante et la mort de Jésus-Christ en croix.

L'autre, qui, après son immolation, était jetée. au feu, où elle était toute consumée, et pour cela appelée holocauste, exprimait la résurrection de Jésus-Christ consommé par ce mystère dans le feu de la divinité, c'est-à-dire dans la gloire de Dieu.

Pour accomplir ces figures, Marie et Joseph se rendent donc au temple avec l'Enfant Jésus. « Le temps. de la purification étant accompli, selon la loi de Moïse, » rapporte l'Évangéliste, c'est-à-dire le trente-troisième jour depuis la circoncision de Jésus étant arrivé , « ils portèrent l'enfant à Jérusalem four le présenter au Seigneur, ainsi qu'il est écrit dans la loi : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur; et pour donner ce qui était offert en sacrifice, selon qu'il est écrit dans la loi du Seigneur: deux tourterelles ou deux petits de colombes. »

Dans l'offrande publique, le prêtre considérait attentivement si l'hostie présentée avait toutes les marques désirées par la loi et ordonnées de Dieu; et, après que celui qui la présentait avait mis ses mains sur l'hostie, pour marquer qu'il se dépouillait de tout le droit que Dieu lui avait donné sur elle, le prêtre, l'ayant examinée à loisir, la recevait des mains de celui qui l'offrait, comme s'il eût dit : « Je reprends de la part de Dieu tout le droit que vous me rétrocédez; je reprends cette hostie pour ne plus m'en dessaisir et pour ne m'en démettre jamais : c'est pour l'éternité que je reçois ce sacrifice. »

Ce fut ce qui arriva réellement dans la présentation de notre hostie au temple, par les mains de Marie et de Joseph. On n'y vit pas seulement la victime avec ses figures, la cause et ses effets tout ensemble; on y vit encore, dans la personne du saint vieillard Siméon, Dieu le Père acceptant visiblement l'hostie.

Car Siméon, qui se rend au temple par le mouvement du Saint-Esprit, cet homme juste en qui était l'esprit de Dieu, fut dans cette circonstance une figure expresse et vivante du Père éternel, souverain sacrificateur de son Fils unique.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 25 Déc - 18:17

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Aussi Marie reconnaissant dans ce saint personnage le représentant de Dieu le Père, lui remet de la part de l'Église cette divine hostie; et comme Jésus est la chair de sa chair, les os de ses os, le sang de son sang, elle semble dire à Dieu, en sa qualité de Mère : « Père éternel, je ne l'ai pas plutôt reçu que je vous transporte et vous cède tout le droit que vous m'avez donné sur lui par sa naissance.

Si vous vous présentez à moi et paraissez à mes yeux comme prêtre, c'est pour l'immoler à votre gloire je le livre donc entre vos bras pour être sacrifié.

Il n'était pas encore né qu'il se dévouait à la mort il n'a jamais été à lui; déjà il s'est offert à vous dans mon sein et vous a remis tout le droit qu'il avait sur soi-même. Mais parce qu'il était à moi et que vous me laviez donné, il veut aussi que je vous le présente et que je me démette de tout le droit que j'ai sur lui.

Je me démets donc de mon trésor entre vos mains, et vous offre de la part de l'Église ce que j'ai de plus cher au monde, et ce qui est de plus grand au ciel et sur la terre, afin que, par ce voeu solennel et cette offrande publique de religion, il soit totalement à vous. »

En vertu de cette oblation solennelle, Jésus-Christ fut donc destiné à la mort. Il aurait même réellement donné sa vie dans le moment qu'on égorgeait celle des colombes qui était offerte pour expier le péché, S'il n'avait eu à satisfaire à beaucoup d'autres devoirs, qui ne lui permettaient pas de mourir sitôt ni dans cette circonstance; car il devait être immolé hors du temple.

C'est pourquoi la sainte Vierge le rachète aujourd'hui par deux colombes qui sont immolées à sa place. Mais comme il est présenté dans le temple, qui était le lieu destiné à l'immolation, il s'immole lui-même en esprit à la gloire de son Père, qui, dans la personne du saint vieillard, l'accepte comme hostie d'expiation. Il l'accepte pareillement comme hostie de louange, lorsque l'autre colombe est jetée dans le feu.

Car dans la personne de ce saint vieillard recevant en ses bras Notre-Seigneur, le recevant dans un sein rempli du feu de l'amour de Dieu lui-même, et Spiritus sanctus erat in eo, Dieu le Père le reçoit déjà à bras ouverts, comme il fera au jour de sa résurrection après son immolation sanglante; et en recevant ce sacrifice, il reçoit aussi d'avance celui de toute l'Église, en vue de laquelle il lui est offert.

Bien plus, si le saint vieillard Siméon tient ici la place du Père éternel, qui accepte par lui la victime, c'est Jésus-Christ qui est, lui-même le prêtre de sa propre oblation.

Il était dit dans la loi de la présentation de l'enfant mâle, qu'au sacrifice des deux colombes le prêtre joindrait sa prière particulière pour la mère de l'enfant, et que, par là, elle serait purifiée.

Jésus-Christ, le prêtre et l'hostie de son propre sacrifice, le vrai et l'unique prêtre de Dieu; dont tous les prêtres de la loi n'étaient que l'ombre et la figure, prie alors efficacement pour le genre humain ou l'Église qui l'a mis au monde; il s'offre à Dieu pour elle, et accomplit enfin cet oracle du prophète : « Les holocaustes, non plus que les sacrifices pour le péché, ne vous ont pas été agréables : vous m'avez formé un corps, qui est ce tabernacle, l'ouvrage de vos propres mains, et tous les membres que vous m'avez destinés pour composer mon corps mystique.

Voilà que je viens, ô mon Dieu, pour accomplir votre volonté. Je suis votre serviteur; je suis votre serviteur et le Fils de votre servante. » Ainsi, comme Adam, en sa qualité de chef du genre humain, avait perdu sa famille en s'éloignant de Dieu : Jésus-Christ, en tant que chef de son Église, s'offrant d'avance à lui en qualité d'hostie universelle, consacre et dédie à Dieu toute l'Église, par cette seule oblation de lui-même et de tous ses membres.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 26 Déc - 16:55

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Aussi Marie reconnaissant dans ce saint personnage le représentant de Dieu le Père, lui remet de la part de l'Église cette divine hostie; et comme Jésus est la chair de sa chair, les os de ses os, le sang de son sang, elle semble dire à Dieu, en sa qualité de Mère : « Père éternel, je ne l'ai pas plutôt reçu que je vous transporte et vous cède tout le droit que vous m'avez donné sur lui par sa naissance.

Si vous vous présentez à moi et paraissez à mes yeux comme prêtre, c'est pour l'immoler à votre gloire je le livre donc entre vos bras pour être sacrifié.

Il n'était pas encore né qu'il se dévouait à la mort il n'a jamais été à lui; déjà il s'est offert à vous dans mon sein et vous a remis tout le droit qu'il avait sur soi-même. Mais parce qu'il était à moi et que vous me laviez donné, il veut aussi que je vous le présente et que je me démette de tout le droit que j'ai sur lui.

Je me démets donc de mon trésor entre vos mains, et vous offre de la part de l'Église ce que j'ai de plus cher au monde, et ce qui est de plus grand au ciel et sur la terre, afin que, par ce voeu solennel et cette offrande publique de religion, il soit totalement à vous. »

En vertu de cette oblation solennelle, Jésus-Christ fut donc destiné à la mort. Il aurait même réellement donné sa vie dans le moment qu'on égorgeait celle des colombes qui était offerte pour expier le péché, S'il n'avait eu à satisfaire à beaucoup d'autres devoirs, qui ne lui permettaient pas de mourir sitôt ni dans cette circonstance; car il devait être immolé hors du temple.

C'est pourquoi la sainte Vierge le rachète aujourd'hui par deux colombes qui sont immolées à sa place. Mais comme il est présenté dans le temple, qui était le lieu destiné à l'immolation, il s'immole lui-même en esprit à la gloire de son Père, qui, dans la personne du saint vieillard, l'accepte comme hostie d'expiation. Il l'accepte pareillement comme hostie de louange, lorsque l'autre colombe est jetée dans le feu.

Car dans la personne de ce saint vieillard recevant en ses bras Notre-Seigneur, le recevant dans un sein rempli du feu de l'amour de Dieu lui-même, et Spiritus sanctus erat in eo, Dieu le Père le reçoit déjà à bras ouverts, comme il fera au jour de sa résurrection après son immolation sanglante; et en recevant ce sacrifice, il reçoit aussi d'avance celui de toute l'Église, en vue de laquelle il lui est offert.

Bien plus, si le saint vieillard Siméon tient ici la place du Père éternel, qui accepte par lui la victime, c'est Jésus-Christ qui est, lui-même le prêtre de sa propre oblation.

Il était dit dans la loi de la présentation de l'enfant mâle, qu'au sacrifice des deux colombes le prêtre joindrait sa prière particulière pour la mère de l'enfant, et que, par là, elle serait purifiée.

Jésus-Christ, le prêtre et l'hostie de son propre sacrifice, le vrai et l'unique prêtre de Dieu; dont tous les prêtres de la loi n'étaient que l'ombre et la figure, prie alors efficacement pour le genre humain ou l'Église qui l'a mis au monde; il s'offre à Dieu pour elle, et accomplit enfin cet oracle du prophète : « Les holocaustes, non plus que les sacrifices pour le péché, ne vous ont pas été agréables : vous m'avez formé un corps, qui est ce tabernacle, l'ouvrage de vos propres mains, et tous les membres que vous m'avez destinés pour composer mon corps mystique.

Voilà que je viens, ô mon Dieu, pour accomplir votre volonté. Je suis votre serviteur; je suis votre serviteur et le Fils de votre servante. » Ainsi, comme Adam, en sa qualité de chef du genre humain, avait perdu sa famille en s'éloignant de Dieu : Jésus-Christ, en tant que chef de son Église, s'offrant d'avance à lui en qualité d'hostie universelle, consacre et dédie à Dieu toute l'Église, par cette seule oblation de lui-même et de tous ses membres.

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CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Enfin, pour qu'il ne manquât rien à l'oblation publique de l'hostie du genre humain, Dieu y ajoute toute la solennité et tout l'éclat désirables.

Quoique la très sainte Vierge représentât dignement l'Église entière, au nom de laquelle elle faisait l'oblation, Dieu veut que l'Église chrétienne et la synagogue y soient représentées chacune en particulier; et il appelle la religion de lune et de l'autre pour assister à l'offrande publique de leur commun sacrifice.

La prophétesse Anne y vient de la part de la gentilité et de l'Église chrétienne, dont elle est la figure; et Siméon, au nom de la loi mosaïque, de l'esprit de laquelle il était rempli.

Ce saint Vieillard tient, en effet, la place de deux personnages dans le mystère de la présentation, ce qui n'est pas sans exemple parmi les hommes célèbres de l'ancien Testament, qui figuraient quelquefois des objets divers à cause des dispositions différentes que l'esprit de Dieu répandait dans leurs cœurs et des actions qu'il leur inspirait de faire. Siméon représente le Père éternel ; il figure aussi la loi ancienne.

« Il y avait à Jérusalem, rapporte l'Évangéliste, un homme juste et craignant Dieu, nommé Siméon, qui attendait la consolation d'Israël, et le Saint-Esprit était en lui.

Il lui avait été révélé par l'Esprit-Saint qu'il ne mourrait pas, qu'auparavant il n'eût vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au temple par le mouvement de l'esprit de Dieu, comme le père et la mère de l'enfant Jésus l'y portaient, afin d'accomplir à son égard ce qui était ordonné par la soi, il le prit lui-même entre ses bras et bénit Dieu, en disant : C'est maintenant, Seigneur, que vous laisser, mourir en paix votre serviteur, selon votre promesse, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous donnez et que vous avez préparé à tous les peuples, comme la lumière qui éclairera les gentils et la gloire de votre peuple Israël.»

La loi ancienne, en la personne de Siméon, voyant donc dans le Sauveur, qu'elle tient comme dans ses bras, la vérité des mystères qu'elle annonçait, et pour lesquels elle avait été établie, dit à Dieu, dans les transports de sa reconnaissance:

C'est maintenant, Seigneur, que vous renvoyez en paix votre serviteur, selon votre promesse, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous envoyez. Comme si la loi mosaïque disait : « Maintenant je suis au comble de mes vœux; je vois de mes yeux et je tiens dans mes mains la réalité de mes figures; je jouis de la vérité des mystères pour lesquels je soupirais.

Dès à présent je cesserais d'être, si celui que j'attendais ne voulait m'ensevelir avec honneur, à cause du respect qu'il me porte comme ayant été instituée et formée de vos mains.

Je mourrai donc en paix, maintenant que j'ai entre mes bras et que je vous présente, ô Père éternel, celui qui apaise votre colère, qui seul vaut plus que toutes les hosties et tous les sacrifices, et qui vous rendra plus d'honneur que ne le feraient toutes les créatures ensemble, quand elles vous seraient toutes sacrifiées. »

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 28 Déc - 17:42

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

C'est lui que vous avez préparé, depuis quatre mille ans que le. monde est formé, lui que vous avez destiné, non plus à un peuple particulier, mais à tous les peuples de l'univers, afin de les retirer de leurs iniquités et de l'aveuglement où ils étaient précipités par leur faute. Il est la lumière qui doit éclairer les gentils abîmés dans l'horreur du péché, et la gloire d'Israël votre peuple, quoiqu'il doive sembler en être l'opprobre dans sa mort sur la croix. Il sera, par sa résurrection, non-seulement le roi pacifique de toute la Judée sa patrie, comme le véritable Salomon, mais un roi conquérant qui subjuguera toute créature et sera révéré dans tout l'univers.

Mais Dieu, qui remplit Siméon de l'esprit de la loi dont il tient. la place, lui confère beaucoup de grâces et lui révèle encore de grands secrets, qui ne seront connus qu'au jour du jugement. Il lui donne l'esprit de prophétie et veut qu'il annonce à Marie elle-même ce qu'elle n'avait point appris jusque-là, savoir la part qu'elle devait avoir aux souffrances de son Fils.

Comme le péché a pris son origine dans le plaisir, et comme il a son siège dans l'âme, c'est "surtout dans son âme que Jésus-Christ doit être immolé par la douleur, afin de satisfaire à Dieu par un coeur qui, valant plus que tout le monde, rende lui seul plus d'honneur à la Majesté divine par la douleur; que tous les pécheurs ne lui auront causé de déshonneur par leurs joies criminelles.

Plus vaste que tout le monde, l'esprit intérieur de Jésus-Christ a vu tout ce que Dieu exigeait que les hommes souffrissent dans leurs corps et dans leurs âmes, et il s'est étendu à tout cela tout d'un coup. il a pleuré leurs péchés, comme si lui-même les eût commis; il a accepté intérieurement toutes leurs souffrances et les a endurées dans son âme.

Quant à leurs peines extérieures, il a accepté les tourments de ses martyrs, les maladies de ses fidèles, les persécutions de ses enfants, et tout ce que pourront jamais endurer ses membres, afin de souffrir, par son esprit répandu en eux, tout ce que la justice Miséricordieuse de Dieu exercera sur eux de plus rigoureux et de plus sévère.

Mais parce que Marie tient la place de l'Église, dans l'oeuvre de notre rédemption, elle doit participer plus que personne aux souffrances du Rédempteur. Lorsque Adam, dans le paradis terrestre, goûta le coupable plaisir que Jésus-Christ vient expier par sa mort, Eve partagea, avec lui cette criminelle jouissance, et devint par là, pour tousses enfants, le canal empoisonné qui leur communiqua à tous le péché et la mort; et Dieu veut que Marie partage au Calvaire les douleurs et la pénitence de Jésus-Christ, afin de la communiquer aussi par elle à l'Église.

Il veut qu'elle le voie souffrir intérieurement et extérieurement, et qu'à la vue de la colère divine allumée contre son Fils, chargé de nos crimes, elle ait le coeur percé de part en part, comme d'un coup d'épée. C'est ce que Dieu lui fait connaître dans ce jour par la bouche de Siméon, qui semble n'être prophète que pour elle seule, et de qui elle reçoit cette prophétie vivante : Et quant à vous, votre âme sera transpercée d'un glaive, afin que les sentiments de beaucoup de coeurs soient manifestés.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMer 29 Déc - 17:34

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Votre âme sera transpercée, c'est-à-dire votre cœur sera affligé d'un coup très perçant de la blessure mortelle qui fera mourir la victime elle-même. Par là il lui apprend que les douleurs et les souffrances du Messie, prédites par les prophètes, seraient aussi ses propres douleurs : le coup qui fera mourir cette adorable victime devant percer sa Mère elle-même. Car il ne parle que d'une douleur et d'un glaive; la même affliction qui sera dans le Fils de Dieu sera aussi dans Marie, par une très-intime communication.

A ces paroles de Siméon, Marie comprenant ce qu'elle aurait à endurer par la vue de la mort de son Fils, ce furent des larmes et des douleurs très grandes. «Eh quoi ! disait-elle, au nom de l'Église en son affliction, un Dieu porté dans le temple comme un pécheur; l'innocent offert comme un coupable; celui qui est le maître de tout, qui sait tout, qui est la force même, pris pour le plus pauvre du monde, pour un ignorant, pour un enfant emmaillotté ! ».

Et puis, l'embrassant, elle lui disait: « Mon bien-aimé est à moi, et moi je suis à lui. » De son côté, l'enfant Jésus versait des larmes et souffrait par compassion, pour les douleurs de sa Mère affligée de sa mort à venir; et, s'adressant intérieurement à elle, il lui disait, pour l'encourager par les fruits que produirait son sacrifice : « Déliez les liens aux pécheurs; donnez la lumière aux aveugles; retirez les hommes de leurs offenses et procurez-leur tous les biens. »

Admirable bonté de Dieu, qui vérifie aujourd'hui en notre faveur cette parole de David : A ceux qui vous craignent, vous avez fait signe de fuir devant l'arc, y exposant votre fils et sa Mère. Car ce n'est point Marie qu'il avertit, d'éviter les coups et de fuir comme feront les autres. Au contraire, elle fera paraître plus de force de Dieu dans l'accablement des douleurs de son fils, dont elle sera tout abreuvée, que n'en montreront jamais toutes les autres créatures; et, au lieu de fuir devant l'arc, qui est la croix, elle demeurera ferme et debout auprès de son fils.

Mais si c'est l'Église qu'il avertit de fuir devant l'arc, pourquoi veut-il faire la même blessure à Jésus et à Marie, et les percer tous deux de douleur? Pourquoi veut-il tenir ces deux innocentes victimes, abîmées et absorbées dans la pénitence et la douleur de nos crimes? C'est, comme il nous l'apprend par la bouche de Siméon, afin de manifester les sentiments de beaucoup de cœurs, c'est-à-dire, afin de faire naître dans beaucoup de cœurs les sentiments de pénitence et de douleur, dont Jésus-Christ est pénétré.

Il veut que Marie les fasse passer en eux, après s'en être pénétrée elle-même. Il veut que, touchés de ce même esprit de pénitence et de componction, nous pleurions nos propres péchés, après que Marie, tout innocente qu'elle est, les aura pleurés amèrement; et que Jésus, l'innocence même, non-seulement les aura pleurés et détestés, mais nous aura encore mérité, par ses douleurs, la grâce de les pleurer et de souffrir en esprit de pénitence les peines temporelles que la justice divine exige de nous.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 30 Déc - 17:31

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

La présentation de Notre-Seigneur au temple est donc la cérémonie de la loi qui explique le saint mystère de Jésus-Christ mort et ressuscité. L'on y voit les figures avec le victime réelle; 1e sacrifice des deux colombes, et aussi Jésus-Christ immolé, et Jésus-Christ consommé dans la gloire.

On y voit la purification et la sanctification de l'Église : l'union parfaite de l'ancien et du nouveau Testament, enfin, Dieu-le Père acceptant visiblement notre hostie et nous réconciliant avec lui.

Cette Vierge très-prudente ne parlait à personne des mystères que Dieu voulait tenir cachés; et c'est encore ce que l'Évangéliste nous donne à entendre en répétant deux fois, au sujet des circonstances qui précédèrent ou qui accompagnèrent la naissance du Sauveur, qu'elle les conservait et en conférait en son coeur.

Il faut savoir, en effet, qu'elle avait vu les mystères de son Fils par contemplation avant sa venue au monde, plus pleinement et plus clairement que ne les avaient vus tous les prophètes, et qu'elle n'aurait pu les connaître par toutes leurs prophéties, et que d'ailleurs le Verbe divin l'en avait instruite à fond, lorsque, par l'Incarnation, il vint reposer en elle.

Marie donc, après les avoir ainsi connus par contemplation, les voyait s'accomplir réellement en la personne de son Fils, et, conférant leur accomplissement avec ce qui lui avait été manifesté intérieurement, comparant les prédictions avec les effets, elle reconnaissait que toutes choses se passaient en lui de la manière que Dieu les lui avait représentées avant sa venue : Maria autem conservabat omnia verba haec, conferens in corde suo.

Pour participer à l'esprit eu à la grâce du saint mystère de la Présentation de Notre-Seigneur, nous devons renouveler la consécration solennelle que Jésus-Christ y fit de nous-mêmes à Dieu.

Elle fut figurée par les deux colombes, .images expressives non-seulement de Jésus, mais encore de tous les chrétiens que Dieu voulait conduire à la perfection, en les faisant passer par les deux états qu'elles exprimaient.

Celle qui était seulement immolée et dont on répandait le sang, marquait l'extérieur de notre vie, qui doit être purifiée par l'esprit de pénitence; et l'autre, qui était ensuite consumée par le :feu, marquait notre intérieur, qui doit être transformé en Dieu par la charité.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 1 Jan - 4:09

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette consécration, que Notre-Seigneur fit alors de ses membres en général, l'Église l'a renouvelée pour chacun de nous en particulier, lorsqu'elle nous a mis au nombre de ses enfants par le saint baptême; et il est à remarquer que les circonstances qui accompagnent l'administration de ce sacrement étaient figurées par celles qui avaient lieu à la présentation des victimes dans le temple. Lorsqu'on les y amenait, elles étaient censées être encore profanes; et cela exprimait l'état où nous nous trouvions nous-mêmes avant notre régénération, étant alors, à cause de notre naissance d'Adam; des enfants de malédiction et de colère.

La victime demeurait à la porte du tabernacle; et pareillement, lorsqu'on nous présenta au baptême, nous ne fûmes pas d'abord introduits dans l'Église, image du royaume de Dieu où rien de souillé ne saurait entrer. Le démon, qui noue possédait alors, devait d'ailleurs être chassé de nous, avant que nous pussions être introduits dans d'Église.

Les prêtres eu temple, en consacrant les victimes à Dieu, les soustrayaient à tout usage profane, et pareillement, lorsqu'on nous introduisit dans l'église, Dieu en fit autant .de nous.

Il nous dédia et nous appropria totalement à lui par l'action du prêtre qui imposa sur nous l'étole, par celle de l'imposition fréquente des mains, mais surtout par le caractère ineffaçable qui fut imprimé dans notre âme et par la donation que Dieu nous fit alors de son Saint-Esprit.

Car ce divin Esprit vint résider en nous comme dans un temple consacré à la Majesté divine. Ayant donc fait profession, d'hostie par le baptême et commencé d'être victimes dès ce moment, vous avez été tellement consacrés et appropriés à Dieu, que vous n'avez plus de droit sur vous-mêmes, et le monde n'en a plus sur vous. Par conséquent vous devez vivre pour Dieu seul,. en attendant l'heure de votre sacrifice, qui sera celle de votre mort.

Pour vous faire vivre de la sorte, le Saint-Esprit en venant résider en vous par le baptême vous a donné une vie nouvelle, qui est la vie propre des chrétiens.

Cette vie a deux parties : la mort au péché et la vie à Dieu; la première sert de fondement à la seconde, comme saint Paul ne cesse de le répéter : Ignorez-vous, dit-il, qu'ayant été baptisés en Jésus-Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés? C'est-à-dire, par le baptême nous avons été revêtus des sentiments intérieurs et des dispositions qu'il avait en mourant, et qu'il offrit pour nous à Dieu son Père.

Ignorez-vous que la grâce de sa mort, qui nous doit faire, mourir au péché, a couvert notre âme par le baptême, comme l'eau couvrait notre corps, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité, nous marchions aussi dans les sentiers d'une vie nouvelle?

C'est-à-dire de cette vie dont nous avons pareillement reçu la grâce par ce sacrement : le Saint-Esprit, si nous le laissons maître de notre cœur, nous donnant des inclinations semblables à celles de Jésus-Christ ressuscité. Faites donc état, conclut saint Paul, que vous êtes morts au péché, et vivants à Dieu, en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 2 Jan - 2:38

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette consécration, que Notre-Seigneur fit alors de ses membres en général, l'Église l'a renouvelée pour chacun de nous en particulier, lorsqu'elle nous a mis au nombre de ses enfants par le saint baptême; et il est à remarquer que les circonstances qui accompagnent l'administration de ce sacrement étaient figurées par celles qui avaient lieu à la présentation des victimes dans le temple.

Lorsqu'on les y amenait, elles étaient censées être encore profanes; et cela exprimait l'état où nous nous trouvions nous-mêmes avant notre régénération, étant alors, à cause de notre naissance d'Adam; des enfants de malédiction et de colère.

La victime demeurait à la porte du tabernacle; et pareillement, lorsqu'on nous présenta au baptême, nous ne fûmes pas d'abord introduits dans l'Église, image du royaume de Dieu où rien de souillé ne saurait entrer. Le démon, qui noue possédait alors, devait d'ailleurs être chassé de nous, avant que nous pussions être introduits dans d'Église.

Les prêtres eu temple, en consacrant les victimes à Dieu, les soustrayaient à tout usage profane, et pareillement, lorsqu'on nous introduisit dans l'église, Dieu en fit autant de nous.

Il nous dédia et nous appropria totalement à lui par l'action du prêtre qui imposa sur nous l'étole, par celle de l'imposition fréquente des mains, mais surtout par le caractère ineffaçable qui fut imprimé dans notre âme et par la donation que Dieu nous fit alors de son Saint-Esprit.

Car ce divin Esprit vint résider en nous comme dans un temple consacré à la Majesté divine. Ayant donc fait profession, d'hostie par le baptême et commencé d'être victimes dès ce moment, vous avez été tellement consacrés et appropriés à Dieu, que vous n'avez plus de droit sur vous-mêmes, et le monde n'en a plus sur vous. Par conséquent vous devez vivre pour Dieu seul,. en attendant l'heure de votre sacrifice, qui sera celle de votre mort.

Pour vous faire vivre de la sorte, le Saint-Esprit en venant résider en vous par le baptême vous a donné une vie nouvelle, qui est la vie propre des chrétiens. Cette vie a deux parties : la mort au péché et la vie à Dieu; la première sert de fondement à la seconde, comme saint Paul ne cesse de le répéter : Ignorez-vous, dit-il, qu'ayant été baptisés en Jésus-Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés ?

C'est-à-dire, par le baptême nous avons été revêtus des sentiments intérieurs et des dispositions qu'il avait en mourant, et qu'il offrit pour nous à Dieu son Père.

Ignorez-vous que la grâce de sa mort, qui nous doit faire, mourir au péché, a couvert notre âme par le baptême, comme l'eau couvrait notre corps, afin que, comme Jésus-Christ est ressuscité, nous marchions aussi dans les sentiers d'une vie nouvelle?

C'est-à-dire de cette vie dont nous avons pareillement reçu la grâce par ce sacrement : le Saint-Esprit, si nous le laissons maître de notre coeur, nous donnant des inclinations semblables à celles de Jésus-Christ ressuscité. Faites donc état, conclut saint Paul, que vous êtes morts au péché, et vivants à Dieu, en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 2 Jan - 18:14

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette mort, par laquelle il faut entrer dans la vie chrétienne, n'est autre chose que la ruine des mauvaises inclinations, qui sont en nous les restes de notre première naissance. En effet, l'inclination des sens vers les créatures reste toujours en nous après lè baptême, et c'est le martyre que tout vrai chrétien doit souffrir en esprit de pénitence, d'être incliné par les sens vers les créatures, et de ne s'y attacher pas.

Comme ces inclinations vicieuses nous portent à désirer les honneurs, les richesses et les plaisirs, par le baptême, l'esprit de Jésus-Christ nous attire à l'humilité, à l'amour de la pauvreté, à la recherche de la mortification ; et c'est dans la pratique de ces vertus que consiste précisément l'immolation de nous-mêmes, qui doit nous rendre semblables à Jésus-Christ, et ne faire de lui et de nous qu'une seule victime d'expiation.

Considérez que dans le mystère même de la Purification, Jésus et Marie nous donnent des exemples admirables de ces trois sortes d'anéantissement nécessaires à tous les vrais chrétiens. Vous y voyez l'anéantissement à l'honneur.

Le Fils aussi bien que la Mère ne veulent rien être dans l'estime et dans le cœur des hommes; ils s'assujettissent aux lois communes des pécheurs; et, quoiqu'ils contiennent et qu'ils portent dans leurs cœurs la sanctification du temple et celle de tous les hommes, ils sont regardés comme des criminels.

Vous y voyez l'anéantissement aux grandeurs et aux richesses du monde; puisque Jésus et Marie, les plus grands et. les plus puissants de la terre, à qui tout appartient, paraissent dans le temple comme s'ils étaient les plus pauvres, dénués de toutes commodités; c'est par l'offrande de deux colombes que Marie rachète son Fils, ce qui était le prix des misérables et des plus pauvres d'entre les Juifs.

Enfin ils y sont anéantis en tout eux-mêmes, ne voulant rien avoir ni rien être que pour l'immoler à Dieu par un entier sacrifice : disposition qui paraîtra surtout au Calvaire, lorsque Jésus et Marie accompliront extérieurement ce que figurait la colombe dont le sang était répandu.

Voilà les vertus que ,vous devez vous efforcer de pratiquer vous-même dans votre condition, si vous voulez ne :pas laisser inutile l'offrande que Jésus-Christ a faite de vous dans sa Présentation, ni rendre infructueuse la grâce de votre baptême.
Pratiquer l'humilité, la pauvreté, la mortification dans les occasions que la Providence vous présente, pour vous exercer à ces vertus, c'est proprement ce que Notre-Seigneur appelle porter sa croix. Celui qui veut venir après moi, dit-il, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive.

Peut-on se dire chrétien et avoir en horreur sa croix, qui est le signe et la marque de la profession chrétienne? Il est vrai que la croix serait accablante pour vous, si vous étiez seul à la porter.

Mais n'est-ce pas pour en partager le poids que Jésus-Christ s'est fait votre semblable ? n'est-ce pas pour fortifier votre faiblesse naturelle qu'au baptême il vous a donné son esprit? Dans les cérémonies de ce sacrement, le prêtre, image de Dieu, a fait sur vous deux croix avec de l'huile: l'une sur vos épaules, l'autre sur votre cœur.

Savez-vous pourquoi? C'était pour marquer que l'Esprit-Saint ou l'esprit de Jésus-Christ, figuré par l'huile, imprimait dans votre cœur l'amour de la croix, et qu'il vous communiquait sa force pour la porter : les épaules étant dans l'homme le siège de la force, comme le cœur est celui de l'amour.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyLun 3 Jan - 17:42

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

Cette mort, par laquelle il faut entrer dans la vie chrétienne, n'est autre chose que la ruine des mauvaises inclinations, qui sont en nous les restes de notre première naissance. En effet, l'inclination des sens vers les créatures reste toujours en nous après le baptême, et c'est le martyre que tout vrai chrétien doit souffrir en esprit de pénitence, d'être incliné par les sens vers les créatures, et de ne s'y attacher pas. Comme ces inclinations vicieuses nous portent à désirer les honneurs, les richesses et les plaisirs, par le baptême, l'esprit de Jésus-Christ nous attire à l'humilité, à l'amour de la pauvreté, à la recherche de la mortification ; et c'est dans la pratique de ces vertus que consiste précisément l'immolation de nous-mêmes, qui doit nous rendre semblables à Jésus-Christ, et ne faire de lui et de nous qu'une seule victime d'expiation.

Considérez que dans le mystère même de la Purification, Jésus et Marie nous donnent des exemples admirables de ces trois sortes d'anéantissement nécessaires à tous les vrais chrétiens. Vous y voyez l'anéantissement à l'honneur. Le Fils aussi bien que la Mère ne veulent rien être dans l'estime et dans le cœur des hommes; ils s'assujettissent aux lois communes des pécheurs; et, quoiqu'ils contiennent et qu'ils portent dans leurs cœurs la sanctification du temple et celle de tous les hommes, ils sont regardés comme des criminels.

Vous y voyez l'anéantissement aux grandeurs et aux richesses du monde; puisque Jésus et Marie, les plus grands et. les plus puissants de la terre, à qui tout appartient, paraissent dans le temple comme s'ils étaient les plus pauvres, dénués de toutes commodités; c'est par l'offrande de deux colombes que Marie rachète son Fils, ce qui était le prix des misérables et des plus pauvres d'entre les Juifs. Enfin ils y sont anéantis en tout eux-mêmes, ne voulant rien avoir ni rien être que pour l'immoler à Dieu par un entier sacrifice : disposition qui paraîtra surtout au Calvaire, lorsque Jésus et Marie accompliront extérieurement ce que figurait la colombe dont le sang était répandu.

Voilà les vertus que ,vous devez vous efforcer de pratiquer vous-même dans votre condition, si vous voulez ne :pas laisser inutile l'offrande que Jésus-Christ a faite de vous dans sa Présentation, ni rendre infructueuse la grâce de votre baptême. Pratiquer l'humilité, la pauvreté, la mortification dans les occasions que la Providence vous présente, pour vous exercer à ces vertus, c'est proprement ce que Notre-Seigneur appelle porter sa croix. Celui qui veut venir après moi, dit-il, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive. Peut-on se dire chrétien et avoir en horreur sa croix, qui est le signe et la marque de la profession chrétienne? Il est vrai que la croix serait accablante pour vous, si vous étiez seul à la porter.

Mais n'est-ce pas pour en partager le poids que Jésus-Christ s'est fait votre semblable ? n'est-ce pas pour fortifier votre faiblesse naturelle qu'au baptême il vous a donné son esprit? Dans les cérémonies de ce sacrement, le prêtre, image de Dieu, a fait sur vous deux croix avec de l'huile: l'une sur vos épaules, l'autre sur votre cœur. Savez-vous pourquoi? C'était pour marquer que l'Esprit-Saint ou l'esprit de Jésus-Christ, figuré par l'huile, imprimait dans votre cœur l'amour de la croix, et qu'il vous communiquait sa force pour la porter : les épaules étant dans l'homme le siège de la force, comme le cœur est celui de l'amour.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 4 Jan - 17:38

CHAPITRE VIII. MYSTÈRE DE LA PURIFICATION DE MARIE ET DE LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE

C'est dans leurs mains qu'ils portent ces cierges pour protester que, faisant profession de la foi de Jésus-Christ, ils ne veulent s'employer qu'aux oeuvres qu'il leur ordonne, et que l'Évangile leur montre par sa sainte lumière.

Ils vont en procession le cierge en main, et cette procession est générale, pour signifier qu'ils veulent marcher tous les jours de leur vie dans les voies de l'Évangile; comme s'ils disaient : « Seigneur, votre parole, soit intérieure, soit extérieure, sert de conduite à votre Église; votre sainte foi qui nous éclaire, et qui a été répandue dans nos âmes par le baptême, sera la règle et la direction de notre vie. »

Enfin, comme on renouvelle publiquement en ce jour la profession qu'on avait faite dans ce sacrement, chacun tient soi-même le cierge qu'il n'avait porté que par les mains des parrains et des marraines, et ce cierge on le tient en marchant, pour dire qu'en toutes choses et dans toute notre conduite, nous marcherons dans les sentiers de la foi, selon les ordres et les desseins de Dieu, chacun dans sa vocation particulière.

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Pour comprendre la pureté et la sainteté des devoirs que Jésus rendait à Joseph et à Marie, il faut savoir que quoiqu'il ne formât qu'une seule personne, il subsistait, à vrai dire, en deux conditions très-différentes.

La portion supérieure de son âme, qui consiste dans l'entendement et la volonté, voyait toujours l'essence divine et toutes les beautés adorables de son Père.

Elle jouissait de la gloire dont il jouit maintenant, et des opérations immenses de l'esprit de Dieu en lui. Mais, par un miracle de la toute-puissance divine, la portion inférieure qui possédait et animait son corps, demeurait datas l'état d'une âme commune et ordinaire, et ne jouissait point de la gloire ni de la vue de Dieu.

Si sa gloire se fût répandue sur cette portion de. son âme, elle eût rendu le corps glorieux et eût ôté au Verbe incarné le moyen de souffrir. Dieu le Père ne donnait donc la possession et la jouissance de lui-même qu'à. la portion supérieure de l'âme de son Fils.

Il retenait ses opérations et ses effets en cette partie sublime, sans souffrir que ces dons s'écoulassent dans cette portion qui animait et vivifiait le corps, laquelle, au contraire, étant destinée à la pénitence et à la privation de la jouissance de Dieu et de ses délices, était souvent dans des abandons, des délaissements et des afflictions que nous aurions peine à imaginer.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMer 5 Jan - 17:35

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Toutefois; voulant donner une sorte de satisfaction et de soulagement a jette portion de l'humanité du Sauveur, et lui faire passer avec quelque adoucissement la vie arrière de ce monde.

Dieu se rendit visible, en quelque façon, dans Marie et dans Joseph, pour converser sensiblement sous leur extérieur avec son Fils. Marie et Joseph étaient pour Jésus, victime d'expiation; une image de Dieu, dans laquelle il adorait sa providence temporelle, son amour envers lui et envers les hommes.

Le temple était bien pour Jésus un lieu de dévotion, parce qu'il y voyait une figure matérielle et morte de Dieu; mais en Marie et Joseph il voyait une figure vivante, spirituelle et divine de toutes ses grandeurs et de toutes ses perfections.

Quelle n'était donc pas la beauté intérieure de ces deux saintes personnes que Dieu avait fortifiées exprès de ses mains, pour le représenter lui-même à l'humanité souffrante de son Fils, et lui mettre toujours devant les yeux son vrai portrait et son image vivante dans le temps de son absence ! Ainsi la soumission de Jésus envers ses saints parents était fondée sur celle qu'il devait au Père éternel.

Néanmoins, malgré l'amour incompréhensible qu'il porte à sa Mère, malgré son obéissance religieuse à ses volontés, Jésus-Christ ne laisse paraître pour elle aucune faiblesse. Comme il vient réformer les défauts de nos coeurs, et nous donner le modèle d'une conduite parfaite, il évite, lorsqu'il travaille à l'oeuvre de son Père céleste, tout ce qui eût pu le faire soupçonner d'avoir, dans la personne de sa Mère, de l'attache à la chair et au sang.

Il se conduit à son égard de manière à servir d'exemple aux ouvriers évangéliques qu'il doit laisser dans son Église après lui; c'est ce qu'il fait paraître en restant secrètement au temple.

Il nous donne dans cette circonstance une instruction admirable de la manière dont nous devons agir envers nos parents en ce qui regarde les ordres de Dieu sur nous.

Quoiqu'il n'eût alors que douze ans, et qu'il fût encore sous la conduite extérieure de sa mère; quoique Marie fût la plus sainte mère qui ait été et qui sera jamais; quoiqu'il fût assuré qu'elle ne l'aurait pas détourné de faire la volonté de Dieu, et qu'au contraire elle l'aurait porté à l'accomplir dans toute son étendue et dans ses moindres circonstances, il ne voulut pas néanmoins lui découvrir son dessein, ni lui demander conseil sur ce qu'il avait à faire.

Par là il nous apprit que, dans les choses que Dieu demande de nous, il n'y a aucun conseil à prendre de nos parents, qui ne nous ayant pas été donnés de Dieu pour la conduite de notre âme, ne sont pas aussi les organes dont il veut se servir pour nous faire connaître ses volontés.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 6 Jan - 17:06

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Pour se conformer aux ordres de son Père, Jésus n'est point arrêté par les saintes larmes de sa mère, ni par la douleur de saint Joseph, si affligés de son ,absence; il sacrifie les sentiments et les tendresses du plus saint et du plus cordial des enfants. Il était même disposé d'aller jusqu'au bout du monde si son Père céleste l'eût désiré de lui; et quand il n'aurait jamais dû revoir la très-sainte Vierge en cette vie, et que même elle eût été mille fois plus affligée encore de son absence, jamais la douleur de sa mère, qu'il sentait lui-même si vivement, ni son amour pour elle, ne lui auraient donné d'autre pensée.

Aussi lorsque ses parents le retrouvèrent dans le temple, sa mère lui ayant dit : « Mon Fils, pourquoi en avez-vous usé de la sorte avec nous? Voilà que votre père et moi nous vous cherchions tout affligés ; » Jésus leur, répondit: « Pourquoi me cherchiez-vous? ne saviez-vous pas qu'il faut que je sois occupé aux oeuvres de mon Père? » C'est-à-dire que je dois travailler pour les intérêts de mon Père céleste, qui a sur vous un souverain domaine, et que je dois oublier tout pour faire sa volonté adorable.

Si l'enfant Jésus parle ici à ses saints parents avec tant de fermeté, il ne faut pas croire que de son côté il n'eût pas été affligé de leur éloignement. Il sentait vivement dans son coeur toutes ces inclinations justes, innocentes et pures, qui restent dans les enfants pour leur père et leur mère.

Comme elles tirent leur origine de Dieu, qui se plaît a imprimer dans les enfants ce sentiment de retour envers leurs parents, pour l'obligation qu'ils leur doivent de lêtre qu'ils ont reçu par eux, Jésus, qui tenait son propre corps de la chair très pure de Marie, les ressentait comme nous, avant sa résurrection.

Aussi l'évangéliste ajoute-t-il, après le récit précédent : Il partit ensuite avec eux, se rendit à Nazareth, et il leur était soumis; et l'Évangile, ne fait point mention d'aucune autre vertu de Jésus-Christ, pendant trente ans, que de sa soumission et de son obéissance à Joseph et à Marie.

C'est le propre d'un fils d'obéir à son père; Notre-Seigneur, comme Fils parfait du Père éternel, lui a obéi depuis le commencement de sa vie jusqu'à sa mort; et s'il a vécu ainsi sous la direction de Joseph et de Marie, c'est qu'il envisageait l'un et l'autre comme des images vivantes du Père éternel.

La fidélité de son obéissance était même telle, qu'à moins d'une conduite extraordinaire de Dieu son Père sur lui, comme dans sa retraite au temple, il soumettait les lumières du Saint-Esprit en lui à l'approbation de Marie et de Joseph, Dieu résidant visiblement dans l'un et dans l'autre pour leur faire approuver les sentiments intérieurs qu'il lui communiquait.

C'est l'exemple de soumission que Jésus-Christ a voulu donner à l'Église pour l'instruction des particuliers, lesquels ne peuvent pas se promettre une conduite de Dieu plus spéciale qu'il ne l'avait lui-même. Il n'y a personne exempt de soumission, quelque communication que Dieu lui fasse de ses lumières, et toujours faut-il faire approuver ses sentiments par celui qui tient ici-bas la place de Dieu.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 8 Jan - 5:02

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Ajoutons que Jésus ne fait jamais paraître pour Marie cette tendresse qui, amollissant et affaiblissant leur cœur, rend trop souvent les enfants incapables de faire à Dieu es sacrifices :qu'il exige. L'Évangile rapporte trois circonstances où il a parlé à sa sainte Mère; et nous ne voyons pas: que dans aucune il lui ait dit une seule de ces paroles dont la nature a coutume de se servir :pour exprimer et entretenir ses plus vives affections.

Dans le temple, il lui parle avec un esprit de zèle admirable pour la gloire de Dieu son Père, lui témoignant avec force qu'il doit s'appliquer aux oeuvres qui regardent son service.

A la seconde occasion, qui fut celle des noces de Cana, il lui parle avec un amour très-pur pour son Père, lui représentant la dépendance où il est de ses divines volontés pour les accomplir dans les moments qu'il avait marqués lui-même.

A la troisième, qui eut lieu au Calvaire, il lui parle avec un esprit de charité et de tendresse très-grandes pour les hommes, à qui il donne, dans le présent qu'il leur fait, le plus aimable secours qu'ils pouvaient attendre pour leur salut.

S'il parle donc de la sorte à sa sainte Mère, quoiqu'elle lui soit incomparablement plus chère que toute l'Église ensemble, si même il ne la voit pas très-souvent lorsqu'il travaille extérieurement à l'œuvre de son Père, c'est par fidélité au ministère dont il est chargé.

Venant condamner devant les Juifs les sentiments de la nature dégénérée et établir une génération nouvelle, toute spirituelle, dont il estimait plus les moindres sentiments que ceux de la nature humaine les plus innocents et les plus purs, il ne pouvait, en qualité de Messie, faire paraître, durant sa vie parmi les hommes, son amour envers Marie, ni lui donner tous les témoignages publics d'affection que son cœur désirait. La bienséance d'ailleurs ne lui permettait pas de les témoigner au dehors.

Voilà pourquoi, outre la raison mystérieuse dont nous parlerons, il ne la nomme pas sa mère, ni à Cana ni sur le Calvaire. Un jour que Jésus parlait au peuple, sa mère et ses parents étant venus le trouver sans pouvoir pénétrer jusqu'à lui à cause de la foule, quelqu'un lui dit : Voilà votre mère et vos frères qui sont dehors et qui demandent à vous parler.

Il répondit à cet homme : Qui est ma mère? et qui sont mes frères? et étendant la main sur ses disciples : Voilà, dit-il, ma mère et mes frères; car quiconque fait la volonté de mon Père, qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère.

Par cette réponse, il montre qu'il a plus d'attache aux intérêts de son Père qu'à ceux de la nature, et qu'il préfère ceux qui lui appartiennent en qualité d'enfants de Dieu, comme était la très-sainte Vierge, à ceux qui ne lui appartiendraient précisément que selon la chair.

Pareillement, dans une autre circonstance où il enseignait le peuple, comme nous l'avons déjà remarqué, une femme élevant sa voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qua vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées. Jésus répond : Mais dites plutôt bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la conservent.

Par là, il montre encore qu'il estime mille fois plus Marie de ce qu'elle obéissait à Dieu, que de ce qu'elle était sa mère selon la chair. C'était comme s'il eût dit : Ce que j'estime le plus dans ma mère, ce ne sont pas ses qualités naturelles, ce n'est pas par là qu'elle est considérable, mais bien pour avoir fait la volonté de mon Père, et avoir été fidèle à sa sainte parole.

Voilà ce qui est de Dieu en elle, et ce qui m'oblige le plus à l'aimer.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 9 Jan - 2:01

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Cependant quelque amour, que le Sauveur eût pour sa mère, quelque estime. qu'il fît de sa sainteté, ce n'était pas le moment de faire éclater son affection pour elle.

Admirez la conduite de Dieu dans le mystère de l'Incarnation; il y observe un ordre merveilleux, une décence digne de lui. Le Verbe sur la terre était égal, à son Père et digne des mêmes louanges ; si sa divinité restait cachée, elle n'en était pas moins adorable.

L'humanité de Jésus-Christ, cette arche admirable où Dieu habite en plénitude pour le bien de ses créatures et pour les communications de ses grâces, méritait elle-même de recevoir un honneur et des louanges suprêmes. Toutefois Jésus-Christ venant sur la terre, comme :victime pour le péché, ne doit point d'ordinaire faire montre de son égalité avec son Père.

Il vient, au contraire, s'anéantir; voilà par où il commence, disant qu'il ne veut point d'honneur comme homme, qu'il n'est rien :par lui-même, qu'il ne cherche point sa gloire, Gloriam meam non quaero qu'il ne cherche que celle de son Père céleste qui l'a envoyé.

Il s'oppose même à l'honneur qu'on lui rend, ne souffrant pas qu'on fasse attention à lui pour tout ce qu'on y voit de grand, mais seulement à Dieu qui en est d'auteur.

C'est ce sentiment qui le porte dans l'Évangile à reprendre celui qui l'avait appelé bon, et à refuser cette qualité comme homme; car comme tel il est créature et par conséquent néant. Avant sa résurrection, étant encore dans l'état de la chair, qui est un état d'infirmité, il agit souvent très faiblement, se servant de raisonnements, de miracles, de prophéties, pour tâcher de convaincre les hommes ans faire usage de sa puissance divine, qui eût, converti dans un moment les coeurs les plus endurcis et les plus obstinés du monde.

La crainte d'être trop respecté, et ainsi de passer pour le Dieu de la gloire que les Juifs n'eussent jamais crucifié, lui fait donc cacher sa puissance infinie par le grand désir qu'il a de mourir. Mais Dieu e Père, qui veut procurer à son Fils L'honneur et les louanges qu'il mérite, le pourvoit, dans les jours mêmes de son infirmité, d'une Église, où ces honneurs lui soient rendus en toute sainteté, et perfection. I

l lui bâtit un temple plus glorieux que celui de Salomon, et ce temple est la sainte Vierge, qui suit Jésus-Christ partout pour le louer et le glorifier. Et comme, autrefois, les prêtres accompagnaient. l'Arche partout, cette divine Vierge aussi accompagne Notre-Seigneur dans tous ses saints mystères; de sorte qu'elle lui sert comme d'Église portative.

Aussi voyons-nous que toutes les qualités de l'Église lui sont appliquées; et de même que l'Église est destinée de Dieu pour honorer l'humanité sainte de Jésus-Christ, la sainte Vierge aussi, qui contient en éminence toutes les grâces, les vertus, et surtout la religion de l'Église, est destinée de Dieu et sert pour glorifier parfaitement l'humanité de son Fils, et pour l'accompagner dans tout le mystère de l'Incarnation.

Ou plutôt en la très-sainte Vierge il y a toute l'Église, et plus que toute l'Église ensemble; en elle Jésus-Christ trouve mille fois plus d'adorations, de louanges, d'amour, que tout ce que le reste de la créature lui en rendra jamais.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 9 Jan - 17:16

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Cependant quelque amour, que le Sauveur eût pour sa mère, quelque estime. qu'il fît de sa sainteté, ce n'était pas le moment de faire éclater son affection pour elle. Admirez la conduite de Dieu dans le mystère de l'Incarnation; il y observe un ordre merveilleux, une décence digne de lui. Le Verbe sur la terre était égal, à son Père et digne des mêmes louanges ; si sa divinité restait cachée, elle n'en était pas moins adorable.

L'humanité de Jésus-Christ, cette arche admirable où Dieu habite en plénitude pour le bien de ses créatures et pour les communications de ses grâces, méritait elle-même de recevoir un honneur et des louanges suprêmes. Toutefois Jésus-Christ venant sur la terre, comme :victime pour le péché, ne doit point d'ordinaire faire montre de son égalité avec son Père. Il vient, au contraire, s'anéantir; voilà par où il commence, disant qu'il ne veut point d'honneur comme homme, qu'il n'est rien :par lui-même, qu'il ne cherche point sa gloire, Gloriam meam non quaero qu'il ne cherche que celle de son Père céleste qui l'a envoyé.

Il s'oppose même à l'honneur qu'on lui rend, ne souffrant pas qu'on fasse attention à lui pour tout ce qu'on y voit de grand, mais seulement à Dieu qui en est d'auteur.

C'est ce sentiment qui le porte dans l'Évangile à reprendre celui qui l'avait appelé bon, et à refuser cette qualité comme homme; car comme tel il est créature et par conséquent néant. Avant sa résurrection, étant encore dans l'état de la chair, qui est un état d'infirmité, il agit souvent très faiblement, se servant de raisonnements, de miracles, de prophéties, pour tâcher de convaincre les hommes ans faire usage de sa puissance divine, qui eût, converti dans un moment les cœurs les plus endurcis et les plus obstinés du monde.

La crainte d'être trop respecté, et ainsi de passer pour le Dieu de la gloire que les Juifs n'eussent jamais crucifié, lui fait donc cacher sa puissance infinie par le grand désir qu'il a de mourir.

Mais Dieu e Père, qui veut procurer à son Fils L'honneur et les louanges qu'il mérite, le pourvoit, dans les jours mêmes de son infirmité, d'une Église, où ces honneurs lui soient rendus en toute sainteté, et perfection.

Il lui bâtit un temple plus glorieux que celui de Salomon, et ce temple est la sainte Vierge, qui suit Jésus-Christ partout pour le louer et le glorifier.

Et comme, autrefois, les prêtres accompagnaient. l'Arche partout, cette divine Vierge aussi accompagne Notre-Seigneur dans tous ses saints mystères; de sorte qu'elle lui sert comme d'Église portative.

Aussi voyons-nous que toutes les qualités de l'Église lui sont appliquées; et de même que l'Église est destinée de Dieu pour honorer l'humanité sainte de Jésus-Christ, la sainte Vierge aussi, qui contient en éminence toutes les grâces, les vertus, et surtout la religion de l'Église, est destinée de Dieu et sert pour glorifier parfaitement l'humanité de son Fils, et pour l'accompagner dans tout le mystère de l'Incarnation.

Ou plutôt en la très-sainte Vierge il y a toute l'Église, et plus que toute l'Église ensemble; en elle Jésus-Christ trouve mille fois plus d'adorations, de louanges, d'amour, que tout ce que le reste de la créature lui en rendra jamais.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyLun 10 Jan - 18:01

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Considérant donc déjà son Église dans Marie, y voyant cette Épouse promise, pour l'amour de laquelle, après avoir quitté son Père éternel en s'incarnant, il doit quitter aussi la Synagogue sa mère, il considère la différence qu'il y aura entre l'une et l'autre.

Il compare cette Mère spirituelle et divine avec la Synagogue, sa mère matérielle et charnelle, cette assemblée de réprouvés, de gens endurcis, toujours attachés à la terre et à la chair. Il ne peut parler de Dieu à la Synagogue, si éloignée de lui, si pleine d'avarice et d'aveuglement; Marie seule est le sujet de ses délices.

Parmi les Juifs, il ne voyait rien, en effet, que de vicieux. Non-seulement ils ne rendaient à Dieu aucun devoir de reconnaissance, aucun remerciement pour les biens particuliers qu'ils avaient reçus de lui, tels que la loi, les prophètes et les autres merveilles dont ils avaient été favorisés, mais ils étaient encore chargés d'offenses contre la Majesté divine. Vivant au milieu de tant de pécheurs, de tant de gens endurcis, de tant de personnes abominables, le Fils de Dieu sur la terre était dans une mort perpétuelle.

Il ne trouvait de consolation et de soulagement ici-bas que dans le seul coeur de Marie. Hors de là, ce n'étaient partout qu'objets de crainte et d'horreur; il ne rencontrait que le péché, véritable cause de sa passion; il voyait écrit sur les visages l'arrêt de sa mort sanglante, et rencontrait autant de bourreaux qu'il y avait de pécheurs.

Cette vue lui était un martyre insupportable, qui le faisait soupirer continuellement pour l'Église. C'était aussi ce qui lui faisait toujours désirer sa mort, pour mériter la naissance à cette assemblée de fidèles, qui, jouissant des grâces qu'il aurait acquises, vivraient dégagés du sang et de la chair, et seraient élevés par le Saint-Esprit à la contemplation de Dieu et à son amour, ce qui est la vocation de l'Église.

C'était même en priant pour Marie que Jésus priait avec tant d'ardeur et de zèle pour l'Église future. Car il trouvait l'Église en sa mère comme une portion d'elle-même; il priait donc à la fois pour la perfection et pour la glorification de l'une et de l'autre, selon l'étendue et la force de cet amour : et ainsi l'Église se ressentait des effets immenses du saint amour qu'il portait à Marie.

Très-sainte Vierge, Mère aimable et plus que très-aimable (vous l'êtes plus qu'on ne peut l'exprimer), c'est sur ce saint modèle de l'amour que Jésus vous porte, qu'il aime son Église; il étend sur elle l'amour qu'il a pour vous.

Car nous savons bien, Vierge sainte, que comme vous comprenez seule toutes les perfections et les beautés répandues et partagées dans l'Église, vos grâces ainsi multipliées et exprimées dans ce corps servent de sujet à Jésus pour nous aimer, et sont autant d'aiguillons qui excitent son amour pour nous.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 11 Jan - 16:59

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

O chaste Épouse ! ô sainte Mère de Jésus ! unique toute belle, c'est vous qui êtes le parfait objet de son amour!. que l'Église vous est donc obligée! Sans y penser, elle reçoit mille caresses de Jésus à tout moment, parce qu'elle vous représente et qu'il vous voit répandue dans elle.

Celui qui aime :s'estime heureux quand il peut rencontrer quelque chose qui ressemble ou qui appartient à ce qu'il aime, quand ce ne serait qu'un cheveu. Quel amour l'Église ne doit-elle pas produire en Jésus, puisqu'il voit représentées et -reproduites en elle les grâces et les beautés de Marie !

Que si les enfants de la personne qu'on aime sont si aimables à cause de leur Mère, que sera-ce de toute l'Église, dont les particuliers sont les enfants de ta chaste amante de Jésus? En aimant l'Église, il baise le portrait de sa Mère, et, comme si l'Église était réellement sa Mère, il l'aime, il la chérit et se donne à elle avec le même amour.

En cette qualité d'expression sensible de l'Église future, dont elle tenait la place, Marie était destinée à ne former, avec son divin Fils qu'une seule victime d'expiation et une même hostie de louange. De là l'union incompréhensible qui existait entre Jésus et Marie, et qui rendait cette divine Vierge participante de tout ce qu'éprouvait Jésus-Christ.

Il en était de l'intérieur de Marie, par rapport à celui de Jésus-Christ, comme d'un petit cercle qui serait dans un grand, et qui contiendrait en soi toutes les lignes du grand cercle, mais moins vastes que celles de ce dernier; car, éloigné les intentions de la très-sainte Vierge fussent les mêmes que celles de Jésus-Christ, elles étaient bien moins étendues que celles du Fils de Dieu, infiniment plus grand qu'elle ne peut lêtre.

On doit juger par là du continuel martyre qu'a souffert Marie, destinée à n'être avec lui qu'une seule victime d'expiation. Comme victime universelle, chargée d'expier nos péchés et d'en souffrir toutes les peines, Jésus-Christ a supporté intérieurement, et toutefois réellement les douleurs de toutes les maladies, de toutes les plaies des hommes. Il eût voulu les souffrir dans son corps.

Ne le pouvant pas, il en a porté le désir dans son cœur et en a souffert la peine intérieure et invisible, telle qu'elle s'exprime extérieurement dans les malades, les estropiés, les martyrs ; endurant ces douleurs au fond de sa chair, de ses nerfs , de ses tendons, de ses artères, sans qu'elles fussent visibles aux yeux des hommes. Son ardeur de souffrir et d'endurer pour la gloire de son Père était même si immense, qu'elle n'a point eu de bornes ni de limites.

Nous ne pouvons donc pas comprendre quel a été le martyre intérieur de la très-sainte Vierge, que le Saint-Esprit rendait participante de tout ce qu'éprouvait Jésus-Christ. Elle était si intimement unie à lui par ce divin Esprit, résidant et agissant en elle, que tout ce qui tombait sur Jésus retombait sur Marie; elle était ainsi submergée comme dans un océan de douleurs.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMer 12 Jan - 17:55

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Ainsi en a-t-il été du désir et de l'amour de la confusion, de l'anéantissement, de la pauvreté, comme aussi des hommages intérieurs qu'elle rendait à la Majesté divine; l'Esprit de Jésus-Christ vivant en elle, non pour y être oisif, mais pour y imprimer, son immense religion envers son Père.

Cet Esprit de Jésus, l'unique louange de Dieu, cette voix, dont il est dit dans l'Apocalypse qu'elle se fait entendre comme la voix d'une multitude et d'un million de millions d'âmes, cette voix qui résonne par la bouche de toute créature, était renfermée en la très-sainte Vierge comme un écho.

L'écho ne produit pas la voix : il la redit et la répète; ainsi, l'âme de Marie disait les mêmes choses que cette voix divine. C'était l'expression la plus parfaite des louanges de Dieu en Jésus-Christ. Elle n'interrompait pas cette sainte occupation, même pendant son sommeil, selon ces paroles du Cantique des cantiques : Je dors et mon cœur veille. C'était l'état de Notre-Seigneur sur la terre, avec cette différence cependant que ce qui se faisait en lui en éminence, se passait en Marie dans cette perfection relative, qui convient à la créature et qui peut être communiquée.

RÉFLEXIONS PRATIQUES

1° Les sentiments d'affection de Jésus pour sa sainte Mère doivent vous servir de modèle dans votre amour envers vos parents, si vous voulez honorer Dieu en les aimant, comme votre qualité de chrétien vous y oblige.

Quelque service qu'il eût reçu de la très-sainte Vierge, quelque parfaite qu'elle fût, Jésus l'aimait non pour elle-même, mais pour Dieu, qu'il adorait vivant en elle comme dans un tabernacle où il résidait pour lui ; en sorte que, dans sa Mère,, c'était Dieu même qu'il aimait.

Voilà comment vous devez aimer vos parents, c'est-à-dire les aimer du même amour dont vous aimez Dieu , avec cette différence que vous aimez Dieu pour lui-même et vos parents pour Dieu, mais toujours Dieu dans vos parents.

En leur donnant des marques d'affection, vous n'aurez donc pas pour fin de, satisfaire une certaine tendresse de cœur que vous éprouvez pour eux.

Ce sentiment naturel, qui se trouve aussi dans les animaux, est trop grossier, trop terrestre pour être le motif qui inspire une âme chrétienne. S'il y a des occasions où il soit convenable que vous donniez de ces sortes de témoignages à vos parents, ce sera à Dieu même, rendu sensible dans leurs personnes, que vous les donnerez.

Alors, bien loin d'amollir votre cœur et de diminuer votre piété filiale envers Dieu, ces marques de tendresse seront alitant de devoirs religieux que vous lui rendrez et qui augmenteront en vous son saint amour.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 13 Jan - 17:43

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

Cette affection chrétienne pour vos parents, au lieu d'éteindre vos sentiments do tendresse naturelle, les ennoblira, les perfectionnera, les rendra surnaturels. Vous aimerez sincèrement vos parents, malgré les défauts auxquels ils pourraient être sujets, comme s'ils étaient les personnes du monde les plus accomplies; parce que votre amour aura pour objet non leurs qualités personnelles, mais Dieu, dont ils sont les représentants.

Pareillement, vous les aimerez aussi cordialement s'ils vous donnent quelque juste sujet de plainte, et même s'ils vous maltraitent, que s'ils n'avaient pour vous que des témoignages de tendresse et de prédilection. Dieu ne veut pas, en effet, que les imperfections qui peuvent se rencontrer dans ses images le privent de l'honneur qu'il prétend recevoir de nous; et Notre-Seigneur ne mérite pas moins de respect dans un ciboire d'étain ou de plomb que dans un autre d'argent ou d'or, parce que dans l'un et dans l'autre il est également grand, également adorable.

2° Dans le dessein de Dieu , les parents ne devraient être que de saintes images de sa paternité, destinées à attirer à lui les respects et l'affection des enfants dont il est le premier père; et ils ne sont souvent, hélas l que des idoles vivantes qui lui dérobent sa gloire, en retenant pour eux-mêmes l'honneur et l'affection qui lui sont dus.

La très-sainte Vierge, quelque innocente qu'elle fût dans son âme et dans ses sens, n'avait jamais en vue la satisfaction de sa sensibilité propre en donnant des marques de tendresse à l'Enfant Jésus. Dans ces occasions, elle se proposait toujours de témoigner son amour sensible à la personne du Verbe; car ses caresses avaient pour motif non le corps de Jésus, mais la divinité qui y était unie et qu'elle aimait en lui. A son exemple, les vrais chrétiens, quoiqu'ils adorent le corps de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie, l'adorent non pour lui-même, mais pour la divinité qui en est inséparable; aussi tous des hommages qu'ils rendent à cette chair sacrée sont autant de devoirs religieux qui les unissent à Dieu de plus en plus, et les rendent aussi plus participants de sa vie.

Au lieu que les personnes qui n'ont point Dieu en vue dans les témoignages de tendresse qu'elles se donnent, se remplissent de l'amour les unes des autres , elles S'éloignent de Dieu d'autant plus qu'elles s'aiment plus vivement. Ainsi cet amour naturel, que Dieu a mis dans les coeurs des pères et des mères, pour communiquer, comme par un canal, ses vertus divines aux enfants et accroître en eux sa vie, n'est trop souvent qu'un moyen funeste qui les remplit de l'amour des créatures et des vanités du monde.

Qu'y a-t-il de plus ordinaire que de voir des mères, après avoir paré leurs enfants, qui à peine se soutiennent sur leurs pieds, prendre plaisir à les louer, à les admirer, à exagérer follement leur bonne grâce? L'expression de joie qui paraît dans les traits de leur visage, leurs paroles animées, leurs gestes significatifs font plus d'impression qu'on ne le pense sur le coeur des enfants, et les ouvrent aux premières saillies de la vanité et de la folle estime d'eux-mêmes.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 15 Jan - 5:24

CHAPITRE IX. SOCIÉTÉ DE JÉSUS ET DE MARIE

C'est ce qu'il est aisé de remarquer à l'attitude qu'ils savent prendre alors, à leur démarche, à tous leurs procédés pleins de hauteur; jusque-là qu'on en voit se préférer aux autres avec orgueil, et dédaigner même ceux à qui l'on ne donne pas les mêmes louanges ou qui ne sont pas si bien vêtus.

Par ces insinuations perfides, la puissance et les charmes du langage et de l'amour maternels, qui devraient préparer dans les enfants les voies à l'exercice de la foi, de l'espérance et de la charité qu'ils ont reçues dans leur baptême, tendent, au contraire, à y éteindre ces vertus, et contribuent en quelque sorte à les rendre orgueilleux, hautains et dédaigneux, avant même qu'ils soient raisonnables. Voilà les suites naturelles et inévitables de la première éducation, lorsqu'elle n'est pas dirigée par les lumières de la foi chrétienne.

1° Prenez donc la résolution de parler toujours aux enfants comme vous le feriez s'ils étaient déjà raisonnables et capables de goûter les maximes du christianisme, ne leur proposant aucun des motifs propres à donner de l'estime pour les vanités du monde, desquelles vous devez, au contraire, leur inspirer doucement le mépris.

2° Parlez-leur de Dieu et des choses du ciel, de manière à leur montrer par l'expression de votre visage, par votre accent, par vos paroles, quelle estime profonde vous en faites vous-même.

3° Enfin, dans les témoignages .d'amitié que vous ne pouvez vous dispenser de leur donner, unissez-vous à Marie, aimant par motif de religion l'Enfant Jésus, puisqu'il est vivant dans eux par son esprit et par sa grâce. Par la fidélité à ces moyens, vous aurez le bonheur de développer dans leurs cœurs les vertus chrétiennes, d'honorer Dieu dans l'œuvre de l'éducation des enfants, et d'y trouver pour vous-même une source de bénédictions et de mérites.

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Toutes les paroles de l'Écriture, quoique en apparence très-simples, sont pleines de mystères et contiennent des sens admirables et profonds, parce qu'ayant été écrites par des auteurs sacrés, dans la lumière du Saint-Esprit, elles comprennent des sens conformes à l'étendue et à la grandeur de cette lumière.

De même en était-il des actions du Fils de Dieu sur la terre. Il n'en faisait aucune, il ne se passait rien dans sa personne divine, où il n'y eût quelque chose de mystérieux. Il ne s'est pas contenté des figures de l'ancien Testament, qui promettaient ce que lui-même devait accomplir: il a fait aussi pendant sa vie des oeuvres qui, étant très-saintes en elles-mêmes , figuraient encore des choses plus sublimes, auxquelles il préparait les peuples incapables alors de les comprendre et de les goûter.

Ainsi, les miracles qu'il faisait pour donner des témoignages de sa divinité, figuraient les merveilles qu'il venait opérer dans le monde et qui étaient le véritable objet de sa mission. Ces aveugles, ces sourds ; ces muets et les autres qu'il guérissait ; représentaient à son esprit le genre humain dans l'état où l'avait réduit le premier péché de l'homme.

Les résurrections qu'il opérait, entre autres celle de Lazare, qui eut lieu quatre jours après sa mort, figuraient la résurrection spirituelle du genre humain, enseveli depuis quatre mille ans dans l'ombre de la mort du péché; et si Notre-Seigneur pleure sur Lazare avec frémissement, c'est en témoignage de l'émotion que causait à son esprit l'excès des péchés du monde.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 15 Jan - 16:06

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Les noces de Cana , dont nous allons parler, étaient la figure d'un événement bien plus important . elles signifiaient mystérieusement les noces que Jésus-Christ venait célébrer avec le genre humain ou l'Église. Par l'Incarnation il avait épousé déjà la nature humaine en général dans la personne de la très-sainte Vierge; mais c'était par la communion à son corps et à son sang (qui est pour chacun de nous l'extension et la continuation de l'Incarnation), qu'il devait épouser chaque âme en particulier. ce qui le fait appeler par saint Paul du nom de mari ou d'époux.

Par la communion, il met l'âme dans une unité parfaite avec lui, se mêlant à elle et la rendant une même chose avec lui-même, c'est-à-dire imprimant en elle des sentiments conformes aux siens, des mouvements pareils, des inclinations et des dispositions toutes semblables. Il commence cette unité par le baptême, il la continue par la confirmation et il l'achève par la sainte communion : Qui mange ma chair et boit mon sang, dit-il, demeure en moi et moi en lui.

C'est là le point parfait du mariage de Notre-Seigneur avec l'âme, où il se fait parfaitement un avec elle, où il la fait être avec lui une même chose, de même qu'il est un avec son Père, et que son Père est un avec lui.

Comme donc, en venant sur la terre, il voulait se laisser aux hommes dans l'eucharistie, pour consommer par là son union avec les âmes ses épouses, il a pris plaisir à figurer ce sacrement de diverses manières; et dans le festin de Cana, en changeant l'eau en vin, son dessein fut de préparer l'esprit des peuples au changement du pain en sa chair et du vin en son sang.

Voilà pourquoi il commence par ce premier de tous ses miracles, l'exercice de sa puissance divine; et s'il l'opère à la seule demande de sa Mère, touchée de compassion pour le convives de Cana, c'est qu'il veut nous montrer qu'il n'accorde rien à son Église, que conséquemment aux désirs de Marie.

Jésus étant venu de la Judée à Cana en Galilée, « dit l'Évangéliste, on célébra des noces dans cette ville , auxquelles la Mère de Jésus se trouvait avec Jésus lui-même, ainsi que ses disciples, qu'on y avait aussi conviés. Pendant le repas, le vin venant à manquer, la Mère de Jésus dit à son Fils : Ils n'ont point de vin. »

Ces paroles sont une preuve bien touchante de la grande bonté de Marie, qui, par charité pour le prochain, fait d'elle-même cette demande à Jésus; elles montrent comme elle veille toujours sur nos besoins, et comme elle a connaissance de la bonne volonté de son Fils, qui ne lui refuse rien de ce qu'il sait lui être agréable. Ils n'ont point de vin, c'était comme si elle eût dit à Jésus : « Ayez compassion de ces pauvres époux; pour moi, si j'avais comme vous le pouvoir de créer ce qui leur manque, je le leur procurerais de grand coeur. »

Elle lui demande donc un vrai miracle, quoiqu'elle sache très-bien que Jésus n'en ait encore opéré aucun, et que même le moment marqué dans les décrets de Dieu le Père pour faire éclater la puissance de son Fils ne soit pas arrivé. C'est ce que Jésus-Christ déclare dans la réponse qu'il lui fait.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 16 Jan - 17:07

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Qu'y a-t-il à vous et à moi, c'est-à-dire de puissance, pour faire ce que vous désirez; car mon heure d'opérer des miracles n'est pas encore arrivée ? Les paroles de Notre-Seigneur supposent , en effet, d'après le génie des langues anciennes, la prétérition du mot puissance ou pouvoir, qu'il faut y sous-entendre , pour en avoir le sens complet.

C'était comme s'il eût répondu à la très-sainte Vierge : « Ni vous, ni moi comme homme, ne pouvons donner ni opérer par nous-mêmes le bien que vous voulez que je fasse.

Tout vient de Dieu le Père, qui veut faire toutes choses par nous, comme par des organes et des racines qui doivent puiser en lui leur sève et leur vie. Vous ne pourriez rien que par moi; et moi j'ai les mains liées, jusqu'à ce que le moment de mon Père soit venu. Notre-Seigneur, en effet, comme Dieu et comme homme, ne peut rien qu'en union avec son Père.

Comme Dieu , il n'est avec lui qu'une seule puissance; comme homme, il reçoit à tout moment de la Divinité la lumière, le mouvement et la puissance d'agir; et, par conséquent, il les reçoit du Père, avec dépendance de lui pour agir dans les moments qu'il lui marque. Hors de ces moments , il ne fait rien. et demeure dans l'attente de ses volontés divines.

A l'heure même, la très-sainte Vierge, qui, par la vue continuelle qu'elle avait de Dieu, voyait en lui mille choses secrètes, connut en sa contemplation que le miracle qu'elle désirait allait être opéré, à la considération de la demande qu'elle venait de faire: et, voyant clairement les dispositions de Jésus-Christ à son égard, non moins que ce qui devait arriver, elle dit incontinent aux serviteurs des noces, pour les préparer à l'ordre qu'ils allaient recevoir de Jésus-Christ:

Faites en confiance tout ce qu'il vous dira de faire. Il y avait là six grandes urnes de pierre, destinées aux purifications en usage chez les Juifs, dont chacune contenait deux ou trois mesures. Jésus, sachant donc que le moment des desseins de son Père était venu, dit incontinent aux serviteurs : « Remplissez d'eau toutes ces urnes; » et, ils les remplirent jusqu'à leur ouverture.

C'était comme s'il eût dit à Marie : « Maintenant que le moment est venu, ô ma Mère, je vais produire ce que vous demandez. »

En effet, la vertu de l'Esprit de Dieu, qui résidait en lui, ayant opéré à l'instant le miracle du changement de cette eau en vin, Notre-Seigneur dit aux serviteurs : Maintenant que l'heure dans laquelle mon Père voulait opérer par moi ce prodige est venue, maintenant puisez dans ces urnes, et portez-en au maître d'hôtel.

Les serviteurs lui en portèrent; mais quand celui-ci eut goûté cette eau changée en vin, ne sachant d'où ce vin était venu, il appela l'époux et lui dit: « Tout le monde sert d'abord le bon vin et ensuite celui qui est de moindre qualité; pour vous, vous avez réservé le meilleur jusqu'à cette heure.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 18 Jan - 17:23

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

Ce fut là, conclut l'Évangéliste, le premier des miracles de Jésus; par là, il fit éclater sa puissance divine, et ses disciples crurent en lui. » Ce changement dans les disciples était l'un des effets surnaturels que la très-sainte Vierge désirait d'obtenir; et ce miracle de l'eau changée en vin est donc une preuve éclatante de sa sollicitude pour le salut du monde entier.

Car de même que saint Jean-Baptiste, envoyé de Dieu, afin que par lui tous crussent en Jésus-Christ, avait reçu la foi par le ministère de Marie au jour de la Visitation; ainsi, à l'occasion de la demande qu'elle fait ici à Jésus, les apôtres reçoivent l'accroissement de cette foi qu'ils doivent porter chez les gentils et par toute la terre; et de cette sorte à Cana, aussi bien que dans la Visitation, Marie est l'instrument et la mère de notre foi. Ajoutons que, dans cette circonstance, elle obtient de plus pour l'Église future l'institution de la divine Eucharistie.

Marie était elle-même le membre le plus auguste de cette Église, et elle en possédait déjà toutes les grâces et toutes les vertus. D'avance elle rendait à Jésus, comme il a été dit, les hommages qu'il devait recevoir un jour de l'Église, dont elle tenait ainsi la place, et qu'elle représentait à ses yeux; et dans cette circonstance, elle parle et agit au nom de l'Église elle-même. Voilà pourquoi aux noces de Cana, non moins que sur le Calvaire, elle semble perdre sa qualité de mère, et Jésus-Christ, qui la considère comme si elle était l'Église en personne, s'abstient de la nommer sa Mère; il lui donne le nom de femme, l'Église, au nom de laquelle elle agit, étant nommée femme dans les Écritures.

Si Marie demande donc le changement de l'eau en vin, c'est qu'éclairée sur les desseins de Dieu, et contemplant dans la lumière divine le mystère sublime que les noces de Cana figuraient, c'est-à-dire l'assemblée des chrétiens, elle sollicite en leur faveur l'institution de la sainte Eucharistie comme le moyen le plus puissant pour fortifier leur faiblesse après que Jésus-Christ sera remonté aux cieux.

C'est ce qu'elle dit au coeur de son Fils par ces paroles mystérieuses qui montrent sa. grande charité et sa tendre compassion pour nous : Ils n'ont point de vin. Ce fut, en effet, le motif signifié par ces mêmes paroles qui porta Jésus-Christ à laisser à l'Église ce sacrement adorable, comme il nous l'apprend lui-même dans le miracle de la multiplication des pains, autre figure de l'Eucharistie : « J'ai compassion de ce peuple qui demeure continuellement avec moi; ils n'ont rien à manger, et je ne veux pas les renvoyer ainsi, de peur, ajoute-t-il, que dans le chemin ils ne tombent en défaillance. »

Pour le toucher plus efficacement, Marie, qui renferme toute la perfection de l'Église future, se considérant elle-même comme membre de l'Église, allègue ici à Jésus ses propres besoins par ces paroles : Ils n'ont point de vin. Elle lui demande pour elle-même l'institution de cet adorable sacrement, de ce vrai pain de vie, et le conjure de ne pas la laisser sur la terre sans ce soulagement après qu'il sera remonté aux cieux.

Lors donc que Jésus-Christ opère avec tant de bonté et d'empressement le miracle de Cana à la seule demande de sa Mère, son intention est de nous montrer qu'il n'a accordé à son Église l'auguste sacrement, figuré par le changement de l'eau en vin, que conséquemment aux désirs de Marie, et que par l'empire d'amour qu'elle exerce sur son coeur, elle dispose à son gré de sa puissance divine en faveur des hommes .

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMer 19 Jan - 17:37

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

O aimable Mère ! sainte Maîtresse ! c'est donc vous qui avez servi d'occasion à Jésus-Christ de se donner à nous dans le sacrement de son amour. Voyant qu'après sa retraite dans les cieux, vous deviez être privée de celui sans lequel vous n'auriez pu vivre, il s'est renfermé tout entier, pour votre amour, dans un mystère; afin de vous être toujours présent; et c'est à votre considération que l'Eglise jouit elle-même d'une faveur si ineffable.

Voyant en vous toutes les beautés et toutes les perfections de l'Église, et incomparablement davantage, Jésus, épris d'amour pour vous, nous a ainsi aimés dans votre personne. Il communie l'Église à son corps et à son sang comme si elle était sa Mère, et se donne à elle avec le même amour.

RÉFLEXIONS PRATIQUES

Jésus est dans l'Eucharistie l'aliment qui nous nourrit; Marie est comme l'arbre qui a produit cet aliment céleste. De même que, dans l'arbre, le fruit est le produit naturel de la sève, laquelle prend cette forme et cette qualité de fruit, et devient par là propre à nous nourrir; ainsi, dans la sainte Eucharistie, le corps de Jésus-Christ est le produit de la fécondité de Marie, qui l'a formé de sa propre substance.

Sans doute c'est Jésus-Christ qui nous donne lui-même ce fruit de la vie éternelle, comme c'est Adam, et non pas Ève, qui nous a communiqué à torrs le fruit de mort. Mais cest des mains d'Ève qu'Adam le reçut: La femme que vous m'avez donnée, dit-il à Dieu, m'a donné de ce fruit; et Marie, à son tour, a fourni à Jésus le fruit que lui-même nous transmet.

Ève pressa Adam, elle le sollicita et l'entraîna à manger de ce fruit, et par là nous le communiqua à tous; et de même Marie, par ses prières, par ses instances, si puissantes sur le coeur de son Fils, a obtenu pour nous ce véritable aliment de vie.

Quelles actions de grâces n'avez-vous donc pas à rendre à cette divine Mère? Comment pourrez-vous lui témoigner assez votre reconnaissance pour un si ineffable bienfait? Hélas ! que votre vie serait triste, qu'elle serait languissante, si Jésus-Christ n'eût pas laissé à son Église ce divin témoignage de son amour!

Ce pain céleste n'est-il pas la joie des véritables chrétiens, leur soutien, leur force, leur bonheur unique sur la terre, puisqu'en introduisant Jésus-Christ dans leurs âmes, il leur fait posséder déjà toutes les délices des bienheureux, tous les trésors du ciel ?

Marie envisageait et sentait vivement combien le défaut d'un tel bienfait répandrait de tristesse sur notre vie, combien cette privation laisserait de faiblesse et de langueur dans nos âmes, combien elle nous exposerait à des chutes funestes. Voilà pourquoi elle dit à Jésus ces touchantes paroles : Ils n'ont point de vin. Ils n'ont point ce vin céleste qui engendre les vierges, ce froment des élus que vous pouvez leur procurer en vous donnant vous-même à eux comme un divin aliment.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 20 Jan - 17:29

CHAPITRE X. NOCES DE CANA

RÉFLEXIONS PRATIQUES


La reconnaissance que Marie attend de votre cœur, et que déjà elle se promettait lorsqu'elle faisait pour vous cette demande, elle l'a exprimée par ce peu de paroles adressées aux serviteurs des noces de Cana Faites tout ce que vous dira Jésus.

L'obéissance parfaite à la volonté de Jésus renferme, en effet, tous vos devoirs, puisque cette obéissance n'est pas distinguée, au fond, de l'amour que vous devez à cet adorable Maître.

Obéir parfaitement à Jésus, qu'est-ce autre chose qu'aimer la volonté de Jésus, aimer les désirs de Jésus, aimer le bon plaisir de Jésus, aimer la personne sacrée de Jésus?

Plus l'amour est ardent, plus il se soumet avec affection, avec sincérité, avec bonheur à la personne qu'il aime; et il s'attache à elle d'autant plus étroitement, il lui demeure uni d'autant plus fortement, il s'identifie avec elle d'autant plus réellement, qu'il lui obéit avec une fidélité plus constante, plus universelle, plus exacte, plus délicate, plus pure, plus parfaite.

Voilà pourquoi Notre-Seigneur, dans l'Évangile, dit: Si vous m'aimez, gardez mes commandements; et encore: Ce n'est pas celui qui dit : Seigneur, Seigneur, qui entrera au royaume de Dieu, mais celui qui fait la volonté de mon Père céleste.

Proposez-vous donc, par une fidélité constante à la grâce, de ne rien négliger de tout ce que Jésus demande de vous dans l'état auquel il vous a appelé.

Que la pratique de la charité et de la douceur envers tous, surtout envers les personnes dont le caractère ou les manières vous fournissent plus d'occasions de vous exercer au renoncement chrétien; que la fidélité à étouffer dans votre cœur tout sentiment d'orgueil et d'estime de vous-même; que l'exactitude parfaite et religieuse à tous vos devoirs d'état soient donc les moyens ordinaires que vous employiez pour vous préparer à la sainte communion, et le fruit que vous vous efforciez toujours de trouver dans cette manne céleste.

Alors vous pourrez vous approcher de Jésus avec une humble et entière confiance, parce que vous ressemblerez à celle qui ne fut la plus parfaite de ses servantes, que parce qu'elle se montra toujours la plus affectionnée à ses divines volontés.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 22 Jan - 6:21

CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

Dans les sacrifices de l'ancienne toi on distinguait, comme nous l'avons dit, quatre parties : l'oblation, l'immolation, la conflagration ou consommation, et enfin la communion.

Ces quatre parties figuraient les principales circonstances extérieures du sacrifice de Jésus-Christ.

L'oblation exprimait sa Présentation au temple; l'immolation, son sacrifice sanglant sur le Calvaire; la conflagration, sa résurrection glorieuse; la communion indiquait, soit le mystère de l'Ascension, par lequel Jésus-Christ devait être reçu dans le sein de son Père, soit la sainte Eucharistie, qui nous fournirait à nous-mêmes le moyen de communier à l'hostie immolée.

Voyant donc que l'heure si désirée de l'institution du sacrifice Eucharistique était enfin venue, Jésus se mit à table avec ses douze apôtres, et leur dit :

« J'ai désiré avec une ardeur non pareille de manger cette Pâque en votre compagnie; j'ai pris tous mes repas en esprit de préparation à ce sacrifice, par lequel je dois me mettre comme une hostie de louange entre les mains des hommes, pour être perpétuellement dans l'Église, appliqué non-seulement à louer Dieu en ma personne, mais à exciter tout le monde à le louer, en remplissant les cœurs de tous les chrétiens de mes sentiments d'adoration, de louange et d'action de grâces envers mon Père. »

Jésus prenant ensuite du pain, le bénit, le rompit, et le donna à ses disciples en leur disant: Prenez et mangez, car ceci est mon corps qui sera livré pour vous. Pareillement, ayant pris le calice, il dit : Prenez et buvez-en, ceci est mon sang du nouveau Testament qui sera répandu pour le salut de plusieurs .

Selon l'ordre commun du sacrifice, avant d'être donnée en communion, il fallait que l'hostie fût immolée, et que la portion mise sur l'autel eût été consumée par le feu.

L'Eucharistie, qui devait reproduire Notre-Seigneur consommé dans la gloire de son Père, n'aurait donc dû être établie qu'après son immolation et sa résurrection, et même après son Ascension dans le ciel, Il voulut néanmoins anticiper ce temps pour beaucoup de raisons dignes de sa sagesse.

La très-sainte Vierge ne fut point présente à l'institution de l'Eucharistie, quoiqu'elle eût été donnée à Notre-Seigneur pour l'accompagner dans toutes les circonstances de son sacrifice et y tenir la place de l'Église.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 22 Jan - 19:08

CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE LEUCHARISTIE.

Elle en avait déjà sollicité et obtenu d'avance le bienfait pour l'Église aux noces de Cana. Possédant la grâce invisible des apôtres et des prêtres, comprise éminemment dans la plénitude de tous les dons que le Saint-Esprit avait versés en elle, Marie n'avait point à recevoir, comme les apôtres, le pouvoir d'offrir Jésus-Christ extérieurement sous les espèces du pain et du vin : pouvoir qui est réservé aux hommes seuls.

L'hostie de ce divin sacrifice, c'est-à-dire le corps de Notre-Seigneur, appartenait d'ailleurs à Marie, qui l'avait produit de son propre fond; et, comme telle, elle devait l'offrir, non sous les voiles du sacrement, mais dans sa forme humaine, en consentant le lendemain à son immolation sur le Calvaire, comme déjà elle avait fait publiquement dans le temple, au jour de son oblation.

Si la sainte Vierge n'offre point extérieurement ce mystère sous les espèces sacramentelles, comme l'offrent les apôtres et les prêtres dans l'Église, elle le fait d'une autre manière, sortable à son état, à sa qualité et à sa condition de Mère de Dieu.

Elle l'offre intérieurement par cet esprit universel et cette plénitude de grâces dont Jésus-Christ, toujours présent en elle, l'avait remplie.

De cette sorte, elle se trouva réellement présente à l'institution de la Cène, quoique absente de corps. Dans une circonstance si solennelle où Jésus voulait donner à son Église la dernière marque de sa dilection, Marie, en qui il voyait et aimait toute l'Église, était tellement présente à son esprit et à son coeur, que ce fut pour l'amour d'elle et à sa considération personnelle qu'il institua l'Eucharistie, ainsi qu'on l'a dit déjà; et même, en faisant reposer saint Jean sur sa poitrine sacrée, à la Cène, il voulut par là témoigner encore plus d'amour à Marie, comme nous allons l'expliquer.

Si, durant sa vie, Jésus avait fait paraître plus d'affection pour saint Jean que pour aucun autre de ses apôtres, c'était, en effet, à cause de l'amour qu'il portait à sa sainte Mère. Pensant à la privation qu'elle ressentirait lorsque, par son Ascension, il aurait quitté la terre pour rentrer dans le sein de son Père éternel, il voulut s'unir plus intimement ce bienheureux disciple, et le transformer en quelque sorte en sa propre personne, afin de ne pas cesser de témoigner son amour à Marie lorsqu'il serait remonté aux cieux.

Sans cela, elle eût été inconsolable, quoique résignée à la sainte volonté de Dieu, après la privation extérieure de la personne. de son divin Fils. Jésus-Christ voulut donc, pour se survivre ainsi à soi-même dans ce disciple bien-aimé, le faire participer plus abondamment à sa vie intérieure dans l'institution de la sainte Eucharistie.

Voilà pourquoi il fait approcher Jean et reposer sur sa poitrine, voulant montrer sensiblement par là les effets excellents qu'il opérait en lui.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 23 Jan - 17:10

CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE

Le moment de l'institution de la Cène était le temps où Jésus-Christ voulait montrer à ses apôtres son amour extrême, comme saint Jean nous l'apprend lui-même : In finem dilexit eos.

Combien plus voulait-il le témoigner à sa Mère, qui lui était plus chère que toute l'Église ensemble, et à l'occasion de laquelle il établissait ce sacrement? Si, pour le commun des fidèles, il a changé dans cette circonstance la substance et l'intérieur du pain en son propre corps, pourquoi, à la considération de sa divine Mère, n'aurait-il pas changé l'intérieur d'un homme en lui-même : non pas sans doute, en changeant l'âme de saint Jean, mais est la revêtant des dispositions et des sentiments de sa propre personne ressuscitée.

Dans son repos. sacré sur le sein de Jésus, saint Jean reçut la communication de cette vie divine; Jésus-Christ se répandit comme une fontaine en ce disciple bien-aimé, le remplissant d'une vie semblable à la sienne en sorte que, portant en lui-même la vie divine de Jésus-Christ, saint Jean pût le tenir présent à la très-sainte Vierge lorsque le divin Fils lui aurait été dérobé par sa retraite dans les cieux.

En vertu de cette transformation spirituelle, saint Jean fut fait enfant de Marie et rempli de l'amour dont son Fils était possédé pour elle.

Le Verbe incarné l'éclaira, selon saint Jérôme, de l'amour éternel qu'il portait à son Père; et en même temps, il l'instruisit de l'amour admirable qu'il avait pour sa Mère.

Il lui fit connaître qu'en lui il voulait être toutes choses à Marie, et que la bienséance n'ayant pu lui permettre de faire paraître en sa propre personne ses sentiments pour elle, il les ferait paraître en lui.

En effet, sa qualité de Messie l'avait empêché de lui rendre publiquement les témoignages d'amour et les services que son cœur désirait, s'étant même abstenu souvent de la nommer sa mère, et de montrer pour elle tout le respect et toute la charité dont son cœur était rempli; il veut, en empruntant l'extérieur de ce bien-aimé disciple, prendre pour Marie toutes les qualités que le respect et la tendresse sont capables de former dans son cœur; il devient son serviteur, son fils, son frère, son père; en un mot, tout ce que Notre-Seigneur était intérieurement envers elle, il le montre dans l'extérieur et dans la personne de saint Jean.

Je ne m'étonne pas s'il repose sur le cœur de Jésus son maître; car son âme est enivrée du doux sommeil de l'amour et du transport en Dieu.

Ce sommeil exprime mystérieusement la mort à la vie propre, qui s'opère alors en lui, comme son repos sur la poitrine de Jésus semble dire qu'il ne vit plus en lui-même, qu'il vit en Jésus-Christ ressuscité; et que par cette divine consommation il est entré en lui pour occuper sa place auprès de la sainte Vierge.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyLun 24 Jan - 16:57

CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

RÉFLEXIONS PRATIQUES


La joie de Marie sur la terre, l'unique sujet de consolation qu'elle pût avoir au milieu de tant de pécheurs parmi lesquels elle vivait, c'était la présence de Jésus, dont la société était seule un paradis pour elle. Afin de lui continuer ce bonheur, même après l'Ascension, Jésus-Christ substitua saint Jean à sa place.

La bonté divine voulut de plus que cette sainte Mère eût sans cesse devant les yeux le spectacle de Jésus-Christ son Fils, se survivant à lui-même dans les vrais chrétiens.

C'est pourquoi, en instituant l'Eucharistie, Jésus-Christ eut dessein d'étendre à tous les fidèles la grâce qu'il faisait à saint Jean, sinon en se communiquant à eux avec la même plénitude, du moins en les animant comme lui de, ses dispositions de religion envers son Père, de sa tendre affection envers sa Mère, et de sa charité pure envers le prochain.

Voilà ce que doit produire dans leurs cœurs le sacrement de la divine Eucharistie, qui, est leur véritable aliment : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, dit Jésus-Christ, il demeure en moi et je demeure en lui. Comme mon Père, qui est vivant par lui-même, m'a envoyé, et que je vis; par mon Père, de sa propre vie qu'il me communique, ainsi celui qui me mange vivra par moi, de ma vie que je lui communiquerai; cette vie qu'il nous communique ainsi par ce sacrement, étant la même qu'il a versée dans l'âme de saint Jean à la Cène.

Par l'Incarnation, le Fils de Dieu avait pris une vie pure et innocente, mais semblable à notre vie, issue d'Adam, laquelle pour cela le rendait sujet aux misères, aux douleurs et, à tout ce qui était compatible avec la dignité de sa personne adorable. Cette première vie, il l'a offerte à Dieu son Père sur la croix, pour nous délivrer de la mort éternelle.

Il l'a sacrifiée et l'a quittée pour ne plus la reprendre, et. en récompensa il a reçu comme homme, dans sa résurrection, une vie nouvelle, une vie glorieuse,. qui est proprement celle qu'il nous communique par la sainte Eucharistie.

Ce n'est pas à dire que l'Eucharistie doive nous exempter de la mort corporelle, à laquelle nous avons tous été condamnés en Adam au lieu de fortifier en nous la foi, elle la détruirait,: si elle produisait de tels effets dans nos corps; mais elle nous préserve de la mort spirituelle, c'est-à-dire du péché, si nous. voulons conserver cette vie divine; et, de plus, elle devient pour nous un gage certain de la gloire dont nos corps seront revêtus; au jour de la résurrection.

Aussi Notre-Seigneur, parlant des effets de l'Eucharistie dans l'Évangile, répète-t-il, jusqu'à quatre fois que celui qui mange sa chair, il le ressuscitera au dernier jour.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 25 Jan - 17:02

CHAPITRE XI. INSTITUTION DE L'ADORABLE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

RÉFLEXIONS PRATIQUES


Un chrétien qui, vit conformément à la sainteté de sa vocation,: représente Jésus-Christ vivant sur la terre, et il réjouit d'autant plus: le cœur de, Marie, qu'il retrace plus parfaitement à ses yeux la vie de son divin Fils. Quelle satisfaction ne procureriez-vous pas, à cette sainte Mère, si vous formiez vos sentiments sur ceux de Jésus-Christ ressuscité?

Après sa sortie du tombeau, il soupirait sans cesse vers le moment où il pourrait remonter à son Père; il était dans un parfait dégagement de ce monde grossier, sans cesse occupé des moyens de procurer, par l'établissement de son Église sur la terre, la gloire de Dieu et le salut des hommes.

C'était précisément la vie de saint Jean; et telle devrait être aussi à proportion la vie des chrétiens, si la sainte Eucharistie produisait en eux les effets que Marie avait en vue en demandant pour nous à son divin Fils cette nourriture céleste, et que Jésus-Christ s'en promettait en l'instituant.

Marie n'a pas de plus grand sujet de joie sur la terre que de voir des âmes qui retracent la vie de son divin Fils; elle prend ses complaisances dans ces âmes, à cause de la part qu'elles ont à l'esprit de Jésus. Elle les chérit, elle les protège, elle les bénit, elle les aime du même amour dont elle aime Jésus-Christ; car dans ces âmes c'est Jésus qu'elle aime, et si elle y aime quelque autre chose, c'est uniquement à cause de Jésus-Christ.

Par cette vie, qui est plus du ciel que de la terre, vous désirerez les choses du ciel, votre conversation sera dans le ciel; vous vivrez sans attache au monde, usant des choses d'ici-bas comme si vous n'en usiez point, comme vous usez de l'air et de la lumière, sans y affectionner votre cœur. Vous retracerez aux yeux de Marie la vie de saint Jean; vous ferez revivre en vous ce bien-aimé disciple, et vous contribuerez à justifier en votre propre personne ces paroles du Sauveur, que tous les justes doivent vérifier successivement dans toute la suite des siècles : Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne dans ma gloire.

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Quoique Marie eût consenti à l'immolation de Jésus-Christ, en l'offrant extérieurement à Dieu dans le temple au jour de la Purification, il était nécessaire qu'elle fût présente à son immolation sanglante, soit pour témoigner de nouveau de son consentement, soit pour accomplir les desseins de Dieu, indiqués par la prophétie que lui avait faite le saint vieillard Siméon. Mais cette fois ce n'est plus au temple qu'elle doit se rendre, c'est hors de ce lieu et même hors de la ville sainte. Jérusalem, le siège de la vraie religion, figurait et rappelait aux hommes le paradis terrestre et le ciel, d'où ils se trouvaient exclus par le péché; et comme Adam était mort hors du paradis, que d'ailleurs rien de souillé n'a d'entrée dans le ciel, Jésus-Christ, qui portait sur lui les crimes d'Adam et de tout le monde, devait être immolé hors de l'enceinte de cette ville.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMer 26 Jan - 17:27

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Voilà pourquoi, au milieu de la dispersion des apôtres, Marie, inébranlable dans la foi de Jésus-Christ et dans l'estime de sa grandeur, l'accompagne au Calvaire avec saint Jean. Elle se tient auprès de ta croix, et là Jésus , qui au temps de sa vie avait semblé ne reconnaître ni père ni mère, comme lorsqu'on lui dit : Votre mère et vos parents sont là à sa mort reconnaît publiquement sa Mère en Marie.

Du haut de sa croix, la voyant près de lui avec le disciple qu'il aimait, il lui dit ces paroles: Femme, voilà votre Fils; et à saint Jean : Voilà votre mère. Par ces paroles, voilà votre Fils, il semble dire à Marie : « Voilà une personne qui est pure, vierge et sainte, et qui pendant le reste de votre vie mortelle vous représentera quel je suis en vérité, et même quel je serai après ma résurrection, dans ma vie immortelle.

Pour cela, la veille de ma mort, j'ai voulu qu'il reposât sur ma poitrine; je l'ai fait héritier de ma vie ressuscitée, que je lui ai communiquée d'avance, ainsi que de mon application intérieure à Dieu; il vous parlera donc continuellement de mes vérités, de mes lumières et de mon amour; et, vous représentant mon extérieur, il suppléera aux accidents du pain dans l'Eucharistie qui vous déroberont mes beautés extérieures. »

Comme les paroles de Jésus-Christ produisent ce qu'elles expriment, parcelles-ci : Voilà votre Fils, la très-sainte Vierge reçut un coeur de mère pour saint Jean; et par celles-ci : Voilà votre Mère, saint Jean reçut un coeur d'enfant pour Marie, ainsi que le remarquent les docteurs.

ainsi, après avoir été sur le Calvaire semblable à l'ange confortant Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, saint Jean devient l'ange visible de la très-sainte Vierge, dont il doit être le gardien et la protection, après la perte de son fils. En outre ces mêmes paroles , voilà votre fils, renfermaient pour nous un grand mystère, que nous avons à expliquer.

Dieu, voulant réformer le monde et faire une génération nouvelle, avait donné au genre humain un nouvel Adam dans la personne de Jésus-Christ. Or, pour être époux, Notre-Seigneur ne pouvait être seul. Il fallait qu'il eût une compagne, une aide; et comme Adam, dans le paradis terrestre, avait reçu Ève pour épouse, le Fils de Dieu devait recevoir sur le Calvaire l'Église pour la sienne.

Toutefois, au temps de la passion du Sauveur, l'Église n'était point parvenue encore à l'âge nubile. Elle devait être d'abord la fille et devenir ensuite l'épouse de Jésus-Christ, comme Ève, figure expresse de l'Église, avait été la fille d'Adam, de qui elle fut tirée, et son épouse tout ensemble.

Ainsi Jésus-Christ devait d'abord donner la vie à son Église, et l'ayant formée parfaite, comme Ève l'avait été, en faire aussitôt son épouse, afin de donner par elle des enfants à Dieu.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyJeu 27 Jan - 17:48

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

C'est dans la personne de la très-sainte Vierge que le Fils de Dieu reçoit l'Église pour épouse, car Marie en était le membre le plus auguste, et elle en possédait en éminence toutes les grâces et toutes les perfections, ainsi qu'il a été dit. Aussi sur le Calvaire, comme à Cana, Marie n'apparaît que comme épouse : Femme, voilà votre fils; comme aussi Jésus semble perdre sa qualité de fils, qu'il donne à saint Jean, pour prendre uniquement celle d'époux.

Il ne la nomme donc pas sa mère, mais femme, parce qu'il s'adresse à l'Église elle-même dans la personne de Marie, comme, dans celle de saint Jean, il s'adresse à tous les chrétiens. Il faut savoir, en effet, que saint Jean, outre qu'il était à l'égard de Marie le substitut de Jésus-Christ ressuscité, à cause des dons magnifiques qu'il avait reçus à la Cène, figurait de plus tous les enfants que Jésus-Christ devait engendrer avec elle sur la croix, contenant en abrégé toutes les prérogatives de l'Église, en sa qualité de prophète, d'apôtre, d'évangéliste, de martyr, de confesseur, de vierge.

Marie paraît donc au Calvaire auprès de Jésus-Christ comme Ève dans le paradis terrestre auprès d'Adam, pour être la mère des croyants.

Mais qu'elle y parait dans une condition différente de celle d'Ève ! Celle-ci se trouvait dans un lieu de délices et de voluptés: le paradis terrestre, le séjour et la couche de l'innocence, où elle était dans l'extase et l'abondance de la joie; au lieu que la nouvelle Ève est mise avec le nouvel Adam, réparateur des pécheurs sur le Calvaire, dont Dieu le Père veut faire le lieu de leurs noces.

Il les place dans le lieu des supplices, dans la demeure des criminels, dans un lieu de sang, de douleur et de délaissement, et par conséquent pour y souffrir et y être abîmés dans l'amertume.

C'est, en effet, par sa pénitence, par son sang, par sa mort, que Jésus-Christ doit engendrer des enfants à Dieu; et comme il veut que sa sainte Mère participe à ce mystère, qu'il y ait entre elle et lui union parfaite de sentiments et de dispositions, pour tout partage c'est la douleur que Marie reçoit de son Fils, qui lui est donné sur le Calvaire, comme l'homme de douleurs.

Pour comprendre la douleur de Marie, il faut considérer l'excès de celle de Jésus-Christ. Les douleurs les plus accablantes du Sauveur naissaient, non des souffrances corporelles qu'il endurait sur la croix; mais de la vue nette et distincte de la multitude et de la diversité des crimes dont il était chargé, et qu'il devait expier par sa pénitence.

Hélas! qui saurait concevoir à quoi s'étend cette douleur! Jésus-Christ était en proie aux peines les plus sensibles qui affligent le coeur, et aux plus mortelles angoisses intérieures qui accablent l'esprit. « Nous l'avons vu, dit Isaïe, comme celui qui avait reçu sur lui les coups, qui portait les marques de la vengeance divine; et il n'y avait rien en son corps depuis la plante des pieds jusqu'à la tête qui fût exempt de maux. »

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 29 Jan - 5:06

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Et toutefois, quelque grands que fussent ses tourments, ils étaient peu de chose, comparés à l'affliction, que causait à son âme la vue de son Père irrité contre lui. Jésus-Christ tenant la place des pécheurs, et s'exposant en cette qualité à son Père, pour recevoir de lui ce que chacun de nous méritait, il se voyait comme le sujet sur lequel Dieu le Père déchargeait tout son courroux.

Quel tourment plus rigoureux que de savoir qu'un père est en colère contre nous, qu'il ne peut plus nous supporter, qu'il ne peut nous souffrir davantage, surtout quand nous avons été longtemps l'objet de son amour, et que nous avons reçu de lui les témoignages d'affection les plus continuels et les plus touchants !

Ce tourment était extrême pour :Jésus, dont l'amour envers son Père n'avait point de bornes. Mais le voyant justement irrité contre lui, il s'abandonne entre ses mains pour porter tous les effets de sa colère et de sa vengeance, et cherche, dans la tendresse dé sa Mère, ce qu'il ne rencontre plus dans celle de son Père éternel.

Hélas ! Marie, qui semblait seule pouvoir le consoler, lui cause une seconde mort par la vue des douleurs qu'elle éprouve elle-même des tourments de son Fils.

On dit communément que Jésus-Christ souffrait de très-grandes peines par la présence de sa Mère au Calvaire; je crois qu'intérieurement il supportait avec une joie incroyable ses tourments propres, en voyant qu'ils devaient se changer pour elle-même en repos, en délices et en gloire; mais qu'il souffrait cruellement de la vue de sa Mère, par ressentiment et par rejaillissement de ses douleurs !

Ces douleurs de Marie, chargée de nos péchés, percée par la componction qu'elle ressentait de nos crimes et par la vue de son Fils en proie aux horreurs de la mort, étaient donc autant de glaives qui, sortant de son cœur, allaient traverser celui de Jésus.

Le glaive de douleur qui pénétrait le cœur de la Mère faisait, en effet, mille plaies sur celui de son Fils, et les blessures que son amour pour elle lui faisait ressentir dans le fond de l'âme étaient tout autres que celles que lui portaient la haine et la cruauté des bourreaux.

Ce contre-coup des douleurs de Marie lui causa une douleur plus grande que toutes les autres douleurs qu'il souffrit dans sa passion, parce que le plus grand amour fait les plus grandes plaies et les peines les plus véhémentes.

Ainsi Notre-Seigneur, qui, dans sa passion, a voulu souffrir toutes les peines possibles, a enduré dans cette occasion même les douleurs de cette Mère bien-aimée, qui étaient pour lui les plus sensibles et les plus violentes du monde.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptySam 29 Jan - 19:39

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Et toutefois, quelque grands que fussent ses tourments, ils étaient peu de chose, comparés à l'affliction que causait à son âme la vue de son Père irrité contre lui. Jésus-Christ tenant la place des pécheurs, et s'exposant en cette qualité à son Père, pour recevoir de lui ce que chacun de nous méritait, il se voyait comme le sujet sur lequel Dieu le Père déchargeait tout son courroux.

Quel tourment plus rigoureux que de savoir qu'un père est en colère contre nous, qu'il ne peut plus nous supporter, qu'il ne peut nous souffrir davantage, surtout quand nous avons été longtemps l'objet de son amour, et que nous avons reçu de lui les témoignages d'affection les plus continuels et les plus touchants !

Ce tourment était extrême pour :Jésus, dont l'amour envers son Père n'avait point de bornes. Mais le voyant justement irrité contre lui, il s'abandonne entre ses mains pour porter tous les effets de sa colère et de sa vengeance, et cherche, dans la tendresse dé sa Mère, ce qu'il ne rencontre plus dans celle de son Père éternel.

Hélas ! Marie, qui semblait seule pouvoir le consoler, lui cause une seconde mort par la vue des douleurs qu'elle éprouve elle-même des tourments de son Fils.

On dit communément que Jésus-Christ souffrait de très-grandes peines par la présence de sa Mère au Calvaire; je crois qu'intérieurement il supportait avec une joie incroyable ses tourments propres, en voyant qu'ils devaient se changer pour elle-même en repos, en délices et en gloire; mais qu'il souffrait cruellement de la vue de sa Mère, par ressentiment et par rejaillissement de ses douleurs !

Ces douleurs de Marie, chargée de nos péchés, percée par la componction qu'elle ressentait de nos crimes et par la vue de son Fils en proie aux horreurs de la mort, étaient donc autant de glaives qui, sortant de son cœur, allaient traverser celui de Jésus.

Le glaive de douleur qui pénétrait le cœur de la Mère faisait, en effet, mille plaies sur celui de son Fils, et les blessures que son amour pour elle lui faisait ressentir dans le fond de l'âme étaient tout autres que celles que lui portaient la haine et la cruauté des bourreaux.

Ce contre-coup des douleurs de Marie lui causa une douleur plus grande que toutes les autres douleurs qu'il souffrit dans sa passion, parce que le plus grand amour fait les plus grandes plaies et les peines les plus véhémentes.

Ainsi Notre-Seigneur, qui, dans sa passion, a voulu souffrir toutes les peines possibles, a enduré dans cette occasion même les douleurs de cette Mère bien-aimée, qui étaient pour lui les plus sensibles et les plus violentes du monde.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyDim 30 Jan - 17:01

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Sur le Calvaire, Marie se voit bien différente dé ce qu'elle était à Bethléem, Là, comme Mère de celui qui est l'innocence même, Mère du Saint des saints, elle participait à la gloire que l'on rendait à son Fils; elle prenait part aux adorations des hommes et aux acclamations des anges.

Comme la Mère du Juste par essence, elle ne sentait aucun des effets de l'arrêt porté contre les mères des pécheurs.

Mais sur le Calvaire, où elle est faite la mère des pécheurs, la mère des criminels, elle enfante dans la douleur et dans les angoisses, et saint Jean est le premier fruit de cette maternité, le premier-né de l'adoption, figure et symbole de tous les enfants de l'Église.

En sa qualité de nouvelle Ève, pendant que le sacrifice universel est offert sur la croix en la personne de Jésus-Christ, la très-sainte Vierge, offrant de son côté pour les hommes cette divine hostie, se sent aussi elle-même chargée de leurs péchés et obligée de satisfaire pour leurs crimes.

Elle peut bien dire, en imitant le langage de Noémi : « Ne me regardez plus maintenant comme au jour où je mis au monde mon Fils à a Bethléem, ce paradis de volupté; en engendrant l'auteur de toute sainteté, j'étais alors la mère des saints; mais à présent que je suis la mère des pécheurs, regardez-moi au contraire comme couverte de confusion, comme noyée dans un océan d'amertume et de douleur. »

De son côté Jésus, du haut de la croix, en lui adressant ces paroles : Femme, voilà votre fils, semble lui dire : « Je ne suis pas ici comme à Bethléem, où ma naissance vous donnait tant de joie et de consolation : alors, sortant du sein du Père pour m'unir à votre âme, je portais avec moi ses parfums, ses délices et ses douceurs. Ici que vous enfantez l'Église et que je deviens un Époux de sang pour vous, vous êtes chargée de confusion et de honte, et vous sentez les tranchées des crimes de vos enfants. »

Au Calvaire, pour gage précieux de l'amour de son divin Fils, Marie reçoit le glaive de douleur, qui le fait mourir lui-même : la douleur qui perce Jésus perce aussi le cœur de sa sainte Mère. C'est aussi ce que reçoit' l'Église, épouse de Jésus-Christ sur la croix. Comme les sentiments doivent être communs entre les époux, il ne lui donne non plus ici-bas d'autre partage que ses souffrances.

Voilà pourquoi il disait lui-même au premier-né de la très-sainte Vierge, à saint Jean, figure de l'Église: Pouvez-vous boire le calice que je boirai?

Vous boirez mon calice, et vous serez baptisé du baptême dont je dois être moi-même baptisé; c'est-à-dire le calice de mes souffrances et le baptême de ma mort et de ma sépulture. C'est là toute la dot qu'il fait ici-bas à son épouse, pour la rendre ensuite participante de sa gloire dans le ciel; ce qui fait dire à saint Pierre, parlant à l'Église: Réjouissez-vous de communier aux souffrances de Jésus-Christ, afin que vous surabondiez de joie au jour de la révélation de sa gloire.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyLun 31 Jan - 17:34

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Mais ce n'était pas assez pour nous que sur le Calvaire Marie devînt la mère de tous les coupables, en sa qualité de nouvelle Ève, il fallait encore qu'elle contribuât à nous réconcilier avec Dieu le Père, en détournant de dessus nos têtes les châtiments que nous méritions, et en attirant sur nous ses bénédictions et ses complaisances.

Nous avons dit que les actions du Sauveur étaient pleines de mystères, et figuraient des choses sublimes : telle fut, en particulier, l'action de Jésus, donnant saint Jean pour Fils à Marie.

Ce disciple, image de tous les chrétiens, se trouvait substitué déjà à la place de Jésus-Christ, qui l'avait rempli à la Cène de son propre intérieur et de sa vie divine.

Au moment donc où Marie entend prononcer ces paroles : Voilà votre Fils, nous considérant comme substitués à Jésus-Christ dans la personne de saint Jean, elle nous offre tous au Père éternel; et, de son côté, Dieu le Père, qui nous regarde comme ses fils adoptifs, dans la personne de ce disciple, nous comble de ses bénédictions, fulminant sur son propre Fils l'anathème et la malédiction que nous méritions tous pour nos crimes.

Sur le Calvaire, en effet, il ne traite plus Jésus comme son Fils bien-aimé. Le considérant comme criminel à cause de nous, il lui a retiré l'usage sensible de tous les dons qu'il possédait, et de tous ces augustes privilèges qu'il ne devait pas porter sur un gibet.

On ne mène point à la mort un fils de France avec ses livrées; on lui ôte auparavant son apanage et toutes les marques de la royauté. Avant de supplicier les prêtres, on les dégrade, on les dépouille extérieurement des insignes d'une si haute dignité, de peur d'en profaner la sainteté au milieu d'un appareil de choses si criminelles.

Ainsi, le Père éternel semble avoir dégradé notre Sauveur et lui avoir ôté ses marques augustes de Fils de Dieu, quoique le fond de sa dignité ne lui soit point ôté, non plus que le caractère à un prêtre; c'est-à-dire que Jésus-Christ recevant sur lui les châtiments qui nous étaient dus, le Père éternel lui retire les biens et les dons si magnifiques dont il avait comblé la partie inférieure de son âme, et qui ne devaient pas être le partage des pécheurs auxquels Jésus-Christ était alors substitué.

Si Notre-Seigneur se punit lui-même dans toute l'étendue de son zèle, comme tenant la place d'Adam et de sa postérité, qui a perverti toute sa voie; s'il se fait, à notre place, objet de malédiction à l'égard de son Père, c'est afin de nous revêtir de son innocence, comme d'autres Jacob, et d'attirer sur nous la bénédiction qui lui était due comme Fils de Dieu.

Voilà donc pourquoi, à l'heure de son agonie, il donne pour fils à sa sainte Mère ce même disciple transformé en lui; et nous substituant tous à sa propre place dans la personne de saint Jean, il dit à Marie: Femme, voilà votre Fils. Il ne la nomme plus sa Mère, ayant transféré sa qualité de Fils à saint Jean, comme s'il lui répugnait, vu l'état si déplorable, si malheureux, si plein d'ignominie où il se trouve, de l'appeler la Mère d'un pendu.

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MessageSujet: Re: Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier   Méditation sur la vie intérieure de la Très Sainte Vierge Marie avec M. Olier - Page 2 EmptyMar 1 Fév - 17:39

CHAPITRE XII. MARIE AU CALVAIRE

Alors fut réalisée la figure de la substitution de Jacob à Ésaü, son -frère aîné, procurée par les industries de Rebecca, leur mère. Isaac était le symbole de Dieu le Père, et Rebecca, née au milieu de la Gentilité, représentait la très-sainte Vierge, issue d'Adam pécheur, quoique non comprise dans la malédiction, et qui devait être Mère de Jésus-Christ et de l'Église tout ensemble, signifiées par Ésaü et Jacob.

Au Calvaire,. Marie accomplit en notre faveur cette figure, nous substituant nous-mêmes dans la personne de saint Jean à son Fils premier-né; et nous revêtant dans ce moment des mérites de Jésus-Christ, elle nous présente à Dieu le Père, ainsi que Rebecca couvrit Jacob des habits précieux d'Ésaü.

Il est expressément marqué dans l'Écriture que Rebecca avait les habits d'Ésaü en sa garde : c'est que les mérites de Jésus-Christ, notre aîné, sont confiés à la très-sainte Vierge, sa Mère et la nôtre, qui est la dépositaire de ses richesses et de ses trésors; et que, par la cession que Jésus-Christ lui a faite de tous ses droits sur ses mérites infinis, elle en devient la maîtresse et en dispose en notre faveur.

Alors Dieu le Père, à qui Marie nous présente ainsi revêtus de Jésus-Christ, nous prenant pour son propre Fils, l'objet de ses complaisances, nous bénit dans la personne de saint Jean, qui devient le sujet de la bénédiction de tout le monde. C'est Isaac qui, en bénissant Jacob son fils puîné, bénit en lui les douze tribus, c'est-à-dire toute l'Église, et qui n'a plus de bénédiction pour son fils aîné.

Ou plutôt, Dieu le Père le voyant chargé de nos péchés, et étant alors son juge, ne le regarde plus comme un fils, comme un fils unique et bien-aimé, il le traite comme un étranger, comme un criminel, qui a commis lui seul les péchés les plus abominables du monde, et fait tomber sur lui toutes les injures, toutes les malédictions, tous les rebuts, tous les mépris, tous les pécheurs mauvais traitements que méritaient tous les pécheurs ensemble. Dieu le Père ne semble plus connaître Jésus-Christ, son aîné.

Il le traite avec la même rigueur que si c'eût été nous-mêmes, l'accablant de châtiments, le chargeant de supplices, et punissant en lui notre péché dans toute la rigueur de sa vengeance et de son courroux.

Dans cette extrémité, Jésus-Christ voyant la colère et la fureur de Dieu ainsi allumées sur lui, se sert de ce qui lui reste de voix pour lui dire : Eh! mon Dieu! mon Dieu! vous m'avez donc délaissé. C'est ce qui le met aux derniers excès de la douleur, le noie dans les larmes, et le fait s'écrier à son Père avec de puissantes clameurs.

C'est donc l'amour de Marie pour les hommes qui la conduit au Calvaire. Aussi quelle constance ne fait-elle pas paraître ! Pour exprimer la force de son coeur et la fermeté de son âme dans la tribulation de la croix, l'Écriture sainte nous marque qu'elle était debout : La Mère de Jésus était debout à côté de la croix.

Agar, voyant son fils aux abois, le délaisse; elle dit qu'elle n'a pas le courage de le voir expirer, et a besoin d'un ange qui la ramène à lui, et Marie voyant son Fils sur la croix, souffrir intérieurement et extérieurement, voyant allumées contre lui la colère de Dieu et sa fureur, ce qui était pour elle un coup d'épée qui lui perçait le coeur de part en part, elle assiste courageusement et le sacrifie pour le salut du monde.

La force de la vertu divine en Marie est en proportion avec celle de Jésus-Christ. Elle montre plus de force .de Dieu en elle qu'il n'en a jamais paru dans toutes les créatures.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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